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EAN : 9782258117556
400 pages
Presses de la Cité (10/09/2015)
3/5   9 notes
Résumé :
De la jeune fille éprise de liberté à la brillante plume engagée, de la " petite graine d'aristo " à l'égérie d'écrivain... Amante, femme, journaliste, collaboratrice et amie de Jules Vallès...

En sept années décisives, le roman d'une émancipation, le roman de Séverine, femme d'exception. Pour gagner sa liberté, la jeune Caroline Remy choisit le mariage. Cage dorée dont elle s'échappe après avoir donné le jour à un fils, dont elle ne s'occupera guère... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Pour échapper à la tyrannie de son père qui refuse que sa fille devienne journaliste, Caroline Rémy accepte un mariage arrangé avec un petit fonctionnaire. Hélas son mari se révèle être un homme tempétueux qui la viole le soir de leur noce.
Au bout du rouleau, Caroline se tire une balle dans la poitrine en ce mois de mars 1881, au domicile de ses parents, à Paris.
Elle survivra et fera la connaissance de Jules Vallès, écrivain et homme politique d'extrême gauche, qui lui proposera de devenir sa secrétaire.
Elle deviendra la compagne d'Adrien Guebhard, un professeur de médecine issu d'une riche famille Suisse.
Au côté de Jules Vallès elle apprend le journalisme et le socialisme et grâce à Adrien, ils pourront relancer "le cri du peuple", journal politique et social qui parle du peuple au peuple.
La santé de Jules Vallès se dégrade rapidement et, progressivement Séverine, nom de plume de Caroline, se retrouve à la tête du journal.
Femme dans un monde d'homme elle doit redoubler de vigilance pour éviter les coups bas. Elle ne dérogera jamais à sa règle de conduite de défendre coute que coute les opprimés, organisant des collectes de fond pour les travailleurs en grève.
C'est une biographie passionnante de personnages que je ne connaissais pas et qui ont eu un impact sur la société de l'époque avec des idées très engagées. Un sublime portrait d'une femme qui a toujours suivi ses convictions, n'hésitant pas à se mettre en porte à faux avec son entourage pour parvenir à ces fins.
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Grâce à beaucoup de ténacité et aussi un peu de chance – la découverte dans des cartons des papiers laissés par Séverine – Paul Couturiau nous offre une biographie romancée de la première femme dirigeant un journal, après avoir été sans doute aussi l’une des premières journalistes.
Séverine est née Caroline Rémy en 1855. Durant ses premières années elle voit son père, inspecteur des nourrices, se battre contre ce qui alors semblait une fatalité : le décès de nombreux nouveaux-nés, faute d’hygiène ou de soins. Un combat inégal, car souvent il se fait sans soutien de sa hiérarchie. Une expérience qui va marquer durablement la jeune fille et la pousser à s’engager pour les plus démunis, même si c’est la rencontre avec Jules Vallès qui va décider de son existence.
Lors d’un séjour à Bruxelles, elle croise l’homme dont elle admire les idées et le parcours. Il va l’encourager à travailler à ses côtés.
Mais ses parents ne l’entendent pas de cette oreille. Aussi courageuse qu’entêtée, elle décide alors de mettre fin à ses jours. Une tentative de suicide manquée, mais une liberté gagnée. Ses parents ne s’opposent plus à ce qu’elle soit journaliste, mieux son second mari, Adrien Guebhard, va mettre une partie de sa fortune dans la création du quotidien Le Cri du peuple.
Qu’il me soit ici permis de passer sur l’épisode pourtant très traumatisant de son premier mariage avec Antoine-Henri Montrobert et du désir de vengeance qui l’avait habitée alors pour en venir au vrai thème du livre, la passion dévorante de Séverine pour son métier. Un engagement qui se fera aux dépens de sa famille : « Caroline s’intéresserait à ses fils quand ceux-ci seraient en âge de raisonner. Adrien l’avait bien compris. Peut-être serait-il trop tard. Peut-être serait-ce leur tout de la tenir à distance. Il lui reviendrait, alors, de leur faire comprendre qu’elle les avait toujours aimés – à sa manière, comme ses parents l’avaient aimée à la leur. »
Les pages qui racontent les débuts du quotidien, la chasse aux informations et les rencontres avec les Zola, Richepin, Pissarro, Manet, Cézanne, celles qui décrivent les durs combats à mener aussi bien contre les autorités en tout genre que celles menées en interne pour faire admettre la ligne ouverte à tous les socialismes du journal sont passionnantes et débouchent sur ce qu’aujourd’hui on appellerait un scoop : le reportage que Séverine entreprend après l’incendie du théâtre de l’Opéra-Comique et qui conduira à un procès retentissant.
On retrouve ici l’esprit de La Part des flammes de Gaëlle Nohant et cet engagement total qui finit par user et détruire. Sans oublier les préjugés liés à son sexe et qui font qu’ « une femme doit toujours en faire plus pour être reconnue à sa valeur. »
Quelle vie ! Quelle épopée ! Quel combat !
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Je meurs de ce qui vous fait vivre est édité aux Presses de la cité dans la collection Terres de France qui nous fait voyager à travers les régions françaises. A travers des personnages bien romanesques et forts qui emportent leur lecteur dans une aventure que l'on appelle fiction. Je découvre cette collection grâce à ce titre et j'ai été séduite.

