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La trilogie de Bartiméus tome 1 sur 5

Hélène Collon (Traducteur)
EAN : 9782226143310
557 pages
Albin Michel (01/10/2003)
4.05/5   913 notes
Résumé :
"Je suis Bartiméus ! Je suis Sakhr al-Djinn, N'gorso le tout-puissant, le Serpent à plumes d'argent ! Je suis Bartiméus ! Je ne reconnais point de maître. Aussi, je te somme à mon tour, petit. Qui es-tu pour m'invoquer?"

Londres. XXIe siècle. La ville est envahie de sorciers qui font appel à des génies pour exaucer leurs désirs.
Lorsque le célèbre djinn Bartiméus est appelé par une puissante invocation, il n'en croit pas ses yeux : l'apprenti m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (95) Voir plus Ajouter une critique
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Durant les premières pages de ce livre, j'ai eu quelques doutes, allait-il me plaire. J'ai toujours un peu de difficultés à continuer un livre dont je ne comprend pas le contexte dès le début. Eh bien j'ai dérogé à ma règle et j'ai eu raison.
Ce premier tome est un très bon roman d'aventure jeunesse, rempli de magie, de gnômes et de toutes sortes de personnages magiques.
Le personnage principal, Nathaniel est un peu dans le genre d'Harry Potter, courageux, buté et fier, il refuse d'être humilié et possède des capacités hors norme en matière de magie.
Mais tous ces traits de caractères qui peuvent être des qualités, peuvent aussi attirer de sérieux ennuis, c'est ce qui va arriver à Nathaniel, qui s'enfonce dans les ennuis jusqu'au cou. je vous laisse découvrir ce monde magique par vous même et je pense que vous ne serez pas déçu. A vos formules car ici pas de baguette.

Lien : http://livresque78.over-blog..
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Londres, XXIème siècle,

Invoquer un djinn, relève soit d'une folle inconscience, soit de beaucoup de courage... raison de plus, lorsque le sorcier qui le fait venir n'a que douze ans.

"Je suis Bartiméus ! Je suis Sakhr al-Djinn, N'gorso le tout-puissant, le Serpent à Plumes d'argent ! J'ai reconstruit les remparts d'Uruk, de Karnak et de Prague. Je me suis entretenu avec Salomon. J'ai parcouru les plaines avec les pères buffles. J'ai veillé le Vieux Zimbabwe jusqu'à ce que les pierres s'écroulent et que les chacals dévorent son peuple. Je suis Bartiméus ! Je ne me connais point de maître. Aussi je te somme à mon tour, petit. Qui es-tu pour m'invoquer ?"

Le petit maigrichon qui fait face à l'un des plus implacables djinns, s'appelle Nathaniel. A l'âge de cinq ans, il a été abandonné, vendu, par ses parents au ministère de l'emploi, pour un petit pécule. Après une évaluation et aux vues de ses capacités, il a été programmé pour servir d'apprenti à Arthur Underwood, secrétaire d'État au ministère des Affaires nationales et magicien de faible notoriété.
Dans ce monde, il y a les plébéiens, le peuple, les sans pouvoir, puis les magiciens qui ont des activités dirigeantes. Cinq cents ministres gouvernent l'Empire, tous des sorciers de grande puissance.
Les magiciens n'ont pas droit de procréer. On leur attribue alors des enfants qui entrent en apprentissage. Dès leur affectation, on supprime leur état civil, efface leur vrai nom et l'enfant devient "informe", prêt à être façonné par son maître. le nom de baptême est l'essence même de la personne. Si des êtres malveillants l'apprennent, ils peuvent avoir une emprise sur elle.
En ce qui concerne Nathaniel, seule Madame Underwood le nomme encore ainsi, tout doucement, car c'est interdit. Elle le fait par affection, elle est compatissante et maternelle. Pour son mari, il est le garçon. Un patronyme ne lui sera donné qu'à sa Dénomination, pour ses douze ans.

