AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Céline Leroy (Traducteur)
EAN : 9782267019995
238 pages
Christian Bourgois Editeur (02/10/2008)
3.68/5   476 notes
Résumé :
Véritable rituel, les vacances de printemps marquent le passage à l'âge adulte pour les élèves de terminale aux États-Unis. Quittant pour la première fois le nid familial, ils partent une semaine entre amis dans un cadre exotique.
Face à l'insistance de leur amie Terri, Anne et Michelle renoncent à la croisière dans les Caraïbes qu'elles avaient prévue et lui préfèrent les plages mexicaines. En dépit des mises en garde maternelles, Anne et Michelle acceptent ... >Voir plus
Que lire après La couronne verteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (81) Voir plus Ajouter une critique
3,68

sur 476 notes
5
17 avis
4
28 avis
3
25 avis
2
4 avis
1
0 avis
On pourrait résumer La couronne verte en disant que c'est l'histoire d'un "spring break" au Mexique qui tourne mal. Mais alors on ne dirait pas l'essentiel...

Car l'essentiel est ailleurs, comme toujours chez Kasischke. L'essentiel, c'est cette ambiance, ce voyage dans la tête de 2 adolescentes, cette histoire d'amitié, d'angoisse, de souffrance et de découverte, ces retournements de situation et ces émotions violentes.

Dès le début, dès le tout premier chapitre, on nous annonce le drame. Sans qu'on sache exactement quel drame, quelle victime, quel bourreau. Puis les chapitres alternent les points de vue entre Anne, la jeune fille sage et sérieuse, et Michelle, sa meilleure amie, nettement plus exaltée.

Et nous, lecteurs, nous nous passionnons pour ces deux récits des mêmes événements, d'abord si proches puis si différents. Et nous cherchons à comprendre, à deviner, à prévenir, à réparer. Autrement dit, nous plongeons complètement dans ce roman et partons nous aussi pour ce troublant spring break.

Challenge PAL et challenge Petits plaisirs 15/xx
Commenter  J’apprécie          550
Histoire mêlant la mythologie, le fantastique et l'apprentissage de la vie adulte, La couronne verte raconte les vacances de printemps de trois amies lycéennes du nord des États-Unis parties à la « conquête » des plages touristiques mexicaines.

Cancún : le soleil, la plage, l'eau cristalline, les corps qui se mélangent, la sueur, l'alcool. Toute la lourdeur d'une jeunesse insouciante qui n'est là que pour se perdre dans une immense orgie élevée au statut de « rite de passage ». Mais dans cette vision faussée du Mexique surgit une brèche qui balaie ces petits jeux futiles et éphémères et révèle aux yeux de deux des jeunes filles la vraie valeur de ce pays : son âme, tout ce qui y est intemporel et mystérieux et qu'elles ne pouvaient percevoir, aveuglées qu'elles étaient par ce voile d'illusions.

La découverte sera coûteuse, confuse, angoissante. Dans une alternance très bien menée des points de vue des deux héroïnes, nous entrons dans leurs esprits et partageons leurs tourments, leurs aspirations, leurs préoccupations et, pour l'une d'elles, la quête mystique de quelque chose d'indicible, l'attente d'une révélation.

L'art de la suggestion de Laura Kasischke et la belle poésie qu'elle déploie savamment font de ce livre une histoire poignante. Je m'attendais à une intrigue plus complexe mais il ne faut pas en demander trop à un livre de deux cents pages. L'intrigue est prenante, mais peut-être promet-elle plus qu'elle n'apporte en fin de compte ? Si la surprise fut au rendez-vous, elle ne m'a pas marqué plus que cela.

