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Gabriel Iaculli (Traducteur)
EAN : 9782020525763
349 pages
Seuil (14/01/2002)
3.51/5   67 notes
Résumé :
"Il est difficile et obsène d'éviter le regard d'un homme qui saigne à mort, mais plus difficile encore de le soutenir et de surnager dans le tourbillon de passions troubles et de secrets posthumes qui s'entassent dans ses rétines." Ainsi commence l'aventure d'Alejandro Ballesteros, maître-assistant en histoire de l'art arrivé à Venise pour voir, au musée de l'Accademia, le mystérieux tableau de Gorgione, La Tempête. En quatre jours, Ballesteros est témoin de l'assa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Juan Manuel de Prada scandalisa en publiant « La Tempête » en 1997, car les descriptions de Venise sont « inspirées » du roman de Javier Marias « Venecia, un interior » et le romancier revendiqua son plagiat sans honte et sans complexe en affirmant « En littérature, le vol avec assassinat — le plagiat qui annule ou fait oublier la source plagiée — peut parfois être la forme la plus haute d'originalité ».

J'avoue, en ce qui me concerne, avoir été choqué par la bestialité avec laquelle l'auteur décrit la sexualité de ses personnages et le mépris avec lequel il use et abuse de la gente féminine.

L'étude du tableau de Giogione, La Tempête, et le style de l'auteur sont intéressants ainsi que son étude de la maffia des faussaires. Mais, à mon humble avis, ce livre relève plus de la littérature de gare et des étagères « adultes » que du roman et il est consternant le prix Planeta l'ait distingué.
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Alejandro Ballesteros futur professeur en histoire de l'art débarque à Venise pour approfondir sa connaissance de la Tempête célèbre toile de Gorgione qui le fascine et dont il voudrait établir le sens caché. Sur ce tableau une femme presque nue allaite un bébé sous le regard équivoque d'un homme qui pourrait être un berger, au bord d'un paysage de ville peu réaliste et sous un ciel de tempête.
Le séjour studieux du jeune espagnol va prendre, dès le premier soir, un tour inattendu avec l'assassinat d'un inconnu qui expire dans ses bras.
Le roman de de Prada se présente comme une enquête policière transcendée par une puissante réflexion sur l'art et les vertiges de la création.
L'obtention du Goncourt espagnol, le Prix Planeta 1997 aurait dû me mettre la puce à l'oreille ! Comme disait Blaise « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». La Tempête est un roman policier poussif à l'intrigue mollassonne, quant à la réflexion sur l'art et la création elle reste au raz des margaritas. Que nous dit de Prada : les oeuvres de génie résistent aux interprétations, leur beauté prend aux trippes et n'est qu'émotion. Pour ce qui est des affres de la création il s'égare dans une histoire de faussaire amoureux plutôt simpliste.
Le pire est la galerie de personnages du roman et en particulier un héros particulièrement déplaisant, que celui-ci ne soit ni héroïque, ni sympathique ne serait pas une première en littérature et n'exclurait pas un chef d'oeuvre. Ballesteros est non seulement médiocre mais pathologiquement libidineux, de Prada a voulu donner une dimension sexuelle à son roman mais il a juste réussi à être graveleux, mettre de l'érotisme dans un roman sur l'art de la renaissance était plutôt à propos mais faire perdre son temps au lecteur en revenant régulièrement sur la cellulite des femmes et sur leur string perdu dans la raie des fesses c'est lourd et ça manque de talent. de l'ensemble on peut seulement sauver une description saisissante d'une Venise en hiver froide et inondée et pour tout dire assez inquiétante

De mon point de vue cette Tempête est hautement dispensable et montre que les « Goncourt » espagnols ne sont pas plus inspirés que les français.
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Je n'ai pas réellement réussi à entrer dans la peau du personnage principal – Alejandro Ballestro – tellement ce personnage m'a semblé antipathique, ennuyeux, plus interessé par ses fantasmes érotiques que par l'objet de son voyage d'étude à Venise c'est-à-dire voir sur place si les arguments qu'il a developpé dans sa thèse concernant le chef d'oeuvre de Giorgione intitulé La Tempête sont exactes ou non.

