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EAN : 9782253164456
288 pages
Le Livre de Poche (02/05/2013)
3.31/5   103 notes
Résumé :
Jusqu’alors paisible, la vie de Rachel bascule brutalement à la mort de ses parents. Confiée à sa grand-mère paternelle, la petitefille de onze ans, intelligente,belle, sensible, et surtout métis, va être confrontée au racisme et devoir affronter l’épreuve du deuil. Heureusement, une main providentielle va se tendre qui l’aidera à surmonter ces épreuves et l’aider à se construire.
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
3,31

sur 103 notes
Lu dans le cadre de Masse critique, je tiens à remercier Babelio et l'édition Livre de Poche qui m'ont donné la possibilité de le découvrir.

La quatrième de couverture évoque un roman d'apprentissage, ce qui, d'emblée, me fait la promesse d'un livre riche, dont je vais pouvoir apprendre et ressortir un peu plus grande, plein d'étoiles dans les yeux et de rêves dans mes pensées. Mais là, je n'ai pas trouvé ce que j'ai tant cherché,"La Fille tombée du Ciel" n'a contenté aucun de mes espoirs, aucune de mes attentes.
La première partie, surtout, m'a énormément déçue. D'abord, j'ai trouvé l'écriture de l'auteure assez maladroite ; en effet, Rachel, une des narratrices de l'histoire, est censée être une petite fille de 11 ans (qui a très vite 16 ans, sans que rien n'ait changé en elle et d'un chapitre à l'autre sans crier gare…) – intelligente pour son âge, comme le souligne à maintes reprises l'auteure -, on s'attendrait donc à un certain niveau de langage, en accord avec ses qualités intellectuelles. Or, on retrouve de nombreuses incohérences à ce niveau, car on passe très vite du très familier au plus soutenu, ce qui est dérangeant et redondant au fil du récit. de plus, l'auteure semble adepte des phrases très courtes, qui, en plus d'être désagréables à la lecture, induisent un manque évident de rythme et empêche toute dynamique au récit. Donc, à l'instar d'un Momo (héros de "La Vie devant Soi") ou d'une Scout ("Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur"), j'attendais vraiment de m'attacher à l'héroïne, à être bouleversée par sa souffrance et son humanité, mais je l'ai trouvé en demi-teinte ; beaucoup plus passive et moins « vraie » que ces deux derniers…
La forme, très brouillon, m'a également posé des problèmes pour entrer pleinement dans l'histoire ; on retrouve de nombreux retours en arrière, et d'autres encore dans ces retours en arrières mêmes, on s'y perd, ce n'est pas fluide et limpide ! Néanmoins, au fil des pages, l'intrigue se précise un peu mieux.
Les personnages sont, quant à eux, bien trop peu développés, et plusieurs noms peuvent correspondre à un seul et même personnage, ce qui rend l'intrigue très complexe car il m'a fallu du temps pour comprendre qui était qui, et j'ai souvent été obligée de relire certains passages pour estomper mes doutes – ce qui n'a pas toujours été un succès. Qu'il est difficile de s'attacher à des personnages dont on ne sait rien ! Je n'ai pas bien compris l'intérêt pour l'auteure de tout compliquer de la sorte, car cela met à mal l'histoire ; d'autant que le thème abordé est extrêmement intéressant, notamment celui des injustices raciales, et donc du racisme qui reste le fil conducteur du livre. En parallèle, d'autres sujets graves et importants sont évoqués, comme celui du suicide – et c'est pertinent de le voir aborder à travers le regard d'une enfant -, ou encore celui de la recherche de son identité, de l'évolution des corps, des apparences, à savoir comment les gens nous perçoivent et nous jugent, et combien cela peut être différent de la réalité. Comme l'écrit naïvement et joliment Nella, la mère danoise de Rachel, en parlant de ses enfants métisses « Ils ne sont pas une couleur que les gens regardent. »
Certains passages m'ont d'ailleurs bien plu, comme par exemple la rencontre de Rachel et du Blues, qui va permettre à la jeune fille de mettre des mots sur ce qu'elle ressent et sur tout l'indicible qui pèse au fond d'elle-même… Mais tout va souvent trop vite dans ce livre, il y a trop d'évènements qui s'enchaînent (et certains manquent cruellement de réalisme)…
Je dois néanmoins reconnaitre que la deuxième partie est nettement meilleure. Les évènements se précisent et se recoupent enfin, les personnages nous révèlent enfin une psychologie intéressante. La fin n'est pas très originale ; en revanche, on ressent bien de la part de l'auteure, la volonté de passer un message important, notamment sur la tolérance et la recherche de l'altérité, indépendamment de sa couleur mais pour son histoire. La (re)construction et l'évolution des êtres après un drame, le manque, sont aussi des thèmes touchants et ici évoqués.
Sur ce point-là, peut-être, on pourrait faire un rapprochement avec le tendre et délicieux "Ne Tirez pas sur l'Oiseau Moqueur" de Harper Lee, mais ce dernier surpasse de très loin "La Fille tombée du Ciel" de par sa subtilité, sa générosité et son écriture magnifique.
C'est pour quoi ce livre de Heidi W. Durrow, malgré quelques passages intéressants, reste pour moi une déception.
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A onze ans, Rachel est une « petite-fille-toute-neuve ».
J'aurais plutôt dit « d'occasion et toute abîmée », mais sa grand-mère paternelle qui la recueille après un drame familial a besoin de croire qu'elle repart à zéro. Une page blanche, une feuille vierge.
Cette aïeule est aimante et maternante, nul doute, mais souvent maladroite quand elle s'exprime sur la mère de l'enfant.
Nous sommes dans les années 1980 au Texas, la couleur de peau a encore de l'importance, et Rachel, métisse, a autant de mal à trouver sa place dans cette famille mixte, que parmi ses camarades blancs et noirs.
Ces problèmes identitaires ne s'arrangeront pas à l'adolescence, on s'en doute.