Il faut dire que pour ce genre d'histoire, le cinéma est un dangereux concurrent. Mais la littérature aura toujours des moyens et des effets qui lui sont propres. Et la très belle prose qui tisse ce récit me donne très envie de découvrir d'autres livres de cet écrivain. J'aime ses atmosphères envoûtantes qui m'imprègnent sans que je m'en rende compte et me font doucement basculer là où elle l'a décidé. Ce talent est rare. Je vais donc continuer à creuser son oeuvre pour dénicher d'autres pépites.
Commenter  J’apprécie          441
Encore un roman de Laura Kasischke sur l'occident matérialiste confronté à des puissances éternelles qui le dépassent...
Ici, ça démarre petit, comme d'habitude. Trois lycéennes à la fois naïves et averties (la jeunesse, quoi), s'envolent pour un hôtel à Cancùn afin d'y passer leurs vacances de printemps de terminale. Un rituel américain, visiblement, en quête de bronzage, alcool, fête. Sea, sex and sun. Mais le Mexique, ce n'est pas un camp de vacances, à moins qu'on ne décide, comme Terry, la troisième, de ne pas quitter l'hôtel. le Mexique, c'est une terre primitive et violente, où le soleil est un dieu vengeur, le fils du soleil un serpent à plumes qui se nourrit du coeur des vierges, et la mer, une masse immense d'un bleu inconnu... Michelle et Anne ressentent cela. Confusément chez Anne, violemment chez Michelle. Alors l'hôtel ne les intéresse pas vraiment, et elles s'en vont visiter Chichèn Itzà, la grande pyramide des Mayas, accompagnées d'un homme d'une quarantaine d'années, dont elles savent qu'elles n'auraient pas dû le suivre...Confrontées à la puissance de la Nature et d'une civilisation étrangère qu'elles ne soupçonnaient pas, les deux jeunes fille réagissent différemment : angoisse et vertige pour l'une, qui cherche à se rassurer avec des Américains qui lui semblent familiers, euphorie tout aussi déstabilisante pour l'autre. le danger est partout, mais le lecteur ne sait pas très bien d'où il viendra.
Un roman fascinant qui contient aussi d'autres thèmes, dont l'impuissance des parents à protéger leurs enfants par leurs conseils, jamais suivis, servi par une écriture poétique magnifique. Et en plus, qui a l'élégance de dire tout cela rapidement, comme pour mieux nous frapper. Mais que faire ? Comme dans un conte, il n' y rien à faire. La forêt se referme pour cent ans.
Commenter  J’apprécie          430
Trois jeunes lycéennes, Terri, Anne et Michèle, décident de passer leur vacances de printemps, le fameux "Spring break" au Mexique.
Quittant pour la première fois le nid familial, ces vacances marquent le passage à l'âge adulte pour les élèves de terminale.
Leur but : passer trois jours à bronzer, à boire des boissons alcoolisées et à draguer sous le soleil...Tout un programme ! Bien sûr, on se dit qu'avec un tel programme, ça ne peut que déraper.
Boire du matin au soir et espérer coucher avec le plus de garçons possibles ne me semblait déjà pas l'idée du siècle.
J'étais presque contente quand il se produit enfin quelque chose car franchement, être jeune n'excuse pas autant d'inconscience.
Voulant s'émanciper, deux amies choisissent d'aller visiter un site archéologique en compagnie d'un inconnu. Et dès lors, rien ne se passe comme prévu...
Nous éprouvons une angoisse dès le début car la grande naïveté des trois jeunes filles annonce un drame, même si on ne sait pas trop d'où viendra le danger.
L'auteur est très douée car on soupçonne tout le monde dès le début et évidemment quand le danger surgit, c'est trop tard.
Elle réussit à merveille à nous immerger dans cette histoire au départ très légère et qui devient de plus en plus lourde au fil des pages, comme une chape de plomb qui nous tomberait dessus.
Commenter  J’apprécie          372
La couronne verte, à la lecture de ce titre, on pense très vite à celle qu'Hernan Cortes a "emprunté" aux Aztèques et qui se trouve aujourd'hui à Vienne (en plus d'une réplique à Mexico). Une coiffe imposante et d'une couleur enivrante qui marquait la toute puissance de l'empereur et marquait le lien qu'il entretenait avec les dieux. La couleur verte est un motif (hypnotique aussi!) très présent dans ce roman de Laura Kasischke qui nous raconte une virée à Cancun de trois lycéennes du Midwest. Ce qui devait être un court séjour sympathique entre copines pour fêter comme il se doit leur dernières vacances en tant que lycéennes (le fameux "Spring Break") se transforme vite en un cauchemar. Après une expédition dans les ruines mayas, les amies sont séparées, et l'une d'elle disparaît.

