Dans ce livre qui jamais ne plonge dans le vulgaire ni le graveleux, mais au contraire aborde avec humanité une relation commerciale délicate, on a élu le plaisir au rang de religion. Non sans une ironie cinglante, il aborde le sexe et ses variantes avec une logique d'économie de marché, avec la puissance d'un esprit libéral, qui décrypterait un marché en plein développement. Et c'est le cas… Génie du proxénétisme, c'est un humour corrosif, un pamphlet surhumain et méticuleux, c'est aussi un livre léger et plaisant, une mine de renseignements sur l'attitude de l'entrepreneur idéal…Ici, on ne va pas par quatre chemins : business is business…
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Projet entrepreneurial et captivant questionnement langagier de la marchandisation à outrance.
Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2014/12/08/note-de-lecture-genie-du-proxenetisme-charles-robinson/
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Une chapelle voudrait que les seuls profits possibles soient connectés à l’innovation et aux nouvelles technologies. Un eldorado. Et autour le désert. Celui qui n’a pas rejoint l’oasis tourne en rond et se couvre le visage de cendres.
Nous ne le croyons pas. C’est un diagnostic paresseux. Nous, dirigeants d’une entreprise sexuelle, nous avons regardé les potentiels, c’est-à-dire de formidables bassins de main-d’œuvre non qualifiée. Et nous avons regardé les besoins, qui sont considérables pour les services à la personne.
Donc nous disons : il y a un investissement à inventer.
On ne convoite pas le gâteau du voisin en divisant les parts en plus petit, on apporte un nouveau gâteau sur la table, on demande qui en veut. Plus il y a de convives, plus il faut de gâteaux, telle est l’essence du capitalisme.
Les premiers pas au demeurant ont été difficiles. Il a fallu nous battre. De la tête et des poings.
Ce livre raconte l’aventure des hommes et des femmes qui osèrent se dresser contre les a priori et la sclérose. Une aventure collective. Notre aventure.
Avec la baisse globale du temps de travail, le temps libre fait pression sur la vie quotidienne, un temps libre devant lequel chacun est dans l'obligation de se trouver des choses à faire, et si possible d'abord des choses qui l'intéressent un peu, et puis des choses sur lesquelles il peut investir, et pas seulement consommer.
Le plaisir est un investissement, un individu qui prend soin de son corps et de son moral est un individu qui optimise son capital humain.
Le monopole incite à la paresse; seule la concurrence peut pousser le marché à relever ses normes de qualité.
DIALOGUE ENTRE DENIS MICHELIS ET CHARLES ROBINSON