Ce roman initiatique semble avoir été écrit pour être 'beau', et dans le but d'être comparé à 'Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur' (Harper Lee).
Le récit trop hachuré m'a paru bancal, décousu, et artificiel.
Pas moyen d'entrer vraiment dans cette histoire, ni d'être émue par cette petite famille et leurs proches (qui ont pourtant tout pour être touchants). A tel point que j'ai loupé la mort d'un personnage-clef, et que je n'ai pas eu envie de reprendre quelques pages en arrière pour comprendre où j'avais été trop distraite.

Ennui.
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Après le drame qui a détruit sa famille, Rachel part vivre chez sa grand-mère, femme à la poigne de fer, et chez sa tante, la jolie et douce Loretta. le seul souvenir qu'elle garde de l'accident, c'est une oreille abîmée. Dans le nouvel univers qu'elle découvre, elle est la petite-fille-toute-neuve qui repart de zéro. Mais comment trouver sa place quand le racisme est latent, sournois ? Rachel est une très jolie métisse à la peau claire et aux yeux bleus et une très bonne élève qui s'attire l'inimitié de ses camarades d'école. « Je ne sais pas si le pire, c'est quand les gens se moquent de vous pour ce que vous êtes, ou quand ils n'y comprennent rien. » (p. 65) Ni noire, ni blanche, Rachel peine à construire son identité qui est d'autant plus incomplète qu'il lui manque des clés pour comprendre son passé. La vérité est entre les mains de Brick, un ancien voisin, qui connaît un secret sur le jour où Rachel est tombée du ciel. « Quand il n'y a personne pour vous contredire… la seule histoire qu'on puisse raconter, c'est celle qui finit par devenir vraie. » (p. 193)

Que j'ai aimé cette histoire de famille meurtrie et d'identité tronquée ! le couple Nella/Roger avait pourtant tout pour faire rêver : la belle et blonde Danoise qui épouse le bel officier noir américain, c'est une love story idéale. Mais on comprend rapidement que le rêve a tourné court et que la belle romance s'est grippée. Et, au-delà, c'est la maternité qui souffre puisque Nella était une mère terrifiée à l'idée de ne pas pouvoir protéger ses enfants de toutes les menaces et de toutes les douleurs. Sous le regard des autres qui accuse et qui dénigre, Rachel doit apprendre à se construire. « Ça me rappelle cette manie des autres filles noires de l'école, qui croient toutes que je veux absolument être blanche. Elle m'appelle l'Oreo, comme les biscuits. Je ne veux pas être blanche. Parfois, je veux redevenir ce que j'étais. Je veux n'être rien. » (p. 165) Il en faudra du temps pour que la petite fille trouve sa voie et accepte de faire éclater la petite bouteille bleue qu'elle cache dans son coeur et dans laquelle elle entasse les sentiments noirs.

