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EAN : 9782290304907
125 pages
J'ai lu (14/05/2007)
3.74/5   62 notes
Résumé :
Un roman tendre et tragique profondément enraciné dans la terre du Liban, qui se déroule sur deux plans et à deux époques se faisant écho : 1932 et 1975. Le Liban heureux et la terre déchirée.

Quel étonnant rendez-vous se sont donné à Beyrouth, Sybil, douze ans, et Kalya, sa grand-mère. L'enfant vit aux Etats-Unis, Kalya à Paris mais c'est sur ette terre de leurs ancêtres qu'elles ont voulu se rencontrer pour la première fois, se découvrir.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Admiratrice de Louis Chedid et de son fils Matthieu (alias -M-), je me suis demandée d'où venait ce talent, cette intelligence du verbe. Comme disent nos voisins anglais "the apple never falls far from the tree" ou, in french "les chiens ne font pas des chats" et blablabla je remonte à Mme Andrée Chedid. Et enfin, j'ai lu un de ses livres et c'est confirmé, elle n'est certainement pas étrangère à leurs talents car c'est beau, c'est poétique, et pour celui-ci en particulier, c'est tragique.
Andrée Chedid illustre ici avec beaucoup de tact ce que la guerre peut avoir d'absurde et de cruel. C'est parfois un peu difficile à suivre puisqu'on navigue entre 1932 et 1975, entre les souvenirs de Kalya (la voix directrice du roman) et le début de la Guerre du Liban. C'est une écriture poétique, tout en suggestions, on dirait presque un tableau impressionniste (pour ce que j'en connais...), au début on ne voit que des taches de couleur, on sent plutôt qu'on ne déchiffre et puis en observant l'oeuvre plus attentivement, on en perçoit toute la beauté, on en ressent toute la douleur.
Ceci dit tout comme l'appréciation d'un tableau, mon ressenti de ce roman est tout personnel, ce qui est sûr c'est que je lirai d'autres écrits de Mme Chedid et que tout comme son fils et son petit-fils elle est entrée dans la liste de mes tendresses.
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Andrée Chedid a l'art et la manière de nous livrer un récit bouleversant, tragique et à la fois poétique.
Le récit alterne entre deux époques 1932-1975 , la grand-mère de Sybil se remémore sa propre jeunesse et les moments avec sa propre grand-mère.
Croyant faire découvrir à sa petite fille Sybil le temps des vacances la terre de ses ancêtres, Kalya emmène sa petite fille à Beyrouth en 1975. Elle ignorait bien que le conflit en ébullition allait éclater sous leurs yeux, et en faire les frais. La guerre commence, pourront-elles rester et attendre que ça se calme ou doivent-elles repartir tant qu'elles le peuvent.
Je ne peux écrire plus au risque de dévoiler la fin.
Andrée Chedid, nous tient en tension, et plus on lit plus on devine, ressent cette tension à Beyrouth, jusqu'au dernier souffle.
C'est intense émouvant.
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Sybil, la petite fille vit aux Etats-Unis, Kalya , la grand'mère vit à Paris. Elles décident de se revoir pour partager des moments inoubliables dans ce Liban, pays lointain de leurs ancêtres. Pour Kalya ce fut le lieu de son enfance et surtout le lieu de ses vacances heureuses d'adolescente. Ce sont bien ces souvenirs que vient chercher Kalya dans ce lieu détaché de son quotidien. Une multitude de souvenirs remontent en elle et font écho à travers toutes ces années, au face à face que Kalya a eu avec sa grand'mère Nouza.
Deux récits se mêlent l'un à l'autre, l'un est fait de souvenirs, l'autre est actuel, il se passe au présent autour d'une place, Kalya est à sa fenêtre pour voir arriver Ammal et Myriam, deux amies que rien ne parviendra à en faire des ennemies.
L'histoire débute autour de cette place déserte. Ces deux jeunes filles veulent se rejoindre, l'une est musulmane, l'autre est chrétienne (au Liban même si on ne pratique pas ; la religion prime tout, elle marque toute l'existence, disait il y a des années déjà le grand-père à Kalya), par cet acte, elles veulent rassembler, l'issue est un chemin de vie ou de mort. Au moment où elles se rencontrent, un coup de feu est tiré et l'une d'entre elles est touchée. Des menaces obscures pèsent sur les habitants, nous sommes à la veille des événements au Liban, peu à peu la guerre semble inévitable.
Kalya est témoin de ce qui se passe, elle a peur, le danger d'une guerre est bien réelle, que penserait Nouza, sa grand'mère, si elle la voyait. On sait que Nouza ne se déplaçait jamais seule, sans être pratiquante elle ne se déplaçait jamais sans son icône de la vierge brunâtre et dorée. Anaïs, sa femme de chambre gréco-maltaise était toujours auprès d'elle. On fait la connaissance, à travers les clichés de la famille de l'oncle Farid, personnage haut en couleurs, l'oncle Salim, Mitry le cousin poète, Ghassan, la tante Hind, le grand-père Nicolas qui avait introduit le verre à soie en Egypte, tous se sont installés à l'étranger sauf Slimane, le soudanais au visage d'ébène, qui veille toujours sur la tante Colette. Kalya est attachée à tous ces personnages car ils sont reliés à des situations passées qui furent des moments heureux.
Kalya, en voyant la scène qui se passe au présent sous sa fenêtre est prise d'agitation et d'angoisse, elle se précipite vers l'extérieur pour venir en aide à ces jeunes filles et elle crie à Slimane de garder auprès de lui Sybil et Colette...
Ce n'est pas un livre triste, il y a toujours dans les écrits d'Andrée Chédid de la poésie et de l'espérance.
Les hommes sont autoritaires, passionnés, aimants et tellement entiers !!
Les femmes sont tendres, légères, fortes, capricieuses, fougueuses et indomptables !!
Tous ont une grande envie de vivre, c'est en ce sens que j'aime infiniment les personnages d'Andrée Chédid.
L'enracinement et l'universalité sont les maîtres-mots qui décrivent bien les personnages de cette maison sans racines.
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C'est tout l'insondable du drame libanais qu'incarne cet émouvant récit, autour du rendez-vous que se sont donné à Beyrouth, en 1975, une enfant de douze ans qui habite aux USA et sa grand-mère, qui vit en exil à Paris. Retour aux sources dramatique pour ces deux déracinées. Histoire symbolique, lucide et intense.
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Comme dans une famille nombreuse et remuante, il y a dans le roman d'Andrée Chedid beaucoup de noms, de personnages et leur histoire, de souvenirs qui nous la rendent attachante et en même temps difficile à suivre, parfois.

