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Claude Roy (Préfacier, etc.)Münevver Andaç (Éditeur scientifique)Güzin Dino (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070329632
418 pages
Gallimard (01/03/2000)
4.36/5   62 notes
Résumé :
Nâzim Hikmet, partout célébré comme l'un des plus grands poètes de ce siècle, est aussi l'un des témoins majeurs des tourmentes, des révolutions, des tragédies et des combats de son temps. Treize années passées dans les prisons turques, avant de connaître l'exil, ont fait de lui un symbole, un porte-voix. Mais ce profil militant, loin de limiter l'espace de son œuvre poétique, en assure au contraire l'élan, la vérité, la force. C'est qu'à la sincérité d'un engagemen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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L'étrange voyage en captivité de Nazim Hikmet

L'écrivain turc Nazim Hikmet, nous embarque dans sa fuite forcée en Europe, comme une hymne à cette liberté, si peu goutée dans sa vie, de Paris à Moscou, des villes et des langues qu'il affectionnait particulièrement malgré le mal de son Anatolie natale, “ô ma rose, l'exil est pire que la mort”.

“Je pense que sans la liberté il n'y a rien dans le monde.” Chateaubriand. Né dans l'Empire Ottoman, le militant communiste passa plus de 13 ans dans les geôles turques avant de s'exiler en Pologne. Son enfermement fut poétiquement fécond, la lutte pour “un monde nouveau” et surtout l'espoir d'aimer à nouveau une fois sorti sont au coeur de ces poèmes. Hikmet est un indécrottable romantique et ses ôdes à la muse, et à la vie, louée soit-elle, sont comme un adoucisseur de ce temps qui passe sans lui, hors les murs de sa prison.

Le style des poèmes “lyriques” de la première partie est lâche, léger et percutant, d'une fraicheur et d'une émotion facile qui invitent à la rêverie, l'imagination et l'empathie. Les poèmes “épiques” qui complètent le recueil se veulent plus narratifs, et sont à mon sens plus lourds, et moins accessibles.

“Et voilà, mon amour, et voilà, être captif, là n'est pas la question,
La question est de ne pas se rendre…”

Aujourd'hui encore, l'engagement marxiste de Hikmet en fait un auteur suspect en Turquie où il fut interdit de publication pendant plus de trente ans après sa mort. Mais à l'étranger, la poésie de ce “citoyen du monde” continue de fédérer les partisans des luttes que le poète lui-même considérait tous unis par delà les origines.

« Mes frères,
En dépit de mes cheveux blonds,
Je suis Asiatique,
En dépit de mes yeux bleus,
Je suis Africain… »

Comme alertait récemment l'écrivain et avocat François Sureau “il dépend de très peu de monde que notre société se corrompe” et, si les laisses et harnais modulables ont remplacées les chaines, ne nous laissons pas distraire par des gamelles bien pleines et des niches douillettes, le cuir vaut bien le fer…

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" Moi un homme
moi Nâzim Hikmet poète turc moi
ferveur des pieds à la tête
des pieds à la tête combat
rien qu'espoir, moi."

Ainsi se définissait le poète en 1934, alors qu'il vient d'être condamné à 5 ans de prison par le gouvernement turc, en tant que communiste militant.Comme Claude Roy nous l'explique , dans sa très intéressante préface, il aura passé de nombreuses années en prison, notamment 10 ans continus entre 1940 et 1950. Ce sera ensuite l'exil, de pays en pays.

Je ne connaissais que quelques poèmes de lui, les plus emblématiques, comme " La plus étrange des créatures ":

" Tu es comme le scorpion, mon frère,
Tu es comme le scorpion
Dans une nuit d'épouvante"...

Dans ce recueil très complet et chronologique, j'ai découvert un homme courageux et fort de ses convictions, plein d'humanité, libre dans sa tête malgré la captivité , amoureux des mots, de la vie, des pays traversés pendant l'exil. Tendu aussi vers les femmes aimées, au-delà des murs de sa prison.

