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EAN : 9782070319824
112 pages
Gallimard (05/01/2006)
3.69/5   16 notes
Résumé :
Un équarrisseur aux prises avec une petite fille en larmes, un père qui écume les bars du Marais à la recherche de son fils adolescent, un étonnant exercice de style sur fond de terrorisme, ou encore des éditeurs qui se livrent à une guerre impitoyable...
Avec Jean-Bernard Pouy, chaque nouvelle est une surprise de tendresse, de férocité, de virtuosité ou d'humour.
Des histoires étonnantes pour pénétrer dans l'univers très particulier d'un écrivain incl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Jean-Bernard Pouy n'a jamais écrit La mauvaise graine. Non, je ne lance pas une tonitruante accusation de plagiat, je n'initie pas un jibégate. Il a bien écrit – du moins je n'ai pas d'information contraire – les quatre nouvelles de ce volume, mais elles sont extraites d'un autre recueil plus conséquent publié en 2001 et intitulé Les Roubignoles du destin. Cinq ans plus tard, Gallimar en a extrait quatre nouvelles qu'ils ont publié dans la collection Folio 2€. Ça fait donc un livre court (à peine cent pages) qui aura l'avantage de ne pas effrayer les gens dotés de peu d'endurance ou de peu de temps pour la lecture, financièrement accessible, facilement transportable… et de bonne qualité!
La mauvaise graine

La première nouvelle, qui donne son nom au volume, tourne autour d'un thème classique chez Pouy: les fossés générationnels et culturels, l'incommunicabilité dans la sphère intime et familiale… Elle a par contre pour toile de fond une sous-culture plus inhabituelle: les batcave. le personnage du père (donc le père-sonnage) apporte son lot de nuances, se voulant à la fois ouvert, bienveillant et protecteur, n'arrivant pas à être autre chose qu'un vieux con paternaliste dégoulinant de bons sentiments. le fils et ses potes, eux, ne font pas dans la nuance. le tout est sombre et drôle à la fois, ce qui le rend encore plus cruel.
L'équarrisseur

La deuxième nouvelle illustre peut-être ce pour quoi est fait ce format. Elle pourrait n'être qu'une anecdote au sein d'un roman, qui marquerait à sa lecture mais serait déjà quasiment oubliée à la scène suivante. Là, Pouy en fait un tout, ce qui donne toute sa force à la scène. Certains trouveront ce texte trop fleur bleue, moi c'est justement ce que j'aime chez Pouy, cette capacité à être touchant sans être neuneu, à faire du noir puisqu'il décrit sans faux-jour notre société mais à quand même y insérer des touches d'humanité, la fenêtre ouverte, la fenêtre éclairée dont parle Éluard dans La nuit n'est jamais complète.
L'ABC du métier

La troisième nouvelle vient nous rappeler que JB Pouy est avant tout un styliste et qu'il fait partie des oulipistes. Nous avons là un très bel exercice de contrainte littéraire. Ici la contrainte saute aux yeux, pas besoin de la chercher des heures, elle n'est pour autant pas simple à tenir de bout en bout. Surtout, la nouvelle n'est pas qu'un prétexte à un coup de frime stylistique. Elle aurait tout son intérêt sans la contrainte, racontant une histoire plaisante d'une manière qui l'est encore plus. Des fois, ce que je reproche aux auteurs et autrices maniant la contrainte, c'est que le texte est uniquement au service de la dite contrainte, abscons, difficile à lire et au final si ennuyeux que c'est la lecture qui devient une contrainte. Ici, à l'inverse, la contrainte est entièrement au service de la nouvelle, poussant à enrichir le champ lexical en utilisant un vocabulaire trop peu usité, des sonorités rares, des formes verbales qui changent. C'est drôle et poétique à la fois, mais toujours une nouvelle noire.
Manus militari

La dernière nouvelle dira quelque chose aux fans de la série des Spinoza encule Hegel, puisqu'on y retrouve (ou plutôt on y trouve déjà puisque la nouvelle a été publiée 5 ans avant le livre) l'univers de base du 3ème opus de la série Avec une poignée de sable. Bon, de fait, si vous avez déjà lu le bouquin la nouvelle perd un peu de son intérêt, quoiqu'elle permette de faire remonter de bons souvenirs de lecture à la surface. Ce qu'il y a de marquant dans cette nouvelle, c'est cette capacité de faire naître en quelques pages seulement tout un univers avec ses codes, ses valeurs…
La mauvaise graine, et bien j'en suis

En conclusion (on est un con, éclusons!), voilà un petit plaisir vite avalé mais qui est plutôt long en bouche et qui fait du bien par où il passe. En quatre nouvelles, ça permet de faire à la fois un petit tour (je ne dis pas qu'il est complet, heureusement) des possibilités offertes par la nouvelle, mais aussi des différentes facettes d'un auteur phare du néo-polar, dont ces quatre textes sont assez représentatifs. Je précise que j'avais acheté ce bouquin 50 centimes d'euros chez un bouquinistes, comme quoi on n'est pas obligé de se ruiner pour lire des trucs sympa.
Chronique initialement publiée sur https://romancerougenouvellesnoires.wordpress.com/2018/12/16/r2n2-exhume-la-mauvaise-graine-de-jean-bernard-pouy/
Lien : https://romancerougenouvelle..
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Quatre nouvelles qui nous montrent les travers de notre société : drogue, argent, terrorisme. Un père ne sait comment réagir face à son fils qui se drogue. Une petite fille très attachée à son cheval alors que celui-ci meurt. L'équarisseur vient et lui fait croire que son cheval va être entérré. Les parents sont absents, laissent la petite se débrouiller, seul l'argent compte. Un mendiant arrive dans une petite ville et réussit à se faire aimer par tous malgré ses insultes envers les passants. Ce n'est en fait qu'un rôle. La dernière nouvelle est plutôt du style science-fiction. Une guerre éclate entre éditeurs. je n'ai pas adhéré du tout, c'est resté incompréhensible. Langage souvent cru pour le reste.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'homme s'avança dans les hautes herbes. Il respira longuement, sur son visage étaient inscrites les marques les plus simples et apparentes de l'angoisse et de l'espoir. Il regarda tout autour de lui, rien ne bougeait, et pourtant il savait que les émissaires des Maisons n'étaient pas loin, peut-être l'étudiaient-ils en riant grassement, en se moquant de sa dérisoire énergie, en beuglant : "Encore un qui se croit que c'est arrivé !" ....L'homme posa délicatement son arme, un Waterman 30/30 à double culasse couplée, sur le sol détrempé, ouvrit son blouson de cuir et sortit le manus qu'il plaça sur le rond blanchâtre peint à même la terre.
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J'ai regardé par la fenêtre. La nuit était profonde. La rue du Temple, très animée. Lampadaires, boutiques et phares de voitures. Paris, ville lumière. Et moi, noir, en dedans. Pas vraiment noir, d'ailleurs. Plus noir que noir. Vidé. Un sombre vide. L'intérieur d'un puits.
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