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Pierre-Paul Durastanti (Traducteur)
EAN : 9782080681966
288 pages
Flammarion (22/02/2002)
3.43/5   28 notes
Résumé :
L'amour, la mort et la culture. Desêtres humains (dont une tueuse à gages et un marchand d'art véreux) plus une I.A. (Intelligence Artificielle). Au final, une révélation : Scott Westerfeld est un jeune écrivain américain aux thèmes surprenants !

Dans un futur si lointain que le décor en est à peine esquissé, Pasque, une jeune adolescente, aide l'I.A. du vaisseau familial à réussir le célèbre test de Turing, revu et corrigé...

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Turing n'est simplement le nom d'un mathématicien génial et incompris de son temps, ni l'homme qui a cassé le code Enigma Nazi durant WWII( je vous conseille l'excellent film Imitation Game), ni le père spirituel de nos futurs ordinateurs. C'est également un test destiné à mesurer l'intelligence artificielle, ou plus exactement à déterminer le degré de conscience d'une IA. Aujourd'hui. Dans quelques siècles ce sera aussi le cas, le test évaluera le degré de conscience d'une IA et lui affectera un coefficient. Tant que celui-ci est inférieur à 1, c'est un ordinateur ou dans notre roman, L'IA et son double, un système de navigation et de contrôle d'un vaisseau, accessoirement, le tuteur d'une jeune fille perdue dans les turbulences cosmiques des hormones de l'adolescence.

Dans cet univers, atteindre le seuil symbolique et crucial de 1, c'est atteindre la liberté, la reconnaissance de la conscience. L'IA devient alors une personne pleine et entière. Comment y parvenir est une toute autre question.

L'univers décrit ici est très vaste, et les voyages spatiaux d'un coin de la galaxie à un autre sont monnaie courante. le roman est assez court, l'auteur ne s'est pas appesanti sur les détails ni sur l'enrichissement scientifique ou exotique de la Galaxie. le propos est ailleurs : l'IA. Cela pourrait frustrer les amoureux de space opera élaborés, qui vivront cela comme une caresse suggérée, une taquinerie pas franchement assumée. Il en est de même avec les populations croisées dans le roman de Westerfeld tout juste esquissées – un teasing comme disent nos mais anglo-saxons.

En revanche, le traitement de l'IA est remarquable. Nous entrons dans sa psyché et assistons à son évolution -spectaculaire – d'un oeil médusé ainsi qu'un brin voyeur. C'est au contact de sa jeune protégée toujours plus exigeante, et traversant les épreuves – et les explosions hormonales de l'adolescence que notre Chéri (l'IA) grignote peu à peu le seuil de Turing, au grand dam du paternel qui perdrait un précieux instrument – sans entrevoir un profit quelconque au change.

Les phases de l'évolution du « space computer » à Chéri sont très cohérentes, d'une logique digne de Turing d'ailleurs. L'IA a en charge la conduite du vaisseau, fonction qui occupe une partie de sa puissance de calcul et de ses capteurs. Il est également le tuteur et compagnon de la jeune fille qu'il surveille, protège, éduque, instruit, choie et finit par aimer. Cette IA est très consciencieuse et appliquée, qualités indispensables pour diriger un vaisseau dans l'espace. Pour accomplir sa tâche auprès de sa jeune pupille, l'IA surveille tous les signaux, capte les modifications même infinitésimales émises par son corps. Pour répondre au mieux, puis pour anticiper et enfin pour satisfaire au mieux la jeune femme en devenir. Chaque étape franchie par la jeune fille, est une expérience pour l'IA, une fraction du Turing. Et c'est dans l'amour que Chéri s'éveille.

Le double est bien entendu une femme, ce n'est que la jeune fille, c'est aussi la femme dont on ignore tout qu'il rencontre lors d'un voyage d'affaire, une tractation sur de mystérieuses statues. Une femme perdue, qu'il va aider à s'éveiller. Une fois encore. Un beau jeu de miroirs, aussi.

