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EAN : 9782070128815
544 pages
Gallimard (26/01/2012)
2.52/5   23 notes
Résumé :
Le héros vieillissant de ce roman, Keith Nearing, se remémore l'été de ses vingt ans, en 1970, quand eut lieu un mystérieux événement qui bouleversa sa vie sexuelle et donc son existence entière. Dans un château en Italie, piégé dans l'histoire de la "révolution sexuelle", il hésite entre trois femmes : sa petite amie Lily, Shéhérazade, l'objet de ses fantasmes, et la très troublante et très "virile" Gloria. Ce sont les obsessions de l'auteur qui, dans ce roman à id... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Dans la presse, on présente souvent ce livre comme un livre dans lequel on parle beaucoup de sexualité. Mais Martin Amis n'a pas écrit un livre sur la sexualité, il s'agit plutôt d'une esquisse de morale sur les années 1970. En cette période, le développement sexuel a bien eu lieu - entre autres.
Il faut pourtant bien garder en tête que c'est une esquisse de morale de 1970. de nos jours, le féminisme, homosexualité, transgenres... tous ces sujets ont connu une grande évolution qu'on ne retrouve pas encore dans le livre.


‘Mon' quatrième de couverture
À la fin des années 1970, six jeunes passent leurs vacances ensemble dans un château en Italie. le personnage principal, Keith Nearing, raconte l'histoire de cette période alors qu'il a déjà soixante ans. de temps en temps, il parle aussi de ce qu'il ressent maintenant qu'il est plus âgé.
Les jeunes du château sont représentatifs des différents types de caractères psychologiques de la majorité de la population. Ils lisent des magazines de luxe ou de la littérature anglaise, mais sont superficiels par nature, et ne sont pas particulièrement avertis sur le plan philosophique, psychologique ou sociologique. Timides et hésitants, ils cherchent leur voie dans le monde renouvelé de la religion, de l'amitié, de l'amour et du sexe de l'époque.


La sexualité, enfin !
Dans la première moitié du livre, l'accent est mis sur la description des personnages et du cadre temporel. Ceux qui lisent le livre pour la sexualité doivent être patients jusqu'à la page trois cents. Mais alors, on y va !



Biographique
Le personnage de Violet est peut-être basé sur les expériences d'Amis avec sa soeur Sally qui s'est suicidée.
Sa soeur Sally faisait l'amour avec tout un chacun, sans aucune structure, comme une enfant qui cherche désespérément l'amour qu'elle n'a jamais reçu. Amis a qualifié sa soeur de victime du pouvoir et de la présence de son père, ainsi que de la révolution sexuelle de la promiscuité, deux facteurs qui peuvent causer un problème chez une personne autodestructrice.


Religion
Outre l'amour et la sexualité, la religion est également largement abordée. Chaque personnage a une opinion religieuse différente. Nous lisons des histoires de chrétiens, d'athées, d'islamistes, d'un agnostique, et comment ils gèrent leurs idées.


Vieillissement
Entre les différentes scènes se déroulant dans le château, Keith parle parfois de ce qu'il ressent en vieillissant. Il est déconcerté et blessé par la vie. Il a peur du miroir et de la mort. Souffrir encore plus que ce qu'il a déjà enduré, c'est ce que sera le vieillissement, là-dessus, aucun doute. Par conséquent, ce sera une torture.
Il offre un humour noir délicieusement comique, mais il est aussi, malheureusement pour Amis, quelque peu autobiographique. Après tout, Amis a été blessé par la mort, d'abord par celle de son père, ensuite rapidement après par celle de sa soeur autodestructrice Sally et de sa nièce qui a été tuée par un tueur en série. Après cela, il n'avait soudainement plus d'énergie du tout. Dans une interview dans le magazine flamand Humo, Amis admettait que l'attitude renfermée du protagoniste peut être liée à cette période de sa vie.
Quoi qu'il en soit, les idées sur le vieillissement ne forment pas une image de la manière dont les sexagénaires de cette époque voient leur âge et leur avenir, car Amis n'esquisse que le point de vue d'une seule personne. Dommage que le lecteur ne reçoit pas ici aussi plusieurs points de vue sur le vieillissement, comme c'est le cas avec la sexualité et la religion.


