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EAN : 9782874893582
82 pages
Weyrich (07/01/2016)
4/5   8 notes
Résumé :
Momo est hyperactif et ça tombe bien : quand il n'est pas occupé à sauver Filleul Royal du suicide, il veille sur Ramon, coincé entre sa mère et sainte Bibine. Le plus souvent, il fait la causette aux visiteurs de la résidence, un centre qui accueille les naufragés de la ville et de la vie. Puis, un jour, Jacques arrive, avec ses histoires de sexagénaire cabossé : "Je n'ai rien vu venir. Que dire d'autre?" Plein de choses, sans doute...
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« Il y a les abrités, les abritants, les sans-abri. Il y a ceux qui sont tombés dans un trou du tissu social, il y a ceux qui les ramassent.
T'en as qui perdent les pédales parce que leur femme les quitte, t'en as qui démolissent leur vie à coups de bouteille de whisky, t'en as qui sont nés déconnectés, t'en as qui sont demandeurs d'asile et ce genre de truc, tu vois de tout, à la résidence. La question, ce n'est pas ce qui nous arrive, mais comment on accuse le coup. »

Un condensé de vie, mais plutôt de la vie de ceux qui ont tout perdu, voilà ce qu'Eva Kavian nous expose et décompose dans son dernier roman. Autour de « personnages », dans le sens le plus total du terme, nous vivons dans une résidence pour sans-abri, et suivons pas à pas le quotidien cahoteux, bosselé, émaillé ça et là de petits moments de grâce. Nous y entrons avec Jacques, 68 ans, qui n'a « rien vu venir ». Son passé cabossé nous est révélé par petites touches, à travers son présent problématique. Et puis il y a Momo, l'inénarrable Momo hyperactif au coeur sur la main, incapable de ne pas se mêler de la vie des autres. Et Filleul, le grand Noir à l'âme en serpillière. Et Ramon, Espagnol alcoolique attaché à sa mère vivant au pays... Tous ces gens sont pris en charge par les travailleurs sociaux essayant tant bien que mal de bien faire leur « métier » (peut-on parler de métier quand on travaille sur de l'humain, et surtout sur de l'humain meurtri ?)

Les phrases incisives, tranchantes. La multiplicité des points de vue rugueux. La diversité des paragraphes. Les chapitres courts, rudes. Mais la tendresse aussi, à fleur de mots. La faiblesse et la volonté. le désir de s'en sortir et la chute. L'humanité, enfin.
Eva Kavian réussit une fois de plus à se renouveler, à m'interpeller, à me toucher. Jamais elle ne cherche la facilité, jamais elle ne reproduit un canevas de roman tout prêt. Mais l'humanité, ça oui, elle la garde, toujours. C'est pour ça que je la considère comme une auteure majeure. Car, finalement, qu'y a-t-il de plus important au monde que l'humain, vulnérable et explosif ?
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Tranche de vie(s) dans une maison d'accueil pour SDF. Momo, Filleul Royal, Ramon et Jacques, dont l'arrivée coïncide avec le début du roman sont tous des "cabossés de la vie". Des travailleurs sociaux tentent tant bien que mal de les remettre sur les rails de la société qui les a abandonnés en chemin : retrouver un logement, du boulot, et surtout une vie meilleure. Leurs trajets sont différents ; le glissement vers la précarité est souvent insidieux et ils "n'ont rien vu venir". Avec leur expérience de vie pour seul bagage, ils doivent redevenir tout à la fois indépendants et membres à part entière de la société.
Eva Kavian dépeint une frange de la société que beaucoup ignorent, souvent par peur. Peur de l'inconnu ou peur d'affronter la réalité qui peut arriver à tout un chacun
Ce roman est constitué d'une narration intérieure de Jacques. le point de vue des autres protagonistes est le plus souvent rendu par des dialogues. La suite des chapitres est parfois entrecoupée par des notes de service ou des documents de travail établis par les assistants sociaux. L'histoire avance ainsi à un bon rythme, sans fioriture inutile. On reconnaît bien là le style d'Eva Kavian qui possède une forte acuité de l'observation de notre société actuelle.
Merci à Babelio et aux Editions Weyrich pour ce beau livre reçu dans le cadre de Masse Critique
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Merci à Masse Critique et aux Editions Weyrich de ce cadeau.

Bienvenue à la Résidence, foyer pour SDF où arrivent comme il est dit toutes sortes de naufragés. Nous allons y faire la connaissance de Momo, qui n'est bon à rien sauf à prendre soin de la Résidence et de ses occupants. Momo, qui partage sa chambrée avec Ramon, Filleul Royal et Jacques. Ramon est perdu, dominé par sa mère qui vit en Espagne et par son addiction à l'alcool, il se perd. Filleul Royal est un grand dépressif qui tente de se suicider tous les quatre matins. Et puis arrive Jacques, qui n'a rien vu venir et se retrouve à la rue du jour au lendemain. Nous apprendrons leurs histoires au fur et à mesure du récit bien sur, histoires de déchéances, de désamour, d'abandons. Une dégringolade des strates sociales pour certains, pour d'autres la misère les a cueillis dès leurs plus jeune âge. Il y ceux qui s'engluent dans leur marasme, il y a ceux qui tentent tout. Et puis, ce n'est pas forcément ceux qui le mériteraient qui finissent par trouver la sortie du tunnel.

