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EAN : 9782702144749
216 pages
Calmann-Lévy (01/10/2014)
3.57/5   558 notes
Résumé :
La nuit du 14 au 15 avril 1912, tandis que le Titanic sombrait au beau milieu de son voyage inaugural, un passager descendit dans sa cabine de première classe, revêtit un smoking et remonta sur le pont. Au lieu de chercher à sauver sa peau, il alluma un cigare et attendit la mort.

Le 14 avril 1916, dans les tranchées du mont Fumo, quatre ans jour pour jour après le naufrage du Titanic, un soldat italien est fait prisonnier. À moins qu’il ne révèle son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (140) Voir plus Ajouter une critique
3,57

sur 558 notes
Les étoiles scintillaient encore dans le ciel d'un bleu noir, sombre illuminé par une lune maritime si près du pôle qu'on pourrait la caresser. Des glaçons dans mon verre, on the rocks, sonnent comme une corne de brume par temps de brume. Un énorme glaçon – dans le genre gros iceberg qui se promène la nuit sans faire de bruit, s'épanche sur le pont d'un bateau de croisière. le fracas est prévisible, en cette douce et froide nuit du 14 au 15 avril 1912. le Titanic sombre, un homme sur le pont fume le cigare, quand les corps se jettent à l'eau…

Au sommet des Dolomites - je t'aurais bien fait une rime avec sodomites, mais l'histoire ne s'y prête pas même avec une femme la fleur de l'âge, même avec une histoire d'amour et d'origami -, des fumées sur le mont Fumo sous le regard de la lune alpine et des étoiles italiennes, un homme sorti des tranchées fut fait prisonnier. Nous sommes le 14 avril 1916, Jacob Roumann, docteur dans une guerre d'horreur et de mutilés, se voit charger d'interroger le prisonnier.
Qui est-il ?
est la question de son supérieur.
En réponse, il obtiendra deux autres questions :
Qui est Guzman ?
Et qui était l'homme qui fumait dans le Titanic ?

Et pour avoir les réponses à ces trois questions, il faudra être patient, écouter toute l'histoire d'un homme qui avec quelques cigarettes de bon tabac épanchera une histoire fabuleuse, dans le genre histoire d'amour inachevé… C'est qu'il est un grand conteur, ce mystérieux homme, dans le genre à hypnotiser son auditorat par la magie des mots.

Donato Carrisi, bien connu des lecteurs écorchés par le chuchoteur, signe un roman presque empreint de poésie et de mélancolie. A être pris sous le charme de la plume de l'auteur… ou pas. Je reconnais par contre que plus les pages se tournaient, mon regard détourné par les volutes d'un parfum d'amour à l'italienne, moins je savais à quoi m'attendre. Ce n'est pas du suspense, nous ne sommes pas dans un roman noir, mais l'auteur cache parfaitement son jeu, ne sachant jusqu'où il allait m'embarquer – pas à bord du Titanic, puisqu'il avait déjà sombré depuis bien longtemps, comme mon âme à l'évocation d'une femme qui glisse des fleurs de papier dans des livres...
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Depuis le temps que Donato Carrisi était entré dans ma bibliothèque, il fallait bien que je commence la lecture de son oeuvre!
Ce fut donc La femme aux fleurs de papier, que je viens de terminer ce matin.
C'est une histoire que raconte un soldat italien à un médecin autrichien, en attendant la mort. Comme un entracte dans le film interminable de la guerre ou un encart léger dans une bible de l'horreur. Une histoire de vie. Une chronique de vies. Une bonne histoire, avec amour, femmes, musiques, voyages et destins. Une histoire au long cours, qui mange une nuit de froid et de désespoir lancinant. Un récit dont le personnage principal est Guzman, sorte d'homme-fumée, sorcier-conteur... Hypnotiseur, assurément.
C'est un récit qu'offre le prisonnier italien au docteur Roumann, comme un présent: Les volutes de la mémoire, contre du tabac. le tabac pour alimenter le conteur. Une fois accroché, le médecin ne peut plus décrocher de l'histoire... Comme le lecteur, envoûté et enchanté par le livre.
Le bouquin est chapitré court et fluide dans sa traduction. Pas de lourdeur, et la magie du conte dans la pesanteur d'une actualité guerrière.
Carrisi révèle, mais n'assène pas.
J'ai plus qu'apprécié, et l' essai - Carrisi est transformé pour moi.