L'alternance des deux époques (1932 et 1975) et des évènements qui s'entremêlent retrace les ressentis de chacun. Devant ce qui pour beaucoup a été imprévisible, les deux jeune femmes « Myriam et Ammal cherchaient, en utopistes, à rallier toutes les communautés dans un même but » (p 93) : la paix. Mais ce qu'elles ont reçu n'a été qu'une violence plus grande encore.

Le dénouement, d'une injustice flagrante progresse lentement vers son paroxysme. Cependant, si l'incompréhension est bien montrée, la tension imprimée au départ avec le coup de feu a tendance à se dissiper au milieu des images d'une famille heureuse, unie et aimante, aisée de toute évidence. Il n'en demeure pas moins que ce témoignage, sans donner d'explications ni de leçons, est poignant. 
anne.vacquant.free.fr/av/

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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Sybille et Kalya s'étaient fixé rendez- vous dans ce Liban, lointain pays de leurs ancêtres. Venues chacune d'un autre continent, cela faisait près d' un mois qu'elles s'étaient rencontrées, pour la première fois, sur un sol à la fois familier et inconnu.Petite terre de prédilection que l'enfant surprenait nichée dans quelques lignes du livre d'histoire ou de géographie, ou bien qui surgissait dans la conversation de son père Sam.Elle en rêvait. Ces rives légendaires, ces mondes de temples, de dieux, de mers, de soleils, elle souhaitait les voir, les reconnaître ; pouvoir plus tard en parler autour d'elle.
Pour la première fois, la fillette et sa grand-mère vivaient côte à côte.

