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EAN : 9782290334676
98 pages
J'ai lu (19/11/2003)
3.96/5   2120 notes
Résumé :
Décidément, Jonathan Livingston n'est pas un goéland comme les autres. Sa seule passion : voler toujours plus haut et plus vite pour être libre.
Mais cet original qui ne se contente pas de voler pour se nourrir ne plaît guère à la communauté des goélands. Condamné à l'exil, seul, Jonathan poursuit ses découvertes, sans peur, sans colère. Il est seulement triste de ne pouvoir les partager, jusqu'au jour où il rencontre des amis...
Jonathan apprend alo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (198) Voir plus Ajouter une critique
3,96

sur 2120 notes
Alors voilà : il y a des moments dans l'existence où, sans trop qu'on sache pourquoi, on se dit que c'est le moment, qu'il ne faut plus hésiter. Certains appellent ça se jeter à l'eau. D'aucuns, comme moi, appellent ça prendre du vent, se mettre le plastron bien en évidence, sans craindre le viseur braqué sur vous ou la lame vicieuse qui pourrait venir vous tutoyer l'aorte.
J'ai décidé d'écrire enfin une petite critique sur mon Jonathan Livingston le goéland, un livre que j'ai adoré, mais que j'ai lu il y a une vie, peut-être même n'étais-je pas moi-même à l'époque, mais une ébauche, une énigme incomplète.
C'est à dessein que j'ai décidé de ne pas le relire, pour ne rien faner, pour ne rien aplanir et d'en garder intacts les sucs indistincts qui baignent encore mes papilles de temps à autres.
Je vais faire aujourd'hui comme je le fais toujours avec mes élèves, qui sont bien trop petits pour lire Jonathan Livingston, je vais vous le raconter à ma façon.
Ceci n'est donc pas une critique, du moins pas dans le sens commun, ceci est une tentative d'écriture destinée à faire ressentir l'illusion que créa l'oeuvre en moi. C'est expérimental, c'est imparfait, c'est presque hors sujet. Mais j'avais déjà tenté le coup avec le bouquin de Kerouac, Sur La Route, et vous ne m'en aviez pas trop tenu rigueur.
Je sens qu'il est l'heure pour moi de prendre à nouveau ce petit risque…