Des tranches de vie, des morceaux de désespoirs mais aussi un grand souffle d'optimisme. Un court récit très parlant pour moi, frappant même. Parce que tout perdre et se retrouver à la rue sans rien ni personne, cela peut arriver très très vite, et pas qu'aux autres.

Un petit récit qui se dévore, qui interpelle. Qui parle de vie, de sensibilité, d'humanité, de vulnérabilité. Mais aussi de la violence quotidienne, d'une réalité que l'on préfère occulter. D'hommes en déroute et aussi de paumés, aucun n'ayant été épargné. Un récit efficace.

Lien : https://lyseelivres.wordpres..
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Je viens de terminer ce roman. Je veux déjà dire merci à Babelio pour la Masse critique et les éditions Plumes de Coq et Weyrich pour l'envoi de ce livre. Ce livre était bouleversant à plusieurs point de vue. Déjà, parce que dans le social depuis 8 ans, ce sujet est sensible. Momo est un hyperactif attachant, prêt à tout pour aider son prochain. Ca tombe bien Jacques est un sexagénaire qui vient d'être licencié et qui arrive à la résidence, là où on accueille tout ceux qui ont raté une étape de leur vie, qui ont perdu tout ce qu'ils ont. le quator Jacques, Momo, Ramon et Filleul Royal, tous des perdus de la vie, est très attachant. À travers une plume brillante, on se retrouve plongé au coeur de ses exclus, que l'on croise bien trop souvent dans nos rues et qu'on feint d'ignorer.
Lien : https://maevbook.wordpress.c..
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Jacques n'a rien vu venir. Hier, il avait un boulot, une femme et des enfants et aujourd'hui, il se retrouve à la rue sans savoir à qui s'adresser pour avoir de l'aide. Il atterrit alors dans un centre qui l'héberge, en contre-partie, Jacques doit montrer qu'il essaie de s'en sortir. Mais comment? Sans travail, avec peu ou pas de qualification, il est difficile de retrouver une place dans la société.

Dans ce centre, il rencontrera d'autres abandonnés de la vie, des hommes à qui le destin a tourné le dos. Grâce à eux, il essaiera de reprendre goût à la vie.

Eva Kavian donne la parole aux invisibles, à ceux qu'on évite dans la rue, ceux auxquels on n'adresse même pas un regard. de ce court récit poignant, il en ressort une grande humanité et une profonde empathie pour ces êtres perdus. L'autrice a été observée quelques sans-abris et même si les faits relèvent de la fiction, force est de constater que malheureusement, la réalité est bien pire.
C'est un livre qui permet d'estimer ces hommes, de ne pas voir en eux que ce qu'ils sont mais de considérer leur vie d'avant.

Ce récit m'a beaucoup intéressée et j'aurais aimé connaitre en parallèle des destins de femmes à la rue.
Lien : https://pagesversicolores.wo..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« (...) tu prends un verre et le poids des peines devient plus léger, t'en prends un deuxième et tu commences à trouver des solutions à tout, tu prends des résolutions, tu retrouves le sourire, tu n'es plus seul puisque le poids des peines est moins lourd. Alors tu te fais des copains, tu prends un troisième verre et un quatrième, tu ne comptes plus et, quand tu rentres, t'as oublié que t'es dans la merde. Au réveil, t'as oublié les solutions et les résolutions. Mais tu te souviens de ce moment où tout devient léger. Le problème de l'alcool, ce n'est pas l'alcool. C'est les problèmes. T'as déjà vu un alcoolique qui n'avait pas de problèmes avant de devenir alcoolique? »


Ma critique: http://justemechapper.over-blog.com/2015/11/je-n-ai-rien-vu-venir-critique.html
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Il y a les abrités, les abritants et les sans-abri. Il y a ceux qui sont tombés dans un trou du tissu social, et ceux qui les ramassent. Il y a ceux de la rue qui ne savent plus exister ailleurs et ceux de la rue qui ne savent pas comment échapper à la rue. Et ainsi de suite. La machine-société est composée d’une infinité d’éléments. On ne choisit pas quelle pièce on est, mais cela a une incidence sur la partie de la machine dans laquelle on passe sa vie.
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Qu'est-ce qu'ils croient, les généreux supermarchés ? Qu'on va fêter Pâques pour oublier la fête des pères ? Qu'on a gardé une âme d'enfant, sinon on se débrouillerait mieux dans la vie ?
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Vidéo de Eva Kavian
Morgane 14 ans a lu Tu es si belle d'Eva Kavian, paru chez Oskar éditeur. Elle en parle dans ce nouveau SpeedBook. ------------------------------------------ Abonnez-vous à notre chaîne Youtube : https://tinyurl.com/ya2scuvg
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