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EAN : 9782070141609
384 pages
Gallimard (26/04/2013)
3.61/5   720 notes
Résumé :
Ceci est l'épopée drolatique d'une cuisinière qui n'a jamais eu peur de rien. Personnage loufoque et truculent, Rose a survécu aux abjections de cet affreux XXe siècle qu'elle a traversé sans rien perdre de sa sensualité ni de sa joie de vivre. Entre deux amours, elle a tout subi : le génocide arménien, les horreurs du nazisme, les délires du maoïsme. Mais, chaque fois, elle a ressuscité pour repartir de l'avant. Grinçant et picaresque, ce livre raconte les aventure... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (135) Voir plus Ajouter une critique
3,61

sur 720 notes
Les tribulations de la cuisinière d'Himmler, Rose de son prénom et accessoirement centenaire à l'heure où elle se confie, s'ingèrent sans déplaisir. Cependant, le roman refermé, il ne subsiste pas grand-chose de ces péripéties aussi copieuses que peu vraisemblables. Pour autant, qu'on ne vienne surtout pas me les rapprocher de celles d'Allan Karlsson (Le Vieux qui ne voulait pas... enfin vous savez quoi), car si Jonas Jonasson a clairement fait dans l'humour absurde et déjanté, Franz-Olivier Giesbert, lui, semble encore chercher le ton juste pour les aventures de sa cuisinière centenaire.

Drame ou comédie ? Je cherche encore, moi aussi.

De l'amour qui fait mal, de la guerre qui tue, de la vengeance qui fait du bien, du sexe qui fait du bien aussi, du sacrifice qui sauve (ou pas), de la résilience, du scandale, du sang, des larmes, de l'aphorisme éculé, une pincée de lieux communs, une louche de politiquement incorrect, un soupçon d'anticonformisme... Touiller. Servir chaud. Façon tout-est-bon-dans-le-cochon, le chef Giesbert a préparé pour vous la soupe garnie qui va « plaire au plus grand nombre » (formule favorite d'un éminent théoricien cathodique professionnel du relooking immobilier érigée, une fois encore, en philosophie reine du marketing littéraire).

La garbure en question s'engloutit donc sans encombre, mais le gourmet exigeant fera bien de s'attendre à quelque aigreur gastrique dès la sortie du resto. Car pour ce qui est du factuel, la coupe est pleine ; en revanche l'absence intégrale de profondeur des personnages et des événements laisse cruellement sur sa faim. Ainsi, le gastronome en mal de saveurs subtiles pourra envisager de se rabattre avantageusement, par exemple, sur « Les fidélités successives » de Nicolas d'Estienne d'Orves qui le régalera d'une bien plus délicate analyse des errances humaines propres aux périodes agitées communes à ces deux ouvrages.

Alors, La cuisinière d'Himmler... deux ou trois étoiles au guide Babelio ??
J'ai un peu hésité mais finalement ce sera deux. Je suis pas une fille sympa quand j'ai la digestion contrariée.



Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Rose, âgée de 105 ans, tient un restaurant à Marseille : « la petite Provence » où elle propose à ses clients une carte très originale avec des plats inspirés de tout ce qu'elle a vécu dans sa vie, de tous les gens qu'elle a rencontrés. Elle décide alors d'écrire ses mémoires sur un carnet car sa vie à été mouvementée.
Elle naît en Arménie le 18 juillet 1907, près de la mer Noire, à Kovata, capitale mondiale de la poire, dans des conditions rocambolesque car sa mère accouche contre un cerisier, « c'est ainsi que je vins au monde, en dégringolant ».
A Constantinople, le chef des Sunnites ordonne la purification donc le génocide des Arméniens commence. Un jour, sa famille est arrêtée et exécutée et elle en réchappe en se cachant dans le jardin. Elle découvre une salamandre jaune qu'elle prénomme Théo et à qui elle confie ses émotions et ses pensées.
Mais elle est rattrapée et mise dans un « petit harem », tenu par Selim Bey auquel elle doit faire des fellations. Selim Bey la garde deux ans et la donne à un de se amis qui l'embarque sur son bateau, quittant Trébizonde pour gagner Barcelone.
Elle ne pense qu'à s'enfuir et à se venger. Il lui restera de son enfance que le souvenir d'un plat que préparait sa grand-mère : le « Plaki » à base de haricots.
Elle profite d'une escale à Marseille pour s'échapper. Pour échapper aux sbires de Chapacan Ier, en argot « voleur de chiens », un truand local, qui l'oblige à faire les poubelles, elle se réfugie chez Barnabé Bartavelle, qui tient un restaurant où elle apprend à cuisiner les aubergines. le truand la retrouve et elle fuit à nouveau avec Théo toujours pour se retrouver enfin chez Emma Lempereur qui l'accueille chez elle et avec son mari décide de l'adopter.
Elle est bien chez eux, elle fait des études, mais les Lempereur meurent l'un dans un accident l'autre de chagrin et les héritiers, pingres, la transforment en esclave, lui faisant faire toutes les choses ingrates et bien-sûr décident qu'elle n'a plus besoin de faire des études (l'année du bac) et décident au passage de lui détourner l'argent de son héritage car elle est mineure et ils deviennent ses tuteurs légaux.
Rose rencontre ensuite Gabriel Beaucaire dont elle tombe amoureuse et qu'elle finit par épouser et part s'installer à Paris chez lui (pendant ce temps ses tuteurs font croire à sa disparition). Elle part avec Théo et la liste de toutes les personnes dot elle souhaite se venger. Ils auront deux enfants ensemble : Edouard et Garance. A Paris, elle ouvre un restaurant qu'elle baptise « la petite Provence ».
Gabriel écrit des articles dans les journaux pendant que Rose invente ses plats dans sa cuisine, brandade de morue, soufflé au caramel et son fameux flan au caramel. Ils sont heureux et Rose ne pense qu'à leur petite vie douillette sans voir la montée de l'antisémitisme s'installer. On commence traquer les Juifs en allant chercher dans leur arbre généalogique les noms pouvant être d'origine juive et à les arrêter, à incendier les synagogues, à piller les magasins semant la terreur.
Mais, peu à peu, la presse antijuive se déchaîne et tout le monde s'en prend à Gabriel par articles interposés.
Tout en devisant avec Théo, Rose décide d'aller régler ses comptes avec le premier de la liste, celui qui a tué son père, et pour ce faire, part donc en Turquie. Gabriel est considéré comme Juif car il porte le nom d'un village et souvent les Juifs qui venaient en France changeaient de nom : soit on essayer de traduire le leur, soit on leur donnait le nom d'un village par exemple.
Après avoir régler son compte à celui qui a tué son père, Rose comprend que Gabriel est en danger et l'aide à se cacher alors qu'ils se sont séparés car elle l'a trompé. Mais il sera arrêté avec les deux enfants sur dénonciation et conduit au Vel d'Hiv.
Rose ne sait pas où ils sont. Pour s'occuper l'esprit elle se met à étudier les plantes et se lance dans la phytothérapie proposant ses tisanes aux clients. Dans son restaurant, se côtoient les têtes pensantes de l'époque, le gratin de la société la police aussi.
Un jour Himmler entre sans son restaurant, après un défilé des troupes allemandes sur les Champs-Elysées. A la fin du repas, il demande à la voir pour la féliciter pour sa cuisine et en particulier sa brandade de morue. Elle lui explique l'origine de la phytothérapie, lui parlant de Galien, des écrits de Sainte Hildegarde et il repart les poches pleines de tisane de Ginseng car c'est un travailleur acharné, infatigable.
Il est attiré par elle, sa beauté, sa truculence et finit par tomber amoureux. Elle va se servir de lui pour savoir où sont Gabriel et les enfants. Elle est toujours dans la démarche de la vengeance et quand cela devient critique pour elle, il lui propose de l'emmener à Berlin en étant sa cuisinière. Je vous laisse découvrir la suite…

