Subissant l'arbitraire de l'administration coloniale, le prince d'une contrée d'Afrique est amené au commissariat, maltraité, et se voit imposé le délai d'une semaine pour présenter sa carte d'identité aux autorités coloniales, lui qui pourtant est connu de tous. Mêlant l'ironie et le fantastique, la perte de ce document équivaut alors à la perte de son nom, de son identité, de sa maison, jusqu'à son existence et à sa vie même.
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J'ai aimé lire et découvrir l'histoire de Mélédouman.
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Un très bon roman que je cherchais à lire depuis que je suis un scolaire.
Un roman très engagé en mon sens. J'avais vu une partie du roman en question et j'avais commencé à lire mais hélas il n'était pas au complet.
Cette version numérique me permettra certainement de pouvoir assouvir ce désir ardent en moi.
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... tu serais bien le premier nègre courageux et honnête,
famille royale ou pas. Laisse-moi t'admirer. En effet,
l'espèce du nègre courageux et honnête est tellement
rare qu 'il faudrait l'exposer dans un musée zoologique,
non sans /'avoir décoré avant de le vouer a l'adoration
religieuse de son illustre tribu. Tout le monde sait ici
qu 'un animiste n 'en est pas plus a un dieu qu 'à une
femme près.
On adore bien les animaux, les plantes, les arbres, les
serpents, les montagnes, les pierres, les fleuves et leurs
génies ! Bref, n 'importe quoi.
A plus forte raison le premier saint nègre.
L'intellectuel n'est rien s'il ne vit pas entièrement dévoué à la cause de son peuple, s'il n'est pas une part de ce peuple, rien qu'une part, une part embrasée, mais une part tout de même, une part intégrée puisqu'au centre, mais une part sans privilège, sans honneur particulier. C'est cela être un intellectuel pour un peuple soumis, humilié, bafoué, exploité, asservi : se fondre au sein de son peuple au risque de s'y perdre.
Il faut reconnaître que la langue française est un facteur d'unité. Chaque ethnie, chaque tribu a son dialecte, enfin sa langue. Par exemple, moi, je suis un Attié, j'enseigne en pays agni. Si ce n'est en français, en quelle autre langue voudriez-vous que j'enseigne ? Mon collègue de la classe voisine est un Guinéen. Tu vois donc, Nanan, dans ce petit cercle que nous formons, sans la langue française, il aurait fallu au moins deux interprètes pour mon collègue et moi, sans parler des élèves, qui parleraient aussi bien le peul que l'agni ; et un autre entre l'Attié que je suis et l'Agni que vous êtes (…) Le français permet, de Brazzaville à Abidjan, en passant par Dakar, à tous les frères africains de se comprendre, de communiquer ; tout ça est vraiment extraordinaire.
D'ailleurs tu serais bien le premier nègre courageux et honnête, famille royale ou pas. Laisse-moi t'admirer. En effet, l'espèce du nègre courageux et honnête est tellement rare qu'il faudrait l'exposer dans un musée zoologique, non sans l'avoir décoré avant de le vouer à l'adoration religieuse de son illustre tribu. Tout le monde sait ici qu'un animiste n'en est pas plus à un dieu qu'à une femme près.
Aucune langue ne naît riche, mais c'est l'usage qui l'enrichit.