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EAN : 9782070308064
112 pages
Gallimard (05/05/2005)
3.42/5   352 notes
Résumé :
« Mais la minute qui compte, c'est tout à la fin. Les gestes se sont alentis, le coiffeur vous a délivré du tablier de nylon, qu'il a secoué d'un seul coup, dompteur fouetteur infaillible. Avec une brosse douce, il vous a débarrassé des derniers poils superflus. Et l'instant redouté arrive. Le coiffeur s'est rapproché de la tablette, et saisit un miroir qu'il arrête dans trois positions rapides, saccadées : sur votre nuque, trois quarts arrière gauche, droite. C'est... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
3,42

sur 352 notes
Avec des nouvelles parfois très courtes, Philippe Delerm nous offre des réflexions saisissantes et poétiques sur le monde qui nous entoure, nos tics et nos instants de vie quotidiens qui nous semblent à première vue si anodins et banals tant ils se répètent.
Légèreté et tendresse, magie des mots, descriptions lyriques de ces tranches de vie sont l'apanage de ce court recueil de nouvelles qui se lit sans peine.
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Un nouveau recueil de nouvelles dans la lignée de « la première gorgée de bière» qui fut un coup de maître

Philippe Delerm renouvela en 2001 son coup d'essai de 1997 et le résultat fut ce très beau recueil de micro-nouvelles ou de comptines.

A-t-il inventé l'écriture impressionniste ? Quel talent que celui de suggérer des sentiments, des impressions, des états d'âme souvent subtils et fugaces, parfois secrets.

Cet homme sait observer, s'observer, ressentir et mettre les mots justes sur les plus infimes sensations qu'il éprouve, que nous éprouvons tous. Ces instants très éphémères et ténus où nous nous sentons bien, où nous nous sentons mal.

Puis il assemble ses mots de façon telle que ces mêmes petits battements du temps nous piquent, créent une étincelle qui irradie et nous fait ressentir cette émotion qui anima délicatement notre âme. On se sent bien…moins bien parfois, mais notre âme et notre corps, oui, notre corps, voyagent….

Un exercice de haute voltige mais sur un ton peut-être légèrement plus bas que dans son premier recueil ; à moins que ce soit l'effet de surprise qui ait disparu
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Après La première gorgée de bière, Je vais passer pour un vieux con, Philippe Delerm évoque toujours les trois fois rien de la vie dans La sieste assassinée. Des petits textes de deux-pages qui vont du oui-oui peu convaincu au coiffeur à la pluie sur Roland Garros, en passant par une omelette aux cèpes impromptues.

C'est certes écrit joliment, voire avec une note spirituelle ou poétique comme dans "La fruitaison". L'auteur en appelle à nos sens ou nos souvenirs, même si tous les récits ne nous rapprochent pas de lui.

C'est plaisant, ça se lit vite... mais bon, livre après livre, c'est toujours plus ou moins pareil. Chantre du quotidien, c'est bien, mais je trouve qu'on en ressort pas grand chose. Ce qui n'est certainement pas le but, pourra-t-on me rétorquer, puisque sa prose fait dans l'instantané émotionnel. Je veux bien; ça n'est pour autant peut-être pas la peine d&pos;en faire une encyclopédie... Mais après tout, pourquoi pas s'il aime et que son lectorat y trouve son compte. Rien ne m'obligeait à lire son ouvrage au final.

J'ai Autumn de lui qui m'attend dans mes caisses, j'espère y trouver plus de consistance.
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La Feuille Volante n° 1088
La sieste assassinéePhilippe Delerm – Gallimard..

