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EAN : 9782021082166
112 pages
Seuil (13/08/2012)
3.86/5   39 notes
Résumé :
Des mots pour survivre à l'horreur de la guerre.

1914. Pierre, un jeune instituteur français, quitte sa femme Élisabeth, son école et ses élèves pour rejoindre le front. Il y restera 4 ans.
Dans les tranchées, Pierre connaît l'enfer. Mais jamais il ne cesse de penser à Élisabeth. Jamais il ne cesse de lui écrire et, dans ses réponses, il puise la force de supporter l'insupportable.

A travers l'histoire et la correspondance de Pie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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"La guerre... Je vois des ruines, de la boue. Des troncs d'arbres déchiquetés et des croix de bois, des croix, des croix! "Roland Dorgelès.
Le 11 novembre, c'est l'armistice.


"Mon pauvre Pierre ne s'était jamais battu et l'idée de prendre les armes le terrorisait."
C'était notre dernière nuit, ensemble, celle du 1er au 2 août 1914.


-"Vive la France!"
Des femmes pleurent, les hommes sont émus. Pierre, l'instituteur, étreint son épouse Elisabeth, la femme de sa vie. Qu'elle est belle cette terre du Nord, en cet été 1914.


Lettre de Pierre, Noël 1914:
"...Nous vivons dans la boue, elle est partout ! Nos vêtements en sont couverts, notre peau imprégnée... Ma chérie, pense bien à moi. Ton mari qui t'aime infiniment."


Lettre d'Elisabeth:
"...Je me languis de toi. Comme une petite fille, je dors dans tes pulls et embrasse notre photo de mariage. Papa a vu sa maison pillée. Mme Baron a dénoncé nos voisins aux Allemands, en disant qu'ils avaient caché des bijoux. La délation, quelle tristesse !
Mon amour, reviens moi vite!"


Lettre de Pierre:
" ...Tant de mes camarades sont déjà tombés... Ce sont tes yeux et ton joli sourire qui m'accompagneront si je viens à mourir..."


Lettre de Georgette:
"...je suis infirmière à la Croix Rouge...Votre mari ouvre les yeux, mais il ne parle pas encore. Nous avons réussi à extraire les éclats d'obus à a poitrine et à la jambe gauche... Surtout, ne perdez pas espoir."


Lettre de Pierre :
"... Je suis meurtri dans ma chair et dans ma tête. J'ai vu tant d'horreurs ici, tant d'hommes mutilés. J'espère t'annoncer bientôt mon retour et enfin te serrer dans mes bras."


"... Donne moi du courage, écris moi Pierre, je t'en supplie."


"Elisabeth, j'aimerais hurler comme un loup. Henry était mon ami, mon frère. J'aurais dû fuir cent fois, je suis un lâche... La guerre m'a sali, je pleure, ma chérie..."


La Trêve de Noël 1916, lettre de Pierre :
"... On a échangé du schnaps contre du vin. Les boches ne sont pas tous mauvais... Mon tendre amour, comme tu me manques!"