D'une plume fine et pudique, Heidi W. Dureow s'attache aux destins croisés de Rachel et Brick, deux enfants meurtris dont les foyers n'ont pas été des havres de paix. La révélation de l'accident qui a fait basculer la vie de Rachel est progressive. Même si l'on comprend rapidement les raisons et la forme du drame, chaque chapitre en précise les contours et les conséquences sur la vie de l'enfant. Voilà un roman à découvrir doucement, tant la charge émotionnelle est grande. La fille tombée du ciel ne vous tombera pas des mains, c'est promis !
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La jeune Rachel est seule rescapée d'un drame familial et va (ré)apprendre à vivre avec sa grand-mère.

Les thèmes du métissage, de la reconstruction après un deuil, faisaient partie de ceux qui m'avaient interpellée en lisant la 4ème de couverture de ce livre.
Mais je ne les ai pas trouvés vraiment traités, finalement, car le roman se perd dans une succession de points de vue de personnages mal définis, un par chapitre, sans approfondir ses sujets.

Reste que la question de la couleur de peau traverse ce récit situé dans l'Orégon des années 80. La grand-mère, venue du Texas, fut la première femme de couleur à acheter une maison dans ce quartier de Portland, et tous ses voisins sont maintenant de couleur, en provenance, pour la plupart, du Sud. La petite Rachel, elle, est métisse.
Et chacun semble dans l'obligation de se définir : «  Mais tu es quoi ? Je veux dire, noir ou... comme moi ? » « Oh, je suis noir. ordinaire. Normal, quoi ».

Dommage, malgré ces pistes interessantes, je n'ai pas suivi l'auteure dans les méandres de son récit, et suis complètement restée sur ma faim.
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Rachel est une fillette, blanche par sa mère Danoise, noire par son père Afro-Américain de l'US Air Force. C'est déjà sa couleur de peau qui la différencie car elle est "clarifiée" et a hérité des jolis yeux bleus de sa mère. Elle est placée, très tôt, chez sa grand-mère après un grand drame qui a fait voler sa famille en éclats. Son frère, sa soeur, sa mère sont décédés dans de tragiques circonstances. Quant à son père, il semble avoir fui ses responsabilités sans depuis lors avoir donné aucun signe de vie à sa fille. Rachel grandit avec des souvenirs plus ou moins brumeux de ce qui a pu se passer ce jour-là où tout a basculé. Dans sa "nouvelle" famille, du côté paternel, il y a grand-mère qui est intransigeante avec son caractère bien trempé mais il y a aussi tante Loretta, femme compréhensive et bienveillante. C'est un cocon qui l'accueille, à l'abri du monde et des hommes. Et la vie pourrait s'arrêter là, à ce nouveau départ placé sous les meilleurs auspices... sauf que Rachel cherche des réponses, devient rebelle et veut se libérer de sa cage dorée.

Qu'ai-je aimé dans ce livre? Disons, que l'originalité de la narration réside dans ce récit de Rachel qui, encore enfant, livre ses impressions comme dans un journal intime. On la sent frêle, seule et pourtant elle fait face au quotidien avec un grand courage et une belle détermination. On sent qu'en plus du drame personnel, Rachel doit en plus assumer sa couleur de peau qui n'est ni tout à fait blanche, ni vraiment noire. A l'école, les garçons l'intriguent, à la maison sa tante la fascine, sa grand-mère est un exemple de femme de fer. La plume d'Heidi W. Durrow est belle et retranscrit formidablement la vie d'une petite fille un peu paumée. Et certains passages fendent juste le coeur et arracheraient bien plus d'une larme (exemple criant page 111). de plus, j'aime ces romans qui ne divulgent leurs ficelles qu'au fil de la narration, nous laissant au départ interrogatif pour finalement nous quitter bluffé par le tour qu'ont pris événements. En somme, c'est émouvant, c'est bien écrit et c'est clairement un vrai page-turner !

