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EAN : 9782070773176
192 pages
Gallimard (25/11/2004)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Louise de Vilmorin aurait pu être une virtuose de SMS : chez elle, «élégie» s'écrit déjà LEJ, et «les baisers d'hier», LBZIR... L'Alphabet des Aveux trouve son origine dans le plaisir des mots et la liberté d'en user ; qualité qu'elle partageait avec Jean Hugo, autre «collectionneur» de bonheurs d'expression et de rébus bizarres. Utilisant l'allitération et le calligramme, le palindrome et l'holorime, la charade et le rébus, Louise de Vilmorin prend place dans la tr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce 19 septembre 2022...en déposant des livres dans le sympathique kiosque à livres- voyageurs du Square des Poètes..je suis tombée sur cette très sympathique collaboration entre Louise de Vilmorin et Jean Hugo...


J'ai été plus, dans un premier temps, attirée par les illustrations de Jean Hugo que par les textes propres de Louise de Vilmorin...qui, en s'y plongeant, ne manquent pas de charme, de drôlerie , ni de Fantaisie ...

On commence d'ailleurs par une dédicace cocasse à
" Gaston Gallimard

Je méditerai.
Tu m'éditeras." ---( !!!)

Cette publication est la réédition des textes et illustrations de l'édition originale, parue aux éditions Gallimard en 1954; augmentée de dessins et de projets exécutés par Jean Hugo, et publiés ici pour la première fois....

On découvre en Louise de Vilmorin, une virtuose du jeu de mots, de calembours, du coq-à-l'âne métaphysique...avec en contrepoint, des textes plus graves, plus sombres, notamment, " le Voyageur en noir", avec de nombreuses évocations de la mort....

Toutefois, La majorité du recueil penche vers les facéties langagières de toutes sortes, avec la complicité et le talent de l'artiste , Jean Hugo....

Ouvrage des plus singuliers qui va poursuivre ses voyages en partant chez une amie très friande de "délires et jeux " sur le langage ! Cela devrait faire , ainsi, le bonheur d'une deuxième personne...

Le plaisir supplémentaire de l'esthétique des livres des éditions " le Promeneur", dont la couverture très réussie, illustrée par un dessin en bistre, de Jean Hugo...

Je transcris quelques textes, pour donner une idée de cet ensemble aussi drôle que surréaliste !!

"Fantaisies

La duchesse fumait

La duchesse fumait dans une pipe en terre
Du tabac d'Orient.
La pipe trait pour trait représentait grand-père
Grand-père souriant "

Autre fantaisie :

" Soleil

Le soleil me regarde en face,
Veut- il mon chapeau ou ma place ? "

Une lecture- recréation, fort jubilatoire... !





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On se sent sourire quand Louise les lit.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Plus jamais de chambre pour nous,
Ni de baisers à perdre haleine
Et plus jamais de rendez-vous
Ni de saison, d’une heure à peine,
Où reposer à tes genoux.

Pourquoi le temps des souvenirs
Doit-il me causer tant de peine
Et pourquoi le temps du plaisir
M’apporte-t-il si lourdes chaînes
Que je ne puis les soutenir ?

Rivage, oh ! rivage où j’aimais
Aborder le bleu de ton ombre,
Rives de novembre ou de mai
Où l’amour faisait sa pénombre
Je ne vous verrai plus jamais.

Plus jamais. C’est dit. C’est fini
Plus de pas unis, plus de nombre,
Plus de toit secret, plus de nid,
Plus de lèvres où fleurit et sombre
L’instant que l’amour a béni.

Quelle est cette nuit dans le jour ?
Quel est dans le bruit ce silence ?
Mon jour est parti pour toujours,
Ma voix ne charme que l’absence,
Tu ne me diras pas bonjour.

Tu ne diras pas, me voyant,
Que j’illustre les différences,
Tu ne diras pas, le croyant,
Que je suis ta bonne croyance
Et que mon coeur est clairvoyant.

Mon temps ne fut qu’une saison.
Adieu saison vite passée.
Ma langueur et ma déraison
Entre mes mains sont bien placées
Comme l’amour en sa maison.

