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EAN : 9782012035201
320 pages
Hachette (14/10/2015)
3.91/5   11 notes
Résumé :
David Almond (Je m’appelle Mina), Tracy Chevalier (La jeune fille à la perle), Timothée de Fombelle (Le livre de Perle), Michael Morpurgo (Cheval de Guerre)…
Les plus grandes signatures de la littérature racontent la Première Guerre mondiale à partir d’objets emblématiques.
Un superbe recueil contenant des nouvelles écrites par onze écrivains célébrés partout dans le monde : Timothée de Fombelle, Michael Morpurgo, Tracy Chevalier rendent hommage aux h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Des livres sur la Première Guerre mondiale, j'en ai lu pas mal. Mais ce livre-ci offre un concept de littérature original : une dizaine de petites nouvelles d'une quinzaine de pages, sont rédigées par des écrivains renommés. Parmi eux, Tracy Chevalier, auteure de la jeune fille à la perle, ou encore John Boyne qui a écrit le garçon en pyjama rayé - pour n'en citer que deux.

Le concept est simple : chaque auteur s'est inspiré d'un objet emblématique de la guerre pour écrire une petite histoire qui tourne autour de cet objet. Une boussole, un casque, un nécessaire d'écriture, des affiches de recrutement... des objets variés, qui rappellent incontestablement la grande guerre. A la fin de chaque nouvelle, une sublime image photographique en noir et blanc réalisée par Jim Kay illustre avec un profond réalisme l'histoire narrée.

Justement, parlons-en de ces histoires. Elles sont toutes très différentes, écrites dans des styles variés (ça va de l'écriture romanesque classique à une écriture poétique originale de Tanya Lee Stone). Outre le fait qu'elles sont toutes reliées à la grande guerre par un objet phare, elles sont aussi toutes teintées d'émotions. Et c'est justement cette émotion qui rend les nouvelles fantastiques.

Les nouvelles racontent souvent le ressenti des citoyens qui n'ont pas été envoyés au front : les femmes sont envoyées dans des usines et travaillent d'arrache-pied ; les enfants tentent de comprendre le désastre qui se produit sous leurs yeux. Dans ces nouvelles, nous ne sommes pas directement mis face aux soldats, mais à des personnes extérieures, qui racontent l'histoire de leurs points de vues.

J'ai beaucoup aimé découvrir cet ouvrage. La pluralité vocalique m'a enchantée : on voit clairement les styles individuels de chaque auteur, qui traitent un même sujet différemment. J'ai été embarquée dans ces années maudites, où la guerre faisait rage, où le monde se fissurait, marqué à jamais par ces horribles événements. Que d'émotions dans ces nouvelles : j'ai eu la larme à l'oeil durant de nombreuses pages, et le coeur qui se serrait quand on annonçait des décès.

Des livres sur la Grande guerre, j'en ai lu... mais des nouvelles comme celles-là, jamais ! Cet exercice d'écriture imposé à des auteurs renommés (écrire sur la Première Guerre mondiale en partant d'un objet du quotidien de cette période) se révèle être une grande réussite. A travers ces récits sombrement noirs, se cache quand même quelques lueurs d'espoir...
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Ce livre est en premier lieu un très bel objet. Couverture cartonnée, papier de qualité, illustrations stylisées : il est d'emblée agréable à parcourir.
D'autre part, j'ai trouvé que l'approche de la Grande Guerre par des objets emblématiques était originale, cela varie des (nombreuses) lectures que j'ai pu faire sur le sujet. D'autant plus que lesdits objets sont photographiés et présentés en fin d'ouvrage ce qui, ajouté aux légendes des illustrations, apporte à l'ensemble une touche documentaire pertinente.

