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EAN : 9782253007623
410 pages
Le Livre de Poche (01/03/1986)
3.73/5   265 notes
Résumé :
Dick est invité par son ami Magnus Lane à passer ses vacances, en solitaire, dans le charmant petit village de Tywardreath en Cornouailles. Il en a bien besoin car il se sent harcelé par son épouse Vita qui le pousse à quitter la maison d'édition où il travaille pour aller vivre aux États-Unis. En fait, Magnus, professeur de biophysique à l'Université de Londres, a besoin de lui pour expérimenter une drogue qu'il a récemment mise au point. Quoique réticent, Dick ing... >Voir plus
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3,73

sur 265 notes
Sa femme et ses enfants devant l'y rejoindre sous peu, Richard est pour l'instant seul dans la très ancienne maison que son vieil ami Marcus Lane lui a prêtée pour l'été, à Kilmarth, dans les Cornouailles. Cet éminent professeur de biophysique à l'université de Londres l'a prié de tester discrètement une potion de son invention. Il s'agit d'une drogue hallucinogène capable de vous projeter dans le passé. D'abord réticent, Richard devient très vite de plus en plus impatient de renouveler l'expérience, qui le transporte, comme s'il y était mais invisible, en plein XIVe siècle dans ce même village. Mais, des complications ne tardent pas à survenir…


Sans doute davantage connue pour les ressorts gothiques et le suspense aussi bien psychologique que criminel de ses romans comme Rebecca, L'auberge de la Jamaïque et Ma cousine Rachel, Daphne du Maurier renouvelle ici l'un des thèmes les plus classiques du fantastique et de la science-fiction – le voyage dans le temps – en s'attachant tout particulièrement à la psychologie de son personnage principal. Car, Richard ne prend pas goût par hasard à ses excursions dans le passé. Evoquées avec une vérité résultant d'une vraie documentation historique – les faits et les personnages du Moyen Age sont inspirés de l'histoire véridique de la région – et du profond attachement de l'auteur pour l'endroit évoqué – elle vécut longtemps en Cornouailles, dont un temps à Kilmarth même –, les deux époques finissent d'autant mieux par se superposer, puis par se mélanger dans la tête de Richard, que sa vie contemporaine, en plein questionnement personnel et professionnel, lui est, sans qu'il ait le courage de se l'avouer, de plus en plus pesante.


Alors, d'abord expérience curieuse, cette échappatoire mentale offerte par la potion élaborée par son ami se fait de plus en plus addictive. Les hallucinations prennent toujours plus le pas sur la réalité présente. Comme un toxicomane, l'homme incapable d'affronter les décisions qu'il lui faudrait prendre dans sa vie s'évade toujours plus loin, toujours plus longtemps. du refus de la réalité au fantasme, puis à la folie, la glissade pourrait s'avérait dangereuse. A moins que… A force de refuser de choisir, il arrive que les décisions s'imposent d'elles-mêmes…


En grande prêtresse de la tension narrative, Daphne du Maurier nous emporte au bord du gouffre pour nous y laisser chanceler, à imaginer la chute à partir des indices savamment distribués. Et, tandis que, du fantastique à la folie, le voyage dans le temps s'avère une plongée dans l'esprit dérangé d'un homme en train de perdre mentalement pied, l'on se régale à se laisser confondre par ce texte si formidablement hallucinatoire dont l'étrangeté et le mystère laissent aisément percevoir pourquoi la romancière a tant inspiré Alfred Hitchcock.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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La Maison sur le rivage (The House on the Strand), c'est d'abord une atmosphère étrange et inquiétante. Kilmarth est une très vieille demeure sur la côte de Cornouailles, battue par les vents et construite près d'un ancien couvent, sur le domaine de Tywardreath.

C'est ce lieu chargé de réminiscences du passé que Dick Young choisit pour ses vacances, en attendant que sa famille le rejoigne. Il profite de son séjour solitaire pour jouer les cobayes en testant une nouvelle drogue élaborée par son vieil ami Magnus Lane, le scientifique à qui appartient Kilmarth.
Or cette potion modifie ses perceptions spatio-temporelles au point de le projeter dans ces mêmes lieux six siècles auparavant. Au cours d'éprouvantes aventures, il devient le témoin invisible des drames et des passions qui s'y déroulèrent au XIVe siècle. Sa curiosité l'emportant sur la raison, le voilà qui, tel Mr Hyde, abuse secrètement de la drogue pour arriver au bout de l'énigme... à ses risques et périls.