C'est l'histoire d'un oiseau.
D'un oiseau blanc, tout blanc, comme des milliers d'autres oiseaux, bref un simple petit oiseau.
Un simple petit oiseau qui aimait voler.
Qui aimait voler pour le plaisir, simplement voler.
« Voler, lui disait-on, ça doit servir à quelque chose ! »
Quelque chose d'utile comme voler pour manger, voler pour avancer dans la vie…
« La vie a-t-elle toujours une utilité, demandait-il, ne peut-on pas voler pour voler ? »
« Voler pour voler, mais enfin, vas-tu finir par voler pour quelque chose ? » s'inquiétaient ses parents.
Ses parents, eux, volaient pour trouver à manger, pour dénicher un bel endroit où construire leur nid ou pour fuir la mauvaise saison.
La mauvaise saison approchait et les oiseaux, inquiets, commençaient à voler pour l'éviter.
« L'éviter ? s'étonnait l'oiseau blanc, mais pourquoi devrais-je quitter la mauvaise saison sans même la connaître ? »
« La connaître, c'est mourir !!! répondaient les autres, il n'y a rien de bon à la mauvaise saison ».
La mauvaise saison arriva bientôt sur le pays devenu désert et où seul restait l'oiseau blanc.
L'oiseau blanc regarda tomber la neige, blanche… toute blanche…
Toute blanche sur fond blanc, la silhouette de l'oiseau se distinguait à peine, mais il continuait de regarder tomber la mauvaise saison.
« Mauvaise saison, dis-moi, pourquoi es-tu mauvaise ? » demanda-t-il.
« Il ne faut pas croire tout ce qu'on te dit. »
« On te dit que je suis mauvaise…, expliqua la mauvaise saison, … mais la nature n'est-elle pas belle ainsi couverte de neige ? »
Couverte de neige, l'oiseau trouvait effectivement cette nature magnifique et il la survolait, les ailes dans le vent.
« le vent que j'apporte n'est-il pas le meilleur des vents pour ceux qui aiment voler ? »
Voler, qui était la grande passion de l'oiseau blanc, devenait un vrai bonheur pour lui en cette saison grâce aux grands souffles de l'air.
« L'air n'est-il pas plus pur à la mauvaise saison que quand il est pollué par tous les oiseaux ? »
« Tous les oiseaux disent pourtant que tu es mauvaise, rétorqua-t-il, pourquoi cela ? »
« Cela vient sûrement du fait que pour eux, je ne suis pas utile, ils ne peuvent pas profiter de moi, ils ne peuvent rien gagner avec moi. »
« Avec moi pourtant tu t'entends plutôt bien », constata le petit oiseau.
« Petit oiseau, si tu m'apprécies, c'est parce que tu ne cherches pas à faire quelque chose d'utile. Tu ne désires que voler, t'émerveiller, mais avec moi tu ne trouveras jamais la fortune. »
La fortune importait peu à l'oiseau blanc qui préférait voler.
« Voler est un plaisir avec toi, mauvaise saison, je veux rester avec toi tout le temps, voler loin et longtemps. »
Longtemps les parents espérèrent revoir leur enfant.
Leur enfant qu'ils imaginaient malheureux et misérable avec la mauvaise saison.
« La mauvaise saison nous a pris notre enfant mais c'était son destin, il ne savait rien faire d'utile, il ne savait que voler pour voler. »
Voler pour quelque chose d'utile étant la norme chez les oiseaux, ceux-ci revinrent s'installer dans le pays à la belle saison.
La belle saison avait vu naître beaucoup d'oisillons nés pour quelque chose, cette année-là.
Cette année-là, un petit oiseau était né, très curieux et demandait toujours à ses parents « Pourquoi ? »
« Pourquoi, demanda-t-il une fois, ne peut on pas voler pour voler ? »
« Voler pour voler, oh !!!, c'est une longue histoire, s'exclamèrent ses parents. C'est l'histoire d'un oiseau… »
« … Un oiseau blanc, tout blanc, comme des millions d'autres oiseaux, bref, un oiseau… »
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Fabuleuse allégorie doublée d'un hymne à la tolérance, ce petit livre réussit à nous émouvoir et nous pose de belles questions.
Jonathan Livingston le goéland propose plusieurs niveaux de lectures et c'est ce qui rend cette lecture accessible à tous car chacun y trouvera sa vérité, du simple dépassement de soi à pourquoi pas une belle introspection sur ce que pourrait être le sens d'une vie.
Certains y verront une belle histoire de goélands, d'autres un exemple de volonté face à l'adversité, ou bien encore l'obsession d'aller au bout de ses rêves.
D'autres peut-être iront plus loin en y voyant une quête, celle du sens de la vie d'un point de vue philosophique ou spirituel, voler plus haut et plus longtemps, atteindre une certaine plénitude et en faire un état permanent.
Avoir envie de dépasser une condition qui ne répond pas ou plus à nos aspirations, vivre pleinement ses rêves d'accomplissements quitte à susciter la méfiance ou le rejet, y comprit de la part de ses proches...
Car il faut aussi du courage pour être soi-même, de la volonté pour avancer face aux vents contraires.
Oui c'est une lecture marquante qui va forcément nous remuer, la force d'une allégorie est justement de pouvoir nous permettre de transposer, et ici il est beaucoup question d'émotions.
Une courte lecture qui est aussi un classique qu'il faut avoir lu, ne serait-ce que pour savoir si il n'y a pas un peu de Jonathan en nous...
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Apprendre à voler pour apprendre à être libre. Ne plus avoir peur , dépasser ses limites, ne plus mener une existence d'ennui et de colère; être soi- même, libre et sans contraintes. Jonathan est un goéland doué pour le vol et qui ne se résigne pas à la misérable existence de son clan, avec ses lois, ses interdits, son aveuglement.

Il est un apôtre-né, il veut transmettre sa vérité, démontrer que l'on peut aller plus haut, plus loin : " le goéland voit le plus loin qui vole le plus haut ".
En route vers la sagesse, se libérant des limites de son corps, des limites du temps et de l'espace. Il n'est pourtant ni Dieu, ni démon, il ne doit être ni craint, ni adulé, même s'il prêche la bonne parole.