Ce roman a été écrit alors qu'une affaire de disparition très similaire à celle décrite dans le roman avait lieu. Au fil de cette lecture, il est difficile de ne pas être absorbée par la précision avec laquelle l'auteure décrit progressivement et en peu de mots la façon dont tout bascule dans l'inquiétant, dans la frayeur alors que tout, quelques pages auparavant avait l'air banal. Petit à petit, la narratrice insère quelques détails qui installent le doute, mais pas assez pour l'étiqueter comme un "danger" et pourtant, on sent bien qu'il arrive.

Le roman est construit en quatre parties et alterne les points de vues des trois lycéennes. Les deuxpremières qui peuvent sembler plus "longues" permettent de présenter ces ados qui au dehors nous sembleraient si normales, et pourtant.. Elles aussi ont leur failles, celles qui conduisent à faire LE pas qu'il ne fallait pas. le roman s'attarde donc plus sur la psychologie des adolescentes que sur l'action à proprement parler, mais les chapitres très courts et les phrases toutes aussi courtes créent une impression d'immédiateté de discours (comme le feraient des ados) et de proximité avec le lecteur. Laura Kasischke évoque donc cette période qu'est l'adolescence avec les envies d'aventures et d'expérimentation (au détriment du de signaux d'alertes..) qui l'accompagne et le danger qui peut être parfois tapi sous le "connu", le "normal" ou "sans histoire". Certes, l'histoire met en scène l'une des plus grandes frayeurs des parents, amplifiée par le goût des médias pour les mises en scènes et gros plans sordides sur ces horribles faits divers mais la prose de l'auteure a elle aussi quelque chose d'hypnotique ! Et j'ai trouvé intéressant ce parallèle que Laura Kasishchke fait dans certains passages entre les pauvres jeunes filles qui étaient droguées avant d'être offertes au dieux précolombiens et ses ados insouciantes sacrifiées sur l'autel des "besoins virils" d'hommes sans scrupule ni empathie.

Même si j'ai trouvé la traduction par moments trop "calquée" ou approximative, je relirai cette auteure c'est sûr et certain ! (et je la conseillerai aussi)


Multi-Défis 2020
Plumes féminines 2020
Commenter  J’apprécie          270


critiques presse (1)
Lecturejeune
01 décembre 2008
Lecture jeune, n°128 - Anne, Michelle et Terri, trois américaines « typiques ». Lycéennes, belles, et sages, elles partent en vacances à Cancún, avec les recommandations de leurs mères respectives. Le séjour s’annonce, sans surprise, sous le soleil, et constitué de simples plaisirs adolescents : flirts, alcool, fêtes, dans un univers où le superficiel prédomine. Anne et Michelle acceptent de visiter les ruines de Chichén Itzá, en compagnie d’un inconnu. Tout bascule à cet instant. Le roman semble alors se fondre dans le surréalisme. La réalité côtoie les anciens mythes mayas pour mieux rejoindre une issue dramatique.
Après le brillantissime Rêves de garçons (voir LJ n° 124), l’auteure dresse le portrait d’adolescentes vulnérables, en proie aux désirs implacables des hommes. Là encore, tout repose sur la construction narrative. L’alternance des points de vue d’Anne et Michelle et les descriptions des lieux, des odeurs, des couleurs, de la nature environnante. Laura Kasischke parvient à rendre compte d’une situation dramatique par la mise en place d’un univers onirique où les personnages semblent se dématérialiser. Cette atmosphère amplifie la situation et emporte le lecteur dans la chaleur mexicaine. On retrouvera également une critique de la société américaine, figée dans sa jeunesse outrancière et sans repère, où les âmes pures finissent par se désincarner.
Anne Clerc
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Les gens qui vivaient ici depuis des siècles, avant l'invention du moteur, des avions, se trouvaient au bord d'un vaste océan, isolés dans un monde étrange et ancien, où les vagues venaient mourir sur la rive de la même manière qu'elles le faisaient depuis qu'il y avait des humains pour les écouter.

