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Fortune de France - 13 volumes tome 3 sur 13
EAN : 9782253135500
622 pages
Le Livre de Poche (01/09/1994)
  Existe en édition audio
4.27/5   691 notes
Résumé :
En vain que Pierre de Siorac, en la suite de sa chronique, s'attarde dans le "nid crénelé" de Fortune de France et dans le Montpellier de ses Vertes années. Un duel qui le met en danger de perdre la tête le contraint de gagner Paris pour "quérir la grâce du roi".

Voici donc Paris en 1572. La capitale étouffe de chaleur et bouillonne de passions frénétiques. La faveur du protestants Coligny, auprès de Charles IX, "l'infâme accouplement" de la cathol... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Ce troisième volet de la formidable aventure de "Fortune de France" dégage une intensité particulière. Sans doute est-ce en partie dû au fait que dans les tomes 1 et 2, l'action se déroule en province tandis que c'est toujours avec une certaine émotion que le lecteur découvre les descriptions de la capitale française.

Une ville qui comptait parmi les plus effervescentes que le voyageur du XVIème siècle pouvait découvrir. Immensément peuplée au regard de la densité de population, fortement abritée par des murailles gigantesques, aussi animée le jour par une activité économique fiévreuse qu'esseulée et dangereuse la nuit où rôde l'insécurité. Une ville énorme, agitée, sale, puante, riche, misérable et… royale que j'aurais bien aimé voir de mes propres yeux et que j'aime à me représenter.

Dans ce tome, Pierre de Siorac, notre héros, va également s'attacher au service à la personne du futur roi Henri III, un souverain pour lequel j'ai une affection particulière et que je désespère de voir un jour réhabilité aux yeux de mes contemporains.

Mariage de Marguerite de Valois avec le « Navarrais », massacre de la Saint-Barthélemy… l'aventure et l'action répondent une fois de plus présents sous la plume du grand Robert Merle qui sait si bien faire l'amour à l'Histoire de France pour qu'elle accouche de ses inoubliables romans.
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Le massacre de la Saint Barthélémy reste à mes yeux l'un des plus sombres et l'un des plus incompréhensifs événements de L'Histoire de France.
Il est en effet difficile d'en appréhender les causes tant elles sont multiples et complexes et certainement encore plus ardu de concevoir ce déchaînement de cruauté des catholiques envers les protestants en cette nuit tragique.

La lecture du troisième tome de Fortune de France dont l'action principale se déroule à Paris quelques jours avant et pendant ce terrible événement m'a apporté, certes, quelques éclaircissements pour mieux comprendre le contexte religieux et politique mais je reste tout aussi abasourdie que Pierre de Soriac (le héros de cette saga) devant tant d'horreurs perpétrées.

Si on a longtemps pensé que Catherine de Médicis et son fils le roi Charles IX étaient les principaux responsables de cette boucherie, on sait maintenant qu'il convient de nuancer ces propos. La ferveur du peuple poussé par les ultras catholiques et agacé par « ce petit reyet de merde »(Charles IX ainsi surnommé par les réformés du Midi) semble être une des causes principales de ce massacre. Il fut impossible de la contenir une fois les ordres donnés...

Dans ce roman, Robert Merle s'attache surtout à nous faire vivre les événements de l'intérieur en suivant pas à pas et cahin-caha les mésaventures du narrateur,un protestant, Pierre de Soriac. Loin de nous donner une vision globale et analytique, il nous propose une lecture toute subjective de cette tragédie historique.
Et je ne m'en plains pas ! J'avais déjà évoqué ici mon engouement pour ce personnage impétueux, intrépide et volage mais tellement attachant et attendrissant par sa franchise, sa bonne foi et sa fidélité à ses amis. Et ce fut un véritable « émeuvement » que de vivre à ses côtés cette Saint Barthélémy, d'en ressentir toute la sauvagerie, toute la meurtrissure et de s'en ulcérer.

