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Laetitia Devaux (Traducteur)
EAN : 9782070776207
624 pages
Gallimard (30/08/2007)
3.72/5   527 notes
Résumé :
Bleue van Meer serait une adolescente américaine tout à fait ordinaire. Sauf que, à cinq ans, elle perd sa mère dans un accident de voiture, et que son père, un intellectuel exubérant et excentrique, la ballotte désormais d'une ville universitaire à l'autre, vers de nouvelles aventures, toujours sur la route. Ils vivent une relation fusionnelle, multiplient les joutes oratoires, se lancent dans des citations savantes, refont l'histoire de la littérature et de la phy... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (77) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 527 notes
Blue van Meer, vit en parfaite osmose avec son universitaire de père, le duo père-fille se trimballant d'universités en universités dans tout le pays, enrichissant leur bougeotte par une soif de culture boulimique. Mais un jour Hannah Schneider, un professeur de Blue, vient s'immiscer dans cette relation privilégiée. Ajoutez- y un évènement dramatique et zou la Marisha est lancée.
Et il faut bien avouer qu'avec ce premier roman la jeune américaine frappe un grand coup. Je ne sais pas d'ailleurs par ou commencer tant le livre accumule les plaisirs. Bien évidemment dans la narration tout d'abord, maitrisée de bout en bout, avec une impressionnante liste de références culturelles qui pourraient alourdir le rythme mais bien au contraire l'enrichit constamment. Dans l'empathie pour ces personnages : Blue jeune adolescente assoiffée de savoir mais aussi prête à s'émanciper, ce père extravagant et excentrique, Hannah Schneider ... Dans la réussite totale de mélanger plusieurs genres. Dans l'humour et la légèreté bien présente tout au long du roman. Dans le bonheur infini pour le lecteur de plonger dans un roman dont on sait qu'il tiendra ces promesses.
Ne vous laissez pas impressionner par ce gros pavé, vous ne regretterez pas de découvrir la talentueuse Marisha Pessl et sa « Physique des catastrophes ».

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Démoniaque Marisha Pessl! Son premier roman, La physique des catastrophes, est un chef d'oeuvre de maîtrise narrative. Elle embarque son lecteur sur les routes américaines dans une Volvo bleue en compagnie de Bleue van Meer et de son universitaire de père Garreth. L'adolescente surdouée et fine observatrice raconte les pérégrinations d'une université à l'autre, les joutes livresques, les débats - souvent unilatéraux certes - sur la révolte, les révolutions, l'état lamentable par trop d'immobilisme et d'individualisme de la société américaine contemporaine, etc.
Parvenus à Stockton, Caroline du Nord, ils s'installent pour permettre à Bleue d'intégrer la classe de terminale dans un prestigieux lycée privé St-Gallway.

Ce qui pourrait n'être qu'une énième chronique d'une vie lycéenne prend à chaque page plus d'étoffe avec notamment l'apparition dans l'existence de Bleue d'Hannah Schneider, professeur de cinéma et envoûtante créature nimbée de charme et de mystère. Celle-ci réunit autour d'elle chaque dimanche un cénacle de cinq lycéens auxquels vient s'ajouter Bleue. L'adolescente fait un peu tache sur le lot, au départ, avec ses connaissances livresques absolument gargantuesques, son raisonnement et son acuité très (trop?) développés et son parcours hors norme à sillonner les routes, déménager trois fois par an. Sans compter la mort de sa mère dans un accident lorsqu'elle avait cinq ans.

Petit à petit, Marisha Pessl nous conduit dans un récit qui réserve moult surprises. La fascination de Bleue pour Hannah transparaît à chaque page mais ne l'empêche pas de rester observatrice. Bleue est un personnage formidable. J'ai adoré son esprit, sa vivacité, ses comparaisons souvent déroutantes (avec références du Livre ou du film, bien sûr! de la méthode, diantre!).
J'ai ressenti dans ce roman la même sensation de me faire manipuler que dans Intérieur nuit. L'auteure nous conduit par le bout du nez entre chausse-trapes et changements d'ambiance, mystères et mensonges, ...

Le portrait que trace Miss Pessl de l'Amérique et de sa jeunesse, individualiste et consumériste, est acide et grinçant. le récit de Bleue est émaillé d'ironie. L'écriture, le rythme, l'intrigue, les personnages, tout est maîtrisé. C'est captivant, foisonnant et impossible à lâcher une fois entamé.
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Special Topics in Calamity Physics
Traduction : Laetitia Devaux

Je viens de sortir de ce livre, absolument bluffée par la maîtrise avec laquelle son auteur parvient à mener le lecteur jusqu'au bout de l'intrigue sans qu'il soupçonne la fin qu'elle lui a concoctée.