Ce que j'en pense :

J'ai beaucoup aimé ce livre. L'histoire est rocambolesque car Rose a une vie très active (un peu comme le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire), elle échappe au génocide arménien par miracle et elle va connaître tous les génocides du XXème siècle, l'extermination des Juifs, les dictatures, mais aussi les travers de l'Amérique et un clin d'oeil à Marseille…
Elle est généreuse, drôle, amoureuse (ses coups de coeurs sont quand même caricaturaux) et pourtant même si l'auteur nous parle de sa beauté, je ne la trouve pas féminine, je n'ai pas réussi à la voir autrement qu'en Franz-Olivier Giesbert en jupons avec un tablier, parlant comme un charretier souvent…
Ce livre se déguste, au propre comme au figuré. On alterne les atrocités et les recettes de cuisine qui mettent en appétit, excitant nos papilles. En fait, la cuisine est un héritage de toutes ses rencontres tout comme ses lectures : Byron avec sa grand-mère, le poète John Keats avec Emma Lempereur entre autres. de chaque étape de sa vie restent une (ou plusieurs) recette de cuisine et un enrichissement de sa bibliothèque.
On voit défiler Sartre et Simone de Beauvoir qui ne jurent que par Staline et le communisme. Elle parle très bien d'ailleurs du fonctionnement si particulier de ce couple avec qui elle ira en Chine. On rencontre aussi Mao, et un beau Chinois Liu dont elle tombe amoureuse.
Chaque fois qu'il y a des difficultés dans sa vie, elle part trucider quelqu'un, cela soulage sa colère ou son impuissance. C'est en cela qu'elle est attachante d'ailleurs. Chaque fois qu'une épreuve survient, elle en fait quelque chose de positif qui la fait avancer dans la vie, et même parfois, la maintient en vie.
On note aussi l'importance de Théo la salamandre qui est un peu sa conscience car elles ont un dialogue imaginaire et Théo lui reproche sa conduite, ses erreurs, ses dérapages.
On découvre aussi Félix Fersten, Estonien, qui est le masseur d'Himmler, personnage particulier formé par un grand maître tibétain. Il soulage Himmler de ses terribles maux d'estomac, en lui faisant signer des papiers annulant des déportations. On retrouve cet homme dans un livre excellent de Kessel : « les mains du miracle ».
On visualise sans peine sa rencontre avec Hitler, végétarien, qui se termine par une beuverie phénoménale non sans conséquences.
On reconnait l'érudition et le talent du journaliste qui sait parler de la grande Histoire et la combine bien avec la petite histoire de Rose.
Enfin, je retiens l'importance de Marseille, de la Provence et surtout de la Méditerranée qui apportent de la lumière à ce livre comme la cuisine amène des parfums exotiques ainsi que les personnes, hautes en couleurs aussi, qui font partie de sa vie d'aujourd'hui.
Donc, un bon livre que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire et que je recommande.

Lien : http://eveyeshe.canalblog.com
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Il existe mille et une façon de mettre en pages la guerre, tant cette activité aussi vieille que l'humanité affecte les fondamentaux de la société et le quotidien de ces citoyens, qu'ils soient civils ou militaires. Les parutions de cette année nous l'ont largement démontré.
D'autre part, les centenaires se portent particulièrement bien en littérature : George Dawson dans Life is so good ou ce facétieux Allan, héros de Jonas Jonasson. C'est de plus pratique pour survoler les événements d'un siècle.
Franz-Olivier Giesbert conjugue ces deux occurrences pour le plus grand plaisir du lecteur : c'est ainsi qu'il donne la parole à Rose, 105 ans, dont le passé offre des garanties en matière de destinée hors du commun.
Rose est née en Arménie mais n'y restera pas longtemps : le génocide lui a ravi sa famille. C'est en s'échappant d'un yacht de luxe où elle était séquestrée et réduite au rôle d'esclave sexuelle, qu'elle débarque à 11 ans à Marseille. La galère n'est pas pour autant finie, et les quelques années de bonheur qu'elle vivra dans ce qui serait à l'heure actuelle une famille d'accueil, feront place à d'autres violences.
Le récit pourrait être celui d'une descente aux enfers si la jeune fille n'était pas guidée constamment par une rancune tenace, qui la contraint à des passages à l'acte vengeurs. Elle tient à jour la liste de ses ennemis…et s'en remet à un autre personnage clé du roman, Théo, une salamandre qui, telle que le criquet de Pinocchio, lui tient lieu de conscience

