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Anne Damour (Traducteur)
EAN : 9782264034274
432 pages
10-18 (19/05/2004)
3.95/5   242 notes
Résumé :
"Leur Verdun à eux s'appelait Woodstock. Ils ont grandi ensemble, écouté les même disques, aimé la même femme. À un moment, Bobby et Jonathan se sont perdus de vue. New York les réunit - et Clore, qui attend un enfant. Ils n'ont plus vingt ans. Ils ont cru à des tas de choses. Ils imaginaient qu'eux seraient différents des autres, qu'ils ne vieilliraient pas, qu'ils trouveraient un moyen. Le roman couvre les vingt-cinq dernières années aux États-Unis. II s'agit d'un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Première rencontre avec Michael Cunningham et je dois dire que je ne suis pas déçue par ce roman.
Le roman se découpe en trois parties. Dans un premier temps, nous faisons la rencontre de Jonathan et Bobby deux adolescents, très proche, issus de deux milieux différents. Jonathan a ses deux parents, ils vivent tous les trois dans un foyer stable tandis que Bobby voit peu à peu sa famille disparaitre et est plutôt livré à lui même.
On les voit grandir ensemble, expérimenter la drogue sur fond de musique des années 70. Puis une séparation a lieu lorsque Jonathan part a l'université. le lecteur entre donc dans la deuxième partie du roman, celle que j'ai préféré ou Bobby et Jonathan se retrouve a New York et ou l'on fait la connaissance de Clare. Ils décident de vivre à trois et surtout de vivre comme bon leur semble.
La troisième et dernière partie est plus sombre : un bébé nait et tout trois décident de partir vivre a la campagne mais tout ce bonheur n'est qu'éphémère et ce mode de vie hors norme ne pouvait durer....

J'ai été agréablement surprise par la description des sentiments qui est faite par l'auteur. On ressent vraiment l'amour entre ses trois personnages grâce à une réelle profondeur dans l'écriture.
Les thèmes abordés sont nombreux : l'homosexualité (tabou dans les années 70), la maladie et surtout le sida (qui apparait dans les années 80), la vie et ses insatisfactions où les choix que l'on peut prendre, la mort....
Un livre qui fait réfléchir, car les trois héros ne se contentent pas de subir leur vie, de tomber dans la routine. Ils se posent sans cesse des questions sur ce qu'ils veulent vraiment et chacun apporte sa vision de la vie.
Une très belle découverte et un bon moment de lecture qui me donne envie de découvrir d'autres romans de l'auteur.
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Mon premier sentiment sur ce roman après quelques chapitres a été : ça ressemble aux Chroniques de San Francisco de Maupin, en plus fade. Et la conclusion est : ça ressemble aux Chroniques de San Francisco, en plus fade.

Le roman avait sans doute plus de force au moment de sa sortie dans les années 90. Aujourd'hui, l'homosexualité, ou les couples libres, ce sont des thèmes qu'on retrouve dans n'importe quel feuilleton un peu populaire, et j'ai eu l'impression de retrouver dans ce roman des archétypes que je vois déjà partout ailleurs. Ces sujets ne sont d'ailleurs pas non plus vraiment fouillés, on passe plus de temps sur l'enfance et les (non-)choix des différents personnages que sur leurs présents : on ne les voit jamais que centrés sur eux-mêmes, sans avoir les réactions de leur entourage, direct ou élargi, au point qu'on finit souvent par oublier qu'ils sont « originaux » pour le reste du monde.

Tout ce petit monde est d'ailleurs vaguement déprimant, toujours dans l'introspection, à rechercher à quel moment leur vie a dérapé, à essayer de comprendre pourquoi ils ne sont pas conformes aux autres. Et à chaque décision prise, une petite satisfaction masochiste de se rendre compte que c'était encore la mauvaise, mais que ce choix va les engager pour les prochaines années, sans avoir la possibilité de changer quoi que ce soit.

Si les personnages m'ont été d'emblée antipathiques, l'écriture m'a tout de même accroché, assez pour avoir envie de terminer le roman, à la recherche de quelques étincelles qui pourraient sauver l'ensemble. Je n'ai pas trouvé assez de choses pour changer mon impression sur ce roman, mais je retenterai quand même l'expérience avec un autre livre de l'auteur.
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Ce roman adopte la forme d'une série de récits à la première personne, dont les personnages sont les narrateurs. On appelle cela, je crois, un "roman choral", et le procédé n'est pas nouveau, ni très surprenant, mais plutôt banal. Impossible donc de savoir si les discours que les héros tiennent sur eux-mêmes sont lucides ou non, s'ils ne se trompent pas, s'ils ne se racontent pas d'histoires, puisque le principe même du roman choral est l'absence d'un narrateur omniscient, d'un analyste qui verrait la vérité et la dirait. Ici au contraire, on patauge dans de la subjectivité à toutes les pages et c'est très ennuyeux, car totalement a-critique, et donc, inintelligent. Cela dit, quelques beaux passages se rencontrent çà et là.
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Je ne peux que répéter les propos de l'éditeur : un souffle, une lumière, une grâce...J'ai été complètement immergée dans ce récit, j'avais l'impression de frôler les personnages, de participer à leurs interrogations et à leurs angoisses, je ressentais leur trouble et leurs émotions. C'est le premier livre de M. Cunningham que je lis (même si je connaissais Les heures grâce au film) mais je salue son sens du dialogue et sa façon de décrire une réalité au travers des propos subjectifs d'un personnage, il a un immense talent et j'ai hâte de me plonger dans ses autres romans. Une magnifique découverte !
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A Home at the End of the World est un roman magnifique qui m'a mise au bord des larmes. Pourquoi?