Pourtant, j'avais eu quelques difficultés à m'habituer au style de Marisha Pessl. Toutes ces références, à des films, à des livres, à des articles d'encyclopédie, etc ... m'ont, au début, plutôt agacée. Puis j'ai adopté le point de vue donné par le titre original de cette "Physique des Catastrophes" :

1) après tout, il s'agit d'un dossier dont le thème central est axé sur un universitaire veuf, ayant tenté d'inculquer un maximum d'érudition à sa fille unique et l'ayant gavée pour ce faire dès l'enfance d'un nombre ahurissant de lectures au-dessus de son âge.

2) En outre, toute l'action se situe sur des campus - qu'il s'agisse de l'action passée, à l'Age d'Or de l'activisme gauchiste aux USA, ou de l'action présente, puisque Blue, la narratrice, entame son année de Terminale avant de postuler avec succès à Harvard.

3) Enfin, élève exemplaire et tête de classe, il est clair que, pour mettre à plat les mystères qui l'accablent en cette année décisive, Blue ne saurait concevoir une autre façon de procéder : rédiger un récit solidement étayé, littéralement hanté par l'esprit de son père (cet amour, cette manie des citations, c'est Gareth van Meer plus que sa fille) et qui analyse point par point les différentes étapes d'un parcours qui, on s'en rend compte à la toute fin du livre, a commencé bien avant la naissance de la jeune fille.

Si l'on conserve tout cela à l'esprit, les citations finissent par ne plus causer problème, surtout que Marisha Pessl s'est amusée à en imaginer de fausses ainsi que des auteurs tout à fait fantaisistes - mais très pontifiants. Un reproche que je maintiendrai, par contre - mais il est léger - c'est que l'on a parfois l'impression d'une violence faite au style pour le rendre brillant à chaque mot. C'est oublier qu'Oscar Wilde lui-même s'autorisait des moments de répit qui ne font que souligner le naturel de ses mots d'esprit. Il y a donc, çà et là, des images un peu forcées, qui se promènent sur le fil de rasoir et que le lecteur verrait sombrer dans le néant sans en éprouver la moindre peine. Mais, d'un autre côté, ce style ressemble tellement à celui que Gareth van Meer aurait souhaité voir sa fille adopter ...

Venons-en maintenant à l'intrigue. Les premiers chapitres sont évidemment des chapitres d'exposition, il faut donc patienter un peu avant de se retrouver au coeur de l'histoire. Mais on ne regrette pas d'avoir eu cette patience.

Gareth van Meer, veuf (depuis 1992, la date a son importance) et ayant la charge de sa fille unique, Blue, avec laquelle il vit une relation quasi fusionnelle (sur le plan intellectuel seulement, il n'y a ici aucun parfum d'inceste, peut-être un complexe d'Electre de la part de Blue mais typique de son âge, 17 ans, et de son statut d'enfant sans mère), décide de planter leur tente dans la petite ville de Stockton pour la dernière année de collège de sa fille.

Bien qu'habituée à changer de ville à chaque rentrée scolaire, Blue a toujours autant de mal à se faire des amis. Mais cette fois-ci, le professeur en art cinématographique de son collège, Hannah Schneider, lui favorise la chose en conseillant à quelques uns de ses élèves préférés, qu'elle reçoit régulièrement à sa table chaque dimanche, de nouer connaissance avec Blue.

D'abord réticents, les membres du petit cercle d'Hannah, que le reste du collège surnomme "le Sang Bleu", intègrent Blue parmi eux. Pour faire passer la pilule à Gareth, qui n'apprécie pas les teenagers dont le niveau intellectuel semble inférieur à celui de sa fille, Blue lui raconte qu'ils l'ont en fait invitée à participer à un groupe de travail sur l'"Ulysse" de Joyce.

En réalité, ils s'amusent comme on peut le faire à cet âge-là, surtout que leurs parents ont les moyens. Un soir, mécontents de constater que Hannah ne les a pas conviés à une fête "entre adultes" qu'elle a organisée chez elle, les adolescents se faufilent chez leur professeur bien-aimée et un fâcheux incident se produit : l'un des invités est retrouvé mort dans la piscine ...

Peu à peu, Blue, qui réfléchit beaucoup (trop), sera amenée à se poser des questions non seulement sur cette mort mais aussi sur son père, qu'elle a cru apercevoir à la soirée, puis sur Hannah Schneider.