Le style
Très vivant, un rythme rapide, un humour noir et sec, parfois mêlé à des pages particulièrement hilarantes. Dommage pour nous, l'anglais utilisé par Amis est souvent si subtil qu'il est difficile à traduire.


Trop peu d'explications
Les romans d'Amis sont toujours écrits à différents niveaux, dont beaucoup invisibles à ceux qui ne savent pas. Par exemple, lorsque Gloria explique comment draguer un homme, on peut comprendre qu'Amis se moque ici de la PNL (programmation neurolinguistique), qui faisait fureur à l'époque. L'abréviation PNL n'est mentionnée nulle part, mais ceux qui connaissent le concept, le reconnaissent et l'apprécient davantage. Parce qu'ici et là, on comprend des choses qui ne sont pas expliquées dans le texte pour autant, on se rend compte qu'il y a aussi beaucoup de choses qu'on n'a pas comprises, et que le texte a donc été superficiel. Il est bon qu'Amis ne sacrifie pas son style léger pour insérer des explications partout, mais j'aurais préféré qu'il aurait ajouté un épilogue expliquant les références et les sous-entendus, parfois profonds, sûrement, dans son livre. Alors tous auraient pu y goûter aussi.


Littérature anglaise
Dans ce livre, il y a un problème supplémentaire car le personnage principal étudie la littérature anglaise. Lui et quelques amis lisent l'un classique anglais après l'autre et font ensuite des blagues à ce sujet. Les lecteurs qui ne maitrisent pas ces classiques (comme moi) ont parfois l'impression de lire à côté de beaucoup de sous-entendus. Parfois, on a l'impression d'avoir un livre de blagues dans la main qui ne contient que des blagues qu'on ne peut comprendre. On finit donc le livre avec le sentiment de ne pas avoir pu le lire entièrement parce qu'il a été écrit en langage secret en partie, même si le texte était léger et amusant.