Ses poèmes m'ont fort émue, transportée, car ils sont puissants, sincères, ils creusent en eux tout l'élan douloureux d'un homme que l'on veut briser et qui résiste, en peignant, en écrivant, refusant de céder au désespoir.

Certains d'entre eux sont particulièrement ancrés en moi, comme ce touchant hymne à la vie, "Dimanche":

" Aujourd'hui c'est dimanche.
Pour la première fois aujourd'hui
ils m'ont laissé sortir au soleil,
et moi,
pour la première fois de ma vie,
m'étonnant qu'il soit si loin de moi,
qu'il soit si bleu
qu'il soit si vaste
j'ai regardé le ciel sans bouger.
Puis je me suis assis à même la terre, avec respect,
je me suis adossé au mur blanc.
En cet instant, pas question de gamberger.
En cet instant, ni combat, ni liberté, ni femme.
La terre, le soleil et moi.
Je suis heureux."

J'ai été très sensible aussi aux poèmes écrits durant ses voyages, notamment en Pologne, en Russie.Et à Prague, une ville dont il sait bien rendre tout le charme:

"Dans Prague tandis que blanchit l'aube
La neige tombe,
mouillée,
d'un gris de plomb.
Dans Prague doucement s'éclaire le baroque
tourmenté, lointain;
Dans ses dorures une tristesse noircie.
Sur le pont Charles les statues
sont des oiseaux venus d'une étoile morte."

Son univers riche, fourmillant, il est difficile pour moi de le transcrire, je préfère vous laisser le découvrir, l'aimer, en palper toutes les nuances, les éclats, au fil des pages.Vous en imprégner, et garder en vous l'image d'un homme mis à l'épreuve du monde , un homme magnifique qui écrit :

" Je regarde la nuit à travers les barreaux
et malgré tous ces murs qui pèsent sur ma poitrine,
Mon coeur bat avec l'étoile la plus lointaine." ...




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La critique et les extraits cités par Sabine59 m'ont permis de découvrir Nâzim Hikmet et ce recueil au titre si enchanteur.

Le poète se révèle dans sa poésie : amoureux des femmes, amoureux de la langue et de ses beautés, opposant au régime de son pays la Turquie qu'il aime d'un amour passionné et ancré dans la chair. On le suit en prison ou dans les exils auxquels sa contestation politique et ses convictions socialistes le contraignent. On le voit se relevant d'un problème cardiaque ou d'une grève de la faim.

Sa poésie est à l'image de son parcours et de sa personnalité :foisonnante, riche et d'une incroyable sensibilité. de ses vers émane aussi bien la célébration séculaire de la terre natale que la dénonciation du bombardement d'Hiroshima ou de l'Italie sous le joug mussolinien.

Un recueil que je recommande vivement aux amoureux de la beauté des mots.
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Son oeuvre est comme celle d'un long fleuve venu d'une terre lointaine qui, traversant les paysages humains, s'est enrichie de plusieurs affluents venus agrandir son cours jusqu'au grand estuaire de la poésie. Cette oeuvre, c'est celle du grand poète turc Nâzim Hikmet.

L'écriture de Hâzim Hikmet, son style, sont indissociables de sa vie d'homme, de son enfance, de ses engagements mais aussi de l'histoire de son pays.
Au début du XXème siècle, La Turquie subissait de profonds bouleversements. Après l'effondrement de l'empire ottoman et de nombreuses années de conflit, en 1923 la République turque est proclamée avec à sa tête Mustafa Kemal Atatürk qui met en place un pouvoir très autoritaire. En 1921, Nâzim Hikmet quitte Istanbul pour Ankara, haut lieu de la résistance pour l'indépendance du pays. C'est à ce moment-là qu'il fait la rencontre de la paysannerie anatolienne, misérable et valeureuse. Cette rencontre va être décisive dans ce qui sera très vite son engagement politique et poétique.