Quand elle obtiendra les réponses, elle sera passée de l'autre côté : elle sera devenue adulte.

Un roman riche, foisonnant, superbement maîtrisé, que je vous conseille de lire avec le plus grand soin. Car finalement, toutes ces citations ne seraient-elles pas là dans le but de détourner l'attention du lecteur agacé de ce qui, dans le texte, est réllement important ? Réfléchissez-y et bonne lecture. ;o)
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Comparaisons loufoques à gogo (un exemple parmi mille : "Toutes les têtes étaient tournées vers moi comme une troupe de Turcs seldjoukides qui ont repéré un chrétien solitaire ayant pris un raccourci par leur camp pour atteindre Jérusalem.", références éclectiques à tout type d'oeuvres littéraires, universitaires, philosophiques, pratiques ou cinématographiques (telles que : "Il suffit de consulter l'édition 2002 de Statistiques et comparaisons parlantes entre les époques, chapitre « Deuil » de R. Stanbury. On y apprend que se sentir brisé, misérable, triste et désespéré n'est plus à la mode...", citations innombrables de son admirable père et brillant universitaire Gareth van Meer ("Bien entendu, papa mettait un point d'honneur à lutter contre cette « anesthésie culturelle », ce « repassage des sentiments humains qui ne laisse qu'une surface lisse, sans le moindre faux pli »"), ces trois éléments constituent les modes d'expression privilégiés de Bleue van Meer, agée de 16 ans, dans le récit qu'elle fait de ses aventures lors de sa dernière année de lycée au St Gallway School de Stockton (Caroline du Nord) et on peut dire qu'elle en use sans compter.

Ce copieux roman de plus de 800 pages (dans l'édition Folio) se situe à la croisée du roman universitaire (campus novel) et du roman d'enquête et, par l'accumulation volontairement exagérée de références, on peut y voir aussi quelque lointaine parenté avec les romans oulipiens tels que "La vie mode d'emploi" de Georges Pérec. Est-ce que la forme n'accapare pas tout l'espace de ce livre, le laissant sans profondeur, comme s'il s'agissait de concourir pour le Guinness Book dans la catégorie du roman comportant le plus de références à d'autres ouvrages ? Les dernières pages du livre, avec leur côté potache, viennent renforcer ce sentiment qui m'a, je l'avoue, habité pendant une bonne moitié de ma lecture. Mais au final, même si La physique des catastrophes reste pour moi avant tout un roman de divertissement, je trouve que c'est un divertissement de qualité et que le soin que met Marisha Pessl à peindre – et à grimer ! – ses personnages est assez remarquable. Je me plais à penser que le personnage du professeur Hannah Schneider, mais aussi le passé africain du papa de Bleue, constituent une sorte d'hommage à Hannah Musgrave, le personnage central d'American Darling de Russel Banks, au passé très mouvementé .

