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EAN : 9782843441059
352 pages
Le Bélial' (16/06/2011)
3.88/5   12 notes
Résumé :

Après avoir été extrêmement publié en France (une trentaine de romans et une quinzaine de recueils), principalement par J'ai Lu mais aussi chez Denoël en « Présence du Futur », l'engouement des éditeurs français semble s'être tari suite au décès de l'auteur en 1988. Ainsi, son dernier roman à avoir été publié le fut chez J'ai Lu en 1988, son dernier recueil (hors &#x... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Que fait-on quand on croise une culture étrangère ? La même chose que les Reflets, de façon différente, mais avec un objectif identique : tenter d'en apprendre le plus possible sur cette culture. Et n'oubliez pas que pour ces créatures, on est des étrangers doublés d'envahisseurs. Si elles ont deux sous de bon sens, elles tâchent d'en découvrir le maximum sur nous dans le temps minimum. »

La moitié des huit nouvelles de cet excellent recueil, très équilibré en qualité, mettent en scène l'arrivée sur des planètes hautes en couleur de terriens si sûrs d'eux et de leur bon droit qu'ils courent tout droit à de graves ennuis ! Ou bien à des humains déconcertés par la nature de ces contacts, toujours difficiles à interpréter.

Ces Reflets, par exemple, qui ont l'apparence d'une vague poupée de chiffon grandeur nature (chaque terrien a la sienne), ne sont pas du tout là pour étudier un ennemi potentiel, mais il faudra attendre la chute de cette nouvelle (La planète des Reflets) pour comprendre le fin mot de l'histoire. Et la raison ne sera guère à l'avantage des humains ! Comme dans « Tête de pont », « L'ogre » et « à l'écoute » dans une moindre mesure.

L'autre axe de ce recueil a davantage à voir avec les limites propres à l'Humain. « Mondes sans fin » décrit une humanité scindée en multiples Guildes. Elles ont remplacé les états. Elles se livrent des guerres larvées pour conquérir un plus grand pouvoir. Blaine est employé par la guilde du Rêve qui propose la mise en suspension prolongée (quelques siècles) d'un individu volontaire, quel que soit son motif, avec un rêve « cousu main » pour celles et ceux qui ne veulent pas simplement s'endormir et se réveiller. Il découvrira que sa Guilde n'est pas exempte de toute manipulation de ces rêves… Evidemment, ce n'est quand même pas du niveau d'un Philip K. Dick, mais très bien tourné tout de même.

Les trois autres nouvelles, « le Frère », « Nouveau départ » et « Dernier acte » se concentrent sur la psyché de trois hommes (pas beaucoup de femmes dans ces nouvelles, qui datent presque toutes des années 1950 et 1960) qui ont des capacités surprenantes.

J'ai été très agréablement surpris par la qualité des textes de Clifford D. Simak réunis ici. Je ne l'avais jamais beaucoup lu, même pas dans ma jeunesse, et je me suis aperçu que je passe à côté d'un auteur de l'âge d'or de la SF qui me plaît beaucoup, plus en tout cas que les deux romans de A.E. van Vogt que j'ai lu récemment dans le cadre d'un challenge auteurs. La plus criante de mes lacunes sera bientôt réparée : je vais lire prochainement le plus célèbre de ses romans, « Demain les chiens ».
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Dans le frère, nouvelle poétique à tendance autobiographique, voit se compléter deux frères jumeaux, l'un casanier et l'autre aventurier, par une sorte de transmission de pensée, dans une métaphore de la projection astrale dans l'univers, de l'ouverture et de l'anticipation des écrivains de science fiction.
Dans La planète des reflets, une équipe de terraformation sur une lointaine planète se coltine des indigènes humanoïdes dont le visage est uniquement constitué d'un gros oeil. Chaque humain est suivi de près par un extra-terrestre et toute communication est impossible. Cette illustration du contact avec une espèce inconnue est excentrique, particulièrement joyeuse.
Dans Mondes sans fin, Norman Blaine est un employé du Centre, organisme qui gère la mise en sommeil assortie d'un rêve provoqué des clients qui désirent s'éveiller dans l'avenir. le même il découvre son supérieur mort dans son bureau, sa nomination à un poste plus élevé et rencontre un réveillé de cinq siècles convaincu d'être manipulé. Dans ce mélange de science fiction et de polar paranoïaque, le personnage principal est un homme ordinaire qui se retrouve au centre d'un imbroglio socio-politique, un complot avec ses espions et ses conspirateurs. le rythme de l'action reste élevé et le héros passe toujours une mauvaise et fatigante journée.
Dans Tête de pont, un groupe de reconnaissance planétaire qui saute de monde en monde pour répertorier, étudier et installer un relais sûr avant l'arrivée de colons, rencontre des autochtones humanoïdes stoïques sur une planète de jungle tropicale. le message est clairement anti-colonialiste, dénonçant l'arrogance humaine face à la simplicité et l'esprit obtus devant l'étranger.
Dans L'ogre, une planète sur laquelle le règne végétal s'est imposé n'a comme vraie richesse exportable qu'une musique jouée au travers des arbres. Ces plantes ont des capacités extravagantes et les humains s'adaptent comme ils peuvent, cherchant à acheter les plus belles mélodies qui ont les effets d'une drogue sur eux. Cette science fiction d'aventure a l'aspect d'une fantasy pleine d'humour sur la contamination, similaire à la dépendance psychique chez Tolkien, les risques écologiques et le mercantilisme dans des aventures joyeusement déjantées.
Dans A l'écoute, un groupe de chercheurs télépathes échange avec des êtres de tout le cosmos diverses conceptions pour faire progresser l'humanité et l'intégrer dans la communauté des espèces intelligentes, transition pour dépasser la condition humaine.
Dans Nouveau départ, Frederick Gray est désormais sans attache et se rend une dernière fois pêcher la truite dans sa rivière préférée avant d'entrer à l'hospice. Sur les lieux, sauvages et isolés, il est frappé par la présence incongrue d'une maison toute neuve dont la porte n'est pas fermée. Cette nouvelle est assurément un fantasme de retraite pour son auteur au service de l'universalité.
Dans Dernier acte, le gouvernement américain a décidé d'irradier tous les cerveaux pour faire apparaitre le don de voyance d'une portée de 24 heures, éradiquant crimes et guerres, modifiant la société jusqu'à l'appréhension de sa propre mort et de celles des proches.
 
