AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Daniel Lemoine (Traducteur)
EAN : 9782070754694
421 pages
Gallimard (23/01/2002)
4.07/5   14 notes
Résumé :
En 1937, Chester Himes fraîchement libéré d'une peine de sept ans purgée au pénitencier d'État de l'Ohio pour vol à main armée, vient de terminer son premier roman, Yesterday Will Make You Cry. Tour à tour brutal et lyrique, mais toujours d'une honnêteté scrupuleuse, il y raconte l'histoire autobiographique du passage du jeune Jimmy Monroe dans un système carcéral qui poussa à bout les limites de sa santé mentale, de sa résistance à la souffrance et de sa conception... >Voir plus
Que lire après Hier te fera pleurerVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ecrit au début des années 50, ce récit romancé des années de prison de Chester Himes aura connu bien des péripéties de censure avant de parvenir, dans une version fidèle au script d'origine, en 2002 en français ! C'est dire que certains aspects ont été considéré pendant longtemps comme totalement inacceptables pour les éditeurs, et ce malgré le succès fulgurant de l'auteur dans la collection Noire de Gallimard dès son best seller La reine des pommes. le jeu consiste donc, hormis le plaisir évident de la lecture, à trouver ce qui a bien pu être refusé, retoqué et expurgé de la version Cast the First Stone de 1952.
Un récit assez surprenant puisque Chester Himes choisit de faire à la première personne l'expérience d'un prisonnier, Jimmy, dont on ne précise pas s'il est blanc ou noir, donc blanc par défaut ! le racisme ne joue pas dans ce roman un rôle très important (contrairement aux 2 précédents romans de Himes où il est central) ; c'est ici le milieu carcéral qui est vécu de l'intérieur et la force de ce récit est certainement de ne pas tomber dans une vision caricaturale et manichéenne à laquelle on pourrait s'attendre dans une veine « pamphlet anti-institution ». Bien au contraire, on découvre que les prisonniers peuvent organiser des parties de cartes et gagner de l'argent, vivre d'authentiques histoires d'amour, s'entraider ou se prendre le bec sans que ça finisse forcément dans un bain de sang. Bref, un monde à part, certes, mais où l'on retrouve les hauts et les bas de l'humanité et des caractéristiques de toutes relations avec des partenaires de vie quotidienne obligés.
Et pourtant… pourtant, l'oppression totale est bien présente, la violence absolue de l'enfermement, celle qui rend fou, celle qui amène à des comportements auto destructeur, voire au suicide, celle qui pousse à fuir la réalité au profit d'un imaginaire fantasmé dans lequel une homosexualité plus ou moins latente et plus ou moins assumée est l'unique palliatif à la misère sexuelle. Comment peut-on inventer torture plus extraordinaire que l'enfermement total et annoncé pour 20 ans (la peine à laquelle est condamné Jimmy/Chester pour un braquage à main armée) ? C'est sans doute ce fait de société (enfermer les délinquants) qui est ici mis en procès, sans accusation ni des matons – certains sont de vrais salauds, d'autres plutôt humains – ni même de la hiérarchie carcérale ; personne n'est vraiment bon ou mauvais – certains détenus sont des indics qui vendent leurs infos contre biens et services – c'est le principe même qui est en jeu.
Au final, comme souvent, Chester Himes nous donne un roman à base autobiographique qui constitue une véritable perle rare : qui d'autre, auteur de haute volée, a donné une vision d'une telle authenticité et d'une telle ambiguïté réelle sur l'univers carcéral aux Etats-Unis de l'époque? On oubliera les passages un peu trop « mélo collection Harlequin je t'aime mon chéri embrasse-moi non pas maintenant » de la troisième partie avec Prince Rico qui, à mon avis, ont dû subir les coupures des éditeurs cités au début de ma critique.
Une lecture fortement recommandée, en lien avec l'excellent biographie de Chester Himes par James Sallis que je lis en parallèle.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La prison réelle était celle qui lui revenait sans cesse en mémoire : une prison de cachots obscurs et humides, d'os moisis et de chaînes rouillées, la prison du comte de Monte-Cristo, de Jean Valjean, de saint Paul. La prison réelle était dans son esprit.
Commenter  J’apprécie          40
Il y a de nombreux risques, en prison, mais le plus grand est celui de l'amitié.
Commenter  J’apprécie          130
La liberté est à quinze mètres, se dit-il. Et je vais mettre vint ans à les parcourir.
Commenter  J’apprécie          90

Videos de Chester Himes (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chester Himes
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Quel écrivain américain, ancien taulard, a su capter l'âme du petit peuple de Harlem tout en alertant sur la ségrégation dans un polar où l'on retrouve une reine et une pomme ?
« La reine des pommes », de Chester Himes, c'est à lire en poche chez Folio.
autres livres classés : prisonsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (45) Voir plus



Quiz Voir plus

Les titres des romans de Chester Himes

Quel est le titre correct ?

La Reine de la nuit
La Reine de glace
La Reine des neiges
La Reine des pommes

11 questions
32 lecteurs ont répondu
Thème : Chester HimesCréer un quiz sur ce livre

{* *}