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Anne Krief (Traducteur)
EAN : 9782070549658
48 pages
Gallimard (02/09/2003)
4.07/5   27 notes
Résumé :
Ouvrage récompensé pour ses illustrations de la Mention prix BolognaRagazzi 2003, à la Foire du livre de jeunesse de Bologne. (catégorie Fiction)

Comme je paressais, par un morne après-midi , mon imagination,, manifestement froissée d’être aussi peu sollicitée, me faussa soudain compagnie. Je venais de perdre ce que le poète Wordsworth appelait son « œil intérieur ». Mais avais-je réellement perdu l’imagination, ou l’avais-je simplement égarée ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Cette histoire est celle de l'imagination de Roberto Innocenti. Difficile à croire, mais cette dernière semble lui avoir fait faux bond. Pour la retrouver, le dessinateur saute dans sa voiture mais, au lieu de suivre les routes les plus fréquentées qui mènent aux villes où l'impersonnel se mèle au banal, Roberto Innocenti emprunte une petite route de campagne qui le conduit jusqu'à l'Auberge de nulle part. L'oeil à l'affût, il traque les résidants de ce lieu perdu. le doute l'assaille : comment se fait-il que tous ces personnages ne lui semblent pas inconnus ? Serait-ce le lieu qui est magique ? Les personnages vraiment extraordinaires ? Son esprit qui carbure un peu trop ? Peut-être bien les trois à la fois...


Le séjour de Roberto Innocenti à l'Auberge de nulle part prend la tournure d'une enquête policière. C'est en ne cherchant plus son imagination que le dessinateur va finir par la retrouver, après avoir croisé de nombreux personnages de fictions que le lecteur pourra aussi essayer d'identifier. Si les fictions de la Petite Sirène, de Moby Dick ou de Don Quichotte ne semblent pas réceler de mystère, les personnages situés hors de leur contexte, et en interaction avec d'autres figures fictives, ne seront pas forcément identifiables immédiatement.


Roberto Innocenti et J. Patrick Lewis nous plongent dans une allégorie intéressante du travail créateur. Dans une quasi mise en abyme, ils exacerbent l'importance de l'héritage culturel dans une perspective de continuel renouvellement. Dommage toutefois que les résidents de l'Auberge de nulle part semblent n'avoir pas d'autre fonction que celle-ci. La démonstration n'exclut certes pas l'imaginaire mais se montre un peu trop mécanique pour nous laisser le loisir du rêve. Les illustrations de Roberto Innocenti, avec leur profusion de détails, constitueront des havres de repos pour le lecteur qui ne souhaite pas quitter l'imaginaire trop rapidement.

Lien : http://colimasson.over-blog...
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Lecture dans le cadre du challenge Albums jeunesse 2017-2018 su babelio et le Pumpkin autumn challenge.
En quittant la route principale, on quitte le monde réel pour l'imaginaire, des panneaux de signalisation nous l'indique clairement. Tous ses petits clins d'oeil sont un régal. Et comme l'auteur qui a besoin de quitter le réel pour pouvoir imaginer, le lecteur lui faisant confiance le suit su cette route. Toute cette métaphore filée court dans l'album et nous empruntons ce chemin.
Autoportrait ou autobiographie d'un illustrateur en panne d'inspiration qui va oniriquement partir à la recherche de la fibre créatrice en retrouvant ses références livresques.
A la fin de l'ouvrage, l'illustrateur semble s'adresser à l'auteur pour conclure :

"Écris que j'ai découvert ici ce qui est le plus précieux à mes yeux, ce don que je n'avais plus en arrivant : la capacité à rendre réel ce que l'esprit ne fait qu'imaginer. "

J 'aime le dessin précis et si particulier de Roberto Innocenti, qui se dessine lui-même, sans complaisance.

