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EAN : 9782749135243
544 pages
Le Cherche midi (14/01/2016)
3.56/5   9 notes
Résumé :
À la fin du XIX e siècle... En ce temps-là, Paris est une guerre civile. En ce temps-là, on invente le terme " racisme ", l'expression " socialisme national " et le slogan " La France aux Français ". Les scandales fleurissent. Les attentats anarchistes se multiplient. Les nationalistes préparent un coup d'État. La République vacille. Bientôt, l'affaire Dreyfus cristallisera toutes les passions. Romain Delorme est jeune et audacieux. Son mentor, l'ex-préfet de police... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Avec ce roman paru en 2016, Roger Martin réalise une extraordinaire fresque historique qui éclaire une période lointaine mais qu'il faut connaître si l'on veut comprendre les drames du XXe siècle.

Pour cela, l'auteur de Dernier convoi pour Buchenwald a créé Romain Delorme et c'est son parcours qui va permettre au lecteur de vivre cette période très troublée avec un antisémitisme atteignant des sommets, entre 1890 et 1905.
Pour commencer, l'auteur fait un saut dix années plus tard en plongeant son héros dans les tranchées où il est commandé par le Lieutenant Louis Pergaud : « Pergaud, instituteur laïc, anticlérical affiché et socialiste, auteur de livres dont un avait obtenu un prix qui avait fait parler de lui à Paris… » le caporal Serge Lévy remplace Pergaud, blessé, et sauve Romain, sérieusement touché, qui découvre un juif courageux, perdant alors ses préjugés. Hélas, Pergaud et Lévy sont tués le 8 avril 1915 par les « canons de 75 de leur propre armée. »
De retour à Paris, Romain Delorme règle ses comptes avec son père. Il se souvient du 3 juin 1908, jour du transfert des cendres d'Émile Zola au Panthéon. Droite et extrême-droite rivalisent de violence. Nationalistes et royalistes hurlent : « Mort à Zola ! » Il ajoute : « Mais bon Dieu, il était déjà mort, ils ne le savaient donc pas ces abrutis ! » Lui revient alors en mémoire ce vers attribué à Fernand Desnoyers (1826-1869), s'en prenant au défunt Casimir Delavigne : « Il est des morts qu'il faut qu'on tue ! »
Le lendemain, la cérémonie officielle voit le gouvernement, autour du président Fallières, de Clémenceau, d'Alfred Dreyfus, de Mme Zola, de ses enfants et de Jeanne Rozerot, maîtresse de l'écrivain, rendre un hommage plein d'émotion et de tristesse à Émile Zola.
Remontent ensuite les souvenirs de la Commune avec des massacres ignobles avant un saut en 1934 et un antisémitisme toujours aussi virulent. Les nationalistes ont choisi : « Plutôt Hitler qu'un Front populaire », mot d'ordre du patronat. Comme les policiers à la retraite, il est temps pour Romain Delorme d'écrire ses mémoires…
1892 : son père exécrait Zola. Quand il décède : « Je n'assistais ni à la messe au Sacré-Coeur, cette monstruosité érigée à la gloire des assassins des communards, ni à l'hommage… » ajoutant : « il m'interdisait de lire Zola, le « bâtard vénitien », Maupassant « le vérolé », George Sang « la tabatière »… » C'est à ce moment-là, qu'il fait connaissance avec Louis Andrieux, ex-procureur, préfet, député, sénateur, journaliste, écrivain et père naturel de Louis Aragon.
Andrieux fait de Delorme un journaliste et un agent secret chargé de s'infiltrer dans les milieux d'extrême-droite et cela nous plonge dans un nationalisme à l'antisémitisme virulent. Sur les pas du marquis de Morès qui veut « nettoyer notre pays des juifs et des francs-maçons », il nous emmène chez les bouchers de la Villette, à Verdun, en duel contre le capitaine Mayer et dans des journaux comme La Libre Parole et le Petit Journal qui débordent de haine.
Avant de finir avec l'assassinat d'Émile Zola, Roger Martin fait le récit complet et détaillé des quarante jours de siège de ce qui restera Fort Chabrol… en plein Paris, durant l'été 1899, pendant le procès Dreyfus se passant à Rennes ! Sous la direction de Jules Guérin, ils publient L'Antijuif dans les locaux du Grand Occident de France.
Enfin, Henri Buronfosse, fumiste, couvreur, « catho sincère comme un croisé », hait juifs, francs-maçons, protestants, clame qu'il faut « fumer le bâtard vénitien. »
Émile Zola concentre les haines les plus féroces. Il fait front. « Inlassablement, il réclame la révision du procès Dreyfus pendant qu'on rivalise d'abjection contre les juifs »… jusqu'à ce 3 octobre 1940, Radio-Paris annonce une nouvelle loi signée par le Maréchal Pétain : « Loi portant sur le statut des Juifs… » On connaît la suite : « Ça ne finira donc jamais ! »


