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Kaamelott - Romans (Astier) tome 1 sur 12
EAN : 9782290034781
317 pages
J'ai lu (11/04/2012)
4.49/5   181 notes
Résumé :
Parce que les dieux lui ont confié la mission sacrée de retrouver le Graal, Arthur, devenu roi incontesté de Bretagne en retirant Excalibur de la pierre, a réuni autour de la Table ronde, à Kaamelott, les plus preux chevaliers de son temps : Lancelot, Perceval, Karadoc, Bohort, Yvain, Gauvain, et d'autres. Malgré cela, la quête piétine depuis plusieurs années...

Retrouvez, épisode par épisode, les textes intégraux de la série télévisée.

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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
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Revoilà Kaamelott, version télévisée, retranscrite en version papier par l'intermédiaire de ses scripts hauts en couleur !
Alexandre Astier nous offre à nouveau les scripts de la série de fantasy médiévale qui l'a fait connaître au grand public. Cette nouvelle édition, chez J'ai Lu, se veut nettement plus abordable, physiquement (en poche) et financièrement aussi (5€ maximum ce coup-ci contre les 25€ précédents !) ; la présente édition garde malgré tout un style foncièrement "Kaamelotesque" et vient réparer l'affront de ne plus pouvoir trouver disponible l'équivalent dans l'édition précédente. Par conséquent, n'ayant pas pu me procurer cette première édition à temps, je ne peux pas comparer les deux, notamment pour ce qui est de l'avant-propos, mais je pense que rien n'a changé d'une virgule. Point besoin donc de détailler davantage le contenu connu par avance.
La nouveauté est ici surtout l'introduction d'un portrait de personnage en image de couverture, chose non voulue par Alexandre Astier concernant les DVDs et l'ancienne édition... Compromis avec l'éditeur ou nouvele envie ? Il est certain en tout cas qu'il a imposé le look des personnages dans le Livre V dans la série, et ça c'est génial ! Ce Livre étant visuellement le plus en rapport avec la vision d'Alexandre Astier sur le monde qu'il veut peindre, c'est un très bon choix de ne pas relier le visuel des personnages avec le Livre concerné par les scripts. de plus, on peut deviner facilement (ou espérer ?) que chaque ouvrage chez J'ai Lu aura son portrait attitré : ici Arthur évidemment en tant qu'élément plus que central de Kaamelott, Guenièvre au tome 2 du Livre I, puis hypothétiquement Perceval, Karadoc, Lancelot, Merlin, Léodagan, Séli, Père Blaise, Méléagant, Yvain et Gauvain, pour se limiter à eux si chaque Livre de la série télévisée est bien divisé en deux parties à chaque fois (sinon ajoutons-y bien sûr Bohort, le roi Loth, le maître d'armes et la dame du Lac entre autres).
Bref, avouons-le clairement, la geekattitude agit toujours, et pour notre plus grand plaisir !
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Le texte intégral de la série d'Alexandre Astier nous permet de retrouver des dialogues ciselés et de nous replonger dans cette série du début des années 2000.
Lire ces dialogues permet de mieux mesurer à quel point le jeu des acteurs leur confère tout leur relief et toute leur force.
On sourit, on rit aussi de ce roi Arthur un peu désabusé, de ces chevaliers de la Table Ronde loin de leur personnage épique, de tous ces personnages interprétés dans la série par de nombreuses guest stars.
Un moment agréable grâce à ces textes percutants, où pointe parfois la plume acérée d'autres célèbres dialoguistes, et où on peut apprécier tout le talent d'Alexandre Astier.
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Par quel angle attaquer cette critique? Difficile à mon sens.
Il n'est ici pas question de revenir sur le talent et la qualité de Kaamelott, la série télévisée. Photographie impeccable, acteurs subtiles et talentueux, maîtrise de la légende arthurienne et touche personnelle le tout servi par des sobres mais authentiques décors et des costumes d'une grande qualité ; nous sommes globalement d'accord sur la question.

Critiquer le livre ou critiquer la série? La est le véritable enjeux de ma (modeste) critique.