Quand ils étaient enfants, Bobby et Jonathan étaient des amis inséparables. Leurs liens amicaux sont extrêmement bien décrits, on y croit, on est avec eux, en totale symbiose. Ils sont complémentaires. C'est déjà très beau, c'est une histoire d'amitié d'abord.

Ensuite, chacun a son rêve, son idéal, ses goûts, ses désirs, ses envies. Bobby trouve chez Jonathan un homme en qui il peut se rattacher, il y trouve une famille, avec sa mère Alice. Quelque chose qui lui a terriblement manqué.

Mais après des années de séparation, ces deux hommes se retrouvent fortuitement à New York. S'ensuit la rencontre formidable avec Claire, jeune femme aussi libre que l'air, ensemble ils s'inventent la famille qu'ils n'ont jamais eu et dont ils ont toujours rêvé. Mais n'est-ce qu'un leurre? Peut-on vivre ainsi? Peut-on se créer une famille basée sur l'amour et la force de l'amitié?

Un livre émouvant aux personnages attachants. Des lignes magnifiques, des descriptions de vide psychologique, de doute, d'amours, de désespoir, d'espoir, un chef d'oeuvre.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
La différence entre trente-six et vingt-cinq ans, dit-elle, c'est qu'a vingt-cinq ans tu ne parais jamais pathétique. La jeunesse est l'excuse par excellence. Tu peux tout tenter, te coiffer n'importe comment, et avoir l'air parfaitement à l'aise dans tes baskets. Tu ne t'es pas encore trouvé, donc tout va bien. Mais tu prends de l'âge, et tu t'aperçois que tes illusions commencent à transparaître.
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Nous avions vaguement espéré tomber amoureux, mais sans nous en préoccuper vraiment, car nous pensions avoir tout le temps devant nous. L'amour nous paraissait tellement irrévocable, morne – c'était lui qui avait saccagé nos parents. C'était l'amour qui leur avait valu une vie d'hypothèques et de travaux ménagers ; de jobs sans intérêt et de courses à deux heures de l'après-midi sous les néons du supermarché. Nous avions espéré un amour d'un genre différent, un amour qui connaissait et pardonnait notre fragilité humaine mais n'amoindrissait pas les idées ambitieuses que nous avions de nous-mêmes. Cela paraissait possible. Si nous évitions de nous montrer avides ou précipités, si nous ne cédions pas à la panique, un amour riche et stimulant pouvait survenir. Si l'objet de cet amour était concevable, alors il pouvait exister.
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Je voulais une vie établie et scandaleuse. A la Van Gogh, avec des cyprès et des flèches d'église sous un ciel grouillant de serpents. J'étais le fille de mon père. Je voulais être aimée par quelqu'un qui ressemblât à ma solide et raisonnable mère et je voulais courir en hurlant dans la lumière des phares, une bouteille à la main. Tel était le sort jeté sur la famille. Nous étions prédisposés à nourrir des désirs effrénés qui s'entrechoquaient et s'éliminaient mutuellement.
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En un an et demi, j'avais appris que si je pouvais imaginer les colères, les chagrins ou les déceptions que me causerait Rebecca en grandissant, je ne concevais pas une seconde qu'elle pût jamais devenir une étrangère. Même si elle devait peser cent kilos. Même si elle se mettait à adorer un insecte en guise de dieu, ou commettait un meurtre par intérêt. Nous étions unis l'un à l'autre; nous avions tissé un lien qui ne pourrait se défaire tant que nous serions en vie.
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Bien que gardant mes distances avec Bobby, je n'étais pas insensible à son charme un peu rugueux de poulain maladroit. Il avait de grandes mains carrées et un visage aussi expressif qu'un caillou. Si ce n'avait été ses yeux, son innocence aurait été trop lunaire pour vous attendrir. Mais il avait un regard qui vous transperçait. Imaginez une confortable petite maison de banlieue, avec un nain de plâtre dans la pelouse et des pétunias en pot à la fenêtre. Puis imagnez quelqu'un de vieux et d'affreusement triste à la fenêtre du haut. C'était le visage de Bobby. C'était ce qui se dégageait de lui.
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