Une exception sur ce site avec un auteur britannique (écossais), né en Rhodésie (aujourd'hui le Zimbabwe) et dont l'action du livre qui nous intéresse est située au Botswana. C'est ce premier volet d'une longue série (dernier ouvrage paru en 2017) qui a fait connaître
Alexander McCall Smith (par ailleurs spécialiste d'éthique médicale) et son personnage savoureux, Mma Precious Ramotswe, la première dame détective du Botswana, « femme de constitution traditionnelle » et donc forte femme dans toutes les acceptations du terme. Celle-ci exerce ses talents à Gaborone, la capitale, secondée par Grace Makutsi, sa secrétaire qui prendra du galon au fil des romans, et courtisée par un garagiste, Mr. J.L.B. Matekoni, dont la place sera de plus en plus importante à mesure que la série progresse.
Pour cette première enquête de Mma Ramotswe,
Alexander McCall Smith s'est inspiré du meurtre d'une jeune écolière, Segametsi Mogomots, dont le corps mutilé fut retrouvé en 1994 à Mochudi, tout en donnant à l'intrigue une tournure moins dramatique. Pour résoudre cette première affaire d'enlèvement et de meurtres rituels (thème que l'on retrouve dans d'autres romans africains), Mma Ramotswe, en sus de sa réflexion, se fie aux précieuses informations qu'elle récolte lors de ses déplacements sur le terrain. Ces observations constituent le principal atout de ce premier roman et des suivants, l'occasion pour l'auteur de décrire la beauté du Botswana, de ses coutumes et de ses habitants, faisant du pays un personnage à part entière.
Mais c'est la personnalité Mma Ramotswe qui fait le charme des aventures de la première dame détective privée du Botswana ; fière d'être une Motswana (les Tswana forment l'ethnie dominante du pays), aimant son pays, assez aisée pour être indépendante (comme dans la plupart des pays africains, l'importance de son cheptel bovin fait sa richesse), d'une humeur toujours égale, sa bienveillance l'emporte.
Alexander McCall Smith n'est certainement pas le meilleur des auteurs de romans policiers, je dirais même que l'intérêt de ses romans au niveau de l'énigme et de sa résolution est assez limité ; il n'est pas africain, mais c'est un homme qui connait bien l'Afrique australe (il y a longtemps vécu) et qui l'aime. Et cela se sent à toutes les pages.
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