Le roman ne fait pas l'économie de l'érotisme, frôlant parfois le SM. Je ne suis pas une adeptes des scènes de sexes dans les livres, qui sont souvent racoleuses, voire gratuites. Cependant, ici, elles ont toutes leurs place et permettent de franchir certains seuils…

La trame en elle-même manque toutefois d'ampleur. Cette sensation est, pour moi, liée à l'univers pas assez élaboré, les enjeux sont par conséquent moins élevés et peinent à nous prendre aux tripes, éveiller grandement notre intérêt ou ouvrir nos mirettes d'admiration. Bref, il n'y en a pas assez.

Le roman est court, et ce n'est qu'une fois achevé que le lecteur reste sur sa faim avec une petite note douceâtre. L'écriture de Scott Westerfeld laisse parfois perplexe, avec des passages un peu cryptiques et je doute que ce soient des clins d'oeil à Turing, cependant ils sont courts, peu nombreux, et largement compensés par la nervosité d'ensemble.

Après mon immersion dans Les archives du Radcht ( avec la Justice, puis l'Epée de l'Ancillaire), j'avais très envie de lire un roman dont la question centrale était l'IA. de ce point de vue, j'ai été gâtée, avec des jeux de miroirs très réussis. Avec les romans d'Ann Leckie nous avons une proposition dans l'univers d'une IA en quête de vengeance, mais sans être aussi immergé dans sa psyché. Avec L'IA et son double cet aspect est plus appuyé et profond. Et puis, il s'agit d'un heureux événement : une naissance.

J'émettrais un bémol pour les lecteurs cherchant un space opera plus classique : l'univers est trop survolé ce qui nuit sensiblement à la trame globale ( il n'y a pas de conflits non plus, ni d'enjeux planétaires,…).

Généralement, le cycle de la Culture de Banks est pris comme référence. Sorry, je ne le ferai pas : je ne l'ai pas lu.


Normalement, j'aurais mis 3,5 étoiles.
Il mérite pour moi plus que 3 étoiles car le thème central est de haute volée, mais pas 4 étoiles car, il n'est pas assez étoffé.
Lien : https://albdoblog.wordpress...
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Intéressant, prend son temps pour démarrer, et un peu longuet sur la fin.

L'I.A. et son double est un livre qui a finalement un argument assez simple alors qu'on attendait du vertigineux, mais se laisse lire. Les personnages de Chéri et de Mira sont suffisamment complexes et travaillés pour éveiller puis maintenir notre intérêt au long de l'essentiel du livre. Il m'a fallu patienter une centaine de pages pour véritablement entrer dans le roman, et là, j'ai senti le besoin de reprendre la lecture du début pour m'assurer de ne pas avoir laissé de côté un détail important pour la compréhension. L'histoire prend alors son envol avant de devenir peut-être un peu trop longue sur la fin. le style est assez particulier, parfois un peu difficile à suivre, très imagé, on s'habitue. Quelques pages m'ont fait brièvement penser à Richard Morgan, pas tellement pour l'écriture ni pour le récit, simplement pour quelques images dans les scènes de sexe ou de violence.

Encore un livre qui n'est pas vraiment indispensable, mais que tout lecteur de SF un peu assidu ne peut négliger.
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Tout d'abord, une mention spéciale pour le traducteur, Pierre-Paul Durastanti. La langue très particulière de ce roman est un régal. Mais de quoi s'agit-il ?

Des robots qui deviennent des hommes, des hommes qui deviennent des robots. Et entre les deux, tout l'espace interstellaire des interrogations sur notre nature, notre essence d'êtres vivants.

C'est aussi un roman érotique, donc au centre du noeud de notre gravité. Il touche la zone sensible, là où l'être devient autre : histoire d'évolution. le titre original est Evolution's Darling. Darling, Chéri dans la traduction française, c'est le nom de l'entité artificielle qui est le héros du roman.