Et cet été 1917, Pierre est réquisitionné "pour une mission délicate, à exécuter pendant la nuit"...
L'auteure dépeint la grande guerre avec simplicité et émotion, à travers les lettres de Pierre et d'Elisabeth...
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Pierre et Élisabeth se sont mariés en septembre 1913. Ils ont emménagé dans la maison de fonction attenante à l'école communale d'Haubourdin, dans le Nord de la France, où Pierre vient d'être nommé instituteur. Mais leur bonheur est de courte durée : à l'été 1914, la première guerre mondiale est déclarée et Pierre, parmi tant d'autres, est mobilisé. le 2 août, il quitte son épouse et ses élèves et part rejoindre son régiment. Ce conflit, dont on disait qu'il ne durerait pas, le plongera dans quatre ans d'enfer, Élisabeth reprenant sa classe dans l'attente de son retour... quatre ans durant lesquels, ils n'auront pour liens que leur correspondance...
Mon avis : Ce livre m'a été confié à analyser dans le cadre du comité lecture jeunesse auquel je participe toutes les six semaines environ. Je dois bien reconnaître que je n'étais pas enchantée de le trouver au sein ma sélection. Trop consciente de l'horreur de la guerre et de toutes ses atrocités, je fuis en général tout média qui lui est consacré… parce que je continue à en sortir bouleversée et profondément révoltée par son inhumanité ! Et pourtant, après l'avoir lu, je sais déjà qu'il ne retournera pas à la librairie, je vais l'acheter immédiatement après l'avoir résumé et critiqué : c'est un véritable coup de coeur. Outre le fait qu'il participe avec talent au devoir de mémoire auprès de mes jeunes lecteurs, il est très bien documenté et nous donne, au fil des pages, l'impression d'être devant une toile et de peindre nous-mêmes une scène quotidienne des tranchées de Verdun, en sachant que pour nos pauvres poilus le jour s'y est levé plus de 1450 fois… Dorothée Piatek a choisi de présenter son histoire en alternant récit et lettres échangées entre Pierre et Élisabeth. Sa façon de nous montrer l'indicible est sans parti pris et sans haine, le ton et juste mais sans voyeurisme ou sensiblerie : elle décrit les tranchées, les combats, mais aussi les ressentis des soldats, ces moments où ils étaient entre la vie et la mort, ces autres où ils ne savaient si ils seraient capables de ne pas basculer dans la folie… Elle aborde aussi l'impact de la guerre sur la condition féminine et ce grand chamboulement précurseur des mouvements à venir pour prôner la liberté et l'égalité des femmes. Ce roman existe également dans une version roman graphique que je ne connais pas mais qui bénéficie d'une excellente critique sur divers sites internet que j'ai consultés, les illustrations de Yann Armonic y étant très souvent plébiscitées comme accompagnant magnifiquement le texte. Un livre court, qui se lit vite et à la fin duquel on ne peut s'empêcher de repenser à une des phrases de « Tanguy » de Michel del Castillo :
" Dans la guerre, il n'y a ni vainqueurs ni vaincus : il n'y a que des victimes. "
Nota bene : la couverture que vous propose babelio est celle du roman graphique. Pour voir celle du roman que je vous présente aujourd'hui, cliquez sur le livre, vous serez redirigés.
Public : à partir de 12 ans, mais sans autre limitation d'âge.
Si vous voulez vous rendre sur le site de l'auteure, Dorothée Piatek, elle-même originaire d'Haubourdin, vous pouvez suivre cette adresse :
http://www.dorotheepiatek.com/
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L'Horizon bleu est une histoire qui rend magnifiquement hommage à tous les soldats qui ont été engagés dans le conflit de la première guerre mondiale. Pierre jeune instituteur va être appellé comme tous les hommes âgés de 18 à 48 ans de la ville d'Haubourdin. En quelques jours, ces hommes vont passer d'une vie civile, remmettre tous leurs projets et devenirs soldats. A travers ce roman, Dorothée Piatek nous montre l'envers du décor des champs de bataille : les peurs, les difficultés, les inquiètudes à travers le personnage de Pierre et de sa femme Elisabeth. Ce roman nous éclaire également sur la vie de l'arrière.
A l'horizon des commémorations de la guerre 14-18, ce livre va premettre aux plus jeunes de comprendre ce qui s'est passé, il y a maintenant 100 ans.
Ce livre replace bien ce qu'était ce conflit pour les soldats et les civils et ce qu'on dût endurer ces hommes, ces femmes et ces enfants durant quatre ans. C'est un petit concentré d'émotions.
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Critique littéraire
En 2002, Dorothée Piatek publie L'horizon bleu, un roman inspiré de la Première Guerre Mondiale. En effet, le roman se déroule juste avant la guerre en juin 1914.

Dans le roman, nous suivons Pierre et Elisabeth, et souvent nous lisons leurs dicussions par lettres. Pierre et Elisabeth sont mariée depuis septembre 1913. Pierre est instituteur dans une école communale d'Haubourdin. Pierre a promis à Elisabeth de partir a la mer mais il a appris une nouvelle sur un journal : Une rumeur menace la France « La patrie en danger ». La crainte que Pierre avait en lui vient de se confirmé, la nuit du 27 juillet, la guerre est proche. La rentrée d'école se fera sans Pierre, car dès le 3 août, Pierre part et quitte sa vie pour aller faire la guerre. Mais quand reviendra-t-il ? Reviendra-t-il ?

