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Roberto Innocenti (Illustrateur)Jean-François Ménard (Traducteur)
EAN : 9782070629312
64 pages
Gallimard (16/09/2010)
4.23/5   28 notes
Résumé :
La maison date de 1656, année de peste. Mais c’est en 1900, à l’état de ruine que cette « maison aux 2000 légendes » comme disent les enfants qui ont su la retrouver au fond d’un bois, va reprendre vie, pour accueillir et protéger celle de jeunes mariés. Une histoire va ainsi commencer, entrelaçant celle du XXe siècle, à celle d’une architecture, aussi simple que ceux qu’elle abrite, dont les métamorphoses au gré des usages serviront de métaphores à celle de la soci... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
1656 : Issue d'une terre vierge, la Maison prend forme et s'installe entre les arbres de la forêt voisine.


1900 : Les premiers habitants de la Maison ont disparu depuis longtemps. La Maison n'a pas bougé. Seulement décrépie par le temps, elle retrouve une seconde vie : une nouvelle famille la retape grossièrement pour s'installer.


De 1900 à 1999, un siècle s'écoule, et pas n'importe quel siècle. Alors que la Maison avait à peine subi le temps qui passe de 1656 à 1900, son érosion semble précipitée au cours du 20e siècle. Mais la vie n'est jamais loin, qui tente de reprendre ses droits avec une conscience plus ou moins accrue de son rôle de sujet fugitif. L'album est ainsi découpé qu'il souligne avec puissance la tragédie de notre condition mortelle. Chaque scène se joue en deux double-pages. La première nous annonce l'année de narration et nous présente quatre lignes de prose poétique permettant à la Maison de s'exprimer. On reste songeur, en suspens devant un haïku édifiant, imaginant déjà une scène dans laquelle la Maison conserve son rôle principal. La deuxième double-page viendra compléter ou corriger notre imagination en étalant sous nos yeux un panorama au centre duquel la Maison et son environnement sont des constantes immuables. Les illustrations de Roberto Innocenti fourmillent de détails qui ne se révèlent pas forcément au premier aperçu. On revient plusieurs fois sur ces pages merveilleuses. de multiples histoires anodines s'ébauchent et se conjuguent, se répondent et se comprennent dans le silence des mots. Les personnages parlaient et vivaient de toute la force de leur énergie vitale mais le temps a passé et nous sommes témoins silencieux de leur existence.


L'alliance mélancolique des textes de J. Patrick Lewis et des illustrations de Roberto Innocenti parviennent à synthétiser en quelques lignes et en quelques images le sentiment tragique de la vie. le temps passe, les hommes meublent l'espace d'une vie puissante qui s'évanouit totalement quelques décennies plus tard, d'autres hommes les remplacent, qui disparaissent à leur tour sans jamais sembler conscient de leur fugacité. La Maison observe et paraît d'abord immuable avant de révéler à son tour la précarité de son édifice de pierres. Cet album terriblement mélancolique s'achève sur une vision de la modernité ambivalente, où la renaissance se conjugue à l'inhumanité d'une conscience sans âme. Glaçant.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Comment ne pas tomber sous le charme de la Maison ?

De page en page, de saison en saison, cette maison en pierres se raconte. Bâtie en 1656, elle choisit de commencer son récit en 1900, année où une bande d'enfants la découvrent, plantée à flanc de coteau, au milieu des arbres, abandonnée et désolée.
1901 : Ce sera une renaissance. Une famille la choisit pour y vivre. La voilà , débarrassée d'une nature envahissante et toute retapée. Bientôt la famille s'y installe. Autour de la maison, les premiers pieds de vigne s'accrochent fébrilement à leur tuteur promettant de futures belles récoltes ; un peu plus haut les pousses de blé s'offrent au soleil encore timide et une chèvre tire sur sa corde avec énergie, sortant d'un appentis attenant à la maison attendant impatiemment qu'on veuille bien s'occuper d'elle.
C'est le début d'une nouvelle vie pour cette jolie et modeste bâtisse.

Sous nos yeux curieux et émerveillés, La Maison se raconte. En quelques vers plus charmants les uns que les autres mais surtout à travers de magnifiques doubles pages où le lecteur peut suivre la métamorphose du paysage au fil des saisons, les modifications apportées par les habitants à la maison elle-même, au puits, aux chemins, aux plantations... C'est aussi l'histoire de cette famille que nous offre La Maison, une histoire traversée par des moments heureux, des journées de labeur mais aussi des instants douloureux engendrés par les deux guerres successives.


