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EAN : 9782914704939
248 pages
Jigal (10/09/2012)
3.98/5   21 notes
Résumé :
« Les guerres ne se racontent pas… elles pourrissent en nous… »

Fidèle à lui-même, amoureux transi ou macho incurable, c’est d’abord pour les beaux yeux d’Emma — flic de son état — que Clovis, après la découverte dans une calanque d’un corps calciné et affreusement torturé, va se mettre à fureter un peu partout… Et grâce à son ami JAD, un artiste peintre à la mode, il va découvrir d’étranges personnages rôdant autour de la propriété d’un ancien de la... >Voir plus
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«La vie est un combat, c'est sûr, mais il ne faut pas se tromper d'ennemi.»

Les Éditions Jigal sont une maison d'édition, basée à Marseille, fondée en 1989 par Jimmy Gallier.
Spécialisées dans le polar et le roman noir, avec des auteurs affirmés comme Maurice Gouiran et Jacques Olivier Bosco, les jeunes Editions Jigal ont déjà reçu de nombreux prix littéraires...largement mérités !
Entre de nombreux autres, en 2003, le Prix Sang d'Encre des Lycéens pour «La Nuit des bras cassés» de Maurice Gouiran et en 2011 le Prix du Premier Roman Policier 2011 et Prix SNCF du Polar 2011 pour «L'été tous les chats s'ennuient» de Philippe Georget.

Fortes d'un catalogue de près d'une centaine de titres, les Editions JIGAL ont tout pour plaire : la découverte et la révélation de nouveaux jeunes (et moins jeunes) auteurs, la réalisation d'un bel «objet-livre» (maquette, couverture...). Bien servi.

Cher lecteur, je vous encourage à vous aventurer dans les nouveaux paysages de l'édition. Comme chez JIGAL, 13ème Note Editions, Gallmeister ou La Tengo.
Cher lecteur, sortez des sentiers (rentiers) littéraires battus et rebattus à longueur d'ondes de chocs médiatiques.

La passion de l'équipe JIGAL porte et remporte ses fruits que le lecteur curieux et gourmand de nouvelles saveurs n'a plus qu'à cueillir : comme ce nouveau Gouiran, «La mort du scorpion».

Seul bémol émis par Gouiran en personne : «Le seul reproche que je formule contre ma propre maison d'édition serait de ne pas avoir encore réussi à me faire avoir le Goncourt !»

Bon, moi, ce que j'en pense du Goncourt...
Ne comptez pas sur moi pour vous le dire !

Par contre, ce que je peux faire pour vous, c'est vous dire tout le bien que je pense de ce nouveau polar là.

Maurice Gouiran est un écrivain français né le 21 mars 1946 au Rove dans les Bouches-du-Rhône. Spécialiste de l'informatique appliquée aux risques et à la gestion des feux de forêts, il a été consultant pour l'ONU et enseigne également à l'université.
Marseille et ses paysages méditerranéens occupent une place de premier choix dans ses polars.
C'est un auteur engagé, enragé qui prend plaisir à «titiller» l'Histoire de ses petites histoires.

Allons-y !

Nous sommes à la Varune chez Clovis Narigon, dit Clo pour les intimes.
A deux pas de la calanque des Pierres Tombées.
Clo vit seul avec son chat Iago et ses chèvres.
Tranquille quoi. Personne pour l'emmerder. Bien bougon.
Se nourrit de sardines à l'huile et de potes pour boire un coup au Beau Bar, le centre du monde à l'heure de l'apéro.
N'a plus trop la force de vouloir changer la vie.
Avant (dans une autre vie) Clo était grand reporter.

Et puis y'a Emma Govgaline. Elle est flic.
«Un modèle de Giacometti au visage d'héroïne de manga.»
En mal d' amour.

Deux personnages avec lesquels on se sent bien. Toujours ça de pris dans le bouquin.

Six mois qu'ils ne se sont pas vus.
Avant (dans une autre vie) Emma et Clo étaient, hum, comment dire, amoureux, je crois.

V'là Emma qui se rapplique chez Clo avec une vidéo plutôt macabre.
Un Fantômas s'est amusé à se filmer en train de torturer et brûler sa victime.

Le corps calciné a été retrouvé dans une calanque...la calanque des Pierres Tombées. A deux pas de chez Clo.