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14 avril 1916. Les Dolomites résonnent des tirs d'artillerie qu'échangent italiens et autrichiens. En mauvaise posture, les autrichiens tiennent encore le mont Fumo mais pour combien de temps encore ? Quand ils capturent trois soldats ennemis, le commandant voit une opportunité de les échanger contre un officier autrichien prisonnier du camp adverse. Un homme semble être leur chef mais il se tait, ne veut dire ni son nom, ni son grade. C'est Jacob Roumann, le médecin du camp, qui est chargé de faire parler le mystérieux individu. Mais l'homme n'entend pas se livrer sans faire une étrange négociation. Il a des histoires à raconter, celle de Guzman et celle d'un homme qui fumait un cigare en avril 1912, sur le pont du Titanic qui sombrait corps et biens. Alors le médecin, fasciné, envoûté, écoute le prisonnier, dans l'espoir de lui sauver la vie d'abord, puis d'en savoir plus sur l'insaisissable Guzman.

Connu pour ses polars, Donato Carrisi change ici de registre pour nous livrer un roman qui tient plus du conte des mille et une nuits que du thriller machiavélique. Il s'agit cependant d'une belle histoire à l'écriture très poétique. La rencontre entre deux hommes, l'un raconte, l'autre écoute et le récit qui parle d'amour, de voyage, de vies mouvementées et aventureuses est parfois stoppé par la guerre qui fait rage à l'extérieur de leur grotte. Poésie du conte et noirceur de la guerre...
Si l'on suit avec un certain intérêt le récit de l'italien, la vie de Guzman et l'histoire du médecin autrichien et de sa fameuse femme aux fleurs de papier, il manque tout de même quelque chose à tout cela pour en faire un grand roman. Peut-être y a-t-il un sens caché derrière tous ces mystères ? Mais il est trop bien dissimulé pour sauter aux yeux...On termine donc la lecture un peu perplexe mais sans déplaisir. Un coup d'essai pour l'italien, prometteur mais à transformer.
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Ce roman, je l'ai proposé pour la Lecture Commune polar du mois de mai.
Carrisi est, pour moi, synonyme de polar et là, je dois bien avouer que je me suis un petit peu trompée...
Ne m'en voulez pas si ça vous a gêné, mais je ne lis que brièvement les quatrièmes de couverture maintenant.
Pas un polar, donc, mais tout de même un roman noir, sur un fond historique.
Une rencontre entre 2 hommes, ennemis, lors de la première guerre mondiale.
L'un est un prisonnier Italien, l'autre, un médecin de guerre Autrichien.
Sous la pression de ce dernier, le premier se raconte...
Un récit envoûtant, poétique, sous les effluves de cigares, qui va nous embarquer vers un long voyage, à travers les pays, le Titanic.
Une histoire sombre, qui se sent, qui se ressent, qui se vit.
Un roman passionnant, documenté, qui ne fait relever la tête qu'une fois l'avoir achevé.
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Les montagnes des Dolomites qui ont constitué une ligne de front entre les Italiens et les Austro-hongrois entre 1915 et 1917 sont le théâtre de ce roman qui se déroule le 14 avril 1916, côté austro-hongrois, alors que les soldats vivent un enfer depuis un an et que le monde se remémore le naufrage du Titanic ce même jour il y a quatre ans.
Avec ce roman Donato Carrisi nous envoûte et montre qu'il excelle autant dans le roman noir que dans le thriller. Ancré dans la dure réalité des tranchées de la guerre de 14, ce roman se lit comme un conte des mille et une nuits : l'auteur se joue des capacités de déduction et de l'impatience du lecteur comme le fait le prisonnier italien avec le médecin autrichien. Guzman personnage clé du roman nous hypnotise complètement et nous emmène où il veut, comme il veut dans des situations parfois rocambolesques qui font que les pages du livre se tournent comme par magie. Un jeu de miroirs s'installe progressivement entre le récit de l'Italien et la vie du médecin. Un roman dans lequel le lecteur peut, en une seule nuit, parcourir le monde et le monde des humains, de ses contrées les plus magiques à ses affres les plus sordides, le tout dans la poésie d'une fumée de cigare !!
Ah ! quel bon livre.