Laissez-vous donc porter par les obsessions de Bleue, vous ne le regretterez pas et vous en garderez peut-être un peu de "Bleue" à l'âme...
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7 bonnes raisons de lire ce roman :
1) C'était un des romans les plus originaux, dans le fond comme dans la forme, de la rentrée 2007.
2) Parce que ce livre marque la naissance d'une romancière avec laquelle il faudra compter dans les années à venir : c'est une nouvelle voix de la littérature américaine.
3) Parce que c'est un roman très dense qui renferme un vrai propos critique sur la société américaine contemporaine et sur les limites de l'engagement politique.
4) Parce qu'on s'amuse autant à le lire que Marisha Pessl a dû s'amuser à l'écrire.
5) Parce que Bleue est un personnage attachant dont on voudrait connaître le suite de l'histoire.
6) Parce que c'est un roman qui brasse tout un pan de la culture populaire américaine et la grande culture classique légitime : il n'est pas si fréquent de trouver dans un même roman des références à Madonna, Tim Burton et Dante.
7) Parce que c'est un roman total : à la fois roman policier, roman initiatique, campus novel, etc.
Avec tout ça, si vous n'avez pas envie de le lire, je renonce (d'autant qu'il est disponible en poche et que vous les trouverez dans toutes les bonnes bibliothèques municipales près de chez vous).
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Citations et extraits (77) Voir plus Ajouter une citation
Mais surtout, surtout ma chérie, n'essaie jamais de modifier la structure narrative d'une histoire autre que la tienne, ce que tu seras sans doute tentée de faire, à l'école ou dans la vie, à la vue de ces pauvres hères qui prennent bêtement des tangentes dangereuses et font des digressions fatales dont ils n'ont probablement aucune chance de s'extirper. Résiste à la tentation. Consacre ton énergie à ta propre histoire. Travaille-la. Améliore-la. Développe son ampleur, sa profondeur, l'universalité de ses thèmes. Je me moque de savoir quels sont ces thèmes - c'est à toi de les découvrir et de les défendre - à condition que, au minimum, y figure le courage. Qu'il y ait des tripes. "Mut", en allemand. Les autres, ma chérie, laisse-les à leurs "novellas", à leurs petites histoires bourrées de clichés et de coïncidences, parfois pimentées du tournemain de l'étrange, du quotidien douloureux ou du grotesque. Quelques-uns, ceux qui sont nés dans la misère et destinés à mourir dans la misère, s'inventeront même une tragédie grecque. Mais toi, mon Epouse du repos, tu n'écriras rien de moins que l'épopée de ta vie. Entre toutes, ton histoire demeurera
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Quittant des yeux le chihuahua marron et noir venu renifler mes chaussures, je les découvris. Tout comme Jade qui, affalée sur un canapé en chocolat à moitié fondu, avait allumé une cigarette (et me dévsageait comme si c'était une fléchette), ils me dévisageaient avec des yeux si fixes, des corps si raides, qu'ils auraient pu composer la série de tableaux que papa et moi avions admirée à la galerie des maîtres du dix-neuvième siècle de Chalk House, dans la banlieue d'Atlanta. Il y avait là une fille maigre aux cheveux bruns entortillés comme une algue, qui se tenait les genoux sur le banc de piano (Portrait de paysanne pastel sur papier) ; un tout petit gars, avec des lunettes à la Benjamin Franklin, genre indien, près d'un chien galeux,Fang (Maître avec chien courant, Angleterre, huile sur toile) et un garçon, immense celui-là, bâti comme unes armoire à glace,adossé à une bibliothèque, les bras et les chevilles croisés, des cheveux noirs cassants sur le front (Le vieux moulin, artiste inconnu). Le seul que je reconnus, c'était Charles dans le fauteuil en cuir (Le joyeux berger, cadre doré). Il me fit un sourire encourageant, mais je doutais que cela signifie grand-chose ; il semblait distribuer ses sourires comme un type déguisé en poulet qui donne des bons pour un repas gratuit.
"Et si vous vous présentiez ?" proposa joyeusement Hannah.
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"Mais le plus incroyable chez le poisson rouge, c’est sa mémoire. On le plaint de n’avoir qu’une mémoire de trois secondes, d’être à ce point dépendant du présent – or c’est, au contraire, un don. Car il est libre. Il ne souffre ni de ses faux pas, ni de ses erreurs, ni d’une enfance perturbée. Il n’a pas de démons intérieurs. Son placard ne contient pas le moindre squelette. Et je vous le demande, quoi de plus drôle que de découvrir le monde trente mille fois par jour ? Comme c’est bon d’ignorer qu’on n’a pas vécu son âge d’or il y a quarante ans, quand on avait encore tous ses cheveux, mais il y a seulement trois secondes, si bien que, en fait, cet âge d’or n’a pas de fin. "
Je comptais dans ma tête, sans doute trop vite à cause de ma nervosité. "L'âge d'or." Trois secondes. "Encore l'âge d'or." Trois secondes. "Toujours l'âge d'or."
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Mais le plus incroyable chez le poisson rouge, c’est sa mémoire. On le plaint de n’avoir qu’une mémoire de trois secondes, d’être à ce point dépendant du présent – or c’est, au contraire, un don. Car il est libre. Il ne souffre ni de ses faux pas, ni de ses erreurs, ni d’une enfance perturbée. Il n’a pas de démons intérieurs. Son placard ne contient pas le moindre squelette. Et je vous le demande, quoi de plus drôle que de découvrir le monde trente mille fois par jour ? Comme c’est bon d’ignorer qu’on n’a pas vécu son âge d’or il y a quarante ans, quand on avait encore tous ses cheveux, mais il y a seulement trois secondes, si bien que, en fait, cet âge d’or n’a pas de fin.
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"Tu crois qu'elle veut nous tuer ? souffla-t-elle.
-Arrête.-Sérieusement. On est des cibles, puisqu'on est des bourgeois."
Je fronçais les sourcils.
"C'est quoi, ton problème avec ce mot ?
-C'est un mot de Hannah. Tu n'as jamais remarqué qu'elle traite tout le monde de cochon de bourgeois quand est elle soule ?
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