Franck Ferrand est un fabuleux historien. C'est en écoutant la biographie de Philippe le Bel que j'ai voulu visiter la Cité des Papes en Avignon. Et si les remparts, les jardins et la cour sont superbes, quelle déception devant de grandes salles vides. Même l'histopad n'a pu donner un semblant de vie à ce palais.
Pour ne pas rester sur une impression négative, je me suis donc plongée dans le roman de
Michel Peyramaure avec "
La tour des Anges". Et là ma lecture m'a emporté dans une ville grouillante de vie où sept papes se sont succédés de 1309 à 1379.
Le personnage principal est un clerc laïc dont la dernière mission est de maintenir un embryon d'administration après le départ du dernier pape en Avignon Grégoire XI.
La vie de Julio Grimaldi est tourné vers l'étude , ce qui lui permet de côtoyer l'ordre religieux et d'être le témoin de la grandeur et décadence de la cité.
Dans ce moyen-âge violent la guerre de cent s'éternise; les enjeux politiques entraînent complots, trahisons, rébellions. Les jeux de pouvoir entre rois d'Occident et les différents papes sont houleux. Quand à la curie turpitude et concupiscence s'invitent dans la cité selon les tempéraments du pape sur le trône.
Maintes fois, le retour à Rome a été envisagé mais l'Italie est en proie à des désordres et des intrigues qui empêchent la venue du Saint Père.
De Jean XXII qui chasse les sorcières à Benoit XII qui bâtit une forteresse, de Clément VI pape plein de sagesse à Innocent VI pris au piège des Grandes Compagnies , les deux derniers papes auront à coeur
de s'installer sur le siège
De Saint Pierre.
Même si les personnages ne m'ont pas paru attachants, les portraits des papes et de la curie sont brillamment intégrés au monde géopolitique et artistique de l'époque.
De la misère à l'opulence les murs de la cité sont le témoignage d'une parenthèse française dans la papauté.
J'ai donc refermé ce roman satisfaite d'avoir eu un supplément d'âme livresque de cette cité des papes si célèbre.