Nathaniel reçoit une éducation très sévère. Sa vie est consacrée à l'étude. Enfant solitaire, d'une rare intelligence, il absorbe les connaissances avec diligence et peut-être trop de précipitation. Son professeur de dessin, la très gentille Mademoiselle Lutyens, lui en fait souvent le reproche... Il est trop impatient. Dans sa chambre au grenier, il se passionne pour les formules, les principes du Pentacle et l'art des runes. Les langues anciennes n'ont plus de secret pour lui, il les parle pratiquement couramment et arrive à maîtriser quelques démons. Son savoir, il le cache par pudeur ou pour ne pas contrarier son maître et ses précepteurs... il le dévoilera un jour et Madame Underwood sera fière de lui. Les préceptes Honneur et Protection, il les appliquera lorsqu'il sera un grand magicien.

Un jour, pour ses dix ans, ils reçoivent la visite de deux magiciens venus effectuer le contrôle de sa progression. Après s'être acquitté avec facilité et virtuosité à toutes les questions, l'examen dégénère. le magicien Simon Lovelace, homme ambitieux, vaniteux, jaloux, piqué dans son orgueil de voir un jeune garçon si savant, le rabroue et l'humilie.
"Espèce d'impudent ! Petit morveux ! Tu es moins fier à présent, hein ? Certes tu connais quelques formules, mais tu ne sais rien faire. Ça t'apprendra à être insolent sans avoir les moyens de te défendre. Et maintenant, hors de ma vue."

C'est au moment où les mots deviennent une torture, plus que les coups physiques qu'il reçoit, que Nathaniel songe à sa vengeance, car à partir de ce jour, sa vie changera.

Nathaniel a douze ans. Il a tracé un cercle sur le plancher de sa chambre, il a fait brûler des bougies, il a récité les formules et il tremble. Pour la première fois, il demande au djinn Bartiméus d'apparaître. Et Bartiméus est là.
Essayant de brider sa peur, l'enfant se montre autoritaire. Il veut. Il désire que Bartiméus aille chercher dans la maison du grand magicien Simon Lovelace, l'Amulette de Samarcande qu'il garde précieusement dans son coffre, entouré de charmes.
Batiméus est songeur... cet enfant est fou... Demander à un djinn de cinq mille ans d'aller voler un grigri chez un sorcier puissant, c'est impensable ! c'est délirant ! mais c'est surtout un ordre !!! Rageant, certes, mais l'invocation a été proclamée avec les bons mots et il doit s'acquitter de la tâche.
Afin de mener à bien sa mission, le génie se transformera en merle, en mouche, en jeune égyptien, en crocodile... et sera confronté à d'innombrables dangers.

L'aventure commence pour Nathaniel et Bartiméus et leur monde est au bord du chaos. Des objets magiques sont dérobés, des conciliabules sont menés, un vent de traîtrise souffle dans les plus hautes sphères. Des anarchistes ou des résistants oeuvrent contre le gouvernement et des attentats sont commis.

Extrait d'un passage où Bartiméus, le redoutable, se transforme en pigeon pour traquer une proie. Mais, cela occasionne aussi, une situation bien délicate...
"Perché sur ma gouttière, à ma droite un petit pigeon très soigné me regarde en penchant la tête d'un air manifestement intéressé. Quelque chose me dit que c'est une femelle. Je réponds par un autre roucoulement, hautain celui-là, et qui ce veut une fin de non-recevoir. Puis je me retourne. L'autre se rapproche d'un petit bond coquet. J'avais bien besoin de ça, tiens... Un volatile amoureux ! Je me décale. Elle me rattrape. Je m'écarte à nouveau (...) Au même moment, un suave roucoulement retentit à mon oreille. Je tourne la tête à demi... pour découvrir, à quelques millimètres de moi, cette pauvre pigeonne, si loin de se douter de la vérité. Avec une ruse toute féminine, elle en a profité pour venir se coller contre moi."