Je m'insurge souvent contre les bandeaux apposés aux livres qui vantent les "livres du siècle". Ici, le bandeau fait état d'un livre "dans la lignée de L'attrape-coeur et de Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur". C'est pile ce que j'en pense ! Superbe et qui va me trotter dans l'esprit un petit moment !
Lien : http://shereads.canalblog.co..
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Depuis ce jour, Brick avait passé toutes ses soirées et ses nuits chez Laronne. Ça n'avait pas l'air de déranger sa maman. Le matin, Laronne l'envoyait à l'école avec une boîte-repas identique à celle qu'elle préparait pour son fils. Et chaque jour, ils marchaient ensemble jusqu'à l'arrêt de bus.
Greg était bon, dans le rôle du grand frère. Pour commencer, il était plus grand que Brick. Ensuite, il connaissait tout un tas de blagues - dans lesquelles il était toujours question de crottes de nez - qu'il aimait partager avec Brick.
(p. 152-153)
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Ils étaient tous les deux assis depuis un moment lorsque Brick se risqua à demander : « Monsieur, qu'est-ce que vous faites, comme métier ?
- Je dessine des cartes.
- Oh.
- Des cartes des lieux où on pourra bombarder les cocos, quand l'heure sera venue.
- C'est vrai ? » Brick écarquille les yeux. « Qui ça ?
- Nos gars à nous. Ils s'envolent dans de gros avions et ils trouvent des cibles grâce à mes cartes.
- Mais comment ?
- Tu sais, je ne suis pas censé te raconter tout ça. C'est confidentiel. Tu sais ce que ça signifie ?
- Hum hum...
- Ça veut dire que c'est secret. Top secret. Les gens croient qu'on n'est pas en guerre - parce qu'on s'est sortis du Vietnam. Pourtant, on est toujours en guerre. Tant que ces foutus cocos seront là, on cherchera un moyen de les coincer. Quand l'heure sera venue, on les aura. »
(p. 97-98)
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« C'est vrai. Je ne connais aucun de ces livres que tu lis, se justifie-t-elle. Mais j'aurais pu, si on m'avait laissée aller à l'école. Dans cette école privée. »
Derrière ces mots, il y a une histoire que grand-mère ne raconte pas. (...)
« Grand-mère, je pense que si je te lisais les histoires, tu pourrais avoir ces mêmes livres à l'intérieur de toi.
- Tu penses trop. » Voilà ce qu'elle me répond.
« Ne l'écoute pas. Continue à cultiver ton esprit. C'est important », rétorque tante Loretta.
(p. 48-49)
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[Elle] n'avait jamais été du genre à donner des conseils, mais Nella avait besoin de réponses, n'importe lesquelles. « Concentre-toi sur ce qui se passe là », avait-elle dit en décrivant un cercle au milieu de sa poitrine, de la main. 'Impossible de dire à une femme adulte quoi faire de sa vie, impossible', avait-elle pensé. « Et prends soin de toi, et des gosses. C'est tout ce que tu as à faire. »
(p. 36)
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Quand on rentre à la maison, je remarque combien tout est différent, quand Drew est là. Sa couverture roulée en boule sur le canapé, et son sac à moitié caché sous la table basse. Et je note aussi une chose qui ne se voit pas, mais qui se sent. Un sentiment que [ma mère] appelait 'hyggeligt'. Ça signifie un mélange de réconfort, de foyer et d'amour.
(p. 184)
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Videos de Heidi W. Durrow (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Heidi W. Durrow
Heidi W. Durrow, invitée à l'émission de Connie Martinson "Connie Martinson Talks Books" pour son livre "La fille tombée du ciel" (Part 2)
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