Cela foisonne de détails. C'est un album qu'il faudra ouvrir encore et encore pour en savourer les détails qui sont passés inaperçus en première lecture. J'adore les albums qui ne révèlent pas tout au premier coup d'oeil. Un regard rétrospectif après éclairage de la lecture permet de nouvelles découverte et c'est jouissif pour le lecteur.
L'illustrateur utilise tous les formats de dessins de la pleine page à la miniature.
Il excelle dans le dessin narratif proche de la bande dessinée (comme sur la 1ère de couverture avec son arrivée à l'auberge, le temps qui passe et son départ).
Le choix des plans très subjectifs : contre-plongée sous l'avion de Saint-Exupéry ( un maître, un modèle ? ), une plongée sur la salle de repose où les personnages fictifs se côtoient tous ensemble rassemblés sous le regard englobant, embrassant de l'illustrateur Roberto Innocenti.
On regarde à travers ses yeux d'artiste par moment. Sinon ils s'inclue au milieu d'eux, observant ce qu'ils observent (son regard regardant la mer comme Saint-Exupéry ou encore côte à côte avec le petit vagabond regardant la petite sirène partir ).
C'est un album difficile à aborder avec des jeunes enfants en raison des références... Mais pourquoi pas ? C'est une balade onirique qui peut leur plaire accompagné d'un adulte à l'écoute. Et comme le précise l'auteur :

"ce qu'il y a de merveilleux avec les histoires, c'est qu'elles peuvent être lues de manières aussi différentes qu'il y a de lecteurs. "

D'ailleurs, j'ai cru voir Hercule Poirot dans les clients pourtant il n'est pas mentionné en fin d'ouvrage. Je pense que malicieusement l'auteur à glisser des indices littéraires pour les curieux, comme un jeu complice auteur/lecteur.

Il se retrouve perdu entre mer et terre dans une auberge aux clients personnages sortis tout droit de classiques de la littérature. C'est un retour aux sources de l'inspiration et pour Roberto Innocenti ses racines plongent dans le creuset littéraire mondial.
Personnages fictifs ou auteurs : on retrouve Saint-Exupéry, la petite Sirène, Huckleberry Finn, la baleine Moby Dick et le capitaine Achab, le pirate terrifiant de l'île au trésor : Long John Silver et le mythique Don Quichotte, le baron perché.
En parlant des sources d'inspiration, à savoir les personnages et auteurs, il dit :

"Bref, ils avaient tous semé la curiosité et récolté l'imagination."

Ces souvenirs d'enfance livresques semblent redonner goût à la création à l'auteur.

J'adore ces rêveuses rencontres, qui donnent envie de se plonger dans certains classiques que je ne connais pas encore. C'est inspiré et inspirant. Merci aux auteurs pour ce voyage en littérature. Bel hommage aux classiques et introspection salutaire.

" ...je me couchai avec un bon livre et le ventre plein, puis me lançai à l'assaut de la face nord de la montagne des rêves ..."
Lien : http://chrisbookine.blogspot..
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Un homme, artiste de son état, se retrouve un jour dans une impasse : son imagination a décidé de ne plus fonctionner et il ne peut donc plus exercer son métier. Décidant de ne pas se laisser aller ainsi, l'homme part en voyage pour tenter de retrouver son imagination. Il se laisse porter par sa petite 4L, qui finit sa course devant une étrange auberge. L'homme y descend et va y séjourner quelque temps. Dans cette auberge, tout est étrange et surtout, tout à l'air sorti tout droit de l'imagination de diverses personnes… Tous les personnages présents dans cette auberge sont en quête de quelque chose. D'un avenir, d'une personne, de leur propre personnalité… Tous vont réussir à retrouver ce qu'ils ont perdu. Et notre homme, va-t-il retrouver son imagination grâce à cette Auberge de Nulle Part ?
C'est avec cet album, étudié à la fac, que j'ai découvert le travail de Roberto Innocenti. Entre la bande dessinée moderne, le roman illustré à tendance graphique, les petits encadrés de dessin, les doubles pages pleines… cet ouvrage foisonne de techniques diverses et variées, mélangées ici pour le plus grand plaisir des lecteurs avertis, mais aussi pour la découverte de ceux moins avertis. Les illustrations sont drôles, truffées de détails à relever, comme un jeu. le texte est incisif et laisse penseur. le tout se marie harmonieusement, malgré un fouillis apparent dans l'entièreté du livre.