À l'image de ce goéland, pouvons-nous nous affranchir des rites, des superstitions, quand ceux-ci nous aveuglent et entravent notre liberté d'action et de pensée? Voler plus haut, voir plus loin, ne pas se focaliser sur ses limites : " Exigez la liberté comme un droit, soyez ce que vous voulez être."
Ce petit livre drôle, poétique et philosophique, nous dresse le portrait d'un goéland audacieux et généreux, image même de la liberté et de l'amour.
" Nous avons tous un Jonathan le Goéland qui sommeille en chacun de nous."

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Vous aimez les contes philosophiques? Vous aimez les fables initiatiques? Et le style Paulo Coelho, vous l'aimez aussi? Alors ce livre est pour vous.
En ce qui me concerne, j'aime peu les contes philosophiques. Je n'aime pas les fables initiatiques. Et je déteste le style Paulo Coelho. Lecture mal engagée...

Richard Bach se sert de Jonathan Livingstone, ce charmant goéland au nom aventurier pour pousser la réflexion sur nos capacités à se surpasser et se libérer de toute contrainte. Etudions, expérimentons, sortons de l'ignorance jusqu'à s'élever vers la perfection, la sagesse. Donnons un sens plus noble à notre vie. Soyons libres.
Formidable. Clap clap clap. Bravo petit goéland.

Mais perso, malgré un paquet d'heures de vol au compteur, j'ai lâché le niveau goéland depuis pas mal de temps, sans atteindre ni la perfection ni la sagesse. Retour direct niveau rapace : niveau buse ou fau(x)con, ça dépend des jours. Car le développement personnel et la quête d'une meilleure connaissance de soi, de sa force, de sa rate à son sacro-saint-esprit, tout comme la méditation sur son moi intérieur, bah, pas mon truc. Donc tout logiquement : insensible à ce genre de prose, aussi réfléchie et sage soit-elle.

Mais... Grand classique de la littérature, et incontournable dans le genre "conte à lire une fois dans sa vie", je me suis tout de même laissée tenter par Jon le goéland, sachant pertinemment que cette lecture ne serait pas ma tasse de mojito (je n'aime pas le thé non plus, le mojito me parle plus : je confirme, tout est à jeter chez cette buse). Mais surtout le vrai argument déterminant fut : peu de pages.
Et je ne regrette pas la lecture. Enfin pas trop, ne nous emballons pas. Et en effet, à lire au moins une fois pour l'intelligence métaphorique de Bach, ses qualités de conteur et de poète ainsi que la richesse littéraire de cette oeuvre qui sont incontestables. Et sacrément mieux que Coelho même! Haut la main (et bim, je me fais quelques ennemis au passage). Cinq étoiles sans hésiter si on aime le genre. La buse s'arrêtera quant à elle à trois, ce qui, soit dit en passant, est déjà une belle perf' de Richard Bach de la faire noter si haut.

Finalement, j'aurais probablement adoré ce livre à l'adolescence. Il m'aurait, pourquoi pas, ouvert les yeux plus tôt sur la force lumineuse qui sommeille en soi (ça y est je m'emballe), et qui sait, ce conte m'aurait peut-être même boosté.
Sauf que vingt-cinq ans plus tard, bien plus qu'un goéland savant, c'est sutout un bon mug de café bien chaud qui m'ouvre les yeux, et une paire de Pataugas en soldes qui me booste. Définitivement irrécupérable.

Allez, adieu Jonathan, sans rancune petit Jedi ailé, et bon vol.
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Jonathan Livingstone n'est pas un goéland comme les autres. Pour lui, voler ne se résume pas à zigzaguer entre les bateaux pour attraper un morceau de poisson ou de pain. « Pour ce goéland-là cependant, l'important n'était pas de manger, mais de voler. » (p. 15) Jonathan veut voler toujours plus haut, toujours plus vite, toujours plus loin, mais sa passion lui vaut d'être exclu de sa communauté qui ne comprend pas que voler peut être un but en soi. « Mais la vitesse, c'était la puissance, la vitesse était joie et la vitesse était beauté pure. » (p. 30) Loin des siens, Jonathan rencontre d'autres oiseaux pour qui voler à un sens. Auprès d'eux, il apprend à voler encore mieux et il expérimente le vol à la vitesse de la pensée.

