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EAN : 9782246005186
281 pages
Grasset (20/09/1977)
3.19/5   27 notes
Résumé :

"Un homme et une femme, Boris et Imilla, se cherchent, se perdent, se retrouvent et se manquent. À travers l'Europe et l'Amérique. Dans la lutte, la torture, la mort, l'assassinat. Pour l'amour des hommes. Imilla, fille des montagnes d'Autriche, a choisi de se battre pour la justice. Elle rencontre à La Havane un Français, Boris, rescapé d'une autre révolution. Boris est aimanté par Imilla mais cette dernière aime Carlos, un leader révolutionnaire ; elle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La vie de militant révolutionnaire passé dans la clandestinité n'est pas une sinécure. C'est le cas d'Imilla et de Boris (celui-ci a quelque chose de l'auteur...). Imilla est une autrichienne passée à la cause de la Révolution en Amérique latine. Boris est un Français, ayant survécu à la guérilla bolivienne du Che. L'expérience l'a marqué et lui a fait prendre du recul. Autant Boris s'est converti au pragmatisme, autant Imilla reste accrochée à l'idéal et à la pureté révolutionnaire.
Imilla s'engagera dans une nouvelle tentative de guérilla urbaine en compagnie de celui qu'elle admire et qu'elle aime : Carlos. L'issue de cette aventure sera tragique.
Boris et Imilla se retrouveront pour venger Carlos.
Voilà de belles variations sur le thème de la lutte révolutionnaire, laquelle n'exclut pas les rapports amoureux, même si elle les complique.
On retrouve ici Régis Debray dans un de ses tout premiers romans écrit en 1977, avec son sens aiguisé de la formule.
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Régis Debray publia ce roman dans les années 1970 à la suite de ses expériences - plutôt hasardeuses - conduites durant sa jeunesse auprès des mouvements révolutionnaires sud américains. Si bien que l'on pressent que cette histoire est largement autobiographique, sans bien connaître les frontières entre le vécu et l'imaginé.
On est agréablement surpris par le style. Il y a ici et là des envolées littéraires brillantes.
Pour ce qui concerne l'intérêt du récit, celui-ci est un peu entravé par des passages peu clairs: l'auteur, qui est là dans son monde, se comprend. Nous, pas toujours.
Suffisamment toutefois pour mesurer l'impasse de la lutte armée, méthode alors en vigueur au sein des mouvements révolutionnaires: le lutteur porte une arme, et fourbit, avec une poignée de camarades, un attentat. Il sait qu'en échange, il est poursuivi, surveillé, et que tout cela, certainement, se terminera mal.
R.Debray fait porter cette responsabilité à un personnage féminin original, jeune femme indépendante et décidée, anguille insaisissable, qui le décourage à poursuivre ses avances, déterminée qu'elle est à rester libre, à continuer la lutte et à venger ses morts. Et là, c'est plutôt bien vu.
Années 60, 70: c'était une autre époque. Depuis, beaucoup d'illusions ont fondu, et beaucoup de certitudes se sont effondrées. Et Regis Debray est devenu un notable.
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Entre l'Amérique latine et l'Europe l'histoire d'un homme et d'une femme. Français et autrichienne, partisans de plusieurs révolutions. Boris est aimanté par Imilla mais cette dernière aime Carlos, un leader révolutionnaire. L'histoire de destins qui se croisent, qui s'éloignent, qui se retrouvent. Entre conviction et désespoir, amour et désillusion.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elle est belle, ma petite sœur d'armes, défaite. La défaite lui a enlevé son écorce et fait une peau poreuse, plus opaline dans l'ombre sordide.
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Avait-on assez daubé durant ces années sur Allende et son entourage de bons vivants, raillé les ballottages et les ballottements, les bouteilles de whisky et les manœuvres de couloir ? Mais quand vint ce petit matin gris du 11 septembre 1973, ils étaient presque tous là, les bougres, aux côtés de leur chef et ami, pour mettre en batterie avec lui les trois mitrailleuses du palais sous le vol rasant des avions de chasse. Ils n'ont pas tiré beaucoup de chèques sur la Révolution mais, le moment venu, ils ont payé cash, rubis sur l'ongle. Tandis qu'à la même heure, le même jour, d'autres, aux positions tranchées et au verbe haut, disparaissaient dans la nature...
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Il n'est pas facile d'avoir une histoire à soi quand on flotte sur son temps comme un bouchon sur l'eau, au gré des rencontres.
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Il n'y a pas de meurtre à la guerre, mais rien ne ressemble plus à un assassinat qu'une première embuscade. Alors que l'ennemi n'est encore qu'un uniforme abstrait, une silhouette verdâtre qui remonte le courant, les pieds dans l'eau, au milieu d'un canyon. Oui, stupéfait d'entendre d'aussi près la détonation, l'index hésitant encore sur la gâchette, j'avais vu un jour entre les arbres s'affaler un étranger dans ma ligne de mire. Un gosse sans visage, que je n'avais aucune raison d'exécuter. Ou plutôt : que je ne pouvait haïr qu'en raisonnant, mais le cœur n'y était pas.
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C'était à Miramar, faubourg de La Havane, dans les jardins d'un grand hôtel.
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