( j'ai lu,1986, p.11)
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Que sont-elles, les racines ? Des attaches lointaines ou de celles qui se tissent à travers l'existence ? Celles d'un pays ancestral rarement visité, celles d'un pays voisin où s'est déroulée l'enfance, ou bien celles d'une cité où l'on a vécu les plus longues années ? Kalya n'a-t-elle pas choisi au contraire de se déraciner ? N'a-t-elle pas souhaité greffer les unes aux autres diverses racines et sensibilités ? Hybride, pourquoi pas ? Elle se réjouissait de ces croisements, de ces regards composites qui ne bloquent pas l'avenir ni n'écartent d'autres univers.
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La fillette refusait de croire à ces images.Elle voulait toucher son ami, le réveiller.Comme dans ces feuilletons où le mort, jamais tout à fait mort, se redresse, le lendemain, pour enchaîner une nouvelle séquence, elle était certaine qu'Aziz se lèverait et reprendrait sa place dans sa boutique reconstruite.(...)

Sybille ignorait la mort, la vraie.Dans son pays, la mort avait lieu ailleurs; loin des regards, dans des lits d'hôpitaux, au cours d'accidents d'avions ou de voitures. Les cadavres se volatilisaient, ou s'éclipsaient discrètement dans des cercueils en bois verni.
( J'ai lu, 1986, p.145)
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Il reprenait, atténuant de temps à autre les terreurs de l'Histoire en me faisant admirer la chaîne des montagnes, l'éventail feuillu d'un vallon entre deux falaises écorchées ; en m'apprenant à aimer la lumière, à respirer à pleins poumons, à entendre couler le torrent, à rendre grâce pour tous les bleus du ciel et pour ce jour de paix :
- C'est fragile. Chaque jour de paix est un miracle. N'oublie pas cette pensée. Où que tu sois, au plus profond de ta tristesse, elle t'aidera à sourire.
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Un silence sinistre, à l'opposé de tous les silences qu'elle aime.Un silence qui contraste avec celui des lacs, des arbres, des montagnes. Un silence rempli de menaces, étranger au silence paisible de ses chambres d'enfant, de ses chambres d'adolescente, de ses chambres d'adulte. Un silence à mille lieues de tous ces silences qui débordent d'images, de rêves, de chants intimes.De tous ces silences voulus, désirés.
( j'ai lu, 1986, p.39)
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Videos de Andrée Chedid (53) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrée Chedid
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Angèle Vannier 1:22 - Andrée Chedid 2:07 - Juliette Darle 2:51 - Anne Perrier 3:26 - Claire Malroux 4:01 - Anise Koltz 4:26 - Liliane Wouters 5:20 - Générique
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Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. La poésie à plusieurs voix, rencontres avec trente poètes d'aujourd'hui, sous la direction de Serge Martin, Paris, Armand Colin, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016
Images d'illustration : Angèle Vannier : https://traversees.files.wordpress.com/2020/11/angele-vannier-biographie-cristel-couverture.jpg Andrée Chedid : https://www.bulledemanou.com/2015/03/andree-chedid.html Juliette Darle : http://academiereneevivien.unblog.fr/salon-litteraire/salon-litteraire-6-juillet-2019/ Anne Perrier : https://www.recoursaupoeme.fr/auteurs/anne-perrier/#iLightbox[aac8e1aa6f5de8aeaab]/0 Claire Malroux : https://twitter.com/ColeHenri/status/717368378826956801/photo/1 Anise Koltz : https://www.luxtimes.lu/en/culture/anise-koltz-wins-top-poetry-prize-602d5ef2de135b92369270dd Liliane Wouters : https://www.lezardes-et-murmures.com/2016/10/testament-liliane-wouters.html
Bande sonore originale : Arthur Vyn
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