Dans ce roman datant de 1969, Daphné du Maurier nous entraîne dans une intrigue captivante sur le thème du voyage dans le temps. L'histoire est écrite avec tant de talent que je l'ai dévorée, arrivant presque à ressentir physiquement les émotions de Dick. La demeure de Kilmarth semble animée d'une vie propre qui n'est pas sans rappeler le domaine de Manderley dans "Rebecca". La tension psychologique y est aussi dense et j'ai adoré les incursions au Moyen Âge, auprès de Roger et de la mystérieuse Isolda.

De ce récit aussi addictif que la substance ingérée par le narrateur, je garde le souvenir d'une lecture forte et haletante qui résiste aux assauts du temps.
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De Daphné du Maurier, j'ai lu "Rebecca", que j'avais bien aimé. Je n'avais pourtant rien lu d'autre d'elle jusqu'à aujourd'hui. Il m'aura fallu trouver "La maison sur le rivage" dans une boîte à livres pour y remédier.

C'est en Cornouailles que l'autrice nous invite à suivre son histoire, aux côtés de Richard (Dick) Young qui loge pour les vacances, avec sa femme et ses deux fils, dans la maison que Magnus, son meilleur ami, lui a prêté. Ce dernier, biophysicien, demande à Dick de tester un produit qu'il a élaboré afin de voir s'il a les mêmes effets sur lui. Suite à la prise de cette substance, Dick est directement projeté dans le passé, autour des années 1320. Dans la maison de Magnus, vivait à cette époque Roger, intendant de Sir Henry Chapernoune et de sa femme Joanna. Au fur et à mesure que la "drogue" crée une accoutumance, Dick "voyage" mais retrouve toujours les mêmes gens et assiste à leurs histoires de famille plus ou moins dramatiques. de son côté, Vita, sa femme, se fait soupçonneuse et s'inquiète de plus en plus pour son mari aux humeurs changeantes. Les vacances ne se déroulent pas vraiment comme prévu...

Encore une fois, Daphné du Maurier réussit à créer une ambiance particulière, propre à son récit : étrange, quelque peu surnaturelle, sachant désorienter et déformer les perceptions sensorielles (des protagonistes aussi bien que des lecteurs).

Les descriptions sont précises, nous permettant de tout imaginer : les paysages aussi bien moyen-âgeux qu'actuels (des années 1950 je pense), les différents décors et bâtiments, tout comme les personnages.

Côté psychologique, c'est réussi également. Les personnages sont travaillés, alors que très nombreux. Chacun dégage une personnalité propre. Certains sont un peu plus fades que d'autres, et notamment ceux du XXe siècle que j'ai trouvé moins intéressants. Mais on aime à jouer les fouines, à espionner la famille Chapernoune/Carminowe dont les membres sont tous plus énigmatiques les uns que les autres.

Mais voilà, la lecture n'aura pas répondu à toutes mes attentes, sur plusieurs points. À commencer par les protagonistes... Henry Chapernoune est marié à Joanna, ils ont un fils qu'ils ont appelé William. Margaret, la soeur d'Henry, est mariée à Otto Bodrugan, le frère de Joanna, ils ont un fils qu'ils ont appelé Henry. Matilda est mariée à William Ferrers. Son frère John est marié à une autre Joanna. Isolda, la soeur de William Ferrers, est mariée à Oliver Carminowe, le frère de Matilda et John, ils ont une fille qu'ils ont appelé Joanna... Et puis Machine est la maîtresse d'Untel, et Machin l'amant d'Unetelle, etc... J'ai passé la moitié de ma lecture à consulter l'arbre généalogique en fin d'ouvrage... Et se partager les mêmes prénoms ajoute de la difficulté là où ce n'était déjà pas si simple...

Deuxième point qui m'a également un peu déçue, ce sont leurs histoires de famille. Si on aime au départ à s'immiscer dans leur vie privée et à découvrir leurs petits travers, l'intrigue se révèle finalement plate. Je m'attendais à des secrets de famille un peu plus excitants, et la chute est finalement sans surprise (côté moyen-âgeux s'entend).