Nous découvrons dans ce roman, un personnage haut en couleur, une dame qui a marqué l'Histoire à sa manière. J'ai adoré faire la connaissance de Séverine nom de plume de Caroline Rémy qui fut la première journaliste française à vivre de sa plume. Écrivaine et féministe au destin méconnu, elle occupe une place importance dans l'histoire des luttes sociales. On retrouve très peu d'écrits sur elle car l'histoire à peut être plus retenu son côté libertaire qui a occulté le travail de sa vie.

Le roman de Paul Couturiau évoque la rencontre de cette grande dame avec Jules Vallès qui va être son mentor et ami ou encore patron, comme elle aimait l'appeler. Elle sera d'abord sa secrétaire et sera présente pour la fondation de son célèbre journal le cri du peuple. Il n'est certes pas facile de sortir de l'ombre d'un tel homme, surtout lorsqu'on est une femme mais Séverine, en devenant journaliste, a su se faire un nom dans ce milieu très masculin grâce à sa plume et la ferveur avec laquelle elle défendait le peuple, les plus opprimés et la cause des femmes.

J'ai beaucoup aimé également les passages où Séverine contait son enfance, avec beaucoup de poésie, à Jules Vallès. Des passages émouvants qui nous montrent la petite Caroline qui voulait dès son plus jeune âge s'approcher des choses interdites.

Le moins que l'on puisse dire est que cette femme avait du caractère, elle savait se faire respecter. Elle voulait être libre et se défaire des entraves avec lesquels les femmes étaient enchaînées par la société de son époque.

Je meurs un peu chaque jour est l'aboutissement d'une passion de l'auteur pour un femme exceptionnelle. Il a réussi d'ailleurs à me transmettre cette passion et j'ai envie de lire des textes de Séverine et d'en lire plus sur son histoire.

Séverine, la première journaliste française à vivre de sa plume, elle a défendu avec tout son être le peuple et les femmes. L'histoire d'une passion, celle de Paul Couturiau qui réussit dans son texte à nous faire aimer cette femme qui gagnerait à être connue.
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Paris, mars 1881. Caroline Rémy a 26 ans lorsqu'elle se tire une balle dans la poitrine au domicile de ses parents. Mal mariée à un homme qui se révèle frustre et qui la viole le soir de ses noces, dont elle est séparée, elle n'est pas libre pour autant.

Elle ne peut pas divorcer puisque ce droit a été supprimé plusieurs décennies auparavant et ne peut pas travailler sans l'accord de son père qui refuse qu'elle soit journaliste.

Heureusement, cette tentative de suicide ratée va lui permettre d'enfin accéder à son rêve, son père va céder et elle devient le secrétaire de Jules Vallès, l'insurgé, le communard, auteur de la trilogie L'enfant, le bachelier et L'insurgé, qui va prendre Caroline sous son aile et faire son éducation politique et journalistique.

De 1881 à la mort de Vallès en 1885, elle sera à ses côtés et fondera avec lui le quotidien le Cri du Peuple, un journal d'extrême-gauche qui accueille aussi bien les plumes socialistes, anarchistes que marxistes.

Paul Couturiau nous donne à lire ici les années de formation (1881-1888) de celle qui deviendra Séverine, une pionnière du journalisme libertaire et une infatigable féministe engagée dans la lutte pour le droit de vote des femmes .

Une célèbre figure aussi du Paris de cette fin du 19è siècle, peinte par Auguste Renoir et surtout une femme libre, affranchie des convenances. Séparée de son mari Antoine-Henri Montrobert, qu'elle a épousé contrainte et forcée dont elle a eu un fils, elle vit maritalement avec Adrien Guebhard, un professeur de médecine dont elle a également un fils qu'elle quittera lorsqu'elle tombera folle amoureuse de Georges de Labruyère, un journaliste qui collabore avec elle au Cri du peuple.

