Highlands, tome 2 : Le survivant des eaux noires

Highlands mars 1745.
Amélia devenue neurasthénique est cloîtrée à l'Hôpital Saint-Andrews, tandis que Joseph Callender le survivant des eaux noires poursuit sa quête de vengeance accompagné du highlander Ian Tullibardine et du chien MacBeth, et que William comme sa mère avant lui poursuit le rêve d'une Ecosse indépendante… Les tuniques rouges multiplient les exactions en toute impunité alors que Charles Edouard surnommé Bonnie Prince Charlie en exil débarque à Eriskay et marche sur Edimbourg. Mais Blackwater Castle est brûlé et le Duc de Plaxton assassiné : Joseph Callender doit changer de plan pour être disculpé et William change de camp. C'est après la Bataille de Culloden, qui scelle le destin de la dynastie Stuart, du parti Jacobite et de l'Ecosse toute entière, qu'ils régleront leurs comptes…

Amour, aventure, vengeance, patriotisme… Un récit qu'aurait adoré le maître du roman historique Sir Walter Scott ! Une bande dessinée à l'ancienne, avec un histoire simple voire classique, mais qui exploite très bien un background très riche et très intéressant avec des grands espaces joliment dessinés pour mieux nous plonger dans les tourments intérieurs des uns et des autres (oui, je te vois Sergio Leone ! ^^). Philippe Aymond est au scénario, au dessin, à l'encrage et aux couleurs de ce diptyque et cela se sent : c'est du bon travail, bichonné avec soin : 4,5 étoiles ! (mais il y avait largement de quoi faire une série un peu plus longue)

PS: sympa ces couvertures intérieures ces motifs en tartan, mais c'est désagréable par contre ces phylactères avec toutes les majuscules imprimées en gras… Ah, Dargaud !

Dans ce deuxième tome, on découvre (sans surprise vu le titre de l'album) que Joseph Callander a survécu et qu'il va chercher à découvrir qui l'a trahi pour se venger.
De son côté, Amelia est enfermée à l'hôpital et se mure dans le silence.
Mais ce qui domine dans cet album, c'est le contexte historique qui est encore plus présent que dans le premier tome. En effet, tandis que les Tuniques rouges anglaises multiplient les exactions, Charles Edouard Stuart a débarqué en Ecosse et marche sur Edimbourg à la tête des troupes jacobites, ce qui donne lieu à des scènes de bataille spectaculaires.
Dans ce second tome d'un diptyque qui aurait même pu être un peu plus long, Philippe Aymond démontre une nouvelle fois son talent, tant dans les superbes dessins des paysages écossais que dans le scénario, certes classique, mais surtout efficace, rythmé et bien ficelé.
Une belle découverte et un beau voyage dans les Highlands tout au long de ces 2 albums !

Le dessin reste d'excellente qualité et donne des scènes écossaises très attrayantes, notamment pour tout ce qui est paysage. J'ai particulièrement aimé la page 35. Cet album a des dominantes dans les teintes allant de l'orange au gris. Normal puisqu'il nous décrit essentiellement un conflit et que les scènes violentes ne sont pas exclues, même si elles restent tout à fait regardables par des enfants

L'intrigue quant à elle est un peu moins originale que dans le premier album. Elle se concentre pour une bonne part sur les conflits entre les anglais et les écossais et nous montre l'absence de cohésion des clans qui fut sans doute une des causes de la défaite. Notre héros de peintre s'en est miraculeusement sorti et vie dans la clandestinité en espérant retrouver son honneur et celle qui l'aime. Les explications données aux questions qui étaient restées en suspens dans le tome I sont très plausibles et du coup, on suit quand même l'histoire avec intérêt. Les personnages écossais sont hauts en couleur. le passage avec la magicienne, mère de Tullibardine donne un peu plus de piquant à l'histoire.

En tout état de cause, ces deux albums forment un très bon dyptique et l'on regrette que l'auteur ne se lance pas dans une histoire plus développée avec l'Ecosse comme toile de fond, tant ces décors s'accordent à merveilles à la bande dessinée et surtout aux crayons de ce dessinateur. Un achat à recommander. C'est aussi une bonne manière d'aborder un pan de l'histoire écossaise sans pour autant passer par un livre d'histoire de facture universitaire

Outre un sacré coup de crayon, le dessinateur de Lady S a de l'imagination à revendre. Cette fresque en deux tomes sur les oppositions entre clans écossais au XVIII éme siècle, au moment de l'acte d'union avec l'Angleterre et la révolte jacobite qui en a suivi, est une réussite.
Dans ce second tome, on assiste à la vengeance longuement mûrie de Joseph, le peintre injustement accusé d'avoir défloré la fille d'un seigneur des landes d'Écosse. Dans le même temps, le parti jacobite soulève l'Écosse contre les tuniques rouges anglaises. Tout finit par se confondre…
Ce qui permet à Aymond une jolie pirouette finale bien pensée.

Sans surprise nous retrouvons Joseph en vie. J'ai toujours autant apprécié L Histoire passionnante de ce magnifique pays mais l'histoire de Joseph est quant à elle très prévisible.
J'ai malgré tout passé un bon moment. Il y a de l'aventure, des complots (pour le pouvoir, pour l'argent, pour oublier une humiliation bref tout y est) et même de l'amour ! Tous les ingrédients que j'aime pour une agréable lecture !