J'ai lu avec beaucoup de plaisir ce livre écrit pour les jeunes adolescents. L'histoire est racontée à tour de rôle par Nathaniel et Bartiméus. Par le premier, avec de la rigueur et une certaine froideur. L'enfant est jeune mais son éducation spartiate et érudite fait de lui une personne un peu vieillotte et très sérieuse. Toutefois, il n'a pas encore atteint la maturité et la sagesse qu'il aura peut-être plus tard. Alors parfois, s'il paraît un peu présomptueux et autoritaire, c'est pour taire ses angoisses et sa solitude. L'amitié, la générosité, la communion, la confiance, sont des sentiments qu'il ne connaît pas. Par Bartiméus, ses chapitres sont racontés avec beaucoup d'humour. Cette créature est malicieuse, canaille, ironique et tient une verbosité très potache. On sourit souvent à ses réparties. Malgré sa carrure et son ancienneté, il a de la finesse et de la fraîcheur. Il est le piment et un héros très sympathique de ce roman.
Premier livre d'une trilogie, l'auteur dévoile un monde de magie. Nous côtoyons des êtres étranges avec des têtes d'oiseau, de taureau, des gargouilles, des démons, des gnomes... le langage est cabalistique, les histoires fantastiques. Cette partie retrace l'initiation de Nathaniel et introduit vers la fin, le sujet des prochains volumes. Je pense que le thème ou la matière sera la Résistance. Nous verrons...
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Bof bof bof...je ne suis vraiment pas convaincu. J'ai entamé cette lecture avec un a priori plutôt positif, mais trop de simplicité et un manque d'approfondissement ont vite douché mon enthousiasme. Je ne pense pas continuer cette trilogie, d'autant plus que ce premier tome se suffit à lui-même.

Le monde proposé par Jonathan Stroud souffre d'un manque cruel de développement. C'est dommage car il y avait du potentiel. L'intrigue prend place au XXIe siècle, au Royaume-Uni. Les magiciens constituent la caste dominante de la société (les patriciens) et composent le gouvernement. Les comparer à un panier de crabe serait offensant pour les crabes, tant ils cultivent l'arrogance, l'ambition et la valorisation des signes extérieurs de richesse. Leur pouvoir repose en grande partie sur leur capacité à invoquer et contrôler des créatures magiques, plus ou moins puissantes, venant de l'Autre Lieu, parmi lesquelles gnomes, djinns, afrits et marids...On comprend à quelques indices que le Royaume-Uni contrôle un vaste empire, comprenant plusieurs pays d'Europe (dont la France) et qu'il est en guerre contre la Tchéquie (l'autre puissance magique), mais on n'en saura pas plus.

L'auteur étant britannique, le héros (Nathaniel) étant un apprenti magicien et le bouquin étant étiqueté "fantasy jeunesse", on peut être tenté de faire la comparaison avec Harry Potter. Mais, l'auteur ayant surement prévu le coup, désamorce très vite le piège car :

- L'origine de la puissance magique des magiciens est l'invocation de créatures, et non les sortilèges

- le point de vue adopté est plutôt celui du djinn (Bartiméus, donc), contrôlé par Nathaniel, plutôt que celui du jeune apprenti ambitieux.

- L'auteur fait de Nathaniel une tête-à-claque, pour laquelle on éprouve que très peu de sympathie. En même temps, il n'est que le produit du système dans lequel il évolue, il en est l'illustration, en quelque sorte.

- On n'est pas du tout dans une ambiance "school life", la formation des magiciens reposant sur un système d'apprentissage individuel (un apprenti par magicien)

Et globalement, ce qui m'a déplu c'est :

- le manque de développement de l'univers (société, géographie, politique, caractéristiques des différentes créatures magiques etc...)

- le héros auquel on s'attache difficilement

- Beaucoup de commentaires relatifs à cette trilogie soulignent son aspect humoristique, mais j'ai trouvé la plupart des tentatives de l'auteur en la matière (principalement portées par le personnage de Bartiméus), d'une platitude affligeante.

- L'écriture, le style qui n'est pas terrible. Et puis la narration qui est très linéaire.

Tout cela me fait dire qu'il n'est peut-être pas nécessaire de simplifier le propos à ce point, lorsqu'on prétend s'adresser aux jeunes (plus trivialement : arrêtons de les prendre pour des cons, incapable de soutenir un peu de subtilité et d'ambition littéraire).