Si ce tome 3 me laisse un goût amer dans la bouche, il n'en reste pas moins un petit régal de littérature. Robert Merle manie la langue ancienne et l'occitan avec brio, se joue de ses personnages et amuse toujours autant le lecteur par la truculence de leurs propos.
J'ai particulièrement aimé la rencontre de Siorac avec le baron de Queribus. Un grand moment qui n'a rien à envier à celle des Mousquetaires de Dumas !
Je gage que nous retrouverons le personnage de Queribus accolé à son nouveau compagnon Pierre dans les prochains tomes et je m'en réjouis à l'avance !
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Robert Merle évoque le 24 août 1572, la Saint Barthélemy, le jour du massacre des protestants par les catholiques à Paris.
Le tome III de Fortune de France voit Siorac, empêtré dans une affaire de duel, aller à Paris demander audience au roi. Mais la tension est à son comble entre les princes catholiques et les chefs protestants lors du mariage de Margot et de Henri de Navarre.
C'est un plaisir de lire ces pages où la truculence des mots et expressions en vieux français sert un récit souvent savoureux, parfois cocasse et aussi terrible.

La vérité du fait historique est une des exigences de Robert Merle. Guise, Coligny, Charles IX et Catherine de Médicis y sont décrits fidèlement. Mais Robert Merle ne s'y attarde jamais sauf peut-être pour Henri de Navarre que Siorac rencontre souvent. Car ce roman est surtout une immersion dans cette époque avec la découverte de gens de toutes origines et des deux confessions grâce aux péripéties du héros.

Que dire d'autre sinon que c'est un roman réjouissant, palpitant et passionnant.
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1568-1572
C'est toujours Charles IX et sa mère Catherine de Médicis qui sont au pouvoir.
Après l'enfance de Pierre dans la campagne périgourdine... Après les études de médecine de Pierre dans la ville d'Oc de Montpellier... Voici que Pierre, fraîchement diplômé, va être amené à découvrir Paris.
Paris au début des années 70 (du XVIe) c'est 300 000 habitants, 100 000 chevaux, 413 rues et trois quartiers : l'Université ou quartier de Hulepoix, l'île de la Cité et la Ville ou quartier de Saint-Denis. En ce temps-là le pont Saint-Michel est bordé de maisons et la visite du haut des tours de Notre-Dame est faisable et payante.
Ça ne vous intéresse pas ?
Ce n'est pas grave. Vous serez peut-être plus captivés par les nombreuses explications sur les us et coutumes de la petite noblesse (Pierre est fils de baron). La différence entre les pratiques catholiques et protestantes. On découvre comment aller se baigner et s'estuver aux étuves. Ou le succès du jeu de paume (et parce qu'il y a de l'anecdote dans le détail, on y apprend l'origine du mot tennis).
Ça ne vous intéresse toujours pas ?
Ce n'est pas encore foutu. Vous serez peut-être captivés par la mode de l'époque. Corps de cotte, fraise, pourpoint, etc. On apprend que les dames dans la noblesse à la silhouette proche du sablier, apprécient les hommes rasés de près sur tout ce qui est en dessous de la pomme d'Adam.
Vraiment, il y a de quoi être conquis.

Moi, après plusieurs mois sans avoir pris de nouvelles de Pierre de Siorac, je l'ai retrouvé avec joie. Un peu plus même que ce à quoi je m'attendais.
Ce n'est pas tant la personnalité du bon Pierre qui est à l'origine de cette joie que l'utilisation qu'a fait Robert Merle de son savoir de linguiste pour créer ce vieux français. Je me rends compte que c'est la troisième fois que je l'écris parce que c'est le troisième tome. Autant vous prévenir : il y a de fortes chances pour que je l'écrive encore neuf fois. Douze tomes obligent.
Remarquez, au fil du temps, ce langage me devenant presque familier, je peux dire que je me régale presque autant du reste.
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Ce tome est une nouvelle fois une réussite. le « plus » de ce livre est la découverte de Paris, qui est décrit à la perfection, tout comme ses habitants et leur vie quotidienne. L'auteur ne se contente pas de planter le décor, de décrire les bâtiments, la géographie, il sait mieux que personne raconter les gens, et dans ce livre-là il se concentre sur les parisiens. Un aspect qui est très drôle est que finalement il y a des choses qui n'ont pas changé et ne changeront probablement jamais, comme par exemple les loyers très chers, le manque de place, le mépris et l'ignorance des parisiens vis-à-vis de la province.