Pour découvrir la suite de cette critique ainsi que deux autres albums de Roberto Innocenti, rendez-vous sur notre site !
Lien : http://lebazarlitteraire.fr/..
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En guise de prologue, un autoportrait de l'illustrateur en artiste en panne d'inspiration. Et nous voilà partis avec lui pour une expédition en 4L à destination de Jen'Saisquelleville … Quand la voiture – ou le destin – en décide autrement et s'arrête devant l'Auberge de Nulle Part. Etrange auberge ! Ses clients s'appellent Peter Pan ou Tom Sawyer, on y croise aussi une jeune fille diaphane mystérieusement attirée par la mer, un Monsieur Gris de Pâlichon dans une chambre en noir et blanc, un aviateur arrivé à bord de l'Intransigeant … Et les environs sont du même acabit : un baron perché dans un arbre, une baleine blanche échouée sur la plage, où un marin unijambiste creuse inlassablement à la recherche d'un trésor …
On aura compris que cette auberge abrite des héros de notre imaginaire ou leurs créateurs. Et au fil du récit, chacun semble trouver à l'auberge ce qu'il était venu y chercher : l'amour, la couleur, l'aventure … Notre héros finit par le comprendre et par trouver ce que lui aussi cherchait : « la capacité à rendre réel ce que l'esprit ne fait qu'imaginer ». D'ailleurs, le perroquet réceptionniste l'avait annoncé dès la première page : « là où les réponses dansent avec les points d'interrogation, vous trouverez le remède ». Et il l'a si bien trouvé que cet album est un merveilleux hommage à l'imaginaire, aux lectures d'enfance, au merveilleux qui berce nos rêves. Et pour ceux qui n'auraient pas repéré tous les clins d'oeil, une postface donne les clefs de l'Auberge.
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Un écrivain en quête d'inspiration décide de faire un séjour dans une auberge du bout du monde, au bord d'une falaise qui surplombe une mer déchaînée. le décor est planté. Dans cette auberge séjournent des personnages étranges dont les moeurs sortent du commun. Pourquoi sont-ils ici? Quelle quête les anime-t-ils? Notre héros réussira-t-il à trouver son inspiration dans ce cadre poétique et inquiétant? Les illustrations d'Innocenti, très inspirées par l'esthétique de la bande-dessinée, sont riches et majestueuses. Des références à des personnages de romans célèbres y sont subtilement cachées, de même que dans un texte poétique qui n'hésite pas à cultiver le mystère. Nous, lecteurs, ressemblons alors à des détectives privés, guettant les indices qui nous permettront de reconnaître les histoires qui y sont cachées. Cet album est d'une lecture difficile, il ne pourra plaire qu'à des enfants très bons lecteurs, ou à des adolescents. Par contre, sa richesse en fait un outil pédagogique puissant pour travailler l'intertextualité en classe ou au CDI.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Comme je paressais, par un morne après-midi, mon imagination, manifestement froissée d'être aussi peu sollicitée, me faussa soudain compagnie. Je venais de perdre ce que le poète Wordsworth appelait son "oeil intérieur". Mais avais-je réellement perdu l'imagination, ou l'avais-je simplement égarée en la laissant vaguer à sa guise dans le monde ordinaire, le monde normal ?
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Je parie que vous avez assez d'imagination pour nous balader jusqu'au jour où les crevettes sauront jongler.
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Écris que j'ai découvert ici ce qui est le plus précieux à mes yeux, ce don que je n'avais plus en arrivant : la capacité à rendre réel ce que l'esprit ne fait qu'imaginer.
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Ce qu'il y a de merveilleux avec les histoires, c'est qu'elles peuvent être lues de manières aussi différentes qu'il y a de lecteurs.
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Ah, j'entrevis enfin quelque éclat de mon imagination fantasque!
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Video de Roberto Innocenti (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Roberto Innocenti
http://www.librairiedialogues.fr/ Nolwenn de la librairie Dialogues nous propose ses coups de c?ur de Noël du rayon Jeunesse : "Pas de cadeau pour les bêtes" de Paul Martin et Antonin Louchard (éd. Seuil Jeunesse), "Winterhouse Hôtel" de Ben Guterson (éd. Albin Michel) et "Casse-Noisette" de E. T. A. Hoffmann, illustré par Roberto Innocenti (éd. Gallimard Jeunesse). Réalisation : Ronan Loup. Questions posées par : Delphine le Borgne.
Retrouvez nous aussi sur : Facebook : https://www.facebook.com/librairie.dialogues/ Twitter : https://twitter.com/dialogues Instagram : https://www.instagram.com/librairiedialogues/
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