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EAN : 9782070271580
416 pages
Gallimard (25/03/1970)
3.83/5   24 notes
Résumé :
Violette Leduc s'est peinte et a raconté le début de sa vie dans La Batârde : son enfance à Valenciennes, entre sa mère et sa grand-mère. Le pensionnat, puis le lycée à Paris. Son travail comme secrétaire dans une maison d'édition, puis comme journaliste. Son amitié avec Maurice Sachs.Dans La folie en tête, on la retrouve intacte, tout aussi entière dans ses réactions et dans ses défis.Mais ce sont, autour d'elle, les choses et les gens qui ont changé. Dans le Paris... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Violette Leduc possède un style poétique et flamboyant, parfois à la limite du pédantisme, et le plus beau c'est qu'elle s'en rend compte et s'admoneste elle-même en toute modestie et transparence. On comprend pourquoi elle attira l'attention de Simone de Beauvoir : cette auteure de génie vint à point nommé pour briser un certain nombre de tabous et, fait rare, pratiquait une honnêteté de rayon laser envers soi-même, et indulgence envers autrui.

Cupide elle se dépeint, et folle, et laide, et lâche (raflée par la gendarmerie, n'a-t-elle pas dénoncé ses partenaires de marché noir ?)

Mais elle apparaît aussi vivante, aimante, pas rancunière, imprévisible, et sa plume est magique : parfois c'est trop. Trop ! Et quelle galerie de portraits : Maurice Sachs, Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Albert Camus (froid froid froid, distant distant distant), Jean Genet (ombrageux), Louis Guilloux, Nathalie Sarraute (quel beau portrait de Nathalie Sarraute !), Colette Audry, Jean Cocteau...

1944 : Paris. Pas mal d'allers retours dans le temps.
Dans l'espace aussi : dangereux trafics au marché noir avec équipées de nuit et auto-stop, une nuit en prison avec les prostituées après s'être fait gauler (je ne trouve de mot mieux approprié), écriture dans une chambre de bonne étriquée puis, sans transition, attente interminable aux "Deux Magots", salons de Saint-Germain-des-Prés, quel voyage, quelle traversée...

C'est quand même bien des auteurs comme ça !

Au fait, "La folie en tête", été éditée en 1970 par Gallimard.
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Suite de "la bâtarde", "la folie en tête" nous raconte la vie de l'auteur après la 2nde guerre mondiale, centrée sur son travail d'écrivain mais aussi sur sa vie de femme seule. Presque 600 pages pour ce 2ème tome, autant dire que c'est dense. J'aime toujours l'écriture de l'auteur, sa sincérité, sa fragilité mais aussi le tragi-comique de certaines situations. Intéressant aussi comme témoignage de ses amis artistes: Beauvoir, Genet, Cocteau.
Ce texte porte bien son nom, certains passages montrent en effet la folie de l'auteur: de ses amours impossibles et désespérés à ses crises de paranoïa. C'est parfois un peu pénible et lassant, certaines pages sont mêmes assez obscures tant le monologue relate les pensées incohérentes de son esprit. C'est une auteure en tout cas intéressante et importante, pour qui j'ai ressenti de l'empathie malgré tout, et qui a une écriture très moderne et je pense, innovante pour son époque.
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... quête éperdue pour se trouver monstration des coutures de l âme... souffle puissant où la solitude joue avec elle et parfois contre elle même...
Images sensibles et originales, concrètes et violentes ou s entrechoque la beauté et la fragilité du quotidien....
À lire pour regarder devant soi.
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Quel paradoxe de lire ce brûlot auto-dirigé contre elle, mettant à nu la folie qu'elle évoque dans le titre, et ces relations régulières auprès de purs génies qui la considèrent comme des leurs. J'ai eu beaucoup de difficultés
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Si je m'arrête, je supprime Simone de Beauvoir. C'est elle qui m'a aidée à écrire mes livres, j'ai continué d'écrire pour elle.