Contrairement aux tomes précédents, ce roman ne se concentre plus seulement sur les petites gens, les provinciaux, il raconte la grande Histoire. On croise donc ce nombreux grands personnages, comme le roi, son frère le duc d'Anjou, ou Ambroise Paré par exemple. Pour la première fois dans cette série, j'ai un (léger) point négatif à souligner: je trouve un peu gros que Pierre de Siorac se retrouve en très peu de temps aux côtés du duc d'Anjou, du roi, puis près de Coligny lors de sa mort. Cependant, cela nous permet de vivre les événements historiques au plus près de l'action, ce qui est toujours passionnant.

Ce qui a profondément marqué ma lecture, c'est tout ce qui précède la Saint Barthélémy: l'atmosphère électrique de Paris, le mariage de Margot et d'Henri de Navarre, la montée de la haine entre catholiques et protestants, la tentative d'assassinat de Coligny. J'ai eu l'impression que le récit était assez lent au début, mais en fait, c'était vraiment nécessaire de ralentir un peu l'action pour nous plonger vraiment dans l'ambiance très particulière, qui évolue petit à petit et qui indique à ceux qui sont attentifs les premiers signes du drame qui va arriver. Et en effet, au fur et à mesure de la lecture, on sent le piège se refermer très lentement sur les protestants.

On retrouve encore une fois l'immense talent de l'auteur qui nous décrit des événements historiques avec une précision et un réalisme parfaits. La description de la nuit et des jours suivants la Saint Barthélémy est effrayante de réalisme. J'ai été littéralement plongée dans un bain de sang, qui n'a rien à envier à un film d'horreur.

Un autre point positif dans ce tome: les personnages principaux et secondaires. C'était un plaisir de retrouver la petite bande autour de Pierre de Siorac. Pierre, qui confirme son caractère impulsif et qui se met dans des situations inextricables. Samson, le protestant tellement zélé qu'il se met en danger ainsi que ses compagnons. J'ai toujours un faible pour Miroul, le serviteur habile et sage de Pierre de Siorac, avec ses yeux vairons dans lesquels Pierre sait lire les pensées de son serviteur sans parler, et dont le rôle est de plus en plus important. Et finalement, la belle trouvaille de ce tome est Giacomi, le maître d'armes italien, qui se révèle être une excellente recrue pour ce petit groupe.
Certains personnages secondaires valent également la peine, comme Alizon, car ils sont souvent très humains et donc plus complexes qu'il n'y paraît. Son personnage est vraiment bien fait et représentatif de l'époque je pense. Alizon est une bonne fille, travailleuse, qui a bon coeur mais qui est en même temps capable de se transformer en furie pour haïr à mort les protestants. L'épisode où Pierre revient chercher de l'aide chez Alizon au cours de la Saint Barthélémy alors qu'elle avait proféré des horreurs contre les protestants l'après-midi même, est particulièrement révélateur. On se rend compte qu'une partie des habitants s'est mise à haïr leurs voisins ou des inconnus simplement parce que leur curé les a poussé dans cette haine. Mais au fond, si l'on creuse un peu, cette haine se dégonfle rapidement. C'est le cas d'Alizon, qui malgré ces propos haineux précédents, a accueilli et aidé Pierre comme s'ils ne s'étaient pas disputés.
Je n'ai d'ailleurs pas pu m'empêcher de trouver des similitudes dans ces accès de haine entre ce qui s'est passé à cette époque et tout ce qui s'est passé dans notre histoire jusqu'à aujourd'hui. C'est effrayant de voir que l'humain oublie si facilement jusqu'où la haine de la différence, en particulier pour des raisons religieuses, peut mener.