Les nouvelles, de différentes natures, sont variées : certaines se passent à l'époque de la Première Guerre, on y est donc immergé dans le conflit. D'autres se déroulent à la nôtre, remontant le temps sur les traces du passé. Toutes sont emplies d'émotion.
Dans "Petites guerres", l'auteur fait un parallèle entre la petite et la Grande Guerre à travers la bataille organisée par deux garçons avec leurs soldats de plomb : "Le champ de bataille était détruit. Les petits soldats, tombés ça et là dans la boue, étaient sens dessus dessous, à demi enterrés", comme dans les tranchées...
J'ai beaucoup aimé "Quand on en aurait le plus besoin" de Tracy Chevalier, dans laquelle un jeune garçon culpabilise de piquer une cigarette dans la boîte cadeau offert aux soldats : ceux-ci n'en ont-ils pas davantage besoin que lui ? La petite Maud ("L'histoire de Maud" d'Adèle Geras), est très attachante également : pour aider sa soeur enceinte dont le compagnon est parti au front, elle prend sa place dans une usine de fabrication d'assiettes à beurre. Dans "Chaque lent crépuscule", Edith, élève brillante, doit renoncer à ses études pour soigner son frère revenu de la guerre : "Il ne sera plus jamais le garçon qui est parti d'ici en 1915. Et il ne sera jamais la personne qu'il serait devenue sans la guerre. Et moi non plus"... Mais l'histoire la plus touchante, selon moi, est "Capitaine Rosalie" de Timothée de Fombelle, celle d'une fillette de cinq ans et demi qui n'a "aucun autre souvenir que la guerre. J'étais trop petite avant elle" et qui se sent bien seule avec son père parti au front et sa mère qui travaille sans relâche à l'usine : "Personne ne s'occupe de moi. Les grands m'ont oubliée"...
Émouvante également la nouvelle "Une autre façon d'être disparu" de A.L. Kennedy dans laquelle un fils voit revenir un père à la "gueule cassée" : "Il était comme il avait toujours été excepté là où il y avait des pansements"... A la fois triste et amer, l'enfant ne sait comment se comporter avec cet homme traumatisé qui lui est à la fois familier et si différent du père qu'il a connu avant. L'objet, une boussole gravée de ses nom et matricule, symbolise dans ce récit le passage de relais père-fils : "Tu gardes ça avec toi et tu ramènes ta mère à la maison, comme un homme".

Dans "Notre Jacko" de Michael Morpurgo, l'objet choisi sert aussi de transition mais cette fois entre générations : le jeune héros, en remontant l'histoire d'un casque en fer, va retrouver la trace d'un arrière-arrière-grand-père héros de guerre tombé dans l'oubli. Même importance de la relation intergénérationnelle dans "N'appelez pas ça gloire" de Marcus Sedgwick : c'est une nouvelle fantastique cette fois, autour du fantôme d'un soldat mort lors de l'explosion de son zeppelin, qui erre autour de l'arbre dans lequel s'est fiché un éclat de shrapnel. C'est en discutant avec un vieil homme du village que le héros reconstituera l'histoire de ce soldat et délivrera son âme.