Quand au dénouement final, celui concernant Dick... bah c'est simple, j'ai pas compris...

Un retour en demi-teinte donc, pour un livre pourtant bien écrit.
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C'est une lecture que j'ai faite à reculons, ce qui n'est jamais très bon signe...
Richard était éditeur à Londres, mais Richard n'a plus de boulot, il est sur le point d'accepter l'offre qui lui a été faite par l'intermédiaire de sa femme, une place aux Etats- Unis. C'est que Vita, sa femme, est américaine et aimerait bien rentrer chez elle avec ses deux enfants, issus d'un premier mariage. Mais pour l'heure, Richard a accepté l'invitation d'un très vieil ami qui lui prête sa maison en Cornouailles. Vita et ses beaux-fils devraient le rejoindre bientôt.
Mais pour l'heure, Richard est seul et a pour mission (s'il l'accepte) de tester une mystérieuse potion fabriquée par son meilleur ami. Et Richard se retrouve propulsé six siècles en arrière, mais au même endroit. Témoin muet de ce qui se joue devant lui , complots, meurtre, tromperies, alliances, il ne peut intervenir dans le passé ( ni par le toucher , ni par la parole) , sous peine de revenir brusquement dans notre monde .
Et Richard sera fasciné par une femme Isolda, au point de multiplier les allers-retours dans le passé, et ce, même quand sa femme Vita débarque un peu en avance .
Richard se met en danger...
Il m'aura fallu attendre presque la moitié du roman (jusqu'à ce que le professeur et ami Magnus "arrive" ) pour rentrer dans l'histoire.
Peut- être parce que ça tourne un peu en rond, peut-être parce que ce roman a vieilli et que depuis , des tas de romanciers ou de cinéastes se sont penchés sur ce thème du voyage dans le temps de façon plus ludique, avec davantage de suspens, d'humour ?
Ou peut- être était-ce dû au caractère du héros ? ( Déjà dans Ma Cousine Rachel, j'avais un problème avec le caractère du jeune homme.). Richard est comme un drogué, il faut qu'il ait sa dose (de voyage dans le temps) sans qu'on comprenne ce qui le fascine à ce point, vu qu'il ne peut interagir avec les personnages du passé. Richard ne réfléchit pas aux conséquences. conséquences sur sa santé, sur son mariage, sur sa réputation (tout le monde pense qu'il boit...). Il est comme un joueur de casino, addict.
Sa femme (hyper pragmatique, amoureuse, compréhensive, logique) apparaît un peu comme la "figure d'autorité", la "responsable", l'empêcheuse de tourner en rond. L'adulte...
L'écriture est très belle mais un peu "grandiloquente". Peut- être que ça éloigne le lecteur du personnage, empêche l'empathie.
Je suis déçue d'être déçue encore une fois par un roman de Daphné du Maurier, alors que Rebecca est un de mes livres préférés. Je vais faire une petite pause dans mon exploration, j'y reviendrais un jour...

Challenge Mauvais Genres 2020.
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Issu de sa production littéraire tardive, "La maison sur le rivage" n'est pas, de mon point de vue, le roman le plus réussi de Daphné du Maurier. Sans doute est-ce dû en partie au fait que dans ses romans, je préfère les ambiances d'avant-guerre qu'aux années 60 décrites ici ? L'action se situe en Cornouailles, terre de coeur de l'auteure. Richard Young, la quarantaine, est gracieusement hébergé par son ami Magnus, un savant fou que ne supporte par Vita, l'épouse de Richard. Mais ce détail n'aurait pas d'importance puisque Magnus ne se propose pas de résider dans sa maison près du rivage en même temps que le couple et les fils de Vita si Magnus n'avait pas demandé à Richard le service de se prêter à une expérience de son cru consistant à boire une drogue maison afin de... voyager dans le passé !

Alors oui, dit comme cela, le synopsis peut faire peur et il m'aura fallu digérer les cinquante premières pages du roman avant que j'accepte d'aller là où Daphné voulait m'emmener. C'est par pure affection pour son oeuvre que j'ai persévéré et, au final, j'ai bien fait car le roman n'est pas une complète catastrophe, seulement une petite chose bancale qui finit par divertir à défaut de captiver.