Clo était tranquille...Avant...

Et nous voilà embarqués dans une drôle d'estomagade (cherchez pas plus longtemps dans votre dictionnaire cinq volumes de Langue Française acheté à crédit sur dix-huit mois, ça veut dire frayeur en marseillais).
Surprenant casting.
Des faux Derain et des vrais truands.
Une aristocrate de la vieille Europe qui lit du Craig Johnson.
Un peintre «branchouille» fils d'une figure héroïque de la French Connexion.
Un milliardaire russe, ex-trafiquant d'armes, ex-KGB qui investit dans la Ligue 1 du championnat français de football.
Un faussaire expert en planche à billets.
Un cadavre plongé dans la fosse des Pestiférés dans la baie de Marseille, vaste faille dans laquelle on a immergé la vaisselle des victimes de la grande peste de 1720.
Un pope qui bénit un commando de la mort en partance pour les massacres de Srebrenica.
Un criminel de guerre en fuite. Si, si ça existe.

Ici Gouiran célèbre Marseille et la peinture : ça sent bon la lavande et la thérébentine.
La mer, la guarrigue, les chênes kermès, les argelas, le mistral.
Comme si vous y étiez.
Les dialogues sont baignés dans le pastaga et les mauresques. Plus vrais que nature.
Humour salé aux cacahuètes offert.
Gouiran agace et réveille les guerres de Yougoslavie déjà oubliées : ça sent mauvais la haine et l'argent.
Et puis Gouiran nous trimballe de Marseille à New-York en passant par Paris et Belgrade.

Un polar noir colorié par les amours d'Emma et Clo.
Bon en plus je crois bien que je suis tombé amoureux d'Emma.
Désolé Clo !
Un très bon moment de lecture...c'est déjà beaucoup !
Au loin flotte un drapeau noir au scorpion doré...
Le scorpion se nourrit uniquement de proies vivantes...à bon lecteur, salut !
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Une fois n'est pas coutume, Maurice Gouiran, auteur passionné, engagé - et enragé! - mêle son histoire à L Histoire, nous emmenant cette fois-ci vers les Balkans des années 90. Ce n'est pas physiquement que nous nous y rendrons, mais d'une manière plus subtile, par le biais de souvenirs, de récits, soit par la mémoire.

Et une mémoire qui ne cicatrise pas, qui garde les stigmates du passé sait très bien nous le faire savoir, surtout lorsque certains ont eu pas mal de sang sur les mains et d'autres pas mal de sang qui a coulé autours d'eux. Maurice Gouiran semble aimer mettre en avant ce passé rude, honteux, un passé nourri d'ignominies, d'opprobres et d'humiliations, qui mérite d'être mis sur le tapis, bien en vue, rien que pour celles et ceux qui ne doivent surtout pas être oubliés; que ce soit au niveau des victimes, mais aussi au niveau des responsables de ce passé pas si glorieux.

Et quelle histoire... Emma Glovgaline, teint pâle, style un peu gothique, humeur difficile (pour les autres), est flic à Marseille. Peu sûre d'elle, mystérieuse, pas mal de souci perso, c'est vers Clovis Narigou, ami, amant et journaliste dans la cité phocéenne, qu'elle va se diriger pour lui montrer un élément d'enquête qui la perturbe un peu. Ou peut-être pour autre chose aussi, peut-être. Difficile de le savoir, elle ne semble pas le savoir elle-même. Vous l'aurez compris, ces deux personnages vivent une relation plutôt ambiguë, pas très claire, mais je vous assure, très chaude!

Cet élément d'enquête brûlant et relativement alarmant est effectivement assez préoccupant. Une vidéo. Clovis sera témoin d'une exécution ou plutôt d'une torture bien fumante, tout ceci filmé par l'auteur des faits. Un homme est brûlé vif, à petits feux, par un tortionnaire plutôt motivé et déterminé dans cette mise à mort, dans cette mise en scène.

Une maigre piste va les amener vers un vieux fort bordant la méditerranée, appartenant à un banquier milliardaire russe. Ils rencontreront le locataire des lieux, un peintre un peu crade, pas trop mauvais dans ce qu'il fait, vendant ses toiles à prix d'or. le second locataire, probablement ressortissant russe, ne sera pas là pour les recevoir. Son corps à moitié cramé sera d'ailleurs retrouvé dans les alentours, au bord de la méditerranée.