Utiliser les leçons du passé pour mieux appréhender le présent (et l'avenir) est un leitmotiv tout au long du recueil. C'est en discutant avec une vieille femme ayant perdu son mari soldat que Danny et Alice décident de mettre fin à la guerre ancestrale qui déchire leurs deux familles ("Un monde où il n'y aurait pas de guerre"). Malheureusement, comme le dit si bien le narrateur, "il suffit de regarder alentour, de lire les journaux, de chercher sur le Net, de regarder les informations" pour constater que "nous avons tous échoué" : "la guerre est dans tant d'endroits"... Il ne reste plus, dès lors, que l'écriture pour espérer "créer un monde meilleur"...
Lien : http://www.takalirsa.fr/la-g..
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Encore un livre sur la guerre de 14 ! Oui, mais ce sont des nouvelles et surtout, l'originalité vient de ce que chaque histoire a pour origine, un objet lié à la Grande guerre que les auteurs - confirmés - exploitent. Alors comme de coutume, toutes les nouvelles ne sont pas d'égales qualité, mais dans l'ensemble c'est vraiment très bien et on parvient sans peine même lorsqu'elles ne sont pas longues à se laisser entraîner dans des histoires très différentes et originale par cet ancrage avec un objet. Grâce à cette contrainte, les auteurs n'excluent aucun thème lié à la guerre :on peut tout aussi bien être au front ou à l'arrière, dans la poche d'un soldat, ou dans la cuisine d'une adolescente, c'est une vraie réussite. Si j'ai été assez déçu par la nouvelle d'un auteur que j'affectionne tout particulièrement (Morpurgo), j'ai par contre eu de véritables révélations avec les textes ciselés de Ursula Dubosarsky ou d'Adèle Geras. Comme je m'y attendais, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire les nouvelles de John Boyne et David Almond ainsi que celle du frenchie de cette sélection anglo-saxonne, Timothée de Fombelle. Enfin, ce recueil est aussi un bel objet (choix de la couverture et du papier) d'autant plus que l'on retrouve à la fin tous les objets reproduits qui ont donné naissances aux nouvelles avec quelques explications très intéressante, plus une présentation de l'univers de chacun des auteurs, pour couronner le tout et en faire un ouvrage de grande qualité, des illustrations de Jim Kay qui sont en parfaites adéquation avec les onze nouvelles. Un ouvrage à recommander et à mettre dans les CDI et les bibliothèques
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En ouvrant La Grande Guerre, on découvre un ouvrage soigné, avec une mise en page hors du commun. Je n'ai d'ailleurs pas été surpris d'apprendre que son illustrateur n'est autre que Jim Kay, celui que JK Rowling a récemment choisi pour illustrer la réédition de ses Harry Potter, celui qui a aussi fait un travail époustouflant avec Quelques minutes après minuit. À l'instar de ce dernier roman, ses dessins ombragés en noir et blanc aux traits fins créent opportunément un côté très sombre au livre. Les illustrations, accompagnées d'un court paragraphe, suivent les nouvelles et contribuent fortement à pousser plus loin la réflexion en présentant un aspect surprenant de la guerre lié à ce qui vient d'être lu.


Oui, les auteurs de ce recueil font réfléchir et réagir, et ce, à l'unisson. S'il y a un point en commun dans ces textes aux styles plutôt variés, c'est la douleur inhérente à cette guerre, la douleur pour tous, ancrée brillamment dans les réalités quotidiennes des narrateurs. On entend souvent parler de l'honneur et du sacrifice des militaires, mais moins souvent de tous les dommages collatéraux que cette « grande aventure de 1914 » provoqua chez les femmes et, surtout, les enfants. Les écrivains font voyager le lecteur dans l'esprit d'une myriade de protagonistes différents et différemment victimes de la guerre, parfois avec un angle surprenant, mais toujours avec émotion et avec un réalisme déstabilisant. Ils touchent à toute communauté, à toute époque depuis 100 ans, à tout point de vue : les volontaires patriotiques, les résignés, les blessés, les traumatisés, les objecteurs de conscience... Toutes ces partitions mises ensemble finissent par créer une symphonie merveilleusement complexe, triste, et parfois révoltante.


Au fil des récits, chacun sera touché différemment par les nouvelles, tant elles mettent en scène des personnages variés. Pour moi, c'est celle de Marcus Sedgwick, « N'appelez pas ça "gloire" », qui marque le plus. le lecteur y suit un ange vagabondant à travers les époques, qui sonde les esprits des gens touchés par les guerres et particulièrement par un accident de zeppelin bombardier. On finit cette lecture abasourdi par la beauté et la profondeur de la nouvelle, contrarié par une forte dose d'horreur et d'incongruité, et en ayant plus que jamais davantage de questions sur toute cette infamie que de réponses.


