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EAN : 9782842300159
319 pages
Hoëbeke (01/05/1999)
4.12/5   8 notes
Résumé :
Gaston Rébuffat, mort en 1985, a occupé une place de premier plan dans l’histoire de l’alpinisme mondial. Sa longue silhouette, sa démarche tranquille, son parler qui évoquait à merveille le monde de la haute montagne, ses attitudes toujours harmonieuses dans une gestuelle de l’alpinisme dont il a été le poète-pédagogue inoubliable, son pull-over jacquard ; tout chez Gaston Rebuffat concourait à une philosophie de l’alpinisme très personnelle.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Une photo, une phrase de Rébuffat sont reconnaissables comme le sont un Buffet, un Giacometti ou un Renoir." écrit fort justement Yves Ballu.
Gaston Rébuffat est inimitable et reste inimité. Unique, comme alpiniste et comme homme.
Passionné de montagne depuis son plus jeune âge, il réussit à entrer dans la prestigieuse Compagnie des guides de Chamonix qui n'acceptait traditionnellement que des hommes nés dans la vallée. Oui, lui, le Marseillais, sera le troisième non chamoniard de la Compagnie (après Frison-Roche et Édouard Frendo).
Que de "gentilles " moqueries à ses débuts ! Rendez-vous compte : un Marseillais, qui vit au bord de l'eau, et prétend vouloir être alpiniste ! Tranquillement, sereinement, par ses réalisations alpines, Gaston Rébuffat va s'imposer et les rires vont laisser place à de l'admiration devant ce grimpeur hors norme.
Dans cette biographie très fouillée, Yves Ballu retrace le parcours de l'alpiniste et nous fait découvrir l'homme. Les deux aspects se complètent et s'enrichissent merveilleusement et cette lecture est un régal.
Pour avoir lu nombre de ses livres, je connaissais déjà bien la carrière de Gaston Rébuffat, mais pour qui ne la connait pas, elle est très bien racontée et la lecture sera l'occasion de vibrer et s'enthousiasmer. D'autant que les textes vivants et soignés (Yves Ballu sait écrire) sont accompagnés de photos plus magnifiques les unes que les autres. Des photos en noir et blanc qui rendent si bien la luminosité et les contrastes des paysages de montagne. Des photos qui ne sont pas là seulement pour illustrer le propos, mais pour créer des émotions supplémentaires.
C'est vrai qu'une photo de Rébuffat se reconnaît au premier coup d'oeil. Qu'il s'agisse d'un cliché pris par lui (il a de réels talents de photographe) ou sur lequel il figure, la plupart du temps dans un de ses incontournables pulls jacquard qui sont sa marque de fabrique.
Je peux rester des heures (je suis, moi aussi, un peu marseillaise...) devant certaines pages ou double-pages à rêver et me laisser gagner par l'émotion qui s'en dégage. Il faut croire que je ne suis pas la seule sensible à ces clichés : lors du programme Voyager en 1977, la Nasa sélectionna 116 photographies qui furent gravées dans un disque de cuivre destiné à d'hypothétiques créatures atteintes par la sonde afin de leur donner une idée de la Terre et des activités humaines, l'une d'elles montre Gaston Rébuffat en haut de l'aiguille du Roc !
Yves Ballu met merveilleusement bien en valeur la personnalité de Gaston Rébuffat : un homme droit, honnête et généreux qui aimait partager son amour de la montagne et grimper avec de vrais amis qu'il appréciait ou en tant que guide, avec des clients à qui il aimait faire découvrir des paysages, des sensations. Ce métier de guide dont il parlait avec ferveur : "Le guide ne grimpe pas pour lui : il ouvre les portes de ses montagnes comme le jardinier les grilles de son parc."
L'aventure de l'Annapurna l'a dégoûté pour toujours des grandes expéditions. Il n'en n'a jamais parlé (Tous les membres s'étaient engagés par avance à ne rien révéler, à ne rien communiquer, laissant l'exclusivité au chef, Maurice Herzog.) mais ses proches et ses amis ont compris. Trop d'égoïsmes et d'ambitions personnelles derrière l'unité de façade de l'équipe. Trop de langage guerrier utilisé pour raconter après le retour, la "conquête", la "victoire", les "héros" : tout le contraire du vocabulaire poétique que Rébuffat utilise pour parler de montagne, tout le contraire de sa vision respectueuse de la nature. Yves Ballu évoque très justement tous ces aspects dans un chapitre ironiquement intitulé "Annapurna, dernier 8 000" faisant écho au livre "Annapurna premier 8 000"de Maurice Herzog, pour qui il a des mots très durs, parlant de "captation de notoriété" ou de "dévoiement des valeurs de l'alpinisme".
En plus de l'alpiniste, Yves Ballu raconte de façon très détaillée l'écrivain et le conférencier. Depuis les débuts difficiles, jusqu'au succès et la multiplication des salles combles après son documentaire "Étoiles et tempêtes" tiré de son livre éponyme. Moi qui ai lu de nombreux livres de Gaston Rébuffat, j'ai trouvé passionnant le chapitre "Dire la montagne" dans lequel Yves Ballu retrace ce parcours. Dans cette nouvelle activité, l'alpiniste révèle un nouveau talent : il sait merveilleusement bien partager son amour pour la montagne et faire rêver le lecteur par des mots simples et poétiques.
Une excellente biographie d'un homme rare, aux multiples talents.
Merci à Yves Ballu d'avoir, à travers ce livre, si bien su rendre hommage au plus attachant des alpinistes, un homme modeste et sensible, passionné et généreux. Authentique.
J'ajoute deux liens en commentaire.
1) La fameuse photo sélectionnée par la Nasa.
2) le film "Étoiles et tempêtes", délicieusement rétro, qui montre une époque révolue où les alpinistes grimpaient avec bien peu de matériel mais beaucoup de coeur.

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Une très belle biographie de ce très grand monsieur.
Une lecture pour tous les amoureux de la montagne.
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Une très belle biographie de ce guide-alpiniste hors du commun !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il a compté jusqu'à trois, puis il s'est élancé...
Mais la crevasse était trop large, et le pont de neige a cédé...
Pendu au bout de sa corde, il observe l'étrange cavité dont la voûte ne laisse apparaître qu'une maigre découpe de ciel bleu. Il n'a pas peur, car à l'autre bout, Henry sait quoi faire.
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Moment privilégié de recueillement et de préparation, la marche d'approche est d'abord une transition entre la chaleur douillette du refuge et le froid incisif du dehors, entre le monde des certitudes et celui de l'aventure.
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Video de Yves Ballu (2) Voir plusAjouter une vidéo
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