J.K. Rowling l'a bien compris, elle qui n'a eu de cesse de "monter en gamme" (si je puis dire) au fils des tomes de sa saga. Maintenant, peut-être que la lecture de la suite de la trilogie démentirait cette vision des choses, mais franchement, ce premier tome ne m'en a pas donné envie.
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La trilogie Bartiméus T1 : L'amulette de Samarcande... Ou le premier d'une trilogie de bouquin jeunesse, fantasy jeunesse, sorcier et toussah qui a fini dans ma pile après une visite à Emmaüs... et ils ont tous (les trois) fini dans ma pile, entre autres... pour ça Emmaüs c'est le maaaaal ! (je rigole)

Pitch :
Londres, les magiciens sont au pouvoir... les autres, la plèbe n'a que se taire et filer droit !
Nathaniel a douze ans, et est encore apprenti... c'est pas drôle, son maître est un gros nul !
Il n'apprend rien ! Il ne peut rien faire, sinon subir les critiques et les maltraitances !
Il va se venger ! Il est doué, il le sait.. de toute façon même une amibe serait plus douée que son crétin de maître !
C'est décidé, il va faire une invocation... il sait comment, il a appris tout seul. Et surtout il sait qui...
Un démon ancien d'un bon niveau, qui a une certaine réputation : Bartiméus.
Par contre même s'il sait faire.... la mission qu'il a en tête pour son Démon est-elle vraiment une bonne idée ?
J'ai bien envie de dire que non !
Et Barty est bien d'accord avec moi d'ailleurs...
M'enfin quand il faut, il faut...

Bon bon bon...
Alors même si c'est jeunesse, et sorcier, ne vous attendez pas à du Harry Potter...
Non, par contre vu que Jonathan Stroud est anglais et que sa trilogie date (pour le premier) de 2003 a-t-il voulu surfer sur la vague Potter ? C'est possible, bien que là, même si nous sommes avec des sorciers, cela n'a rien à voir.

Rien à voir, pas du tout. Nous sommes dans une dystopie urban fantasy.... Où les magiciens ne sont pas, mais alors pas des personnages sympathiques, même le contraire, une idée très intéressante au demeurant. On n'a pas envie d'en s'en faire des potes (enfin moi).
... c'est beaucoup plus sombre, tout autant que beaucoup plus drôle qu'Harry Potter...
Le ton de l'humour, pour nous permettre d'avaler la pilule du glauque (système politique despotique et fasciste), et de la bêtise de Nath..
Parce que Nath il n'est pas sympathique, du tout, au secours...
Barty est sympathique, mais son « maître » pas du tout du tout du tout...

C'est compréhensible, il est jeune, un pur produit de son monde, et de son éducation..
Mais Stroud nous montre aussi un manque certain d'amour, de tendresse, d'amitié, de bienveillance de rapport tout simplement humains et Nath est en demande de cela, en besoin, et c'est dur, c'est vrai ce monde n'est pas tendre, et les magicien encore moins... comme quoi l'amour peut changer bien des choses, et est indispensable.
Il n'empêche Nath est un peu un gros C***... un petit facho en puissance, un imbécile avide de pouvoir, et assez inhumain, veule et froussard.... avec un ego aussi gros qu'un hippopotame...
C'est juste pour prévenir, en aucun cas ce môme est un modèle pour nos petites têtes... Ou tout du moins perso j'aimerais pas... Mais pour de la littérature jeunesse, c'est plutôt intéressant comme point de vue, mais faudrait qu'il y ai un débat ensuite, un échange d'idées.. sinon je ne sais pas et je tique un peu.

Nous sommes donc dans de l'aventure, avec vengeance et vol.
C'est Barty qui raconte, Barty est rigolo, mais il fait aussi beaucoup de digressions, ça faisait longtemps qu'il n'avait servi personne et il a besoin de discuter.
Donc plus de quatrième mur, il tombe avec grands fracas. C'est pas désagréable du tout...
Et c'est bien Barty le héro de cette histoire... Et il nous en raconte des trucs pour qu'on comprenne mieux, les tenant et les aboutissants de toute cette magie, et de ces magiciens.

Bien sûr le vol aura des conséquences assez désastreuses pour tout le monde, et il en découlera bien des histoires et des aventures pour Barty autant que pour Nath.. la mise à jour d'un complot géantissime, qui pourrait faire trembler les fondations du parlement magique.
Seulement sont-ce les magiciens les fautifs, ou les révolutionnaires avides de liberté ?

Oui y a aussi des révolutionnaires ! Forcément vu comment cette société se passe...

Donc de l'humour, de la magie, des péripéties, de l'action et le tout avec un fond dystopique intéressant.
Et pour un livre jeunesse c'est pas mal...