Adieu plaisirs de ces matins
Où l’heure aux heures enlacée
Veillait un feu jamais éteint.
Adieu. Je ne suis pas lassée
De ce que je n’ai pas atteint.
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Je l’aime un peu, beaucoup, passionnément,
Un peu c’est rare et beaucoup tout le temps.
Passionnément est dans tout mouvement :
Il est caché sous cet : un peu, bien sage
Et dans : beaucoup il bat sous mon corsage.
Passionnément ne dort pas davantage
Que mon amour aux pieds de mon amant
Et que ma lèvre en baisant son visage.
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Ma tante

Ma tante avait un beau salon de poche.
C'etait le nom de ce petit salon
Placé par elle à l'abri des reproches
Dans la province où parfois nous allons
Nous éloigner de ce qui nous est proche.

Du piano, d'un mouvement expert, elle faisait monter en triples croches
Tournois des fleurs, sables de ses déserts
Qui retombaient au fond des vide- poches
Dans le silence à ses voeux grands ouvert.

(...)Elle buvait et devenait bleu gris
- " C'est amusant, disait-elle joyeuse,
Le piano depuis hier a maigri,
Le vent des tours me déguise en scabieuse.
Argent en poche est argent qui s'aigrit.

(...)
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Fantaisies

La duchesse fumait

La duchesse fumait dans une pipe en terre
Du tabac d'Orient.
La pipe trait pour trait représentait grand-père
Grand-père souriant

(P.141)
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FADO

L'ami docile a mis là
Fade au sol ciré la sole
Ah ! si facile à dorer

Récit d'eau
Récit las
Fado
L'âme, île amie,
S'y mire effarée.

L'art est docile à l'ami
La sole adorée dort et
L'ami l'a cirée, dorée.

Récit d'eau
Récit las
Fado
L'âme, île amie,
S'y mire effarée.

Sire et fade au sol ciré
L'adoré, dos raide aussi,
L'ami dort hélas ici.

Récit d'eau
Récit las
Fado
L'âme, île amie,
S'y mire effarée.

(1954)
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Videos de Louise de Vilmorin (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louise de Vilmorin
Avec Diglee, Sophie Daull, Héloïse Luzzati, Laurianne Corneille & Marielou Jacquard
La poésie est loin de n'être qu'une affaire d'hommes ! Avec son anthologie très personnelle "Je serai le feu", Diglee nous emmène dans ce qui a été pour elle un voyage, une épiphanie : la découverte d'un matrimoine littéraire oublié et méconnu d'oeuvres de poétesses, principalement du 19e et 20e siècles. Cinquante femmes, devenues sa famille, dont elle exhume les écrits pour leur redonner une seconde vie. À l'image de l'autrice, la violoncelliste Héloïse Luzzati est une « passeuse ». Avec l'association Elles women composers, regroupant un collectif d'artistes, elle travaille à la réhabilitation du matrimoine musical et à la diffusion des répertoires de compositrices invisibilisées, effacées de l'histoire… Il n'y avait donc qu'un pas pour réunir ces deux univers artistiques en une création originale et inédite réalisée pour la clôture du festival Hors limites 2021, qui a pris la forme d'une lecture musicale dessinée, hautement poétique.
Mis en scène, incarnés et incantés par la comédienne Sophie Daull pour lesquels elle prête sa voix, les vers des poétesses Anaïs Nin, Marie Nizet, Marceline Desbordes-Valmore, Louise de Vilmorin ou encore Claude de Burine (re)trouvent leur correspondance musicale. Alternant entre duo ou trio, la violoncelliste Héloïse Luzzati, la pianiste Laurianne Corneille, et la chanteuse mezzo-soprano Marielou Jacquard jouent ces compositions inconnues de tou·te·s, sous la plume de Diglee qui, quant à elle, dessine en direct et redonne un visage à toutes ces poétesses injustement oubliées. __________ Une coproduction de l'Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis, les bibliothèques de Montreuil et Elles women composers Une création réalisée dans le cadre du festival Hors limites 2022 et enregistrée à la bibliothèque Robert Desnos de Montreuil à partir de l'ouvrage "Je serai le feu" (La Ville brûle, 2021) de Diglee. Captation vidéo : Wael Sghaier & Thomas Dudan Production : Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis Crédit photo d'illustration : Charlène Yves
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