Son combat de dénonciation de l'impérialisme, de l'exploitation de la misère, ses activités politiques en faveur du socialisme vont irriguer toute la pensée et toute la poésie et le théâtre d'Hikmet. Homme d'action, engagé, insatiable, il va connaître de nombreuses périodes d'exil mais aussi des peines d'emprisonnement (il restera détenu 15 ans sa vie durant). Nâzim Hikmet était aussi un homme épris de voyages, particulièrement dans les dernières années de sa vie, ce qui lui permis de faire de nombreuses rencontres à travers le monde.

Dans une écriture simple et sensible, dans un lyrisme touchant, Nâzim Hikmet s'engage à transformer l'anecdotique en sublime, à ériger le particulier en universel. Généreux et subtil, le propos du poète turc s'encre inlassablement dans la liberté et se répand dans l'ère d'une touchante fraternité, dans la fresque d'une humanité toujours en mouvement.

La poésie d'Hâzim Hikmet a des résonances toutes particulières pour moi : celle d'une époque, d'un monde où les femmes et les hommes croyaient en eux, celle d'un parcours d'un homme engagé, qui a su porter haut ses idéaux, leur donner le plus beau tour qui soit, celui de l'action et de la poésie.
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Nâzim Hikmet est reconnu, en France, comme un des poètes turcs les plus représentatifs et les plus authentiques. Mais son oeuvre elle-même, assez peu diffusée, n'est guère connue du grand public, du moins en dehors des cercles intellectuels communistes. Longtemps, le nom de Nâzim Hikmet fut associé, chez nous, aux paroles de quelques chansons : Mon frère et La plus belle des mers (Yves Montand, 1967), ou encore A vous mes beaux messieurs (Julos Beaucarne, 1974). Ces textes forts et riches, portés par des pointures de la chanson française, donnaient déjà une idée de la dimension humaniste et poétique de l'auteur. Mais c'était peu pour attirer l'attention sur notre auteur.
Ce manque de notoriété – aujourd'hui comblé – ne doit pas cacher l'évidence : Nâzim Hikmet est un des plus grands poètes turcs, et un des plus grands poètes du XXème siècle. Comme souvent, sa vie et son oeuvre sont indissociables. Confronté depuis sa jeunesse à la misère sociale de son pays, il acquit très tôt les principes libertaires du communisme – tout en en condamnant les excès -, et très tôt mesura les limites des mots liberté et démocratie. Cet engagement auprès du Parti peut le rapprocher d'autres poètes comme Garcia Lorca, Maïakovski, Neruda, ou, pour rester chez nous, Aragon, Eluard ou Breton, mais la comparaison s'arrête là. Nâzim Hikmet, avant tout, est un poète turc, oriental, héritier de la tradition arabo-persane et en même temps soucieux de modernité (il fut l'un des créateurs du vers libre dans la poésie turque). Autre parallèle avec Aragon, cette double passion pour sa patrie et pour sa bien-aimée, ces deux amours qui n'en font qu'un, et qui tendent vers un idéal commun de bonheur et de paix. Mais si Aragon s'avance masqué, Hikmet, lui est transparent. Il n y a aucune ambigüité dans son propos : libertaire oui, son expérience communiste l'y a entraîné, mais surtout humaniste : la misère, la souffrance physique, morale et intellectuelle, la privation de liberté, le sentiment d'appartenance à la grande humanité, font de lui un poète compatissant, consensuel, et d'audience universelle.
Car le poète ne se limite pas au simple constat d'un monde où règnent la misère et l'injustice, il pose des jalons pour l'avenir. Il se fait porteur d'un idéal d'amour, de paix, en combattant inlassablement les excès du totalitarisme (prison, tortures, exécutions), en condamnant la guerre sous toutes ses formes (notamment nucléaire), et en célébrant la nature. Voilà tout un pan de l'oeuvre de Hikmet qu'il convient de mettre en lumière : le poète se confond dans la nature qui est son milieu ambiant, l'endroit où l'on vient – au sens littéral du texte – se ressourcer.
Car nous noterons bien évidemment que dans toute l'oeuvre de Nâzim Hikmet, le maître mot est Homme. le mot Homme, en tant que sexe par opposition, par juxtaposition plutôt, au mot Femme – et l'on sait quelle place tient l'amour dans l'oeuvre du poète ! – mais surtout Homme en tant que représentant de l'Humanité. L'un de ses plus beaux poètes, s'intitule justement La grande humanité (voir Citations)
Le combat pour la dignité de l'homme est un autre leit-motiv du poète. Il va de pair avec la compassion, avec la révolte éventuellement, avec l'espoir surtout. Cet espoir qu'il dit, invoque, et redit sans cesse à sa bien-aimée, au point qu'il fait corps avec elle : la liberté physique du prisonnier signifie également le retour à l'être aimé - dans les deux sens - et en même temps il se superpose avec l'espérance d'un monde meilleur pour tous les opprimés, les malheureux, les délaissés de ce monde.