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J'ai un peu honte de l'avouer, mais je ne connaissais pas Caroline Rémy, peut-être plus connu sous le pseudonyme "Séverine", même si je connaissais bien d'autres noms illustres évoqués dans Je meurs de ce qui vous fait vivre.

Je suis heureuse de l'avoir découverte, d'avoir appris à la connaître et pour cela, je remercie l'auteur, Paul Couturiau, pour son travail remarquable de recherche mais également pour sa si jolie plume.

L'auteur a su dépeindre le portrait de cette grande femme avec beaucoup de justesse et je ne pourrais qu'encourager à la lecture de ce roman biographique. Elle mériterait d'être davantage connu et reconnu du peuple, pour lequel elle s'est tant battue.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Sa mère affirmait qu'il ne fallait pas gâter les enfants, aussi elle le fouettait tous les matins ; quand le temps lui faisait défaut, elle lui dispensait sa correction quotidienne à midi. La voisine appréciait ; elle n'avait pas besoin d'horloge. Quand l'enfant hurlait il était temps de préparer le café.
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Rencontré à Bruxelles, où il endurait son exil, retrouvé à Paris, où il s’était empressé de rentrer au lendemain de la promulgation de la loi d’amnistie, l’ancien Communard était devenu un familier. Son œil sagace avait vite perçu que la graine d’aristo cultivée par les Rémy s’épanouirait en une formidable fleur de barricade. Les mots confiés au papier avaient été répétés à voix haute :
« Il faut travailler, ma petite.
— Mais, monsieur Vallès, où ça ? Comment ?
— Avec moi, voulez-vous ? »
Caroline n’en demandait pas plus. Pour commencer, elle avait recopié les manuscrits du « patron ». Elle avait appris les subtilités du style et de l’écriture ; elle avait découvert l’art de mêler l’acide à l’encre. L’eau au vin, aussi, car Vallès n’avait pas menti : il était un maître exigeant. Tyrannique. Capricieux.
Nul n’avait trouvé à redire à cette collaboration contre nature. Les Rémy s’étaient presque félicités que leur fille ait, enfin, trouvé le moyen de canaliser son insoumission.
Malheureusement, Caroline ne connaissait pas la retenue. Voilà que sa nouvelle distraction avait tourné à la passion. Et ce diable de Vallès n’aidait pas à calmer le jeu – plus Caroline donnait, plus il exigeait d’elle.
Quand la jeune femme avait annoncé son désir de se lancer dans le journalisme avec son mentor, la famille s’était indignée. Il y avait des limites, tout de même ! Un journal avec Vallès aux commandes ? Il était facile de deviner à quoi ressemblerait son contenu ! Pour Joseph Onésime Rémy, son père, plus que la honte, c’était le ban d’infamie qui leur était promis ! Elle avait été sommée de renoncer et de rentrer dans le droit chemin. (p. 12-13)
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Quand on manipule un outil aussi redoutable qu'une plume, murmure Séverine, et qu'on se mêle de juger autrui, il faut mettre dans la balance d'un côté son cerveau et de l'autre son cœur.
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Les élus oublient trop facilement qu'ils sont les réprésentants du peuple et ils l'exploitent pour leur profit et celui des gros bourgeois.
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Il fallait bien se marier et l'homme avait la réputation d'être beau et vertueux. Respectable et respecté. Elle n'a pas été heureuse. Son mari n'était pas un homme méchant ; c'était un homme terrible. Il ne parlait pas : il édictait. Il ne s'asseyait pas : il siégeait.
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Videos de Paul Couturiau (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Couturiau
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Dans ce second épisode, Paul Couturiau, auteur du roman "Les Disparus de la Cour d'Or", nous emmène dans les rues de Metz à la rencontre des lieux qui ont inspiré son intrigue : du Musée de la Cour d'Or, aux rues de Metz, en passant par la librairie "La cour des grands" ou encore par l'Eglise Saint Maximin.
Le roman retrace l'enquête d'un conservateur de musée et de sa jeune assistante pour retrouver des livres précieux volés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Plus d'infos sur l'auteure : Paul Couturiau : sa biographie, son actualité, ses livres | Lisez! (https://www.lisez.com/auteur/paul-couturiau/15007)
Sur sa dernière nouveauté : Les Disparus de la Cour d'Or | Paul Couturiau | Presses de la cité (https://www.lisez.com/livre-grand-format/les-disparus-de-la-cour-dor/9782258204201) Captation et interview de Julien Alcacer pour les éditions Presses de la Cité.
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