J'ai énormément apprécié la série. Comme je le disais plus haut celle-ci possède de réelles qualités qui me font à chaque fois passer un excellent moment devant mon écran. Retrouver le script des épisodes permet de se remémorer les épisodes, de se mettre à la place des acteurs avant tourner, de se demander ce qui leur est passé par la tête ou encore de la façon dont nous, lecteurs, aurions interprété telle ou telle scène (exercice difficile s'il en est tant les épisodes restent en mémoire) le style d'Alexandre Astier est fluide et agréable. On sent la maîtrise derrière ce projet, SON projet. Maîtrise du ton, du temps, de la forme... bref tout ce qui a fait que la série a rencontré le succès. Les fans transis de Kaamelott y trouveront leur compte dans un univers qu'ils connaissent bien.

Mais les autres? Que se passe-t-il si l'on désacralise la série et si l'on considère ce livre tel qu'il est vraiment c'est--à-dire une oeuvre littéraire?

Dans ce second cas la lecture perd de son intérêt. J'ai feuilleté ce livre avec intérêt, me remémorant chaque scène et chaque fou rire. Mais une fois terminé l'insidieux constant s'est ancré en moi: oui mais après? Car c'est bien là le gros défaut de "Kaamelott - Livre I texte intégral". Une fois terminé ce livre a immédiatement rejoint ma bibliothèque pour ne plus jamais en sortir jusqu'à aujourd'hui. Je n'ai pas envie de le relire. Si je veux me détendre, je regarde tout simplement un épisode de la série. Il est alors tentant de remettre en question l'intérêt de ce livre. Pourquoi l'avoir acheté si ce n'est pour l'utiliser, en faire un objet de réflexion et de détente, un matériel solide pour débats immatériels, une nourriture de l'âme et de l'imagination? Et je met mets à la place du néophyte de Kaamelott: comment pourrait-il y trouver son compte? S'il est curieux et a envie de découvrir cette série il lui suffira simplement de la visionner. A l'inverse celui n'y connaissant rien, cette lecture ne lui apportera pas grand chose. Il m'est même venu à l'esprit un "simple production mercantile?" qui, même si j'ai voulu la nier, est régulièrement revenue me hanter.

En tant que fan je mettrai 10/10 à ce livre. D'un point de vue objectif il ne mérite qu'une note intermédiaire, son intérêt se limitant à la simple découverte des scripts.

Encore une fois il n'est pas question de remettre en cause cette série. Simplement de critiquer objectivement son sa version papier.
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Parmi les bonnes surprises de ce début de XXIème siècle, plutôt galère, il faut bien l'avouer, il y a eu cette série télé rapidement devenue culte : Kaamelott.
Je ne vous ferai pas l'injure de vous demander si vous en avez entendu parler. A moins d'avoir été en villégiature sur Mars ces vingt dernières années (Mars ou Neptune, je ne suis pas xénophobe à ce point), vous n'avez pas pu y échapper.
Kaamelott est donc une série humoristique (du moins au début) créée en 2005, par Alexandre Astier, Alain Kappauf et Jean-Yves Robin. le scénario et les dialogues sont l'oeuvre d'Alexandre Astier, accompagné de Joëlle Sevilla, Nicolas Gabion, Fabien Rault, ou encore Lionnel Astier.
Kaamelott fait référence à Camelot, la cité légendaire du roi Arthur. Et c'est précisément ce digne souverain qui fait l'objet de la série, entouré d'une famille comme on n'en fait plus (sa femme Guenièvre, ses beaux-parents Séli et Léodagan, son beau-frère Yvain, son neveu Gauvain) des Chevaliers de la Table Ronde qui vous donnent envie d'aller chercher le Graal… au bistrot du coin (Perceval, Caradoc, Lancelot, Bohort, et les autres), l'enchanteur Merlin, le Père Blaise et toute une foule de personnages tous plus déjantés les uns que les autres.
L'intérêt principal (mais pas unique, c'est très bien réalisé et très bien interprété) réside dans les dialogues. Alexandre Astier a eu l'heureuse idée de les éditer, et c'est un régal de ce plonger à nouveau dans cet univers parodique, certes, mais souvent révélateur de certaines petites, euh, imperfections humaines (la bêtise, par exemple – bêtise est le nom qu'on donnait autrefois, quand on avait un peu de vocabulaire, à la connerie d'aujourd'hui)
Car, il faut bien l'avouer, ces dialogues sont succulents. Astier, à l'évidence, est un fils spirituel de Michel Audiard : même finesse, même gouaille, même aisance à pourfendre la stupidité de ses contemporains. de la même façon, on peut y trouver des correspondances avec l'esprit français d'un Goscinny, par exemple, ou encore de Gérard Oury (celui de la Grande vadrouille)
Je ne résiste pas à vous mettre en citation quelques-uns de ces textes, destinés à devenir immortels.
Avouez que, à l'époque où l'on vit, c'est un peu de baume sur le marasme ambiant, non ?
Parce que, c'est vrai, quoi, on en a gros !
C'est pas faux !