Évaluation finale
Points positifs : rythme rapide, style léger, humour noir sec, passages hilarants, les thèmes de l'amitié, de l'amour, de la sexualité, de la religion et du vieillissement sont abordés.
Points négatifs : trop d'allusions incompréhensibles, grande connaissance de la littérature anglaise requise. La vision du vieillissement est uniquement et extrêmement négative.
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Je suis difficilement parvenue au bout de ce livre, le premier de Martin Amis que je lisais. le style est obscur, le rythme plus que lent, il ne s'y passe rien.
Les trois quarts du roman sont consacrés au récit des vacances d'été en Italie en 1970 d'un jeune anglais Keith et de sa petite amie Lily. Ils ont 20 ans, sont invités chez des amis dans un vieux château avec piscine privée et domestiques. Rien de bien stressant.
Les activités de Keith sont les suivantes : lire des romans anglais - ce qui donne lieu à quelques digressions sur la supposée vie sexuelle des personnages de Jane Austen -, lorgner les seins nus de Shéhérazade - leur hôtesse - au bord de la piscine, se laisser envoûter par le gros cul de Gloria, une autre invitée, et faire l'amour à sa petite amie, la nuit. D'autres personnages gravitent autour d'eux, un Italien, une Brésilienne et sa fille, un autre couple d'amis...Il y a aussi la soeur alcoolique et nymphomane, le frère aîné...
Le thème : la révolution sexuelle des années 70 et le traumatisme qu'elle semblerait avoir engendré chez les jeunes des classes sociales supérieures, particulièrement les mâles...
Le quart restant est consacré aux années, décennies suivantes, de tous ces personnages, tous aussi inconsistants. Ils se sont marié quitté, trompé, remarié, ont fait des enfants...Keith a surmonté ses problèmes d'impuissance et vit avec sa troisième épouse...
Tout cela m'est resté très lointain. L'essentiel m'a certainement échappé à cause du manque de clarté du texte. Très décevant.
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Retour vers les années adolescentes en 70 aux heures de la révolution sexuelle, de ses excès pour une jeunesse anglaise dorée, en vacances dans un château en Italie. Un pavé époustouflant , trop dense en personnages, en dialogues branchés, souvent codés, en référence constante aux personnages romanesques de la littérature anglaise qui entraînent des discussions philosophiques, prétextes à des essais initiatiques et générateurs de déceptions sentimentales.
Le héros se remet mal de son été tourmenté par le désir et les fantasmes et en paiera les pots cassés comme presque tous les autres de cette génération qui a brûlé les étapes de l'amour.
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Martin Amis a écrit de bons livres. London Fields, L'information, La flèche du temps (formidable, celui-ci), soit autant d'ouvrages publiés vers la fin des années 80, début 90. Depuis, il se contente dé gérer son statut de "rock star des lettres britanniques" avec, de temps à autres, des déclarations provocatrices à la Houellebecq, notamment en direction de l'Islam. Ses derniers méfaits littéraires, romans ou essais, sont sans grand intérêt et au style poussif et ampoulé. La veuve enceinte est le bouchon qui fait déborder la vase (oui, oui), un texte illisible, indigeste, et prétentieux comme ce n'est pas permis. Autobiographique, peut-être, mais c'est le cadet de nos soucis. Amis revient sur les années 70 et la libération sexuelle à travers un huis-clos sis dans la campagne italienne. Un marivaudage sexuel dont le pauvre héros est un certain Keith, entourée de jeunes femmes délurées qui vivent pleinement leur libido. Et Keith, bien entendu, est incapable de conclure, empêtré dans de niaises manipulations qui ne le rendent que plus ridicule. Pour rester dans la note vulgaire du roman, on est tenté d'écrire qu'on est plus proche de la veuve poignet que de la veuve poignante. Non, oubliez, c'est aussi nul que ce bouquin écrit avec les pieds qui cite les grands auteurs, D.H. Lawrence et Jane Austen, entre autres, à satiété, faute de mieux. Un mélange de cuculterie et de culture qui s'exprime dans des dialogues atroces et des considérations au ras du gazon. Dès les 50 premières pages, tout est dit, les 500 suivantes ne sont que remplissage. Quelle horreur !
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J'ai vraiment du mal avec Martin AMIS. "La veuve enceinte" est le 3ème livre de cet auteur que je lis. Les thèmes sont les mêmes : relations très difficiles hommes/femmes, sexe et drogue en abondance.
Le style est difficile, ampoulé. La construction du roman rend compliquée sa lecture, beaucoup de retour entre passé et présent, entre les diffférents personnages à différentes époques.
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critiques presse (6)
LePoint
22 février 2012
2009. Amis se souvient : soudain, l'été 70. Sans masquer une trame clairement autobiographique, il fait "le récit du trauma sexuel" qui a entravé toute la vie de son antihéros, Keith, alter ego romanesque déjà rencontré dans London Fields.