Mais je pense sincèrement qu'il doit entraîner une discussion sur le fond, et le perso de Nath c'est quand même un des héros, même si c'est un petit facho en puissance, lobotomisé par son éducation et le système dans lequel il vit... Et ça, ça mérite à une discutions avec nos jeunes lecteurs, et pas les laisser se dépatouiller seuls avec ce côté assez nauséabond quand même...
Mais ce n'est que mon ressenti (de vieille) ... si ça se trouve ils n'ont pas besoin de nous ^^
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S'il y a bien un genre de roman qui est fort éloigné de mes habitudes de lecture, c'est la Fantasy. Surtout lorsqu'elle est orientée jeunesse.
Le Roman de Jonatan Stroud raconte l'histoire de Nataniel, magicien en devenir qui cherche à se venger de Simon Lovelace, puissant sorcier membre du gouvernement anglais.

Belle surprise que ce premier tome d'une trilogie qui a clairement l'ambition de ringardiser Harry Potter.
Les points communs avec la saga de J.K.Rolling sont nombreux, et j'insisterai surtout sur la dimension politique des deux oeuvres. Si Rolling évoque les crispations avec les « moldus », Stroud va beaucoup plus loin et marque des points. La société londonienne séparée en deux castes, confronte les puissants mages (imbus de leur personne et, sauf exception, détestables) et les plébéiens, soumis et indolents. Tous les plébéiens ne restent pas inactifs face aux privilégiés. Il existe un groupe de plébéiens qui tente une rébellion face aux puissants magiciens et à la société inégalitaire qu'ils défendent. Pour ce faire, ils n'hésitent pas à détourner les armes magiques contre leurs utilisateurs... Cette guerre secrète est finalement peu présente dans ce premier tome, néanmoins elle reste une belle promesse pour l'avenir, tant Jonatan Stroud maîtrise son récit lorsqu'il évoque ce thème plus social.

Les armes des mages justement. Là où Stroud prendra aussi ses distance avec l'univers du sorcier à la cicatrice sur le front, c'est dans les pouvoirs et les armes à disposition des puissances. Ici la magie est presque une science. Les magiciens n'ont pas, à proprement parler, de pouvoir. Ils possèdent la connaissance et c'est en cela qu'ils supplantent les plébéiens. Lorsque l'on sait que le roman est avant tout à destination d'un public débutant ses études secondaires (comme Nataniel), on voit très bien où Stroud veut en venir : le savoir est la clef du pouvoir, mais il amène aussi à la vanité. Ce n'est pas pour rien que cette puissance prend ici la forme d'esprits maléfiques invoqués par les mages. Plus un magicien est puissant, plus il peut invoquer un nombre important de démons (même s'ils n'aiment pas ce nom), parfois même des légions. Un grand pouvoir (et donc une grande maîtrise) permet surtout d'invoquer des esprits de castes supérieures. Ces derniers sont polymorphes et peuvent lancer toute sortes de maléfices et autres salves d'énergies dévastatrices. Bien que l'invocation soumette totalement le démons, le mage doit se garder de lui révéler son véritable nom car la créature, consciente de sa servilité, cherchera constamment à nuire à son « maître ». Un peu comme les plébéiens en somme...

Nous suivons le jeune Nataniel, jeune apprenti magicien qui sera sous le tutorat d'un mage membre du gouvernement, mais peu respecté car sans véritable talent. Nataniel, qui choisira rapidement le pseudonyme de John Mandrake est un élève brillant, voir même génial, qui sera sous estimé par son maître. Après une altercation avec le mystérieux Simon Lovelace, Nataniel fera appel à Bartimeus, un Djin, démon très ancien et puissant, pour se venger de Lovelace. Cette vengeance dictée par l'égo d'un jeune mage en mal d'affection mènera nos deux héros dans une aventure très plaisante et surtout bien plus sombre que je ne l'aurais cru.
Confronter Nataniel à la mort (la véritable mort, éternelle, sans sauvetage possible) était assez inattendu. Certaines scènes sont parfois violentes (sans pour autant sombrer dans le gore) et dépassent l'entendement d'un jeune garçon talentueux qui, bien que mage, reste un enfant qui s'attaque à un monde d'adultes, et pire... à des politiciens. Appréciable !