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Je suis une très grande fan de la série. Cette série qui revisite avec humour et intelligence la matière de Bretagne. Je ne pouvais donc qu'acheter les scripts des épisodes sortis en plus en livre de poche donc à un prix démocratique. Ce fut un réel plaisir de redécouvrir les textes par écrit même si ceux-ci sont ceux de base sans les ajouts de dernières minutes et les improvisations des acteurs.
Je me suis taper toute seule quelques fou rire rien qu'à la lecture du texte.

A recommander à tous les passionnés de cette série.
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
KAAMELOTT
LIVRE I - Episode 28
LA BOTTE SECRETE

(Alexandre Astier)


Perceval et Karadoc finissent leurs verres. Le tavernier débarrasse les tables vides en soupirant.

LE TAVERNIER : Allez, une journée de plus en moins. On va dormir un peu, et demain on recommence. Je peux vous dire que « tavernier », c’est pas une sinécure.
KARADOC : C’est pas faux.
Le tavernier s’éloigne.
PERCEVAL (discrètement à Karadoc) : J’ai jamais su ce que ça voulait dire « sinécure.
KARADOC : Moi non plus. Quand vous comprenez pas, vous dites « C’est pas faux ». Comme ça vous passez pas pour un glandu. C’est ma botte secrète.
PERCEVAL (intrigué) : C’est pas faux.

*
Arthur et Perceval sont à table.

ARTHUR : Faudra quand même qu’un jour on se décide à mettre un poste de garde sur cette route. Trois fois qu’on se fait surprendre comme des bleus par les Vandales.
PERCEVAL : Le problème, c’est que quand on met des hommes à un poste de garde, la première semaine, ils jouent aux cartes, ils font leur petit rata, mais après, avec la solitude, ils sont beurrés du soir au matin. On les retrouve affalés sur la table…
ARTHUR : Ils se débrouillent ! Une relève toute les deux semaines, je me fous pas d’eux, quand même ! Je suis désolé, c’est ça « monter la garde », on n’a jamais dit que c’était une sinécure.
PERCEVAL, gardant son calme : C’est pas faux !

Arthur continue de manger. Perceval est rassuré.

ARTHUR : Alors du coup, les Vandales arrivent au poste de garde, ils sont surpris, et ils n’ont même pas le temps de donner l’alerte !
PERCEVAL : La première semaine, ça va.
ARTHUR : La première semaine… Vous irez leur dire, aux Vandales, qu’il faut pas qu’ils se pointent en deuxième semaine parce que nos gardes supportent pas la solitude.
PERCEVAL : Je sais bien.
ARTHUR ; Sans blague, vous trouvez pas que c’est paradoxal ?
PERCEVAL, inquiet, après une seconde d’hésitation : Ouais, c’est pas faux.
ARTHUR, satisfait de l’accord de Perceval : Et alors…

Perceval est ravi de sa nouvelle technique.

*

Arthur, Lancelot et Perceval sont retranchés derrière les arbres. Blessés, menacés de toutes parts par leurs ennemis, ils tentent de trouver une solution de repli, alors qu’au loin, la bataille fait rage.