Il y a bien une interprétation insignifiante de la Tempête, une vague réflexion sur l'art ainsi qu'une intrigue policière, mais, elles sont noyées par la libido du héros, ses apitoiements, ses aternoiements sur lui-même, etc.

Enfin bref, je suis ressortie de ma lecture mi-figue mi-raisin c'est-à-dire partagée entre l'envie d'abandonner en cours de route tellement le héros, les reflexions pseudo intellectuelles de l'auteur m'ont quelque peu énervé, hérissé, et, l'envie de connaître le dénouement de l'enquête menée par la police vénitienne.

Par contre, le fait que la majeur partie de l'intrigue se déroulant la nuit, pendant l'aqua alta et sous une avalanche de pluie, faisant passer ainsi Venise comme une ville maléfique, noire, sombre, néfaste, crapuleuse m'ont énormement plu, interessée …
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Alejandro Ballesteros, maître-assistant espagnol, jeune homme introverti et victime d'un patron un peu sadique, se rend à Venise pour y contempler (enfin !) La Tempête de Giorgione à laquelle il a consacré sa thèse et une grande partie de sa vie. Son arrivée dans Venise en hiver n'a pas lieu sous les meilleurs auspices : l'aqua alta lui abîme ses chaussures, la pension que lui a recommandée son patron est située dans un quartier sinistre et, à peine est-il installé dans sa chambre, qu'un crime est commis sous ses yeux. le voilà, à son corps défendant, mêlé à une sombre histoire de vol d'oeuvres d'art et de faux tableaux… le conservateur du musée de l'Accademia ridiculise les fondements de sa thèse et, de plus, lui qui a fait une sorte de voeu de célibat, il tombe éperdument amoureux de Chiara la fille adoptive du maître, sorte de vestale préposée à la garde de Venise.
L'anecdote policière apparaît vite comme un prétexte, même si la solution finale crée un rebondissement inattendu. Ce qui domine ici, outre la peinture par lui-même d'un jeune homme parcouru de désirs mais trop velléitaire pour être autre chose qu'un spectateur de lui-même, c'est la description de Venise, ville en pleine décomposition, en train de sombrer dans les eaux de l'aqua alta tandis que, dans un combat sans cesse recommencé et d'autant plus pathétique qu'il est perdu d'avance, des hommes et des femmes tentent de la maintenir en vie et que d'autres, atteint du même mal, lancent leurs derniers feux. le rythme du roman, extrêmement lent convient à la fois à cette ville fantôme et à la psychologie des personnages qui ne sont pas sans rappeler ceux de certains romans de P.J.Rémy. L'écriture très travaillée et un spleen certain rendent la lecture assez difficile, ce qui risque de décourager les lecteurs avides d'action.
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Tout ce qu'il me fallait après un si court voyage à Venise : un long roman policier, un thriller, une enquête sur le peintre Giorgione ou plutôt sur le trafic d'art autour des tableaux des églises de Venise ?
Ce qu'il faut de sexe et d'Amour entre la superbe Chiara, restauratrice de tableaux, et le jeune professeur en histoire de l'art, Ballesteros, le dindon des faussaires.
Quelle écriture, quel style enflammé surrané et poétique, dommage que ce ne soit pas une traduction du regretté Francois Maspéro pour rendre cette dentelle ( de Burano, bien sûr !).