L'humanisme n'est pas autre chose : c'est la conscience que l'homme appartient à un groupe dont pour sa survie, il doit rester solidaire. On pense à Saint-Exupéry et Camus, bien entendu. Mais Nâzim Hikmet tient exactement le même discours :

Si nous sommes affamés, épuisés,
Si nous sommes écorchés jusqu'au sang,
Pressés comme la grappe pour donner notre vin,
Irai-je jusqu'à dire que c'est de ta faute, non,
Mais tu y es pour beaucoup, mon frère.

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Nostalgie

Cela fait cent ans
que je n’ai pas vu ton visage
que je n’ai pas passé mon bras
autour de ta taille
que je ne vois plus mon visage dans tes yeux
cela fait cent ans que je ne pose plus de question
à la lumière de ton esprit
que je n’ai pas touché à la chaleur de ton ventre.

Cela fait cent ans
qu’une femme m’attend
dans une ville.
Nous étions penchés sur la même branche,
sur la même branche
nous en sommes tombés, nous nous sommes quittés
entre nous tout un siècle
dans le temps et dans l’espace.
Cela fait cent ans que dans la pénombre
je cours derrière toi.

Tu es mon ivresse
De toi je n’ai point dessoûlé
Je ne puis dessoûler
Je ne veux point dessoûler

Ma tête lourde
Mes genoux écorchés
Mes vêtements crottés
Je vais vers ta lumière qui brille et qui s’éteint
en titubant, tombant, me relevant.
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La plus drôle des créatures

Comme le scorpion, mon frère,
Tu es comme le scorpion
Dans une nuit d’épouvante.

Comme le moineau, mon frère,
Tu es comme le moineau
Dans ses menues inquiétudes.

Comme la moule, mon frère,
Tu es comme la moule
Enfermée et tranquille.

Tu es terrible, mon frère,
Comme la bouche d’un volcan éteint.

Et tu n’es pas un, hélas,
Tu n’es pas cinq,
Tu es des millions.

Tu es comme le mouton, mon frère,
Quand le bourreau habillé de ta peau
Quand le bourreau lève son bâton
Tu te hâtes de rentrer dans le troupeau
Et tu vas à l’abattoir en courant, presque fier.

Tu es la plus drôle des créatures, en somme,
Plus drôle que le poisson
Qui vit dans la mer sans savoir la mer.

Et s’il y a tant de misère sur terre
C’est grâce à toi, mon frère,
Si nous sommes affamés, épuisés,
Si nous somme écorchés jusqu’au sang,
Pressés comme la grappe pour donner notre vin,
Irai-je jusqu’à dire que c’est de ta faute, non
Mais tu y es pour beaucoup, mon frère.
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24 septembre 1945

Le plus beau des océans
est celui que l’on n’a pas encore traversé.
Le plus beau des enfants
n’a pas encore grandi.
Les plus beaux de nos jours
sont ceux que nous n’avons pas encore vécus.
Et les plus beaux des poèmes que je veux te dire
sont ceux que je ne t’ai pas encore dits.