Cet album est magique et regorge de trésors. A chaque page, le même lieu est reproduit à l'identique et pourtant des milliers de détails ont changé. On a beau être toujours au même endroit, chaque page est comme un voyage. Voyage au travers des différentes époques du vingtième siècle, voyage au travers d'un paysage aux multiples visages.

On ne peut se lasser d'un tel album, parcourir les pages des centaines de fois, revenir maintes fois en arrière, détailler minutieusement le moindre recoin, s'étonner à chaque instant : "Tiens, mais je n'avais pas vu ça la dernière fois ! " et de tourner furieusement les pages pour voir en quelle année ce nouveau détail est apparu.
En un mot...fascinant !
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Magnifiques illustrations, comme des tableaux ......pleins de détails, on se balade au fil de la construction de cette maison à toutes les saisons et l'on contemple la vie communautaire où la campagne était solidaire dans toutes les tâches agricoles ...le temps où les familles se connaissaient !
Le temps où l'on ne parlait pas de suicides dans nos campagnes , le temps ou les produits laitiers étaient "bio de chez bio" ! ..Adieu Jean Pierre Coffe !
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Au début du XX° siècle, une vieille maison est retapée et habitée à nouveau. On suit son histoire et ses transformation tout au long du siècle.

Il y a longtemps que je vois cet album, que je le range... Mais je ne l'avais jamais lu. le challenge habitat était sans doute la bonne occasion.
L'album est bien construit : pour chaque année évoquée, on a un détail de la maison accompagné d'un texte sous forme de poésie puis, sur une double page, on voit l'ensemble de la maison et des terres autour.
Le texte est peu difficile, peu explicite, mais très poétique. Il s'agit d'ailleurs de quatrain, du moins, je crois. le texte est un peu mélancolique.
De page en page, la maison évolue, elle est restaurée, agrandie, se dégrade à nouveau. Autour les terres sont cultivées, le puits est fermé...
L'album est une belle évocation du XX° siècle, ses deux guerres mondiales, l'abandon des campagnes... On a une impression d'acceleration : de 1666 à 1900 peu d'évolution alors que tout au long du XX° siècle, la maison bouge beaucoup jusqu'à une complète transformation.
Bien sûr, on voit l'évolution des costumes avec une part importante réservé aux uniformes. C'est aussi la technologie que l'on voit arriver : la famille emménage avec une charrette tiré par un cheval puis on voit arriver les voitures, les tanks, les poteaux électriques arrivent dans le paysage...
C'est vraiment les illustrations que j'ai adoré. Je crois qu'on pourrait les regarder pendant des heures et toujours découvrir de nouveaux détails. Chaque double page est un tableau. Magnifique !
Lien : http://bloguiblogas.blogspot..
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Comment faire comprendre le temps qui passe au jeunes enfants ?
Cet album jeunesse de Roberto Innocenti est un merveilleux support !
On suit page à page l'histoire d'une simple et belle maison de pierres qui vit et souffre de l'usure du temps avec ses habitants.
Elle passe ainsi par des périodes heureuses et par d'autres plus... difficiles. A la fin, on se retrouve dans le monde d'aujourd'hui, ce qui permet d'ancrer l'histoire dans le présent.
Un très beau dessin qui plaira à tous. Bravo !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Chaque saison a vu ma nature sauvage
Endurer un passé de pestes et de cendres,
Que le temps, le labeur retrempent mon ouvrage,
Qu'en la pierre je sente mes forces reprendre.
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Que les adieux sur moi tombent comme des pleurs :
Le décès de la veuve est mon funèbre automne,
Sans cœur, une maison ressemble à une fleur
Dépourvue de rosée. Doucement, le glass sonne.
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Je suis une maison qui n’a pas de maîtresse
Et mon voyage atteint sa destinée dernière.

Où est donc la maison aux vingt milles légendes ?
Je ne reconnais plus cette adresse où je suis.
Ils veulent toujours plus, c’est moins, que je demande.
Mais je sens à jamais le soleil et la pluie,
Gardiens de mon domaine, ils sont là et m’entendent.
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Malheur, haine, douleur ont chassé les victimes
Loin du feu qui projette sur moi ses lueurs vives.
Des pauvres désormais je suis l'abri ultime,
Ils souffrent mais, dans leur souffrance, ils survivent.
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Tenant sa cuiller, la veuve remue son lait,
Elle tourne et retourne sa mélancolie.
Son fils plie bagage, chacun de ses paquets
Emporte les vestiges des jours évanouis.
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