C'est beau et tragique, douloureux et aérien. Aucune lourdeur, une précision hallucinante. Un voyage vers l'autre monde, le vrai. Je ne pensais pas que la science fiction pouvait encore me révéler de tels champs d'étoiles.

Merci Mr. Wetsterfeld.
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Une daube sans nom. Un navet aussi fade que possible.
Le seul intérêt réside dans la présentation de l'intelligence artificielle et de ses algorithmes de deep learning. La romance entre l'intelligence artificielle en évolution et la jeune ado rend le concept accessible à tous.
La citation suivante est aussi assez intéressante car elle est inverse le fameux test de Turing:
"Si on comprenait mal l'intelligence réelle, l'empreinte de l'individualité, on savait qu'il s'agissait d'un épiphénomène. Cristallisation imprévisible, elle résultait non pas des calculs d'un simple code, mais d'une quasi-infinité d'interactions infinitésimales. le compteur Turing tentait donc de réfuter la conscience d'une I.A. Il cherchait des indices de sa nature mécanique, des preuves que ses opinions, ses convictions, ses amours et ses haines s'exprimaient à l'intérieur de ses banques mémorielles. Il pouvait demander au vaisseau : « Tu aimes ton amie Pasque ? » Lorsqu'il obtenait une réponse, il fouillait le logiciel du mentor, en quête d'une matrice ou d'une variable, voire d'un simple octet qui aurait stocké cet amour. S'il n'en trouvait aucune trace du point de vue mécanique, il augmentait le niveau de Turing de l'I.A. ; un amour qui ne se limitait pas à un secteur défini démontrait la persistance de la cristallisation.
Dans l'ancienne version du test de Turing, un humain devait prouver l'humanité du sujet ; dans l'actuelle, une machine devait prouver l'absence de la mécanique."
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Si on comprenait mal l’intelligence réelle, l’empreinte de l’individualité, on savait qu’il s’agissait d’un épiphénomène. Cristallisation imprévisible, elle résultait non pas des calculs d’un simple code, mais d’une quasi-infinité d’interactions infinitésimales. Le compteur Turing tentait donc de réfuter la conscience d’une I.A. Il cherchait des indices de sa nature mécanique, des preuves que ses opinions, ses convictions, ses amours et ses haines s’exprimaient à l’intérieur de ses banques mémorielles. Il pouvait demander au vaisseau : « Tu aimes ton amie Pasque ? » Lorsqu’il obtenait une réponse, il fouillait le logiciel du mentor, en quête d’une matrice ou d’une variable, voire d’un simple octet qui aurait stocké cet amour. S’il n’en trouvait aucune trace du point de vue mécanique, il augmentait le niveau de Turing de l’I.A. ; un amour qui ne se limitait pas à un secteur défini démontrait la persistance de la cristallisation.


Dans l’ancienne version du test de Turing, un humain devait prouver l’humanité du sujet ; dans l’actuelle, une machine devait prouver l’absence de la mécanique.
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Chéri : Lorsque j'ai franchi le mur de Turing, dit-il, je me suis livré à toutes les expériences possibles, j'ai observé toutes les beautés et toutes les atrocités que je rencontrais. Je m'étais fait ainsi : grâce à une immersion réflexe, adolescente, dans tous les jeux, tous les ensembles de règles nouvelles. Mais après quelques décennies d'innocence, et la mort d'une amie très chère, j'ai décidé de diviser le monde en deux : il y a ce que je regarde, et ce que j'évite de regarder.

(p. 199)
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Lorsqu'on avait établi les droits de la machine, un demi-siècle plus tôt, on avait admis que la détermination de la conscience était une chose bien trop complexe pour qu'on laisse un humain s'en charger.
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Un deuxième acheteur dans la boutique fait bien plus que des fils d'or pour accroître la valeur du tapis.
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