Elle s'appelait Paule Allard, elle était une de leurs amies. Elle m'a reçue dans la salle de rédaction de la revue, elle m'a montré le premier numéro des Temps Modernes. Je le tenais sans le tenir. Avec trop de respect. Elle n'était pas encore en librairie mais elle se portait bien, leur revue. Vibrante malgré l'épaisse couverture, cette actualité choisie, pesée, passée au crible.
J'ai vos épreuves.
Elle les cherchait. Mes épreuves. Un mot à double sens. Mon coeur battait plus vite, ma main tremblait à cause de mes chagrins d'enfant imprimés noir sur blanc.
Paule Allard les assemblait, mes épreuves à corriger. Comment parviendrais-je à rectifier le regard bleu acier de ma mère, l'hémorragie de Fidéline ? me disais-je. Je perdais mon identité, Paule Allard mettait les crises de fureur de ma mère, la douceur céleste de Fidéline dans ma main.
Elle me les reprit. Elle les enfermait dans une enveloppe, mes épreuves.
La lucidité du linotypiste me découragea. Je me demandais ce qu'il en pensait. Un juge, parmi les rotatives monstrueuses, jugeait mon texte sans desserrer les lèvres. Des verbes, des adjectifs se seront affaiblis, d'autres se seront fortifiés dans l'imprimerie. Mon texte ? Rejoué sur un échiquier. Mon style ? Le souffle d'une asthmatique.
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Aimer est un travail considérable. Nous ignorons si nous n'y laisserons pas notre peau. Il faut nourrir l'amour, il faut désaltérer l'amour, il faut distraire l'amour, l'abriter et le réchauffer. Qu'y a-t-il de dégradant à ce que l'être que vous aimez et qui ne vous aime pas soit bon et généreux avec vous ? Plus je vieillis, moins je me crois coupable d'avoir aimé des êtres qui ne m'aimaient pas.
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Je voulais tout dire et j'ai tout dit. C'est seulement en cela que je n'ai pas échoué. Mon texte est plein d'images. C'est dommage. Mes roses, mes nuages, ma pieuvre, mes feuilles de lilas, ma monture, mon paradis du pourrissement, je ne les renie pas. Je visais à plus de précisions, j'espérais des mots suggestifs et non des comparaisons approximatives. Il y avait autre chose à dire, je n'ai pas su. J'ai échoué, je ne doute pas de mon échec.
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Je continuais de lire Miettes philosophiques. Je ne comprenais pas un mot. Je m'imposais de continuer. Si je m'arrêtais, les loques à laver, les vitres à nettoyer, la cheminée à épousseter, la carpette à brosser me criaient: Eh, dis donc, nous sommes sales, il faut nous torcher… J'avais honte de persévérer pour rien. Le bouton de cuivre, je le négligeais pour mourir d'ennui en lisant des textes trop difficiles. Je le laissais se salir pour des mots, des phrases, des paragraphes plus obscurs que l'hébreu ou le sanscrit. J'avais pleuré pour Spinoza, je faisais l'âne pour Kierkegaard.
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Je me demande où est l'instant. Le passé dévore le présent, ils glissent l'un et l'autre dans le fourreau de l'avenir.
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Videos de Violette Leduc (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Violette Leduc
Lecture par Mathilde Forget & Laura Vazquez Festival Paris en toutes lettres
En 1955, les Éditions Gallimard publient une édition censurée de Ravages de Violette Leduc. Un drame personnel et littéraire pour l'autrice, qu'elle décrit encore vingt ans après comme un « assassinat ». Cette année, une nouvelle édition propose enfin une structure revue et augmentée des passages censurés, au plus près de l'entreprise romanesque et autobiographique de Violette Leduc. Mathilde Forget qui a écrit l'une des deux préfaces, propose une soirée mêlant archives, lectures et chansons, accompagnée par la poétesse et romancière Laura Vazquez, pour fêter ensemble cet événement littéraire.
« Mon baiser est intègre lorsque j'embrasse indirectement la peau. La bouche s'épuise, la faim persiste. » Violette Leduc, Ravages
À lire – Violette Leduc, Ravages (édition augmentée), coll. « L'imaginaire », Gallimard, 2023. Mathilde Forget, de mon plein gré, Grasset, 2021. Laura Vazquez, le livre du large et du long, éditions du sous-sol, 2023.
Son : Lenny Szpira Lumière : Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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