Outre la soif de vengeance, c'est la cuisine qui constitue une raison de vivre pour Rose, souvenir de sa grand-mère , premiers emplois, puis autonomie en ce domaine lorsqu'elle crée son premier restaurant, rapidement reconnu. de multiples rebondissements qui font tout l'intérêt du roman et que je tairai donc, la conduiront à ravir les pailles du sinistre Himmler, ce que nous promet le titre.

C'est une histoire passionnante et bien menée, même si quelques invraisemblances nous rappellent qu'il s'agit d'une fiction (on peut tuer quelqu'un avec des témoins et en laissant sur place sa signature, et s'en sortir en déménageant simplement aux US? Mais que fait la police?).


L'un des atouts du roman est ce personnage féminin haut en couleur et animé d'une rage de vivre et de se faire justice. Quand on naît sous des cieux où la violence est le quotidien, les codes sociaux risquent de subir quelques distorsions.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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J’ai trouvé intéressante et pathétique l’histoire de Rose, 105 ans, qui raconte sa vie dans des cahiers.
Sa jeunesse ne fut pas facile, ses débuts dans la vie de femme plus heureux, jusqu’à la rupture avec son mari.
A partir de là, tout devient loufoque. Son parcours équivaut à celui du « vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire ». Elle rencontre des personnages réels, comme Jean-Paul Sartre (dont le portrait n’est pas très élogieux), Simone de Beauvoir, Johnny Halliday, Himmler…. Elle passe de l’Allemagne aux Etats-Unis, à la Chine….
Elle m’est devenue de moins en moins sympathique, de plus en plus lassante, à vrai dire plus crédible du tout. Ses motivations sont plus que douteuses. Ses meurtres accomplis au moindre pincement d’estomac, ses appétits sexuels…..Trop, c’est trop
En fait je n’ai aimé que la première moitié du livre. A partir du moment où elle est partie en Allemagne, tout part en vrille. Tant dans la tête de l’auteur que dans la vie de Rose.
Rien à dire sur le style, j’aime assez l’écriture de Franz-Olivier Giesbert.
Mais en voulant faire un panorama des cent dernières années à travers la vie d’une femme peu commune, il a un peu raté son coup. (à mon avis)
De plus le titre n'illustre pas l'histoire, l'épisode Himmler n'en étant qu'un passage. C'est un peu racoleur à mon goût.
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La culpabilité du survivant est un thème assez récurrent dans la littérature, surtout dans les récits des drames de la Seconde Guerre mondiale. Toutefois l'approche de Franz-Olivier Giesbert est assez novatrice car ce qui pourrait être retranscrit comme une suite de jérémiades et d'apitoiement, devient étrangement tragi-comique.

L'horreur et la fatalité cheminent main dans la main semant le chaos et notre héroïne va devoir affronter son destin d'une manière inéluctable et funeste... jusqu'à sa mort.

Les premières pages nous font vaguement évoquer l'écriture tarabiscotée d'Arto Paasilinna, et on se demande où l'auteur nous amène, avec un démarrage tambour battant et d'associations d'idées surprenantes.
A la fois drôle, politiquement incorrect et souvent cru, ce récit devient au fil des pages plus touchant et profond qu'on ne le croit.

L'odeur de la mort est présente partout.
La vie roule dessus les personnages, les renversant, faisant marche-arrière et les écrasant à nouveau dans un étrange ballet de sauvagerie.