Philippe Delerm c'est le chantre du quotidien, le témoin de l'instant, des sensations, des impressions, des choses sans importance qui rythment notre journée ou notre vie, celle des quidams, des petits, des « sans grade ». C'est banal, c'est léger, sans grande importance et répétitif aussi, la sonnerie du téléphone, la poubelle qu'il faut descendre, la séance chez le coiffeur… Des petits moments de plaisirs, les pieds nus dans l'herbe, une douche dans la touffeur de l'été, le farniente de la plage et les châteaux de sable… Cela nous touchent, forcément, parce nous l'avons éprouvé, parce que cela nous dit quelque chose, même si on peut être étonné que cela fasse l'objet de mots écrits et publiés sur les pages d'un livre.
C'est ce que certains écrivains ont voulu faire, écrire la vie telle qu'elle est, pas celle éthérée des intellectuels, publiques des artistes du show-biz ou hypocrite des politiques, non celle de ceux dont on ne parle jamais. Ce sont des remarques, parfois acerbes, que lui inspirent ceux qui l'entourent, des impressions fugaces et c'est un simple stylo qui fuit et ainsi vous rappelle votre enfance, sur les bancs de la classe ou la puérilité des jeux qui ne se concevaient qu'au « conditionnel-sésame » (« on dirait que j'aurais fait ...» ) que l'âge adulte nous avait fait oublier un peu vite, mais aussi la timidité des premiers émois amoureux… Mais la roulette du dentiste, elle, vous ramène à une réalité plus actuelle. C'est parfois aussi l'évocation de tout le plaisir qu'on prend à la lente dégustation d'un artichaut, quand l'époque est plutôt au fast-food et au « time is money », à ce qu'il voit et qu'il décrit pour son lecteur, comme cette micheline-omnibus hors d'âge qui dessert encore pour quelques temps la gare d'un petit village. Il ajoute une pointe d'humour, une façon personnelle et malicieuse de rendre compte de la réalité, quand ce n'est pas avec une once de mauvaise foi. Rien ne lui échappe, ni un match de foot des « poussins » ni la déplaisante visite, généralement un dimanche matin où on a autre chose à faire, d' apôtres prosélytes venus vous porter la bonne parole en vous parlant du salut de votre âme ou du nécessaire retour à des valeurs religieuses traditionnelles et en vous priant de vous convertir sous le couvert d'une réflexion approfondie sur des vérités présentées comme les seules valables.
Nous avons droit à l'évocation un peu surannée des bals de campagne où on « valsait-musette », à la tiédeur bien actuelle des bistrots citadins et dans « l'heure du tee » dont le jeu de mot ne m'a pas échappé, c'est un autre monde mais puisqu'on étai dans la nostalgie, dans cette « saudade » chère à Fernando Pessoa, je me suis mis à regretter ces transformations qu'on bottait au rugby, mais en creusant une petite excavation dans la pelouse, d'un coup de talon résolu. Cela n'arrangeait sans doute pas le terrain, mais cela faisait partie du folklore. A l'heure des SMS, des courriels et du téléphone portable, je suis encore de ceux qui aiment recevoir des lettres, mais pas n'importe lesquelles, pas des factures ou des avertissements du percepteur, mais des lettres manuscrites, amicales ou, pourquoi pas amoureuses, j'aime les regarder, les décacheter, sentir l'odeur de l'encre et du papier, les lire, les relire, découvrir et interpréter l'écriture... et surtout pouvoir les conserver !

