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EAN : 9782070406890
285 pages
Gallimard (23/10/1998)
3.67/5   347 notes
Résumé :
Tonio Benacquista
La maldonne des sleepings

Dans les trains de nuit, mon boulot, c'est le sommeil des autres. Mais quand il s'agit de veiller sur un dormeur que l'Europe s'arrache, quand les contrôleurs, les douaniers et les énervés du cran d'arrêt cherchent à me poinçonner, je regrette le doux temps de l'Orient-Express...
Tout ce que je désire, c'est éviter de me faire descendre à la prochaine.
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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La mort à Venise ?

Le train de nuit à destination de Venise va partir. Attention à la fermeture des portes. Attention au départ.

Si vous aspirez à un voyage romantique le personnel navigant est au regret de vous informer que vous vous êtes trompé de train.
Exit les histoires de gondoles, la mélancolie romantique de Thomas Mann ou autre escapade au coeur de la Sérénissime.
Il est trop tard, vous auriez du vous en apercevoir avant de monter à bord.
Antoine, le couchettiste gardien de votre sommeil, est un peu l'antithèse du romantique.
Bougon, cynique, caustique, il se fait presque un plaisir d'accueillir les voyageurs dans la mauvaise humeur.
Un de ses collègues vient d'ailleurs d'en faire les frais. Pas question d'échanger son trajet Paris-Venise par un Paris-Florence.
Pourtant, il va vite le regretter.
Vol de portefeuille, pirates du rail, voyageurs retrouvés inanimés et sanguinolents. Rien ne lui sera épargné.
Et le comble, un clando planqué dans sa cabine que toute l' Europe semble rechercher pour une histoire de sang bien singulière...

Ce premier roman de Tonino Benacquista mené tambour battant sur les rails helvitico-italo-français nous permet déjà d'entrevoir les nombreuses qualités d'un auteur sur la voie du succès.
Ironie, humour, autodérision nous accompagnent tout le long de ce voyage très mouvementé plutôt déconseillé à ceux qui souffrent du mal des transports ou qui ne supportent plus les voyages en train.
Pour ma part, je ne regrette pas un instant d'avoir composté mon billet pour ce Paris-Venise même si je n'ai jamais pu fermer l'oeil...


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Premier roman de Benacquista, ce polar dénote déjà de la singulière imagination de son auteur. Antoine est couchettiste sur la ligne Paris-Venise aller -retour, il ne plaisante pas avec le réglement, il fait son métier sérieusement d'autant que ces voyages lui permettent de vivre une double vie amoureuse. Mais cette nuit là, un passager clandestin plutôt bizarre va sérieusement bousculer son petit train-train (je sais celle-là était facile).
C'est toujours avec plaisir qu'on lit Benacquista. Son écriture incisive et humoristique fait merveille et les mésaventures du pauvre Antoine rendent la noirceur du récit plus sympathique. Un polar sans prétention, qui tient le lecteur sous tension. A lire dans un train, pourquoi pas ?
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Le jeune Antoine employé des couchettes sur le Paris-Venise doit prendre en charge les voyageurs, c'est à dire le passage en douane et la collecte des passeports (la Suisse et l'italienne) ainsi que le service réveil lors des arrêts en gare. Au cours d'un voyage il va devoir prendre en charge un passager clandestin poursuivi par d'obscurs hommes de main. Mais les choses vont vite tourner vinaigre.
Si j'ai aimé le style de Tonino Benacquista avec des expressions qui font mouche et surtout sa gouaille de titi parisien, j'ai moins aimé le contexte de la Maldonne des sleepings que j'ai trouvé daté : la collecte des passeports par l'employé paraît surréaliste ainsi que les passages en douanes qui ne vont pas spécialement parler aux jeunes lecteurs. Sur l'intrigue elle-même j'ai trouvé qu'elle démarrait assez tardivement (vers la page 100 sur 229 pages) et même si les évènements s'enchaînent par la suite à un rythme soutenu, je me suis perdue dans ce train où les différents protagonistes passent de wagons en numéro de couchettes en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire........
Bref même si l'ai apprécié l'unité de lieu (ou presque) l'unité d'action et l'unité de temps qui inscrivent La Maldonne des sleepings dans un certain classicisme, je suis restée un peu sur ma faim, Trois étoiles, parce que j'aime bien le bonhomme et son humour à la Michel Audiard.
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On peut mourir sans avoir vu Naples. On peut tout aussi bien calencher sans être allé à Venise… On peut même mourir en y allant… Surtout ceux qui décident, pour une raison qui m'échappe d'ailleurs, d'y aller en train… En train couchette surtout. Il y a encore tout un tas de trucs et de machins qu'on peut ne pas avoir vus ou faits avant de s'en aller pour le grand rien… Y compris ne pas avoir lu un bouquin de Tonino Benacquista sauf que dans ce cas là, on a encore plus raté sa vie qu'un quinquagénaire sans Rolex…

