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EAN : 9782864249504
144 pages
Editions Métailié (10/04/2014)
3.66/5   25 notes
Résumé :

L’écriture, l’engagement politique, les amitiés, l’exil, le voyage sont les éléments indissolublement mêlés de ces récits d’une vie d’aventures fascinantes que nous raconte Luis Sepúlveda.
Depuis le moment où l’adolescent se voit obligé par un premier amour de passer de la passion du football à la poésie, jusqu’à ce qu’il découvre que la littérature peut donner une voix à ceux qui n’en ont pas, ces pages entremêlent des récits personnels, des histoire... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'admire parfois la façon dont les traductions de titres en français dénature complètement les titres originaux sans raison valable apparente !

Prenons par exemple Ingrédients pour une vie de passions formidable.
Le titre original ressemblait plutôt à "Écrits en temps de crise."
Vous voyez une ressemblance , vous ?? Personnellement entre les "passions formidables" et la crise économique il y a un gouffre.
Bon, c'est vrai que Luis Sepulveda, en militant d'extrême gauche qui se respecte est une personne très passionné - et parfois passionant à lire. Mais là encore, la corrélation me semble un peu tirée par les cheveux.

Pour revenir au contenu de ce livre, il est construit sur le même principe que Les Roses d'Atacama : avec des "vignettes". Ici, elles sont déclinées sur des sujets comme la crise économique et l'importance de la cellule familial.
Certaines sont pleines de tendresse, comme celles où l'auteur parle de sa famille ou de son chien. D'autres montrent l'attachement de l'auteur au Chili - le pays qui l'a vu naître, et qui a fait l'homme engagé qu'il est devenu. L'hommage à Pablo Neruda est lui aussi plein de tendresse et très émouvant.
J'ai souri en lisant les quelques anecdotes qui se déroulent sur le sol espagnol : elles m'ont confirmé que ma relation avec l'Espagne (à l'inverse l'Amérique du Sud), qu'elle soit touristique ou littéraire est vouée à l'échec. Mais ça, c'est très personnel.

Malgré cela, en refermant ce livre, je ne peux pas dire que je le conseillerai autour de moi. Pas seulement du fait que Sepulveda s'embrouille parfois dans un propos pas toujours clair lorsqu'il parle de la crise. Les anecdotes sur sa vie personnelle et sur la naissance de son amour pour la littérature n'ont rien de transcendantes ou d'universelles.
Au bout du compte la construction du récit en vignettes "déjà" utilisé fait de ce livre une réplique bas de gamme de Les Roses d'Atacama (livre qu'à l'inverse je conseille très fortement).
Dommage. Luis Sepulveda est pourtant, pour moi un écrivain "valeur sûr", mais là... c'est une déception.

En revanche, puisqu'il faut rendre à César ce qui lui appartient, je me dois de dire que les pages où Sepulveda parle de l'engagement de l'écrivain à notre époque sont saisissantes et magnifiques.
(alors pourquoi les avoir édulcorées avec d'autres aux sujets mal maitrisés ???)

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J'aime le titre de la traduction française en ce qu'il reflète bien l'envie de l'auteur, enfin telle que je l'ai perçue, de nous donner quelques pincées de sucre, de sel et de poivre qui pimentent sa vie, provoquent ses coups de coeur et ses coups de g… Fondé sur la famille, son engagement politique de gauche et son amour de la littérature, Sepulveda en quelques touches nous livre son amour de la vie, fait de passions auxquelles il voue une indéfectible loyauté.
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De nouveau la question de la traduction du titre d'un livre se pose avec le dernier Sepúlveda publié par les éditions Métailié. le titre français met en effet en avant une facette des écrits ici rassemblés, celle de la passion de l'engagement généreux, alors que le titre original en met en avant une autre, celle de la révolte et de la colère des temps de crise. Escrituras en tiempos de crisis : Ecrits en temps de crise. Difficile de dire lequel est le plus juste et il est possible que les deux conviennent à l'auteur. Il s'y agit en effet bien de passions et de vie formidable en des temps de crises profondes. Crise contemporaine qui malmène l'Espagne et les espagnols (et bien au delà et bien plus) parmi lesquels l'auteur chilien vit depuis quelques années. Crises des dictatures que le militant a connu au cours de sa vie. Mais peut-être ne sont elles que la même toujours recommencée, qui oublie les humains et les peuples pour aduler les profits les plus immédiats.

Les ingrédients s'ouvrent sur la vie familiale du viejo, comme l'appelle ses enfants et petits enfants et se referment sur une déclaration d'amour aux chiliens qui savent vivre, rire et résister solidairement aux pires avanies de l'histoire comme aux tremblements de terre. Entre les deux les passions et les tendresses de l'auteur, les personnages et les évènements nous parlent, nous font rire ou réveillent nos propres colères : Garcia-Marquez ("Gabo") plus "moche" et vieux que lui-même, un conte de noël ou le réel se fait merveilleusement facétieux et bienveillant, les dérives très très libérales du transport aérien, les lâchetés et le cynisme des politiques espagnols, le souvenir de Salvador Allende...