C'est donc encore un tome superbement écrit et mené, particulièrement émouvant, qui nous emmène dans le Paris qui a vécu l'horreur de la Saint Barthélémy. J'ai d'ailleurs noté quelques citations, à lire ci-dessous, car comme à son habitude, Robert Merle nous régale d'expressions, de mots et de tournures de phrase de l'époque.
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
- Quoi Monsieur ! cria-t-elle, m'ôtant ses lèvres et se reculant, vous portez tout votre poil !
- Mais oui, dis-je béant.
- Du haut en bas ?
- Du haut en bas.
- Ciel ! s'écria la baronne. Corinne, as-tu ouï ? M.de Siorac porte tout son poil ! Havre de grâce, peut-on être à ce point provincial !
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D'une chose je suis bien assuré : il en est de nous comme de la mer, la bonace même n'est qu'apparence.
Au dessous tout est branle, tumulte, émeuvement.
Ainsi l'homme ne saurait mie être content, ni tenir son âme en repos.
Possédé d'un bonheur, un autre lui fault dont il a appétit.
A mon département du château de M. de Montcalm, si heureux que je fusse après une tant longue absence de retrouver mon père sain et gaillard, et réjoui que j'étais de chevaucher avec lui sur le chemin de Sarlat et mon bien-aimé Mespech, le coeur me battant à l'idée de le revoir et tous ceux qui vivaient dans ses murs, ma liesse n'était pourtant pas sans mélange.
Et je ne laissais pas d'avoir quand et quand le coeur fort serré à laisser derrière moi Angelina de Montcalm et l'incertain bonheur dont nous avions fait le serment et dont je portais le gage au petit doigt de ma main senestre : l'anneau orné d'une pierre bleue qu'elle m'avait baillé dans la poivrière qui flanquait la tour Est de Barbentane....
(extrait du chapitre premier)
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Ha ! mes frères bien-aimés ! Que si vous participez à cette bonne œuvre tout soudain vous saisissant du plus sacré des glaives pour extirper par ses humaines racines l'hérésie maudite de Dieu, alors je vous le dis, au nom de Dieu le Père, du Christ et du Saint-Esprit, votre salut sera à jamais assuré en le séjour des bienheureux et vous entrerez tout droit au Paradis, sans passer par le Purgatoire, le sang d'un seul hérétique, je dis bien d'une seul, vous purifiant de tous les pêchés que vous aurez pu auparavant commettre.
(Extrait du prêche du curé Maillard)
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Voyez le Navarre et la Margot. Il ne l'aura point pucelette. Elle aimait trop le Guise.Et elle ne l'aura point seulette, il appète trop le cotillon. Mauvais bargouin que ces noces.
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- Ha! Monsieur ! dis-je, aller à la messe !
- Il le faudra, dit Pierre de l'Etoile. C'est la règle des règles que chacun observe celle du lieu où il se trouve.
Et que ce soit là " la règle des règles ", j'en doute toutefois. D'aucuns disent que déguiser ce que l'on croit dans les dents de la persécution, c'est sagesse. D'autres pensent que c'est couardise. Qui tranchera en ce grave débat ? Et certes, courir s'offrir au bucher et à l'étripement, c'est folie. Mais si l'on n'ose mie avouer ce que l'on croit en ce monde, en quel monde le fera-t-on?
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Vidéo de Robert Merle
https://www.laprocure.com/product/458979/amis-martin-la-zone-d-interet https://www.laprocure.com/product/374972/merle-robert-la-mort-est-mon-metier
La Zone d'intérêt - Martin Amis - le livre de poche La Mort est mon métier - Robert Merle - Folio
Quel est le lien entre “La Zone d'intérêt” de Martin Amis écrit il y a quelques années, et “La Mort et mon métier” écrit par Robert Merle en 1952 ? On évoque un sujet d'une grande lourdeur. On est pendant la guerre dans le milieu concentrationnaire. Ce n'est pas un témoignage de la vie dans un camp de concentration, c'est presque pire que cela. C'est le quotidien de celles et ceux qui participent à faire en sorte que ce terrible rouleau compresseur qu'est le monde concentrationnaire, ils fonctionnent au quotidien (...). Des lectures qui semble nécessaire. Martin Amis, “La Zone d'intérêt” au Livre de poche. “La Mort est mon métier”, Robert Merle, chez Folio. Stéphane, libraire à la Procure Paris
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Connaissez vous les romans de Robert Merle ?

Roman historique lauréat du prix Goncourt publié en 1949 racontant la retraite d'un groupe de soldats français lors de la défaite franco-britannique lors de la seconde guerre mondiale. Mon titre est "week-end

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