ARTHUR : Il faut qu’on trouve une solution de repli, on va y rester !
LANCELOT : Ils ont coupé les deux issues au nord et au nord-est !
ARTHUR : Mais c’est pas sûr, ça !
LANCELOT : Les éclaireurs reviennent pas, vous allez pas me dire que c’est bon signe ?
ARTHUR : Et de rester là comme des noix à attendre de se faire dérouiller, vous trouvez que c’est bon signe ?
LANCELOT : On va pas courir vers des points de retraite en sachant qu’il y a neuf chances sur dix qu’ils soient exposés !
ARTHUR : Mais on en sait rien, venez pas me la jouer ! Les éclaireurs sont pas revenus, c’est tout ! ça veut rien dire, ça !
LANCELOT, paniqué, prenant une carte des mains de Perceval : Il faut trouver un autre point !
ARTHUR : Je croyais que les cartes étaient fausses ! Faudrait savoir !
PERCEVAL : Attendez, j’ai pas dit qu’elles étaient fausses ! On m’a dit qu’elles étaient pas d’hier, c’est pas pareil !
LANCELOT : Mais elles sont vraiment vieilles ?
PERCEVAL : J’en sais rien, moi, je vous répète ce qu’on m’a dit. De toute façon j’y comprends rien aux cartes !
ARTHUR : Ah, faites un effort, hein !
PERCEVAL : On m’a dit : « Attention, elles sont pas d’hier »
LANCELOT : D’accord, elles sont pas d’hier, mais est-ce que vous pensez qu’elles sont obsolètes ?
PERCEVAL, sans frémir : Euh !... C’est pas faux !
ARTHUR : Quoi « c’est pas faux » ?
PERCEVAL : De quoi ?
LANCELOT : On vous demande si vous pensez que les cartes sont obsolètes !
PERCEVAL : Bon, c’est pas faux.
ARTHUR : Bon, on s’est fait refiler des cartes d’il y a vingt ans, quoi…
PERCEVAL : J’ai pris ce qu’il y avait, moi.
ARTHUR : Vous vous êtes encore débrouillé comme un chef ! Je me demande vraiment ce qu’on peut vous confier…
LANCELOT : Ecoutez, on tente une passe triple, on est trois…
PERCEVAL : De quoi ?
ARTHUR : Une passe triple, c’est pas con, on a nos chances…
PERCEVAL, paniqué : Ouais, c’est pas faux !
LANCELOT : Convergente ?
ARTHUR, après une seconde de réflexion : Convergente, ouais… On est obligé à cause des arbres…
PERCEVAL, perdu : Ouais, c’est pas faux.

Arthur et Lancelot se préparent.

LANCELOT : Trois… deux… un…

Ils se lèvent et partent en courant. Perceval reste seul.

PERCEVAL, criant : Ouais, c’est pas faux !

*

Perceval et Angharad discutent.

ANGHARAD : C’est vrai qu’en ce moment ça va pas fort. Heureusement que vous êtes là pour me réconforter.
PERCEVAL : C’est bien normal.
ANGHARAD : Non, quand même… Combien il y en a qui se débinent dès qu’il y a quelque chose qui cloche ?
PERCEVAL : Vous me dites « ça va pas fort, il faut qu’on se voit », on se voit. Avec moi, vous savez, c’est carré.
ANGHARAD : Surtout qu’on s’est pas vus souvent ces derniers temps !
PERCEVAL : Ah bah !... Les responsabilités… Toujours sur la brèche…
ANGHARAD : Beaucoup d’envahisseurs à repousser ces temps-ci ?
PERCEVAL : C’est pas tellement ça, mais bon… Arthur a souvent besoin de moi pour des conseils stratégiques. Disons que je chapeaute un peu tout ce qui est action militaire sur le territoire breton. Ça fait du travail.
ANGHARAD : C’est d’autant plus gentil à vous d’avoir pris un peu de temps pour moi. Je sais pas ce qui m’arrive ces jours-ci… Je me regarde dans le miroir, j’ai l’impression d’être insipide !
PERCEVAL, ne comprenant pas : Ouais, c’est pas faux.

Angharad encaisse le coup.

ANGHARAD, dure : ça m’a fait du bien de parler, merci.

Elle s’en va. Perceval se félicite, lui-même.

*

Arthur et Perceval sont à table, ils mangent.

PERCEVAL : Les travers de porc, c’est pas mauvais, mais ça vaut pas les côtelettes. Les côtelettes, c’est plus savoureux.
ARTHUR : Ouais, c’est pas faux.

Perceval regarde Arthur sans y croire.

PERCEVAL : Sans blague, vous savez pas ce que ça veut dire « savoureux » ?
ARTHUR : Quoi ? Ben… Evidemment que si.

PERCEVAL : C’est « côtelettes » que vous ne comprenez pas ?
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KAAMELOTT
LIVRE I - Episode 89
TEL UN CHEVALIER

(Alexandre Astier)


Le tavernier s'approche de la table de Perceval et Karadoc.