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En ouvrant ce roman, je pensais, suite aux explications de l'auteur Roger MARTIN – qui a eu la sympathie de me le dédicacer – être plongée dans une enquête policière trépidante sur fond d'histoire : le meurtre d'Emile ZOLA.
Ce ne fut pas le cas.
En effet, le meurtre d'Emile ZOLA n'a lieu qu'à une vingtaine de pages de la fin. Pour le reste nous assistons aux aventures du protagoniste qui infiltre sous « couverture » des réseaux antisémites.
Je me suis perdue dans un dédale d'informations historiques et de personnages célèbres et j'avoue n'avoir pas toujours bien compris le fond des choses. Ce manque de compréhension vient sûrement – j'ose l'avouer – de mes lacunes culturelles sur l'histoire de cette époque.
Malgré tout ça, je ne peux pas faire de critique véritablement négative. C'est un très bon roman, bien écrit et comprenant quelques passages qui tiennent en haleine. de plus on apprend beaucoup de choses sur le Paris de la fin XIX - début XXème siècle.
Je le recommande à toute personne voulant découvrir ou en apprendre plus sur cette époque.
Encore merci à l'auteur pour la belle dédicace qu'il a pris le temps d'écrire.
Je suis curieuse de lire vos critiques car j'ai la sensation d'être passé à côté de quelque chose.

Delphine

Lien : https://monevasionlitteraire..
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Le plus grand avantage de ce livre est assurément de mettre en lumière des moments forts de l'histoire révolutionnaire et guerrière de la France.
Celle des gens oubliés qui ont participé à son passé raciste et antisémite, mais aussi des anonymes qui ont lutté contre la vision d'un monde étriqué.
On apprend beaucoup de choses (enfin moi qui pour le coup me suis sentie un peu inculte) peut-être même un peu trop car on peine a se concentrer entre toutes ces époques chaotiques.
La guerre de Prusse qui mène à la Commune qui plus tard mène à la première guerre mondiale sur fond d'antisémitisme aggravé pour finir par la seconde guerre mondiale avec un personnage de son époque : antisémite et amateur d'ordre. Un personnage qui questionne les intérêts des uns et des autres à cette haine institutionnelle.
J'ai pourtant peiné à finir, j'avais parfois la sensation de trop d'étalage de savoir au dépend d'un peu plus de psychologie des personnages.
J'ai au moins révisé une histoire qui pourrait presque ressembler à celle d'aujourd'hui ce qui n'est pas très rassurant.
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Merci à Roger Martin pour ce roman. Non seulement, on a le plaisir de la lecture mais on a aussi une periode de l'histoire rarement traitée. Elle est ici, admirablement racontée. le recit est palpitant de bout en bout. J'ai pour ma part, decouvert une partie de l'histoire dont j'ignorais une grande part. Un livre que je recommande particulièrement
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Lamentable bouquin d'un vieux stal parano et faussaire
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je n’assistais ni à la messe au Sacré-Cœur, cette monstruosité érigée à la gloire des assassins des communards, ni à l’hommage…
... il m’interdisait de lire Zola, le "bâtard vénitien", Maupassant "le vérolé, George Sang "la tabatière"...
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Inlassablement, il (Émile Zola) réclame la révision du procès Dreyfus pendant qu’on rivalise d’abjection contre les juifs
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