Que c’est beau de penser à toi :
à travers les rumeurs de morts et de victoire
en prison
alors que j’ai passé la quarantaine…

Que c’est beau de penser à toi :
ta main oubliée sur un tissu bleu
et dans tes cheveux
la fière douceur de ma terre bien-aimée d’Istanbul…
C’est comme un second être en moi
que le bonheur de t’aimer…
le parfum de la feuille de géranium au bout de mes doigts,
une quiétude ensoleillée
et l’invite de la chair :
striée d’écarlate
l’obscurité
chaude
dense…
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"Dimanche

Aujourd’hui c’est dimanche.
Pour la première fois aujourd’hui
ils m’ont laissé sortir au soleil,
et moi,
pour la première fois de ma vie,
m’étonnant qu’il soit si loin de moi
qu il soit si bleu
qu’il soit si vaste
j’ai regardé le ciel sans bouger.
Puis je me suis assis à même la terre, avec respect,
je me suis adossé au mur blanc.
En cet instant, pas question de gamberger.
En cet instant, ni combat, ni liberté, ni femme.
La terre, le soleil et moi.
Je suis heureux."
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Le globe

Offrons le globe aux enfants, au moins pour une journée.

Donnons-leur afin qu’ils en jouent comme d’un ballon multicolore,

Pour qu’ils jouent en chantant parmi les étoiles.

Offrons le globe aux enfants,

Donnons-leur comme une pomme énorme,

Comme une boule de pain toute chaude,

Qu’une journée au moins ils puissent manger à leur faim.

Offrons le globe aux enfants

Qu’une journée au moins le globe apprenne la camaraderie,

Les enfants prendront de nos mains le globe

Ils y planteront des arbres immortels.
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Vidéo de Nâzim Hikmet
Nâzim Hikmet : Hommage à Nâzim Hikmet (2019 - La compagnie des poètes / France Culture). Par Manou Farine. Réalisation de François Caunac. Avec la collaboration de Thierry Beauchamp. Diffusion sur France Culture le 6 décembre 2019. Avec, en archive sonore, la voix de Nâzim Hikmet. « Je puis dire que j’ai vécu comme un homme / mais le temps qu’il me reste à vivre, / et ce qui pourra m’arriver / qui le sait ? » Nâzim Hikmet, "Autobiographie". Grand rénovateur de la poésie contemporaine, Nâzim Hikmet (1901-1963) a connu la chape de plomb du pouvoir en Turquie. Quinze années de prison, la perte de sa nationalité et un exil de douze ans en Union soviétique. Lorsqu'il décède à Moscou en 1963, « le Turc errant » est devenu une figure majeure de la poésie mondiale. Avec Emmanuelle Collas, éditrice, et Timour Muhidine, écrivain et traducteur, pour "Taranta-Babu" (Editions Emmanuelle Collas) : cet ouvrage paru en 1935, dont seuls quelques extraits ont été publiés en 1936 dans la revue littéraire "Commune" dirigée par Aragon, était resté inédit en France. Prenant la forme de treize lettres adressées de Rome à Addis-Abeba par un jeune Éthiopien à sa femme, Taranta-Babu, au moment où Mussolini s'apprête à fondre sur l'Afrique, ce texte en vers libres se lit comme un roman d'amour. Le poète y dénonce les défis de l'Histoire et affirme sa vision internationaliste et déjà tiers-mondiste. Plus universel que jamais, il construit ici un lien puissant, instantané, entre les époques. Et Nedim Gürsel, écrivain et poète, pour "L’Ange rouge" (Seuil, 2012 ; Points, 2016) ; "Nâzïm Hikmet et la littérature populaire turque" (éd. L'Harmattan, 2000) ; et "Quarante poèmes courts pour une longue séparation" (Nouvelles éditions Place, 2019).
Intervenants :
Nedim Gürsel, écrivain, enseignant à l’INALCO et directeur de recherche au CNRS Timour Muhidine, écrivain et traducteur Emmanuelle Collas, directrice des éditions "Galaade"
Source : France Culture
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