J'ai apprécié la lecture de ce roman pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, Dorothée Piatek nous transmet les sentiments evoqués de Pierre et Elisabeth leurs penssées, leurs peur, leurs tristesse, et leurs peines. En effet , Dorothée met en valeur les lettres que Pierre et Elisabeth se sont envoyés pour nous mettre à leur place.
Ensuite , les personnages du roman sont très attachants, on se met dans leurs peau grâce aux lettres ce qui rend la lecture passionante. Pierre lutte à la guerre et résiste avec courage malgré ses peines.
Enfin, le roman est une histoire qui raconte comment la vie en 14-18 se passait dans les familles.
Pour conclure, nous pouvons dire que L'horizon bleu de Dorothée Piatek est un bel hommage pour les hommes qui ont péri pendant la guerre et aux femmes qui ont entretenu le pays et les champs pour nourrir la France.
Etienne
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L'horizon bleu

De Dorothée Piatek


En 1914, Pierre, instituteur dans l'école de son village, doit quitter sa femme Élisabeth pour aller combattre au front contre les Allemands.
Lors du voyage qui l'emmènera à la guerre, il va rencontrer un vieil ami appelé lui aussi à la guerre. Pour Pierre, ce sera très dur mentalement et physiquement. Il ne pourra pas voir sa femme, mais il pourra lui écrire des lettres. Dans ces lettres, il raconte la vie à la guerre :

« Nous sommes épuisés. Il nous faut chaque jour chercher des forces que nous ne trouvons plus. Hier, on nous a fait chanter des chants patriotiques alors que le ronflement des canons se faisait entendre à moins d'un kilomètre. Au loin, je voyais les maisons qui flambaient comme des torches, quel spectacle ! Élisabeth, j'ai l'impression d'être poursuivi par la mort... » (p.25)


L'Horizon bleu est un livre avec beaucoup d'émotion que ce soit la joie ou la tristesse.
Ce livre explique les conditions de vie pendant la 1er guerre mondiale que ce soit sur le front, dans les villages ou dans les camps de travail .

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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Trois ans et demi que j’ai quitté la maison. Trois ans et demi plongé dans un abîme de douleur, trois ans et demi sans la douceur de ta peau. Je ne suis plus un homme. Je crains que la folie ne se soit emparée de moi. L’espoir m’a quitté, il ne me reste plus que la résignation d’une vie gâchée. Je ne rentrerai pas, Élisabeth, cette guerre c’est pour la vie. Ma mémoire est saturée des horreurs et des cris de souffrance dont je suis le témoin et la victime impuissante. Les rideaux de métaux qui balaient les champs de bataille ne me quitteront jamais. Si Dieu me permet un jour de regagner ma maison, sache que mon corps sera de retour, mais que Pierre, l’homme que tu as connu, demeurera au front pour toujours.
[lettre de Pierre à Élisabeth]
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Toutes ces femmes aux jupes longues qui marchent sur les pavés du Nord proclament leur indépendance, l’égalité avec les hommes. Il faut avouer que depuis le départ de leur mari, elles ont largement contribué au bon fonctionnement de leur foyer. Elles sont à la fois mères, ménagères et travailleuses salariées. Leurs responsabilités n’ont jamais été aussi importantes. Régnant sur leur foyer comme des patriarches, elles n’ont pas l’intention de retrouver le statut unique d’épouse et de bonne mère une fois la guerre terminée.
Au beau milieu de cette guerre, Élisabeth est convaincue de vivre une véritable révolution de la condition féminine.

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Les hommes prennent une grande inspiration et se lancent au-dessus de la butte, au devant de la mort. Des ordres sont hurlés, mais ils n’entendent déjà plus. Ils avancent courbés. La boue colle à leurs chaussures, les aspirants vers le sol. Des coups partent de tous côtés. Les cris des hommes se mêlent au bruit des balles. La fumée épaisse et âcre aveugle dans les deux camps. Baïonnettes en avant, les soldats plantent tout ce qui arrive d’en face. Ils touchent la mort du doigt, elle est fourbe, vicelarde, puante. Ils n’ont plus peur, ils sont fous, massacrant l’adversaire comme des bêtes. Le danger n’est plus là, ils sont le danger.
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Ma chère épouse,
Bientôt quatre ans que j’ai quitté la maison. Toutes ces années perdues me rendent malade !
Pourquoi les hommes s’infligent-ils tant de souffrances ? Si seulement cette guerre pouvait nous assurer un avenir heureux pour toujours. Si seulement les hommes pouvaient être frères…*
[lettre de Pierre à Élisabeth]
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Certains ne supportent plus d’être réduits à l’état de bêtes sauvages. Comme elles, nous rampons dans les plaines, contraints de tuer pour sauver notre peau. J’ai l’impression de n’avoir plus rien d’humain. Faut-il que j’aime mon pays pour me battre ainsi !
[lettre de Pierre à Élisabeth]
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Video de Dorothée Piatek (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dorothée Piatek
Présentation du livre "Le Secret de Mademoiselle" illustrations : Chloé Rémiat texte : Dorothée Piatek Editions Vilo Jeunesse
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