Le thème principal du recueil prend sa source dans les limitations de l'espèce humaine, l'absence d'empathie exobiologique et la présence d'un potentiel destructeur, et l'homme ne peut pas s'oublier, prendre du recul pour échapper à l'aveuglement du point de vue de l'individu et de l'espèce. Dans toutes ces nouvelles on retrouve l'amour pour les autres, une appétence pour la différence et le respect mutuel. Outre l'ironie à propos de la nature humaine apparait aussi une nostalgie chargée de considérations sur la vieillesse et la mort, qui clôture le beau travail de Pierre-Paul Durastanti pour composer ce livre, avec une belle postface de Philippe Boulier.
Lien : https://lesbouquinsdyvescalv..
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Ce recueil de nouvelles, le deuxième publié par les éditions du Bélial est un excellent moyen de découvrir l'oeuvre de Simak.

Le thème principal s'attache aux rapports (et non rencontres) avec les extraterrestres. Loins d'êtres agressifis, ce sont surtout des êtres pacifiques et intelligents, voire plus sages que l'humanité. Forcément, en comparaison l'homme de Simak se pose plutôt comme un «cow-boy».

C'est un ensemble de nouvelles plutôt homogène bien que la dernière soit un peu moins liée aux autres. Cela pourrait éventuellement se discuter. Question qualité, j'ai découvert un auteur avec un style agréable et d'accès aisé. Belle imagination et des récit bien construits.

La nouvelle qui m'a vraiment plus est Tête de pont, elle est celle qui correspondait le plus à l'idée que j'attendais de ce recueil. A l'opposé, Mode sans fin m'a semblée fade.

Je vous propose de vous rendre sur mon blog pour un point sur chacune des nouvelles afin de ne pas trop alourdir cette critique.
Lien : http://lmauget.wix.com/albed..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Lors que je sortis de ma tente, Benny, mon Reflet, m'attendait. Plusieurs de ses congénères traînaient dans les environs, à attendre eux aussi leurs humains. La situation confinait au délire, quand on prenait le temps d'y réfléchir. Mais personne ne prenait le temps d'y réfléchir. On était habitué. (...)
Je saluai Benny. Il ne répondit pas. Il ne répondait jamais, faute de bouche. Je suppose qu'il ne m'entendait pas, faute d'oreilles. Ces Reflets avaient tiré le mauvais numéro : pas de bouche, ni d'oreilles, ni de nez.

[La Planètes des Reflets]
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Norman Blaine avait soudain l'impression d'y voir plus clair dans toute cette affaire - l'intrigue se dessinait, ses buts se précisaient ; il commençait à comprendre tout ce qui le déroutait depuis le matin.
D'abord, il y avait eu le Crampon qui l'avait harponné ; puis Lucinda Silone et son rêve digne et paisible ; ensuite, Lew Giesey, mort derrière sa table délabrée - et, pour finir, cet homme qui avait passé cinq siècles dans une civilisation ignorant le concept de profit.

[Mondes sans fin]
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Vidéo de Clifford D. Simak
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