Une seule nouvelle m'a déplu et laissé indifférent, celle de Kennedy, à cause du ton enfantin agaçant du narrateur constamment en digression, qui de plus manque de crédibilité par ses trop sérieuses réflexions d'adultes – mais peut-être tout cela n'est-il dû qu'à la traduction…

Lisez la suite ici : http://sophielit.ca/critique.php?id=1518
Lien : http://sophielit.ca/critique..
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J'adore les livres sur la Première et la Seconde Guerre mondiale, je n'en avais pas lu depuis un moment, et donc ce livre tombait merveilleusement bien. le Souffle des Mots en parlait sur sa chaîne Youtube, elle m'avait donné très envie de le lire, surtout que j'ai adoré Mon père est parti à la guerre et le garçon en pyjama rayé de John Boyne. Je me suis dit que ce livre ne pouvait qu'être génial, et ça a été le cas.

J'ai déjà dit dans ma précédente chronique que je n'étais pas très fan des nouvelles, mais j'ai adoré toutes celles de ce recueil. le longueur des textes n'était vraiment pas un problème, les auteurs ont su me faire passer leurs messages, leurs émotions, parfois à travers quelques pages seulement. Ce qui devait être dit a été dit, sans être précipité, et je pense que c'est quelque chose de très compliqué qu'ils ont brillamment réussi. Toutes ces nouvelles étaient très émouvantes, très justes, très vraies, et j'avais souvent ce petit pincement au coeur en lisant. Car oui, des gens ont vécu des choses similaires. Et c'est horrible de poser le livre et de se le dire, de temps en temps.

Je suis tombée amoureuse d'une des nouvelles, Un Harlem Hellfigther et son cor de Tanya Lee Stone qui est vraiment magnifique. Toute l'histoire est écrite sous forme de poème, c'est très original mais aussi divinement beau. J'ai l'habitude de recopier ou de prendre en photo les citations que j'aime dans les livres, mais quand j'ai commencé à photographier des pages entières avec cette nouvelle-ci, je me suis dit que je devais arrêter. Je vous mets un petit extrait, mais tout le texte pourrait être cité : « Peut-être que faire quelque chose de soi, ça n'est // pas // juste garder le tempo // mais réaliser quelque chose de substantiel // quelque chose de risqué // quelque chose pour quoi on n'imaginait pas qu'on avait // du talent // les tripes // la folie // pour le faire avant // qu'on // le fasse. // Pas juste une chose // ni une fois // mais une suite solide de preuves qu'on est // plus qu'on le pensait // jusqu'à ce qu'on commence vraiment à croire // qu'on est capable de faire // tout. »

La plupart des nouvelles sont écrites du point de vue d'un enfant, une chose que j'aime beaucoup dans les histoires, surtout dans celles-ci où ils apportent la touche d'innocence dans un monde qui n'en a plus. Et même si c'est la guerre, tout n'est pas que noir, il y a dans toutes les nouvelles une petite note d'espoir.

Lien : http://mezouquilit.blogspot...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Avant de s'en aller, l'ange prend une décision et, se glissant dans ses rêves, laisse derrière lui dans les pensées de la mère une opinion plus positive. A savoir que, peut-être, le fait que son fils est différent est une bonne chose. Que, peut-être, les gens différents sont ceux qui nous font avancer au final.
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Jack Morris, mon mari, père de Tom, fils, acteur, soldat, notre Jacko. Né le 23 septembre 1892 à Stratford. Tué le 20 octobre 1915 à Ypres. Il peut ne pas avoir de tombe connue mais il repose dans nos coeurs pour toujours.
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Si tu veux ce que tu prétends vouloir - un monde en paix -, il te faut comprendre les conséquences d'un monde en guerre.
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Si tu veux un monde en paix, il te faut comprendre les conséquences d'un monde en guerre.
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A.L. Kennedy, winner of the 2007 Costa Novel Award, talks about her book, Day.
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