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Citations et extraits (180) Voir plus Ajouter une citation
Nous étions à Paris, le 26 mai 1900, il était 23 heures, 21 minutes et 40 secondes. A dix mille kilomètres de cet instant, un homme prénommé Martin mourait écrasé par le poids d’une barre d’acier dans les fonderies de Cleveland. Ce même instant, un an plus tôt, une inconnue avait accouché d’un enfant sur l’autel principal de Notre-Dame. A exactement huit heures de cet instant allait se produire un événement que les hommes n’oublieraient jamais – la dernière éclipse de Jérusalem.
A cet instant, l’orchestre entonna une musique sans nom. Une musique que personne ne pouvait connaître, parce qu’elle n’arriverait en Europe que des années plus tard. Une musique dont la plupart des invités avaient entendu parler – de rio de la Plata, elle était arrivée aux bas-fonds de Buenos Aires, où les blancs se mêlaient aux Noirs pour donner vie à une danse aussi sensuelle qu’une prière interdite et aussi maudite qu’une fièvre.
L’orchestre entonna un tango.
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Maudite glace.
Il avait espéré que le froid ralentirait l'hémorragie du blessé. En vain. Sans médicaments et avec les quelques instruments usés qu'il avait à disposition, il n'avait pu arrêter le saignement. Et même s'il y était arrivé, à quoi bon ? Ceux qui guérissaient étaient expédiés en première ligne. Il les remettait sur pied pour qu'ils tuent ou se fassent tuer - belle récompense ! Finalement, lui aussi travaillait pour le compte de la Grande Faucheuse.
Je suis le clown envoyé par Dieu en pleine Apocalypse, se disait-il.
Autour de lui, plus rien n'était pourvu de sens logique. Pour commencer, c'était le printemps mais tout évoquait l'hiver. Ils l'appelaient guerre mondiale, mais au fond c'était toujours la même merde. Une génération prometteuse d'Autrichiens - les meilleurs fils de la patrie - était venue se faire trucider au nom d'un avenir qu'elle ne connaîtrait jamais. Jacob Roumann voyait arriver des jeunes gens farcis d'hormones et d'idéaux ; au bout de quelques semaines de tranchées, ils ressemblaient à des petits vieux trouillards et rancuniers. Il blâmait aussi les Italiens de l'autre côté du front. Mal équipés, peu ou pas préparés au combat, ils étaient mus par le souvenir de leur Risorgimento, leur lutte pour l'unification. Poussés par l'exigence de rivaliser avec leurs pères, les fils voulaient s'assurer une place dans l'histoire, ignorant totalement que, une fois cette guerre terminée, tôt ou tard une autre éclaterait et que l'histoire les oublierait.
Et lui ? Que faisait-il là ? Il se le demandait de plus en plus souvent.
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Les sous-vêtements féminins étaient un univers d'odeurs inavouables, sauvages où laisser se promener son imagination, les yeux fermés. Il avait accès à la composante animale de l'humain. Il pouvait donner libre cours à ses fantasmes adolescents, imaginant des étreintes et des caresses secrètes.
Il expérimentait le plaisir obscur de pêcher par l'odorat.
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Il avait gravi les Alpes enneigées, les Carpates, les Pyrénées. Il s'était tenu debout, sur les sommets tibétains, à trois mille mètres d'altitude, où l'air était raréfié et le vent de feu, qui lui brûlait le visage et ne consumait pas le tabac. Et même en Egypte, il s'était assis devant les trois pyramides de Gizeh, montagnes de désert.
A Kilauea, en Polynésie, on parle encore d'un homme qui fumait à côté du volcan. Et du volcan qui fumait avec lui.
P 75
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Guzman restait immobile, il interrogeait son âme : il savait qu'elle était quelque part à l'intérieur de lui, mais, comme tout le monde, il ne savait pas où.
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Vidéo de Donato Carrisi
Extrait du livre audio « La Maison aux lumières » de Donato Carrisi, traduit par Anaïs Bouteille-Bokobza, lu par Sylvain Agaësse. Parution numérique le 25 octobre 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/la-maison-aux-lumieres-9791035414832/
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