« La Maldonne des Sleepings » est le deuxième roman de Benacquista et le premier que j'ai eu le bonheur de lire… Lecture à fond de train tellement l'histoire est prenante, on fonce sans arrêt intempestif d'un chapitre à l'autre jusqu'à la fin, train direct pour le plaisir… Voyage en toute première classe.

L'histoire d'abord, quasi-huis-clos original dans l'univers un peu étrange des trains couchettes… C'est beau un train la nuit sous la plume d'un auteur de talent. Une plume qui nous raconte ce monde particulier avec une intensité telle que l'on croirait presque entendre le ta-tac-ta-toum des roues d'acier sur les jointures des rails. Une plume qui s'évade aussi pour nous parler de Venise, de Florence, de Paris aussi un peu et qui nous promène ainsi des petits tracas du microcosme ferroviaire aux beaucoup plus graves problèmes du vaste monde sur fond de Complot, de Sida et des combines des grands labo pharmaceutiques… Géniale mise en abime dans laquelle le héro erre, subissant d'abord les événements avant d'essayer de reprendre le contrôle.

Le héro, justement et tous les personnages qui gravitent autours… Des personnages comme je les aime, profonds, épais, plein de doutes et de vicissitudes, multiples et complexes comme… comme les hommes. Vrais quoi… A commencer par ce brave Antoine, qu'on pourrait presque considérer comme un crétin égocentrique fini si Tonino Benacquista ne parvenait pas à nous le faire aimer. Et c'est là le génie de l'auteur, faire de cet homme ordinaire et apparemment sans intérêt un héro auquel on s'attache, que l'on suit dans ses pérégrinations et que l'on se surprend même à vouloir aider… Et tous les autres protagonistes sont à l'avenant, les couchettistes, les contrôleurs, les douaniers, les barbouzes et ceux qu'ils traquent, l'homme d'affaire véreux qui les emploie… Tous sont dépeints avec maestria et servent l'histoire et le propos de l'auteur dans une construction narrative puissante.

Parce qu'il y a l'écriture aussi, l'écriture surtout. le style extra-ordinaire, au sens premier du terme, de Tonino Benacquista. Une syntaxe preste, une langue enlevée et des phrases ciselées, sans fioritures, du grand art… Et puis l'humour, le cynisme diront certains, cet air de ne pas y toucher mais qui dit beaucoup, qui dit tellement et qui nous prend et nous lie à l'histoire… Un humour qui soutient le récit, rails sur lequel celui-ci glisse avec aisance et nous emporte dans ce voyage au bout de la nuit…

« La Maldonne des Sleepings » fut donc le premier wagon de l'oeuvre Benacquistienne qu'il me fut donné de prendre. Il y en a eu d'autres depuis (j'y reviendrai dans d'autres chroniques) tous aussi plaisants. Reste que celui-ci a ce parfum capiteux et délicieux des premières fois… Celles que l'on n'oubliera jamais… Celles qui font qu'on peut mourir… le plus tard possible peut-être mais certain de ne pas être passé à côté de l'essentiel surement.
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Antoine est couchettiste sur le Paris-Venise, un couchettiste avec un caractère à coucher dehors.

Il faut dire qu'il aurait du l'échanger son Paris-Venise de cette nuit avec son collègue qui voulait lui refiler son Paris-Florence. Mais Antoine en avait marre du Paris-Florence trois fois de suite, alors quitte à se fâcher avec son collègue, c'est non et c'est comme ça. Il va pas m'emmerder à la fin...