Ce qui est sûr, c'est que Luis Sepúlveda est un homme que l'on aimerait compter parmi ses amis tant son humanité, ses colères et son humour peuvent être communicatifs. Un homme, qui est par ailleurs un auteur terriblement séducteur (au meilleur sens du terme), mais avec qui on aimerait simplement partager un repas (une grillade qu'il nous aurait préparée) et une bière, parler ou ne rien dire (car parfois, les mots...).

On le fera en pensée, en rêve, en lisant avec bonheur ses courts textes que l'on peut aborder dans leur progression ou parmi lesquels on peut picorer jour après jour.

Luis Sepúlveda, le "viejo" qui lit le roman de la vie avec amour, sera à Montpellier du 23 au 25 mai à l'occasion de la Comédie du livre.
Lien : http://filsdelectures.over-b..
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Il s'agit là d'un recueil de chroniques, de souvenirs, de réflexions réunis en de courts chapitres. Luis Sepúlveda est un orfèvre de la forme courte. Il excelle à dresser en quelques lignes le portrait d'un ami, des victimes des puissants, à évoquer les petites aventures de la vie quotidienne, la crise économique qui frappe l'Europe et ses conséquences, et l'âme des poètes.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Les chiens sont de nobles amis qui soudain s'en vont. Ils entrent dans nos vies avec leur joie à quatre pattes et deviennent des compagnons avec lesquels nous tissons des liens dans la solitude d'une rue, le jardin ou les promenades sur la plage. Sans dire un mot, nous parlons avec eux et ils nous parlent dans la langue pure d'un regard ; une caresse, un geste leur suffisent pour être nos plus fidèles confidents. Leur tristesse est réelle quand ils nous voient partir et leur joie sincère quand nous revenons.


(dans "Laïka")
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D'une part, les gouvernements ont fait peser le poids de la crise sur les citoyens en amputant les prestations sociales et en faisant du travail une sorte de condamnation à perpétuité. D'autre part, on a vu fleurir des réponses inspirées par la xénophobie la plus obtuse, le racisme, la manie simple et grossière de rendre l'autre, le différent, responsable de tous les problèmes liés à la crise provoquée par les banquiers, les riches, les marchés. A un problème aussi complexe que celui d'un système économique basé sur la spéculation, l'extrême droite européenne a répondu par des incitations à la haine, à l'intolérance, à l'élimination de ceux qui sont différents ; c'était précisément l'objet de la réunion des jeunes Norvégiens assassinés à Utoya.


(dans "Horreur et impuissance")
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Il m'est particulièrement difficile d'imaginer une littérature où le conflit entre l'homme et ce qui l'empêche d'être heureux serait absent. Je ne pourrais m'attaquer à la littérature, ç l'écriture, sans la conscience d'être la mémoire de mon pays, de mon continent et de l'humanité. Il m'a été donné de vivre la seconde moitié du XX° siècle, une époque marquée par la confrontation entre deux puissances qui utilisèrent la guerre et la paix comme moyen de chantage pour s'effrayer mutuellement et décidèrent que, dans leurs zones d'influence, la liberté, la justice sociale et la dignité humaine étaient des sujets réservés aux élites.


(dans 'Donner la parole aux sans voix")
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Je crois définitivement que je suis chilien au milieu des miens, avec les trente-trois mineurs du désert d'Atacama qui n'ont pas perdu leur humour, enterrés sous des tonnes de roches, à plus de sept cents mètres de profondeur et pendant soixante-dix jours. Je suis chilien, à Isla Negra, au crépuscule devant la maison de Pablo Neruda. Je suis chilien quand je navigue sur les canaux australs et que les pêcheurs m'invitent à partager leur vin râpeux. Je suis chilien en Patagonie en déployant le drapeau qui réclame une Patagonie sans barrage. Je suis chilien dans les forums sociaux, au milieu des jeunes qui croient fermement qu'un autre Chili est possible. Je suis définitivement chilien au milieu des miens, les survivants, qui avons été aux côtés d'Allende et, malgré le prix payé, serions prêts à recommencer.
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[...] on sait bien comment les propriétaires de bordels et de casinos règlent les problèmes avec leurs employés. Les romans noirs, le cinéma et les archives judiciaires sont remplis de leçons sur ce sujet. Évidemment, briser les jambes ou la colonne vertébrale de ceux qui perdent la confiance du Parrain est plus rapide qu'une lettre de licenciement.

(dans "Eurovegas, un mégabordel")
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