Depuis plus longtemps encore. Beaucoup plus longtemps.

Ce ciel et cette mer ne servaient pas uniquement de décor à l'Hôtel del Sol. Ils ne faisaient pas qu'offrir une plage où jouer à des bandes de jeunes Américains.

Après tout, ces gamins ne représentaient qu'un instantané, une foule d'étudiants, ivres et bronzés sur une plage. certains tenaient des bouteilles de bière ou des gobelets en plastique dans lesquels flottait un morceau d'ananas ainsi qu'un parasol miniature. Ils riaient. d'autres arboraient un piercing au nombril qui brillait au soleil. Tout cela ne durait qu'une fraction de seconde.

Plus tard, ces clichés seraient enterrés, les hôtels seraient rayés de la carte. La jungle regagnerait l'océan et le langage serait oublié.
Commenter  J’apprécie          60
Sa mère s'était penchée pour la regarder droit dans les yeux. Elle parla pendant un long moment. (...) Elle évoqua l'idée de confiance et de saine méfiance. De l'équilibre entre angoisse et prudence. Entre timidité maladive et vigilance. Elle expliqua qu'être une femme représentait un défi. Qu'il n'était pas simple non plus d'être la mère d'une fille, d'essayer d'évaluer ce qui relevait du danger potentiel et de la surprotection. Il fallait se montrer courageuse sans se poser en victime. Apprendre la différence entre la peur et la précaution. Comprendre qu'on ne pouvait pas avancer dans la vie en craignant tous les hommes. Il suffisait juste de savoir que certains étaient dangereux.
Commenter  J’apprécie          30
Michelle garda les yeux fermés quelques minutes, se concentrant sur sa respiration.
De toute façon, elle n'y voyait rien.
Elle respirait le souffle des étrangers qui l'entouraient, tous respiraient l'air de ceux qui les avaient précédés. pour oublier l'impression d'enfermement, elle repensa au sommet de la pyramide. Elle imagina un oiseau en train de la survoler. Elle vit ses ailes en train de battre l'air encore et encore. Puis elle imagina quelle liberté il y aurait à voler s'il n'y avait plus que des ailes. Si le corps lourd de l'oiseau n'existait plus, qu'il ne restait que le vol. Elle était capable d'imaginer tout cela depuis le sommet de la pyramide.
des ailes délestées du corps.
L'éclosion d'une rose sans tige.
L'âme , libérée du ballon alourdi de fluides qu'est le corps.
Elle se représenta cette âme dans un nuage de plumes et une explosion de vert - trop légère pour ce monde.
Commenter  J’apprécie          20
Impossible, pensai-je. Tout cela n'était pas en train d'arriver. Rien n'était arrivé. Je rêvais.
C'était un rêve qui s'était constitué à partir d'un fond de vérité terrifiant. Quelque chose que j'avais lu. Contre quoi on m'avait mise en garde. D'après ma mère, un danger qui me guettait si je ne mettais pas de crème solaire, si je sortais seule le soir, si je croyais tout ce qu'on me disait, si je montais dans la voiture d'un inconnu."
Commenter  J’apprécie          40
P101: Anne est inquiète.
"Soudain mon regard tomba sur un énorme insecte qui rampait dans la poussière du parking. Je reculai, étouffant un cri. Je vis le guide m'observer d'un air amusé. Je tournai les talons. En dehors de lui et d'un chauffeur de car, qui fumait une cigarette à l'extérieur d'un long bus argenté sur lequel on pouvait lire EXCURSION, le parking était désert.
Je tentai de me rassurer en me disant que le site serait envahi de touristes en majorité américains. Ander ne nous aurait pas emmenées dans un endroit où tout le monde nous verrait avec lui si...
Anne, t'as trop regardé la télé, pensai-je alors.
Anne, n'accepte jamais rien d'un inconnu, susurra ma mère..."
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Laura Kasischke (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laura Kasischke
Où sont-ils maintenant, Laura Kasischke
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (824) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1811 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..