LE TAVERNIER : Ces messires, qu'est-ce qui leur ferait plaisir?
KARADOC : Heu, moi je sors de table, merci…. (à Perceval) Et vous?
PERCEVAL : Ah non, moi là aujourd'hui ça passerait pas
LE TAVERNIER: Moi ça me fait rien que vous consommiez pas, mais si la patronne vous voit, je vais me prendre une chasse!
PERCEVAL, soupirant : Bon bah, trois poulets.
KARADOC : Ouais, pareil.
LE TAVERNIER: Maman! Et six poulets qui vont bien!

*

Perceval et Karadoc sont attablés devant une coupe de vin.Perceval semble perturbé.

KARADOC : Qu'est-ce qui se passe? Vous avez pas l'air dans votre assiette…
PERCEVAL: C'est le seigneur Léodagan qui m'a fait une réflexion ce matin… Depuis ça tourne, je me monte le bourrichon…
KARADOC : Qu'est-ce qu'il vous a dit?
PERCEVAL : Ben c'est depuis cette histoire comme quoi le Roi veut me nommer responsable de la sécurité des postes frontières.
KARADOC : Eh ben?
PERCEVAL: Là-dessus Léodagan tape du poing sur la table et il fait comme ça que responsable, il préfèrerait encore nommer une vieille galeuse paralytique.
KARADOC : Du coup, vous l'avez mal pris.
PERCEVAL : C’était pas dit méchamment mais vous savez ce que c’est, on a son petit orgueil.
KARADOC : Moi je dis que vous êtes trop souvent victime des quolibets.
PERCEVAL : Des… ?
KARADOC : Des quolibets ! Il y a trop de gens à Kaamelott qui oublient que vous êtes un vrai chevalier.
PERCEVAL : Ça c’est sûr !
KARADOC : Moi je crois que vous devriez aller voir le Roi et lui dire qu’il faudrait qu’on commence à vous considérer en tant que tel.
PERCEVAL, sans comprendre : Ah bon ?

*

Arthur et Perceval déjeunent.

PERCEVAL, après un silence : Vous savez, Sire, j’aimerais bien qu’on commence à me considérer en tant que tel.
ARTHUR : Comment ?
PERCEVAL : Comment « comment » ?
ARTHUR : Vous considérer comme… J’ai pas compris.
PERCEVAL : Ben… Me considérer en tant que tel.
ARTHUR : En tant que tel quoi ?
PERCEVAL : Parce que je trouve que je suis trop souvent victime des colifichets, quand même ! C’est pas normal.
ARTHUR : Victime des… ? La vache, je suis désolé, je comprends pas un mot de ce que vous dites. (Dynamique) Allez-y reprenez, je vous écoute.
PERCEVAL : Je vous disais que j’étais victime des colifichets et qu’il faudrait qu’on commence à me considérer comme tel.

Arthur retourne la phrase dans sa tête en vain.

PERCEVAL : C’est pas clair, c’est ça ?
ARTHUR : Non, mais je sens bien que vous essayez de me dire quelque chose… C’est de vous la phrase ? ou vous l’avez entendu, ça ? « Colifichet » par exemple, qu’est-ce que c’est pour vous ? Comment vous vous le… ça se représente comment pour vous « colifichet » ?
PERCEVAL: Ben… Comment dire… Colifichet, c’est quelqu’un qui…
ARTHUR : Non, déjà non, pas du tout.
PERCEVAL : Quelqu’un qui dit du mal d’une personne.
ARTHUR : Non, mais non, c’est pas ça.
PERCEVAL : Comment on dit, alors ?
ARTHUR : Comment on dit quoi ? (D’un seul coup impatient) ça me… Non, j’en ai marre, là, ça y est !
PERCEVAL : Une personne qui dit du mal d’une personne qui commence par « coli… »

Arthur réfléchit et renonce.

ARTHUR : Non, moi je crois que vous devriez arrêter d’essayer de dire des trucs. Ça vous fatigue – déjà – et puis pour les autres, vous vous rendez pas compte de ce que c’est. Moi, quand vous faites ça, ça me fout une angoisse… Je pourrais vous tuer, je crois, de chagrin. Je vous jure, c’est pas bien ! Il faut plus que vous parliez avec des gens.

*

Perceval ne s’est pas résigné. Il cherche à se faire comprendre. Arthur, la tête dans les mains, souffre le martyre.