Sauf que ce soir là, entre les douaniers suisses, trois pickpockets italiens, une resquilleuse suédoise, un gros bras américain, un grand malade français et des barbouzes à la nationalité mal définie, le Venise de 19h32 d'Antoine va être un peu plus compliqué que prévu.

La maldonne des sleepings est un des trois tomes de la "trilogie des petits boulots" de Tonino Benacquista. Il plante dans le décor de ses racines italiennes (La commedia des ratés), de son job d'accrocheur de tableau (Trois carrés rouges sur fond noir) ou comme ici de son travail de couchettiste, la matière de polars assez réjouissants.

Antoine, double de l'auteur, est un de ces personnages désagréables que l'on n'aime pas croiser dans la vie, mais que l'on aime aimer dans les livres. Un mauvais coucheur, c'est un comble, dont on ne peut qu'apprécier la tendresse bourrue et mordante qu'il exerce sur le monde qui l'entoure.

Les intrigues policières constituent ainsi des trames de fond qui font avancer le récit mais qui ne sont pas vraiment importantes, en fait. Ce qu'il y a de bien, c'est le moment que l'on passe avec Antoine, le bon copain que l'on ne reconnaîtrait peut-être pas dans la vraie vie, mais que l'on est heureux d'avoir fréquenté sur 200 pages.

