Dire que j'ai failli abandonner ma lecture avant la page 50… Heureusement, j'ai persévéré et mon entêtement s'est révélé payant.
Ce qui a failli causer l'abandon, c'est cette foutue narration au présent que je déteste plus que tout, additionné du personnage de l'ex-inspecteur Theodore Tate que je n'apprécie pas vraiment.
Pourquoi ais-je donc continué à lire ce roman qui me faisait soupirer ? Pour deux choses.
Je commencerai par la seconde, si vous le permettez : je n'avais pas envie de rester sur deux mauvaises impressions consécutives alors que le premier roman que j'avais lu de
Paul Cleave m'avait emballé (
Un employé modèle).
Et la première des raisons qui a fait que je me suis accrochée, c'est à cause du récit d'Adrian (faites taire le Rocky en vous !) qui se trouve en alternance avec celui de Tate.
Adrian est personnage qui m'a touché, un personnage complexe qui m'a ému et dont je voulais absolument suivre le récit.
Adrian a les fils qui se touchent, dans sa tête. Ses cases ne sont pas dans le bon ordre… de ce fait, il en a bavé dès son plus jeune âge, lorsqu'il était à l'école. Vous savez, tout comme moi, que les enfants ne sont pas des tendres avec ceux qui n'ont pas toutes leurs frites dans le cornet.
Son récit est poignant et on a beau savoir qu'il est devenu un homme que l'on aurait peur de croiser, on ne peut pas s'empêcher de ressentir de l'empathie pour lui. Comment est-ce possible ? Et bien c'est simple : si les autres – enfants et adultes – ne l'avaient pas brimé, rejeté, abaissé, violenté et toussa toussa, nous n'en serions pas là !
Malgré un début laborieux, je suis entrée dans le récit et je me suis laissée emporter par toutes les péripéties d'Adrian, de Tate, de Cooper, d'Emma et j'ai apprécié la complexité de l'intrigue. Tout à l'air simple, mais dans le fond, ça ne l'est pas et je salue l'auteur pour certaines choses (no spoiler !!).
L'ex-inspecteur Tate est toujours à baffer, il est têtu comme une bourrique, ne se rend pas toujours compte qu'il fait beaucoup de dégâts chez les autres au cours de ses enquêtes, on ne sera jamais copains tous les deux, mais je dois reconnaître que sans son acharnement, les flics seraient toujours à tourner comme des chiens après leurs queues.
Si
Nécrologie se déroulait sous une pluie battante,
La Collection vous rôtira la peau car nous sommes sous un soleil cuisant ! Pas évident de lire ça alors que dehors il fait froid et humide…
Mélangeant les récits avec des "je" pour Tate et des "il" pour les autres personnages, cela permet de jouer beaucoup plus avec les pensées de notre enquêteur ex-policier tout en conservant des choses cachées pour les autres personnages.
Lors de notre passage au Grove (vous saurez ce que c'est en le lisant), les huis-clos sont plus tendus que le string d'une prostituée arpentant les trottoirs de Christchurch et je dois avouer que j'ai fermé les yeux lors d'un certain passage assez… heu… violent !
L'écriture est assez simple, sans chichis, mais sans concession avec la ville de Christchurch ou notre société. L'humour est grinçant, noir et ça, j'adore.
Du suspense, une toile d'araignée gigantesque, et un thriller qui sait ne pas suivre les codes. Idem en ce qui concerne les serial-killer : l'auteur ne brasse jamais deux fois la même chose.
Au moins, ce roman m'a réconcilié avec l'auteur qui m'avait un peu déçu lors de ma lecture de "
Nécrologie".
Là, c'est comme avec les Panzani : "Il m'épate, il m'épate".
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