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il faut une patience de numismate pour mettre en place les pièces d'un puzzle, il faut faire un choix entre des possibilités de combinaison quasi infînies et faire coïncider les bords découpés de chaque pièce. Parfois, les liens entre les pièces sont si tenus qu'ils nous semblent évanescents, et nous avons alors l'impression qu'une erreur suffirait à les faire disparaître, mais nous écartons cette pensée et poursuivons notre exploit (car aussi longtemps que nous progressons, nous nous parons d'une sorte d'intelligence héroïque), jusqu'au moment où, une fois les pièces emboîtées les unes dans les autres, nous découvrons qu'avoir fait coïncider les contours ne suffit pas, qu'il faut encore que le dessin qui en résulte soit cohérent et non pas approximatif, que ces liens qui paraissaient tenus, presque évanescents à première vue, soient pourvus d'une cohérence interne et complètent parfaitement une image donnée. Respecter les lois de la géométrie ne sert à rien si, quand nous avons presque fini, l'image présente encore des discontinuités ; alors, un découragement intolerable nous accable (celui d’avoir gâché en vain notre énergie), l'embarras dans lequel nous sommes plongés nous empêche de nous reprendre, et nous préférons écarter d'une pichenette l'édifice que nous avons érigé sur de mauvaises bases. La déception et le dépit nous incitent à la destruction, même si nous devons nous en repentir par la suite en voyant éparpillées sur le sol les pièces retournées à leur chaos originel.
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« Je n'étais qu'une enfant, ou plutôt une adolescente ; chaque apparition de Fabio me troublait et me faisait frémir, m'ouvrait des perspectives sur des pays lointains, il parlait souvent de villes et de gens dont je n'avais aucune idée. Il se montrait aussi infiniment patient avec moi ; j'en étais alors au b.a.ba de l'art de peindre et Fabio m'apprenait les techniques et les ficelles du métier. Sans m'en rendre compte, je suis devenue la pièce la plus convoitée de la partie d'échecs qui se jouait entre Gilberto et Fabio depuis des années, une pièce qui inspirait à l'un et à l'autre des stratégies très différentes : défensive, du côté de Gilberto qui voulait me garder pour lui à tout prix, se perpétuer en moi, comme si j'étais le trésor de sa tour ; offensive, de la part de Fabio, qui voulait écrouler cette tour et m'utilisait comme bélier, sans trop s'inquiéter de me perdre. Quand il s'est fait une clientèle régulière et des contacts sûrs, Fabio n'a plus autant voyagé, il a établi son pied-à-terre à Venise, et si ses visites ont cessé d'être des événements, elles sont restées des combats. »
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J'ignorais que la neige pouvait se précipiter ainsi sur les villes côtières (je m'imaginais, comme si je n'étais jamais sorti de ma campagne, qu'elle était l'apanage des hauteurs continentales) ; j'ignorais que la neige pût tomber sur la mer et s'y maintenir intacte, sans fondre aussitôt. En cinq minutes à peine, la couche s'était épaissie et la lagune était tapissée d'une blancheur chaste que flétrissait la proue du vaporetto en s'y ouvrant un chemin. Denière nous, nous laissions un sillage d'eau brassée des plus noirs, mais la neige venait vite étendre son pieux manteau sur la déchirure. Je n'avais jamais encore contemplé une chute de neige aussi consciencieuse, jamais encore assisté au spectacle d'une nature libérée de ses chaînes qui bafoue ses propres lois et vous plonge dans une atmosphère d'irréalité. Il neigeait sur la lagune, il neigeait sur Venise, il neigeait sur moi avec un achamement qui avait quelque chose d'un présage ou d'un avertissement, d'une fatalité à l'œuvre que je n’ai pu percevoir.
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Pendant des siècles, Venise avait pratiqué la ségrégation, croyant sans doute se conserver pure et incorruptible : les morts à San Michèle, les fous à San Servolo, les lépreux à San Lazzaro degli Armeni, les juifs à La Giudecca, et ainsi de suite ; elle s'était retranchée dernère tout un archipel d'exclusions qui ne l'avait protégée ni du métissage ni de la lèpre, ni de la folle ni de la mort, ni d'autres maux et ravages.
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Il ne lui restait plus à présent que la consolation (consolation pourtant masochiste) de s'embarquer sur un vaporetto pour sentir sous ses pieds les ondulations de ce support verdâtre qui avait nourri sa jeunesse ; ses évocations n'étaient empreintes d'aucun regret mais il n'en présentait pas moins tous les symptômes du découragement : la contemplation de la lagune réduite en parcelles par les bouées et rayée par les sillages profonds que laissaient les vedettes-taxis était aussi douloureuse pour lui que l'est pour un monarque celle du royaume qu'il vient d'abdiquer, car la lagune avait été son fief et celui de ses aïeux
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