C'est léger, ça se lit vite, c'est parfait... pour un voyage en train.
Lien : http://leslecturesdecyril.bl..
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Dans ce boulot, je ne trouve plus aucune poésie, aucune excitation, depuis quelques mois je commence à aimer la régularité, la constance, c'est la seule dynamique viable au quotidien.
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La Bis me demande quel genre de maladie a Jean-Charles et je ne sais toujours pas quoi répondre. Puis, le regard terriblement grave, elle me demande si je ne suis pas en train de faire des "bad things". Des mauvaises choses...? C'est fou ce qu'un langage basique peut être cinglant. On est obligé de retrouver les principes élémentaires, le bien et le mal, le bon et le pas bon, le gentil est le méchant.Alors qu'il y a déjà tout le monde entre le gentil et le pas méchant. Toutes les armes me manquent, la nuance, l'euphémisme, l'ironie, ne restent que le ton et le regard et pour ça je ne suis pas très fort. J'aimerais lui dire que tout ce qui m'arrive est fâcheux, mais en même temps logique, qu'il y a de la recherche dans la fuite, de la ressource dans la fatigue, et de la distance chez le trouillard.
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-Je surveille les voleurs, ils refusent de sortir de ma voiture, qu'est-ce qu'on fait?
- Quels voleurs?
- ...?
- Où t'as vu des voleurs?
Non, c'est pas Dieu qui m'a envoyé ces mecs-là, c'est pas possible. A moins qu'il ne veuille me foutre dedans.
- Ceux-là, là! Au fond. C'est des agents secrets, ou quoi? Mais pourquoi vous les laissez faire, bordel?!
Ils me font un petit geste de la main qui veut dire « laisse tomber, à quoi bon... ». L'imparable système italien. Leur conception du bonheur... Plutôt que prendre le risque de formuler un truc pas clair on préfère le suggérer avec une petite mimique, je l'ai pas vraiment dit mais t'as quand même compris, hein?
Les voleurs n'ont pas bougé d'un pouce, mais ils sourient, eux. Une fraction de seconde j'ai pensé qu'ils n'avaient eux-même envoyé deux émissaires en casquette pour m'inciter à rentrer gentiment chez moi.
On me dit que tout va bien, on me demande si tous les billets ont bien été vus par les Suisses, on me souhaite une bonne nuit. Et on passe dans la voiture suivante.
Comme ça.
Un truc pareil n'est possible que de ce côté-ci des Alpes. Si je raconte ça à Paris on ne me croira jamais.
Résultat : non seulement je suis toujours dans la merde, mais en plus, les deux marlous ont la bénédiction des autorités.
Et maintenant, ce sont eux qui avancent vers moi.
Tranquilles.
Reculer, reculer jusqu'à l'armoire électrique, ils ne comprennent pas, ils avancent. Le bouton vert, le bouton rouge, et le petit, en haut, ce qu'il ne faut jamais toucher, l'interrupteur général. La clé carrée me glisse des mains, je repère le bouton, j'appuie, ça claque...
Le noir absolu. Ils se sont arrêtés net.
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C'est drôle de voir une bagnole [de train] vide, comme un hangar, avec juste des sacs empilés et des casiers plaqués au mur, pour ventiler le courrier. Dès que le train part ils se mettent à bosser, tous les trois, assis autour des piles de lettres, à un bon mètre des casiers. Personne ne s'occupe de moi. Je m'approche un peu pour les voir faire. Ils ont une poignée de lettres dans chaque main, et dispatchent chacune d'elles avec juste un petit coup de pouce, sorte de déclic qui la propulse comme une torpille dans le casier correspondant. Une à deux secondes par lettre. J'ai envie de leur poser des questions sur cette technique de lancer qui fait zip zip, mais j'ai peur de casser le rythme. J'ai plutôt intérêt à me faire tout petit. Il y a moins de trente minutes, je me suis retrouvé devant le flingue d'un médecin et maintenant je cherche à me faire tout petit dans un wagon postal qui court après ma 96. Ce retour-là, je vais le garder pour moi, Katia n'en saura rien, il n'y aura rien à raconter.
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J'ai vu suffisamment de visages à la sortie de cette gare pour pouvoir y lire quelque chose. Quelque chose de rare. Venezia Santa Lucia ressemble à toutes les gares italiennes, rectitude fasciste et marbre noir. Mais à peine met-on le pied sur la première marche qui descend vers la ville, on reçoit la première baffe esthétique : un panoramique sur le Grand Canal traversé par un pont blanc qui mène à une basilique.
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Vidéo de Tonino Benacquista
Il y a un an, déjà, nous, la librairie Dialogues à Brest, lancions ce nouveau podcast avec l'idée de faire entendre la voix d'auteurs et d'autrices qui posent un regard neuf sur le monde qui nous entoure. 29 épisodes plus tard, nous espérons avoir tenu parole. Et nous sommes bien décidés à ne pas nous arrêter en si bon chemin ! En attendant de nouvelles découvertes, c'est un épisode anniversaire un peu spécial que nous vous proposons aujourd'hui. Voici quelques morceaux choisis, des extraits qui nous ont marqués, et que nous avons sélectionnés rien que pour vous.
Bibliographie: - Soleil amer, de Lilia Hassaine (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18955847-soleil-amer-lilia-hassaine-gallimard - Être à sa place, de Claire Marin (éd. de l'Observatoire) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20086231-etre-a-sa-place-habiter-sa-vie-habiter-son-corps-claire-marin-editions-de-l-observatoire - La Voyageuse de nuit, de Laure Adler (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/17909272-la-voyageuse-de-nuit-laure-adler-le-livre-de-poche - La Carte postale, d'Anne Berest (éd. Grasset) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19134288-la-carte-postale-anne-berest-grasset - L'Amant, de Marguerite Duras (éd. de Minuit) https://www.librairiedialogues.fr/livre/10713-l-amant-marguerite-duras-les-editions-de-minuit - Cornebidouille, de Pierre Bertrand (éd. École des Loisirs) https://www.librairiedialogues.fr/livre/10983245-cornebidouille-pierre-bertrand-ecole-des-loisirs - Porca Miseria, de Tonino Benacquista (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19926528-porca-miseria-tonino-benacquista-gallimard - le Grand Monde, de Pierre Lemaitre (éd. Calmann-Lévy) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20145088-les-annees-glorieuses-le-grand-monde-roman-pierre-lemaitre-calmann-levy - Sale Gosse, de Mathieu Palain (éd. J'ai Lu) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18867763-sale-gosse-roman-mathieu-palain-j-ai-lu - le Droit du sol, d'Étienne Davodeau (éd. Futuropolis) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19099529-le-droit-du-sol-journal-d-un-vertige-etienne-davodeau-futuropolis - Toucher le vertige, d'Arthur Lochmann (éd. Flammarion) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18980776-toucher-le-vertige-arthur-lochmann-flammarion - L'Art de la joie, de Goliarda Sapienza (éd. le Tripode) https://www.librairiedialogues.fr/livre/9964608-l-art-de-la-joie-goliarda-sapienza-le-tripode
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