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EAN : 9782253027331
280 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.25/5   2 notes
Résumé :
La Mésaventure espagnole est le premier livre de Lucien Bodard. A le lire, avec passion car il ne peut être lu autrement, on y retrouvera à la fois le génie du reporter et la force du romancier, véritable "Falstaff" de l'écriture. Il raconte l'épopée, finalement burlesque, quoique située dans un contexte tragique, de Bodard lui-même lorsqu'il eut, durant la dernière guerre, décidé de rejoindre la France libre, par les Pyrénées et l'Espagne, vers Alger, puis Londres.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Premier livre de Lucien Bodard (et 1er que je lis de lui) paru après la seconde guerre mondiale. 281 pages dans le Livre de Poche. Il décrit le Paris du début de la guerre et comment il veut passer en Espagne pour pouvoir aller en Afrique car il ne veut pas rester en France occupée. Un texte dense - pas de chapitres - juste 3 parties - et même peu de paragraphes pour souffler. C'est le récit très modeste de choses éprouvantes, inquiétantes, dangereuses, vécues par un déjà diplomate (mais l'opposé du genre flamboyant de Paul Morand). Ce titre un peu mou - la mésaventure espagnole - est finalement bien adapté : Bodard ne veut pas se plaindre. Comme si Primo Lévy avait titré l'un de ses récits de camps "la mésaventure allemande". Bodard semble tellement modeste qu'il ne parle quasiment pas de lui, n'écrit "je" que rarement- ou est-ce un parti pris de narrateur ? - que ce récit de choses vécues semble presque un roman. Il s'efface, il décrit, il disparait presque. Il ne se fait repérer dans le texte ( mais c'est toute la difficulté de ces événements : ne pas se faire repérer et parfois savoir se faire repérer) qu'au travers d'une rare et discrète mais bien réelle ironie pour décrire les choses (la corrida notamment p.236). Il se préparait à être diplomate : il l'est, dans son écriture. Pas d'outrance, peu d'humeur. de la patience et de la maitrise de soi. Aucun triomphalisme. Peu d'émotion. Après la moitié du texte (p.178) il écrit "je" pour décrire l'effet de la détention sur le mental (en effet il est détenu au camp de Miranda en Espagne). le récit sur la détention est bien long à lire - moins bien sûr que la détention - assez étrange, de plusieurs mois dans cette micro-société très dure (mais Bodard ne se plaint pas. Il décrit) d'un fonctionnement subtil très complexe à comprendre et analyser (une mine pour les psychosociologues et les historiens de l'Institution militaire française), mais différente d'un camp de concentration nazi semble-t-il. La compacité de ce texte exprime parfois une accélération du temps (le passage dans la montagne la nuit) mais plutôt globalement une fuite sans cesse étirée du temps (tout est toujours repoussé à plus tard) , car Bodard a un espoir, un objectif, une attente : parvenir en Afrique. Sans dévoiler les détails, mon dieu que ce fut long, complexe, de pouvoir déjà partir de Paris vers le sud-ouest, le pays basque, pour pouvoir passer en Espagne, qui n'est malheureusement qu'un passage obligé avant le Portugal puis l'Afrique espérée. J'ai l'impression que le récit est si peu égocentrique qu'il doit être assez authentique, que Bodard n'a pas cherché à minimiser ou exagérer des faits et restitue finalement bien la confusion générale d'après "la débâcle".
3 étoiles et demi, seulement (mais avec moi c'est déjà pas mal) car j'ai trouvé ça long à lire quand même. Mais pas de défaut ni de choses agaçante majeure.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
… En 1946, j'ai écrit ce livre, La Mésaventure espagnole, sur ce qu'avait été mon évasion. Livre depuis longtemps oublié et que j'aime pourtant retrouver, que je suis heureux de voir resurgir. Finalement, j'avais mis beaucoup de moi en lui. J'y trouve déjà ce qui devait devenir ma vision du monde ; le sens de l’absurde au milieu des abominations. Récifs sur lesquels à chaque instant je pouvais m'écraser et que, bien plus par chance que par intelligence ou volonté, j'ai évités. Je les sentais ces récifs, ils me terrifiaient et m'hypnotisaient. J'avais un instinct ignoré, un certains sens d’appréhender la destinée souillée de sang, de mort, d'hypocrisie, de passions effrénées, et pourtant parfois, pour certains, source de magnificence.

3013 - [Le livre de poche n° 5543, p. 6/7] Préface de l'auteur.
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Vidéo de Lucien Bodard
Jacqueline Duhême Une vie (extraits) conversation avec Jacqueline Duhême à la Maison des artistes de Nogent-sur-Marne le 8 février 2020 et où il est notamment question d'une mère libraire à Neuilly, de Jacques Prévert et de Henri Matisse, de Paul Eluard et de Grain d'aile, de Maurice Girodias et d'Henri Miller, de Maurice Druon et de Miguel-Angel Asturias, de dessins, de reportages dessinés et de crobards, d'Hélène Lazareff et du journal Elle, de Jacqueline Laurent et de Jacqueline Kennedy, de Marie Cardinale et de Lucien Bodard, de Charles de Gaulle et du voyage du pape en Terre Sainte, de "Tistou les pouces verts" et de "Ma vie en crobards", de Pierre Marchand et des éditions Gallimard, d'amour et de rencontres -
"Ce que j'avais à faire, je l'ai fait de mon mieux. le reste est peu de chose." (Henri Matisse ). "Je ne sais en quel temps c'était, je confonds toujours l'enfance et l'Eden – comme je mêle la mort à la vie – un pont de douceur les relie." (Miguel Angel Asturias)
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