Ses voyages opiacés dans le temps - six siècles quand même ! - ramènent donc Richard en plein Moyen Age où il découvre les faits et gestes des nobliaux de la localité dans leurs qualités respectives. Dommage que leurs existences ne présentent pas plus d'intérêt que la violence des mœurs, la fragilité de la justice et la rigueur de la survie, toutes choses déjà acquises par la plupart des lecteurs. De plus, on ne peut que tiquer devant l'usage de certaines expressions de l'auteure (ou plus sûrement du traducteur) telles que violon, coma ou encore chaussures. Au début du XIVème siècle, ça fait quelque peu tache.

Je ne sais pas trop où voulait en venir Daphné du Maurier avec ce roman mais son attachement profond à ce coin de lande justifie quelques fantaisies.


Challenge PLUMES FÉMININES 2019
Challenge MULTI-DEFIS 2019
Challenge XXème siècle - Edition 2019
Challenge ABC 2019 - 2020
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Isolda, la femme de Sir Oliver Carminowe, n'avait pas de guimpe encadrant son visage, mais elle portait sa blonde chevelure tressée en deux macarons, et une bande d'étoffe ornée de pierres précieuses maintenait un voile court sur sa tête. À la différence des autres femmes, elle n'avait pas non plus de manteau par-dessus sa robe, qui était plus ajustée et dont la jupe était moins ample que celles de ses compagnes, avec de longues manches collantes descendant jusqu'au-dessous du poignet. Comme elle devait avoir vingt-cinq ou vingt-six ans et être plus jeune que les autres dames présentes, peut-être suivait-elle la mode de plus près, mais elle le faisait sans ostentation, avec une grâce pleine de naturel.
[...]
Il est dans le destin de tout homme, je suppose, d'apercevoir un jour ou l'autre, parmi la foule, un visage qu'il ne peut plus oublier et qu'il aura peut-être la chance de retrouver dans un restaurant ou une réception. S'il le revoit trop souvent, l'enchantement sera brisé et engendrera la déception. Mais cela ne risquait pas de se produire en l'occurrence, car c'était par-delà les siècles que je contemplais ce que Shakespeare appelait « une beauté non pareille », laquelle, hélas, ne me verrait jamais.
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Il n'y avait ni passé, ni présent ni futur. Tout ce qui vivait faisait partie d'un tout. Nous étions tous rattachés les uns aux autres, à travers le temps et l'éternité ; et lorsque nos sens seraient ouverts à une nouvelle perception de l'existence, comme les miens l'avaient été par la drogue de Magnus, la fusion s'opérerait, il n'y aurait plus de séparation, il n'y aurait plus de mort... Voilà à quoi aboutirait finalement l'expérience : grâce a cette possibilité de déplacement dans le temps, la mort serait abolie.
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Plus que jamais encore, je mesurai en cet instant tout ce qu'avait de fantastique, et même de macabre, ma présence parmi eux. Invisible, pas encore né, monstrueux jouet du temps, j'étais témoin d'événements qui s'étaient passés plusieurs siècles auparavant et dont il n'avait été conservé aucune trace. Je me demandai pour quelle raison tandis que j'étais là dans l'escalier, invisible mais présent, je me sentais tellement concerné et troublé par ces amours et ces morts.
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La vérité est souvent ce dont on a le plus de peine à se convaincre ou convaincre les autres. J'aimais Vita pour tous les moments vécus en commun depuis des mois et des années, pour tous ces hauts et ces bas qui rendent la vie conjugale parfois exaspérante et monotone, mais en font quelque chose d'unique et d'incomparablement précieux. J'avais appris à m'accommoder de ses défauts et elle des miens. Nous nous disputions souvent sans penser un mot des mauvaises paroles que nous nous jetions à la figure et, habitués l'un à l'autre, nous ne nous disions que rarement toutes les choses gentilles que nous pensions l'un de l'autre.
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Savez-vous quelque-chose concernant les anciens seigneurs de l'endroit ?
Il s'immobilisa un instant pour éteindre les lumières.
– Uniquement ce que m'ont appris les Annales de la paroisse. Dans le Domesday le manoir est mentionné sous le nom de Tiwardrai – la Maison sur le Rivage – et il appartenait à la grande famille des Cardinham jusqu'à ce que, au XIIIe siècle, Isolda, qui venait d'en hériter, le vendît aux Champernoune, puis, lorsque ceux-ci s'éteignirent, il passa en d'autres mains.
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