Lire la critique sur le site : LePoint
LePoint
20 février 2012
En une centaine de pages aussi hilarantes qu'inquiétantes, Jean-Luc Coatalem nous donne un bel aperçu des oeuvres qu'auraient pu écrire un Jules Verne sous LSD ou un Samuel Beckett qui aurait visionné la série Lost.
Lire la critique sur le site : LePoint
Lexpress
30 janvier 2012
Le nouveau roman du corrosif Martin Amis s'avère indigeste malgré de rares fulgurances.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
30 janvier 2012
Sur fond de révolution sexuelle, Martin Amis déroule une intrigue fébrile et pleine de clichés. Sans intérêt.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
27 janvier 2012
C'est brillant, malin, inégal. Le roman plonge dans les obsessions masculines, baigne dans la moiteur des fantasmes.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Telerama
25 janvier 2012
Roman d'une sophistication époustouflante - pres­que excessive - mais surtout formidablement incarné, caustique et perspicace.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il entra dans la chambre tudorélisabéthaine de Shéhérazade aux vitres à petits carreaux et aux poutres noires hérissées d'esquilles. Comme avant, elle était éloquente de précipitation, de distraction, de choses plus intéressantes à faire. La tentation de renifler les vêtements éparpillés, de se glisser, un instant dans son lit défait, de s'asseoir à sa coiffeuse et d'usurper ses reflets dans le triple miroir-- la tentation était présente, mais non. Sur le lit était posée une serviette, encore humide et creusée en forme de demi-cercle avec un rebord étroit à l'arrière, là où elle avait dû s'asseoir pour se sécher, moins d'une heure plus tôt. Il l'ignora, préférant s'étouffer à moitié dans un de ses oreillers.
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Kenrik, lui aussi, était l'enfant d'une veuve enceinte. C'était arrivé au début du deuxième trimestre (décapotable rapide, pluie d'été). Donc, pendant cinq mois - le père disparu, le fils pas encore né, et la mère qui se lamentait tout en attendant son enfant. Les habits noirs ou les fringues de deuil, mais aussi la courbe familière de la silhouette, avec le profil posé tel un point d'interrogation entre la vie et la mort. Et l'ordre ancien fait place au nouveau, pas immédiatement, cependant, pas encore : les seins gonflés et les genoux affaiblis, les fringales, la perte des eaux, la matrice qui bat très fort, et les contractions, les contractions, les contractions.
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Selon un roman anglais qu'il avait lu, les hommes savaient pourquoi ils aimaient les seins des femmes ---mais ils ne savaient pas pourquoi ils les aimaient autant. Keith, qui les aimait autant, ne savait même pas pourquoi il les aimait. Pourquoi? Allez, se dit-il : dénombre sérieusement leurs forces et leurs vertus. Et pourtant ils vous dirigeaient vers l'idéal. Ca doit avoir un rapport avec l'univers, pensa Keith, avec les planètes, avec les soleils et les lunes.
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Ils burent une dernière bière et discutèrent des évènements de mai, en France, en 1968, et de l'Automne chaud, en Italie, en 1969 - et des slogans. Plus de travail. Ne jamais faire confiance aux gens de plus de vingt-cinq ans. Ne jamais faire confiance à quelqu'un qui n'a jamais été en prison. Ce qui est personnel est politique. Quand je pense à la révolution, je veux faire l'amour. Il est interdit d'interdire. Tutto e subito : Tout et tout de suite. Ils étaient d'accord, tous les quatre, ce dernier leur irait très bien. Tout et tout de suite leur irait très bien, à tous.
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Le secret, comme l'avait dit un jour un étudiant distingué de l'esprit, produit un immense agrandissement. Le secret offre, pour ainsi dire, la possibilité d'un second monde à côté du monde manifeste.
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Vidéo de Martin Amis
https://www.laprocure.com/product/458979/amis-martin-la-zone-d-interet https://www.laprocure.com/product/374972/merle-robert-la-mort-est-mon-metier
La Zone d'intérêt - Martin Amis - le livre de poche La Mort est mon métier - Robert Merle - Folio
Quel est le lien entre “La Zone d'intérêt” de Martin Amis écrit il y a quelques années, et “La Mort et mon métier” écrit par Robert Merle en 1952 ? On évoque un sujet d'une grande lourdeur. On est pendant la guerre dans le milieu concentrationnaire. Ce n'est pas un témoignage de la vie dans un camp de concentration, c'est presque pire que cela. C'est le quotidien de celles et ceux qui participent à faire en sorte que ce terrible rouleau compresseur qu'est le monde concentrationnaire, ils fonctionnent au quotidien (...). Des lectures qui semble nécessaire. Martin Amis, “La Zone d'intérêt” au Livre de poche. “La Mort est mon métier”, Robert Merle, chez Folio. Stéphane, libraire à la Procure Paris
+ Lire la suite
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