J'avais bien aimé « La première gorgée de bière » (La Feuille Volante n° 268) . J'ai retrouvé avec plaisir ces courts textes toujours aussi pleins de simplicité, de poésie, de dépaysement bienvenu. J'y ai retrouvé, toutes choses égales par ailleurs, l'ambiance que je goûte tant dans les poèmes de Léon-Georges Godeau. J'aurais peut-être apprécié un peu plus de nostalgie, mais cela tient à moi, sans doute ?
© Hervé GAUTIER – Novembre 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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Ce recueil de petites nouvelles est une parenthèse du quotidien. Philippe Delerm n'a pas son pareil pour décrire l'indicible, les instantanés de vie, ces détails auxquels on ne pense même pas et qui font pourtant partie intégrante de la vie de tout un chacun. C'est bref, c'est poétique, c'est envolé, particulièrement bien exécuté, l'auteur est un raconteur du rien, des toutes petites choses. Je me suis retrouvée dans beaucoup, peut-être un peu court, chaque nouvelle ne faisant que trois pages au maximum, mais c'est déjà une prouesse que de relever ces instants fugaces, ces pensées et sensations.
Une tendresse particulière pour « Gagner le coeur d'un artichaut », « Voyeur de pivoine », « Cet air un peu penché » et « La sieste assassinée ». Mélancolique et flegmatique, cette lecture me laisse à une sensation douce d'un jour de pluie, calme et doucereux.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
(Rencontre à l'étranger d'une connaissance)
C'est là que l'hypocrisie sociale accumulée pendant des années vient vous sauver.
Oui, cette espèce d'aisance valable en toutes circonstances qui ne console pas des belles timidités de l'adolescence, mais leur succède, et marque l'irrémédiable passage à l'âge adulte, cet aplomb dérisoire mais si pratique vous permettent de faire face, avec un naturel vaguement obscène.
On parle .....
Le courant passe bien, comment avait-on pu s'ignorer si longtemps ?
.... on va leur proposer de prendre un pot ensemble, Quoique ....
On se quitte un peu gourds, et l'au revoir a des accents de délivrance.
Huit jours plus tard, à la Maison de la Presse, on fera semblant de ne pas se voir.
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Tant de voitures sont passées au virage, avec le même fléchissement, que tout danger semble à présent impossible. Mais c'est précisément l'instant où une énième automobile décélère avec une minuscule exagération. Le temps de latence avant la reprise du moteur se prolonge. Pis : à la place du ronflement rassurant monte bientôt l'élastique docilité de pneumatiques décomposant leur élan sur le macadam amolli. Déjà on a compris. Tout est perdu.
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(Ce soir je sors la poubelle)

Puis on ferme le sac d'un nœud bien sec.
Mais rien n'est mort.
Ils se reparleront ensemble, loin de nous, témoins à décharge.
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La vérité n'était pas au programme. Et voilà qu'elle survient sur votre seuil en regard myosotis et barbiche assyrienne ! La vérité ... Mais déjà le barbichu livide tire de son sac à malices une brochure coloriée, et bien vite l'aménité paillassonnée tourne au vinaigre.
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On a le droit de tout : de jardiner, d'écouter la radio, de faire l'amour, de faire la sieste, de lire une bande dessinée, avachi dans un fauteuil. Mais la télé, la vraie télé, c'est mal
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Videos de Philippe Delerm (56) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Delerm
Rentrée littéraire 2023 - "Les Instants suspendus" de Philippe Delerm
« Ce n'est pas un éblouissement, pas une surprise. On est tout à coup dans cette lumière-là, comme si on l'avait toujours habitée. On vient de sortir du tunnel. le train n'a pas changé de cadence, il y a juste eu un petit crescendo dans la musique, moins un bruit de moteur qu'une tonalité nouvelle, offerte au vent. Une infime parenthèse entre deux talus, et d'un seul coup : le paysage. Montagne, lac ou forêt, château en ruine ou autoroute, on sait tout absorber, tout devenir. »
Comme on les chérit, ces instants suspendus dans nos vies. Passer le doigt sur une vitre embuée. La mouche de l'été dans la chaleur de la chambre. le jaillissement du paysage à la sortie du tunnel ferroviaire…
Philippe Delerm n'invente pas ces moments, il les réveille en nous. Il leur donne une dimension d'horizon infini. On ne savait pas qu'on abritait tous ces trésors, Delerm les met en écrin. Entre humour subtil et nostalgie, un recueil dans la droite ligne de ses grands succès, La Première Gorgée de bière, La Sieste assassinée ou Les Eaux troubles du mojito.
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