Franz-Olivier Giesbert nous dit la lumière qu'apporte l'espoir mais aussi les heures sombres de l'Histoire. Beaucoup d'heures sombres.
Il nous dit la puissance des mots et des idées. Il nous raconte aussi la force de l'amour, les sacrifices endurés, la quête de liberté et ce qui reste après la lutte.

Nietzsche a dit: «  Il faut porter du chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse »

Franz-Olivier Giesbert nous susurre « qu'il faut continuer à croire en l'homme malgré les hommes »

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critiques presse (6)
LaPresse
06 septembre 2013
Du génocide arménien aux délires du maoïsme en passant par les horreurs du nazisme, les vicissitudes du XXe siècle constituent la toile de fond du roman.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LesEchos
12 juin 2013
L'iconoclaste directeur du « Point », biographe de haut vol, auteur de décapants polars marseillais et de fictions à forte valeur ajoutée autobiographique sans complaisance, s'engage toujours dans les méandres de l'histoire avec une jubilation non feinte.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Lexpress
06 juin 2013
Avec La Cuisinière d'Himmler, roman aussi excessif que réjouissant, Franz-Olivier Giesbert revisite cent ans de fureur.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaLibreBelgique
28 mai 2013
Ça va, revient, virevolte, fustige, moque, accuse... C’est fou, grinçant, farfelu. C’est joyeux et sanglant, caricatural et affûté, faux et vrai.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Lhumanite
27 mai 2013
Il y a là un souffle et un plaisir d’écriture considérables, qui font passer sur les facilités et les baisses de tension romanesque. Sans compter un incontestable don pour le trait cinglant et le portrait au vitriol. Cette cavalcadante cuisine narrative est décidément riche en saveurs.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Bibliobs
03 mai 2013
C’est un auteur au galop. A peine a-t-on ouvert le livre que les pages filent, s’envolent, et la fin parvient trop tôt. Franz-Olivier Giesbert a le don de la vitesse et du rythme. Il a aussi celui de la curiosité: il aime les personnages hors du commun, les présidents en équilibre, les tragédies intimes.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (222) Voir plus Ajouter une citation
L’institut néerlandais Clingendael, spécialisé dans les relations internationales, a chiffré à 231 millions le nombre de morts provoqués par les conflits, les guerres et les génocides de ce XXe siècle qui n’a cessé de repousser les limites de l’abjection.
Quelle est l’espèce animale qui s’entretue à ce point, avec autant de férocité ? En tout cas, ni les singes ni les cochons dont nous sommes si proches, pas davantage les dauphins ni les éléphants. Même les fourmis sont plus humaines que nous.
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Le grand âge qui est le mien m’a appris que les gens sont bien plus vivants en vous une fois qu’ils sont morts. C’est pourquoi mourir n’est pas disparaitre, mais, au contraire, renaître dans la tête des autres.
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Paris, 1939. Après que Gabriel eut quitté la maison avec nos enfants, une grosse boule a commencé à pourrir dans mon ventre. J’ai donné un nom à cette douleur qui vous mange les chairs et que chacun d’entre nous subit deux ou trois fois dans sa vie : le cancer du chagrin.
Il avait semé des métastases partout et d’abord dans mon cerveau qui, refusant de s’arrêter ou de se concentrer, tournait à vide et en rond. Sans oublier les poumons qui respiraient mal, ni le gosier où plus rien ne passait, ni les tripes que tordaient souvent des crampes atroces.
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La vengeance est certes une violence faite au code civil et aux préceptes religieux, mais c’est aussi un bonheur dont il me semble stupide de se priver. Quand elle a été consommée, elle procure, comme l’amour, un apaisement intérieur. Justice faite, c’est la meilleure façon de se retrouver en paix avec soi-même et avec le monde.
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Je suis bien contente que l'Histoire soit partie, elle a fait assez de dégâts comme ça. Mais je sais bien qu'elle va revenir, je le sens dans l'électricité de l'air et le regard noir des gens. C'est le destin de l'espèce humaine que de laisser la bêtise et la haine mener ses pas au-dessus des charniers que les générations d'avant n'ont cessé de remplir.

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