PERCEVAL : Non mais, je me goure de mot. C’est pas « colibri » ?
ARTHUR, presque en larmes : Qu’est-ce qui est pas « colibri » ?
PERCEVAL : Un type qui dit du mal d’un autre.
ARTHUR : Un colibri c’est un oiseau.
PERCEVAL : Eh ben, c’est peut-être une expression à base d’oiseau ! On dit bien « une alouette » pour une fille qui dépense et qui arrive pas à faire des économies.
ARTHUR, à Perceval : Mais personne dit ça…
PERCEVAL : Bah ! Vous avez jamais entendu dire « Oh la la ! Eh ben celle-là, tu parles d’une alouette ! »
ARTHUR, méprisant : Jamais de la vie.
PERCEVAL : Ou alors quelqu’un qui oublie toujours tout ; c’est bien une « tête d’épingle » ! Sauf que là, c’est pas un oiseau !...
ARTHUR : Une tête de linotte.
PERCEVAL : Qu’est-ce que c’est ça, une linotte ?
ARTHUR : Un oiseau.
PERCEVAL : Et bah, qu’est-ce que je disais !

*

Arthur dort à moitié, de façon à supporter Perceval qui ne démord pas de ses revendications.

PERCEVAL : Donc, pour résumer, je suis souvent victime des colibris
ARTHUR : Mmh !
PERCEVAL : Sous-entendu des types qu’oublient toujours tout. (Pris d’un doute) Non… (passant) Bref, tout ça pour dire, que je voudrais bien qu’on me considère en tant que Tel.

Arthur lance un regard éteint à Perceval.

ARTHUR : Bon, eh ben… je vais voir ce que je peux faire…
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LEODAGAN - Un petit différend familial, vous pouvez supporter ça une fois de temps en temps, non ?

ARTHUR - "Une fois de temps en temps"? Eh ben, vous manquez pas d'air !

SELI - Tout dépend de ce que vous appelez un différend.

ARTHUR - Ah bah, à partir du moment où on commence à péter la vaisselle, je pense que le terme est pas excessif !

GUENIEVRE - N'exagérez pas quand même ! Il y a des soirs, c'est calme.

SELI - Hier, il y a pas eu un mot plus haut que l'autre.

YVAIN - Il y a père qui a dit qu'Arthur, c'était un emmerdeur et que des rois comme ça, il en faisait un tout les matins.

ARTHUR - Tiens ! Il y a pas eu un mot plus haut que l'autre ?

LEODAGAN - Je l'ai pas dit fort !

SELI - Comme ça, c'est sûr, sorti de son contexte...
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LEODAGAN (à Perceval et Karadoc) - Ils ressemblaient à quoi, ces champignons ?

KARADOC - Ah, ils étaient beaux...

PERCEVAL - Ah oui ! Vous auriez vu ces couleurs... Rouge vif, tout tachetés...

KARADOC - Non, vraiment ils étaient beaux.

ARTHUR - Vous aussi, vous êtes beaux... Vous êtes magnifiques !

LEODAGAN - Mais tachetés comment ? Avec des points blancs ?

PERCEVAL - Mais qu'est-ce que ça change puisque vous les avez pas aimés ?

LEODAGAN - C'est pour savoir si en plus de la chiasse on s'apprête à crever dans la demi-heure !

KARADOC - Déjà, ils étaient pas tous pareils :il yen avait des blanc-crème.

LEODAGAN (aux autres) - Bon, laissez tomber, on est foutus !
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LANCELOT - Et en dernier recours, Léodagan se tient prêt avec cent cinquante cavaliers qui arriveraient par la gauche.
PERCEVAL - Par la gauche ...
LANCELOT - Par la gauche, oui.
PERCEVAL - Mais par rapport au courant de la rivière ?
LANCELOT - Mais... mais j'en sais rien, moi...
ARTHUR - Qu'est que vous venez nous emmerder, avec votre rivière ?
PERCEVAL - Non mais bon, la gauche, la droite, c'est bien gentil, mais il me faut du concret, moi.
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Vidéo de Alexandre Astier
A l'occasion des cinquante ans du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême, nous avons eu le plaisir de rencontrer le Président du Grand Jury de cette année, Alexandre Astier, pour une courte mais intense interview. Il nous parle sans détour de son dixième album, "Karadoc et l'Icosaèdre", de sa série Kaamelott en bande dessinée en collaboration avec le dessinateur Steven Dupré. Cette série humoristique d'héroic-fantasy continue de marquer moult générations de lecteur. Alexandre nous confie quelques secrets sur la réussite de sa série, sur son devenir et bien plus encore.
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