La belle astuce de Stroud résidera dans la narration. Tantôt à la troisième personne lorsque les chapitres suivent Nataniel, tantôt à la première personne lorsque nous suivons (et c'est le plus intéressant!) les missions de Bartimeus. Ce dernier ayant conscience de s'adresser à de pauvres humains (en l'occurrence, les lecteurs), et étant capable de penser à plusieurs choses à la fois, nous gratifie de longues notes de bas de pages qui commentent immédiatement ce qu'il dit où fait. C'est souvent caustique, et très drôle.
Le démons excelle dans l'art de la duperie et de la retraite qu'il sait auréoler de panache. Pour le grand Bartimeus (pas aussi grand qu'il ne le dit) il n'y a jamais de fuite, mais de nombreux replis stratégiques. Il sera amené à affronter (et commenter) de nombreuses entités magiques, des mages, mais aussi des plébéiens.



Sans trop en révéler, le roman sert surtout d'introduction à une guerre avec une faction de rebelles plébéiens mais aussi avec un puissant ennemi magique qui tire les ficelles dans l'ombres.

le roman de Stroud n'est pas sans défaut. le principal étant le manque de clarté dans le propos. Certains affrontement sont confus, lorgnant avec l'incompréhensible lorsque notre Djin est aux prises avec deux démons d'un même niveau ou d'un Afrit (des démons supérieurs à Bartimeus en terme de capacité). Ces êtres pouvant se mouvoir, et agir, sur sept plans en même temps, l'action est parfois peu compréhensible...
Cependant je ne peux que conseiller ce roman car son humour et les thématiques sous-jacentes du pouvoir l'emportent largement sur ses défauts.

A conseiller: A ceux qui aiment la magie dans un univers plutôt mature (attention, ce n'est pas non plus de la dark fantasy!) et subtil , aux parents qui pourront facilement partager le récit avec leurs ados.

A déconseiller : A ceux qui pensent que J.K Rolling a fait le tour du sujet, qui n'aiment pas les récits à deux voix, qui cherchent plutôt des affrontements magiques, épiques et grandioses.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
"Les êtres vivants ont aussi une aura. Elle se manifeste sous forme de nimbe colorée autour du corps de l'individu, et tient presque plus que l'odeur que de la sensation visuelle. Elle existe au premier Niveau, mais reste invisible pour la plupart des humains. En revanche, de nombreux animaux la perçoivent, les chats par exemple; naturellement les djinns aussi , plus quelques créatures exceptionnelles de notre trempe. L’aura change de couleur selon l'humeur de la personne , ce permet de détecter facilement la peur, la haine, le chagrin, etc. Voila pourquoi il est bien difficile de berner un chat ( ou un djinn) quand on lui veut du mal.
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Alors je reste là, suspendu dans les airs, en espérant qu'il ne mettra pas trop longtemps à prononcer la formule de révocation. Histoire de m'occuper un peu, j'envoie des flammèches bleues lécher la bordure intérieure du pentacle, en faisant comme si elles cherchaient à en sortir pour attraper le môme. Naturellement, c'est bidon sur toute la ligne. J'ai vérifié: le sceau est très bien dessiné. Pas le moindre vice de formule...
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Un jour, un magicien m'a demandé de lui montrer une image de l'amour de sa vie. J'ai fait apparaître un miroir.
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Plus précisément, une variété de foliots à cinq yeux - deux sur la tête, un sur chaque flanc plus un autre dans... Enfin, disons qu'on aurait du mal à les surprendre en s'en approchant par-derrière pendant qu'ils touchent leurs orteils du bout des doigts.
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« Perché sur ma gouttière, à ma droite un petit pigeon très soigné me regarde en penchant la tête d’un air manifestement intéressé. Quelque chose me dit que c’est une femelle. Je réponds par un autre roucoulement, hautain celui-là, et qui ce veut une fin de non-recevoir. Puis je me retourne. L’autre se rapproche d’un petit bond coquet. J’avais bien besoin de ça, tiens… Un volatile amoureux ! Je me décale. Elle me rattrape. Je m’écarte à nouveau (…) Au même moment, un suave roucoulement retentit à mon oreille. Je tourne la tête à demi… pour découvrir, à quelques millimètres de moi, cette pauvre pigeonne, si loin de se douter de la vérité. Avec une ruse toute féminine, elle en a profité pour venir se coller contre moi. »
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