Désormais, Jonathan veut transmettre ce qu'il sait. Quelques goélands le rejoignent et suivent ses conseils. Mais Jonathan veut surtout revenir près de sa communauté et délivrer les esprits de certaines lois ancestrales. « Il parla de choses fort simples, disant qu'il appartenait à un goéland de voler, que la liberté est dans la nature même de son être, que tout ce qui entrave cette liberté doit être rejeté, qu'il s'agisse d'un rite, d'une superstition ou d'un quelconque interdit. » (p. 105)

Ce très court roman déborde de poésie et de sagesse. Avec ses illustrations fines comme des estampes japonaises, cet ouvrage est d'une beauté saisissante, tant par son histoire que par son message. Certains m'ont dit que ce roman était trop complexe pour de jeunes lecteurs. Je pense au contraire qu'il faut leur mettre entre les mains et leur laisser en tirer ce qu'ils voudront. On y parle de liberté, de différence et de dépassement de soi. Jonathan Livingstone le goéland est un conte plein de force et de subtilité.
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Citations et extraits (119) Voir plus Ajouter une citation
Très vite, on se prend à penser que l'espace et le temps n'ont pas de véritable réalité.
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- ... un jour, Jonathan Livingstone le Goéland, tu apprendras que l'irresponsabilité ne paie pas. La vie, c'est peut-être pour toi l'inconnu et l'insondable, mais nous, nous sommes mis au monde pour manger et demeurer vivants aussi longtemps que possible !
Un goéland jamais ne réplique au Grand Conseil ; pourtant la voix de Jonathan s'éleva :
- Irresponsabilité ? Mes frères ! s'écria-t-il, qui donc est plus responsable que le goéland qui découvre un sens plus noble à la vie et poursuit un plus haut dessein que ceux qui l'ont précédé ? Mille années durant, nous avons joué des ailes et du bec pour ramasser des têtes de poisson, mais désormais nous avons une raison de vivre : apprendre, découvrir, être libres !
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Brisez vos limites, faites sauter les barrières de vos contraintes, mobilisez votre volonté, exigez la liberté comme un droit, soyez ce que vous voulez être. Découvrez ce que vous aimeriez faire et faites tout votre possible pour y parvenir.
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« Il parla de choses fort simples, disant qu’il appartenait à un goéland de voler, que la liberté est dans la nature même de son être, que tout ce qui entrave cette liberté doit être rejeté, qu’il s’agisse d’un rite, d’une superstition ou d’un quelconque interdit. » (p. 105)
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– Irresponsabilité ? Mes frères ! s’écria-t-il, qui donc est plus responsable que le goéland qui découvre un sens plus noble à la vie et poursuit un plus haut dessein que ceux qui l’ont précédé ? Mille années durant, nous avons joué des ailes et du bec pour ramasser des têtes de poisson, mais désormais nous avons une raison de vivre : apprendre, découvrir, être libres ! Offrez-moi seulement une chance de vous convaincre, laissez-moi vous montrer ce que j’ai découvert…
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Samedi 4 mars, nous avons eu le plaisir de recevoir Baptiste Beaulieu à la librairie Dialogues à Brest ! On en a profité pour lui poser quelques questions !
Bibliographie :
- Les gens sont beaux, de Baptiste Beaulieu et Qin Leng (éd. Les Arènes) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20926603-les-gens-sont-beaux-baptiste-beaulieu-les-arenes
- Jonathan Livingston le Goéland, de Richard Bach, Russell Munson et Pierre Clostermann (éd. Flammarion) https://www.librairiedialogues.fr/livre/1178899-jonathan-livingston-le-goeland-richard-bach-flammarion
- le Comte de Monte-Cristo, d'Alexandre Dumas (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16747243-le-comte-de-monte-cristo-alexandre-dumas-folio
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