Les enquêteurs (principalement Emma la flic et Clovis le journaliste) seront confrontés à un assassin qui semble vouloir les conduire vers une direction bien précise et leur laissant quelques indices. Ces jalons vont les conduire vers une région et une époque bien déterminés; l'ex-Yougoslavie des années 90.

Afin de nous protéger un peu du Mistral, nous débarquerons aussi à New-York; ambiance feutrée et malsaine d'une vente aux enchères chez Christie's. Nous rencontrerons une comtesse, Zoltana Bathory, propriétaire d'une galerie d'art. L'auteur, par la description de cette vente, nous transmet très franchement sa façon de voir les choses vis à vis de ce paquet de fric qui envahi l'atmosphère et plane au-dessus de ce quartier new-yorkais. Pathétique en effet.

Voici les éléments qui introduisent le lecteur dans ce roman. Emma, secondé par son ami - amant? - Clovis, va tenter de dénouer ce fil bien emmêlé qui a conduit à la torture et à la mise à mort de cet homme échoué sur les galets au bord de la Méditerranée. La curiosité du journaliste fouineur va permettre de dénicher quelques infos cruciales, éléments pas très faciles à obtenir d'une manière officielle, c'est certain!

Le duo formé de la flic et du journaliste sera relativement efficace pour avancer dans cette enquête qui relie bien des aspects, entre le milieu de l'art, de la fausse-monnaie, du blanchiment, du trafic d'armes, des faux-vrais tableaux - ou vrais-faux, difficile à dire -, ou encore de la guerre d'ex-Yougoslavie, en passant peut-être encore par la mafia française et russe. Les chaînons ne manquent pas!

Les informations soutirées et glanées à gauche et à droite seront essentielles pour l'enquête, surtout celles récoltées au bistrot. Notre journaliste va s'avérer être coriace pour les obtenir, jusqu'à y risquer sa vie.

L'auteur, dans cette intrigue, nous dévoile quelques pratiques douteuses utilisées dans le monde de l'art. Celui-ci devient d'ailleurs un bien grand mot lorsque nous commençons à saisir et à comprendre chaque rouage très bien huilé - bien mieux que les toiles elles-mêmes, soit dit en passant! - que composent cette machine à faire du fric.

Comme je l'ai souligné auparavant, Maurice Gouiran nous projette quelques années en arrière, lors de la guerre de Bosnie-Herzégovine, en s'attardant un peu sur le tristement célèbre massacre - ou génocide - de Srebrenica, perpétré par l'armée serbe de Bosnie, appuyé par une unité paramilitaire appelée "Scorpion" (qui a oeuvré dans l'extermination de races durant les guerres de Croatie, du Kosovo et de Bosnie-Herzégovine, justement).

Les faits sont là, l'auteur n'invente rien, nous sommes face à la réalité de la barbarie humaine. L'auteur place ces événements sanglants dans son intrigue d'une manière habile et intelligente, sans aucune censure évidemment. L'auteur ne pèse pas ses mots pour nous transmettre la réalité des choses.

L'auteur reviendra également sur les jugements de ces massacres et crimes de guerre rendues par le tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, dirigé par la procureure suisse Carla del Ponte, mais aussi par une coure serbe en 2007, ce qui semblait être un grand pas en avant, bien que les jugements aient été relativement cléments proportionnellement aux crimes commis.

Maurice Gouiran nous cède un dénouement fort, acide, puissant et fort en émotion. Normal, il ne fait à nouveau que nous conter la réalité de ce monde de tarés. Et pour faire violent, il n'y a pas mieux.

Qu'est-ce qui relie tout ceci finalement? L'auteur vous l'expliquera clairement.

Les faits ne sont pas toujours ce que l'on croyait, ou plutôt ils ne sont pas toujours le reflet de ce que l'on imaginait réellement. A méditer.

Bonne lecture.
Lien : http://passion-romans.over-b..
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En ce début d'année, le temps, les événements ont de quoi plonger n'importe qui dans la "morosine", terme souvent employé par Maurice Gouiran pour définir l'humeur de son personnage ! Comment combattre cet abattement, cette envie de se replier sous la couette pour fuir un monde qui marche sur la tête ? La lecture est peut-être la solution !

Pour moi, polar "marseillais" rimait avec Jean Contrucci,son sympathique héros Raoul Signoret, reporter au Petit-Provencal, flanqué de son oncle le truculent commissaire Eugène Baruteau, fort en gueule mais qui file doux devant son épouse Thérésou. L'auteur situe ses intrigues au début du vingtième siècle et elles ont un charme désuet dont je ne me lasse pas.

Découvert récemment sur le blog d'Yv, Marice Gouiran nous offre un Marseille plus contemporain et un enquêteur plus désabusé. Clovis, ancien grand reporter, joue maintenant les ermites dans les collines de la Varune. Il soigne sa misanthropie au whisky et se tient éloigné du bruissement de l'actualité. Déboule Emma, jeune fliquette aux allures gothiques qui réveille à la fois une libido en sommeil et une curiosité qui ne demande elle aussi qu'à se réveiller. La police a reçu une vidéo macabre : un homme y est brûlé selon un rituel destiné à susciter horreur et questionnement. Emma demande à Clovis de l'aide et le voilà embarqué dans une enquête qui va le ramener à son passé de journaliste, quand il couvrait le début de la guerre dans les Balkans. La victime, copiste de génie qui inonde le marché de l'art de faux Derain, est aussi un ancien mercenaire, coupable d'exactions au sein de la milice des Scorpions lors du siège de Srebrenica.

L'auteur démonte avec un certain cynisme la mécanique du marché de l'art actuel, les cotes de certains peintres sans rapport avec leur talent, les oeuvres achetées non plus pour leur beauté mais comme simple placement, les salles de vente qui servent, sans vraiment le vouloir, de place où blanchir de l'argent sale. Il nous rafraîchit aussi la mémoire sur cette guerre des Balkans, à la fois si proche et si loin de nous : qui peut se targuer aujourd'hui d'une connaissance réelle de ce conflit majeur des années 1990 ?

J'ai bien aimé ce roman qui appuie là où ça fait mal mais il manque quelque chose pour en faire un coup de coeur. J'ai trouvé le style dans l'ensemble assez plat, l'écriture un peu inégale. Un tout petit bémol...

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J'ai récemment lu et aimé une enquête de Clovis Narigou (qui dans la chronologie arrive après celle-ci), L'hiver des enfants volés. La mort du scorpion est un polar comme je les aime, une intrigue avec des rebondissements et surtout un -ou des- contexte(s) fort(s). Ici, à défaut d'une partie de jambes en l'air -mais ce n'est que reculer pour mieux sauter, si vous me permettez l'expression fort adéquate-, Clovis se lance dans une enquête qui le mènera sur le marché truqué de l'art, sur l'art du blanchiment d'argent mais surtout en plein coeur des guerres de Yougoslavie dans les années 1990.
Le rythme n'est pas haletant -Clovis est en retraite-, mais il n'y a aucun temps mort, à chaque page, on avance un peu dans si ce n'est dans la résolution de l'énigme, au moins dans les histoires connexes. Maurice Gouiran, ou plutôt Clovis est vieil anar, un type qui a du mal à supporter les injustices, alors le monde de l'art qui joue avec des millions dans les ventes aux enchères, ça le débecte un peu : "... Sept millions cinq cent mille au téléphone... C'est la litanie traditionnelle des nombres qui enivrent. Les montants affichés sur le tableau bleu grimpent avec une rapidité insolente. On enchérit maintenant de deux à trois cent mille dollars à chaque relance. Plusieurs années de salaire d'un employé. Quant au nombre de gosses du Darfour qu'on pourrait sauver avec ce fric, mieux vaut ne pas y penser..." (p.16) D'aucuns pourront dire que c'est une indignation facile, déjà vue ou lue. Certes, mais Clovis m'est sympathique aussi parce que je partage en grande partie ces indignations-là : la mauvaise répartition des richesses et le dégoût de ceux qui se gavent pendant que d'autres crèvent la faim. Quel intérêt de payer un Picasso, un Derain ou un Jeff Koons plusieurs millions d'euros ? Comme si désormais le prix comptait plus que l'oeuvre. Clovis a aussi d'autres détestations, celles des politiques qui promettent et ne font pas, notamment à Marseille où certains quartiers sont totalement laissés à la traîne ; il aime sa ville, ses quartiers métissés dans lesquels on voyage, c'est ce qui fait sa richesse culturelle et humaine, opposée à celle de l'argent.
Mais le polar de Maurice Gouiran, c'est aussi une plongée dans le conflit entre les Serbes, les Croates, les Bosniaques dans les années 90 : "Le dernier génocide du XXe siècle perpétré dans les Balkans plus de quinze ans auparavant." (4ème de couverture). Il ne s'agit pas d'un livre d'histoire, il ne prétend pas expliquer pourquoi la Yougoslavie a explosé, mais il permet de ne pas oublier ce terrible conflit, à nos portes et de comprendre un peu mieux les conséquences. J'avoue pour ma part, être passé un peu à-côté des informations de cette époque, j'avais bien conscience de la guerre mais pas de sa proximité ni de son ampleur. Et puis, comme le dit si bien et si terriblement Clovis, une information en chasse une autre. "Le journal quotidien est construit de telle sorte que les nouvelles du jour effacent celles de la veille. Il faut toujours trouver une nouvelle page." dit Michel Butor, dans les années 90, dans Improvisations sur Michel Butor (édition La Différence), et ce qui est vrai pour la presse papier l'est aussi, sans doute plus prégnante pour le journal télévisé de nos jours.
L'écriture de Maurice Gouiran est alerte, vive, elle alterne les propos graves avec un peu de légèreté notamment dans les échanges très rapprochés de Clovis et Emma. Un polar qu'on ne lâche pas passionnant autant par son intrigue (jusqu'à l'ultime vocable) que par ses contextes et les saillies de son personnage principal, un être libre. Un roman noir qui fait la part belle aux personnages qu'ils soient d'un côté ou de l'autre de la barrière de la légalité (très franchissable). Un polar qui met au centre l'humain, ce n'est pas banal et c'est tellement bien.

Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Un excellent Gouiran combinant magouilles dans le milieu de la peinture (Gouiran lui même est peintre amateur) et un retour sur la dernière terrible guerre qu'ait connu le continent européen avec les affrontement inter-ethniques des Balkans. L'intrigue est un peu complexe, mais le rythme du livre est haletant.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
... Sept millions cinq cent mille au téléphone... C'est la litanie traditionnelle des nombres qui enivrent. Les montants affichés sur le tableau bleu grimpent avec une rapidité insolente. On enchérit maintenant de deux à trois cent mille dollars à chaque relance. Plusieurs années de salaire d'un employé. Quant au nombre de gosses du Darfour qu'on pourrait sauver avec ce fric, mieux vaut ne pas y penser... (p.16)
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J'ai parfois la désagréable impression d'être incapable d'avoir la moindre conscience du bonheur. C'est sans doute le plus vif regret de ma vie, mais il suffit d'un rien, d'un regard, d'une rencontre, d'une embrouille à régler pour que je bascule aussitôt dans une euphorie stupide.
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J'ai compris la puissance de la peinture pour peu qu'elle ne singe pas les cartes postales et qu'elle sorte des sentiers battus. Picasso prétendait qu'elle pouvait même devenir une arme.
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Le massacre ethnique de Srebrenica s'est déroulé dans l'indifférence quasi générale. En cette fin de XXème siècle, les juifs pleuraient toujours les morts de la Shoah, les Arméniens les victimes des Jeunes-Turcs, on focalisait les projecteurs sur des événements qui s'étaient déroulés cinquante et quatre-vingt ans auparavant, on défilait sous les portraits des martyrs des génocides en hurlant "Plus jamais ça!", mais on n'entendait pas les appels au secours de ceux qui succombaient à quelques centaines de kilomètres de là, dans cette belle Europe donneuse de leçons. Nous mourrions comme étaient morts les parents des uns et les grands-parents des autres. Dans l'indifférence.
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J'ai passé trente ans de ma vie à dénicher et à raconter les saloperies que les hommes inventent pour faire chier leurs voisins ou tous ceux qui ne sont pas – ou qui ne pense pas – exactement comme eux. Pourtant, le spectacle de ces jeunes gens froidement exécutés dans une clairière paisible m'a refilé la gerbe.
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Maurice Gouiran, en plein confinement, vous parle de ses longues journées de travail ! Et comme c'est un homme multi casquettes… attendez-vous aux surprises !
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