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EAN : 9782753800007
286 pages
Les Editions du Rocher (02/09/2004)
3.61/5   14 notes
Résumé :
"The Black Soul", première publication : 1924.

La mer rugit lugubrement autour des rivages d'Inverara. Un étranger, blessé dans son corps et dans son esprit par l'éclatement d'un obus, vient loger sur l'île, chez un couple dont les années de mariage ont été dépourvues de joie — et la présence de l'arrivant déchaîne leurs passions.

Car à mesure que le printemps adoucit la beauté sauvage d'Inverara, l'Étranger prend conscience de la prése... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
A Inverara, une petite île des côtes d'Irlande, l'hiver est le domaine de la tempête. La mer, partout présente, est le plus souvent lugubre et déchainée. C'est sur cette île qu'a décidé de venir notre Héros, qu'on appelle communément l'étranger, un intellectuel anéanti par la Grande Guerre et des années de débauche. La solitude de ces lieux, leur austérité sauvage, leur « beauté ensorcelante », reflètent son « âme noire ». Il loge chez John le Rouge, un paysan un peu fruste, dont on se moque volontiers, et sa femme, la très belle petite Mary qui n'a pour lui que mépris. La présence de l'étranger éveille son désir et tourmente son mari qui se comporte de plus en plus comme un dément, tandis que notre héros oscille entre ses conflits intérieurs et l'amour naissant que lui porte la jeune femme qui est devenue son amante. Voici donc un roman âpre et dense, à l'image des îles d'Aran où naquit l'auteur.
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J'ai découvert l'écriture de Liam O'Flaherty avec Insurrection. En lisant cette quatrième de couverture, je savais d'avance qu'elle était à côté de la plaque : bien surpris celles et ceux qui voudront lire un roman de type Harlequin et autre romance chaude ! Liam O'Flaherty n'écrit pas des histoires légères et encore moins grivoises.... Ici à peine 260 pages dans ce format poche et pourtant, c'est ce qu'on appelle un roman consistant, que l'on met un temps à digérer.

Certes il s'agit d'une histoire d'amour, mais avant tout d'un roman âpre, à l'image de la rudesse de la vie sur cette île d'Inverara, rythmée par les saisons. L'histoire commence en hiver et se termine en automne. La Petite Mary est l'épouse de John le Rouge. On l'appelle ainsi non parce qu'elle est petite mais au contraire parce qu'elle est de grande taille. Elle détonne dans le paysage tant par son physique que par son origine sociale. Tous les habitants d'Inverara sont des paysans. La Petite Mary est la fille naturelle d'un grand propriétaire terrien. Un soir de beuverie John le Rouge s'est laissé persuader de l'épouser (mais on ne sait pas pourquoi) : il le regrettera pour la vie, maudissant pour toujours ses lèvres qui ont dit "oui". le mariage ne sera jamais consommé.
Un bref aperçu du romantisme de la Petite Mary :

"Tous les invités étaient partis en chantant, fortement éméchés, et il avait essayé d'étreindre Mary, mais elle lui avait asséné en plein front un coup qui l'avait envoyé trébucher contre le mur de la cuisine." (ambiance !...)

Les deux personnages se détestent cordialement. John le Rouge est aussi laid que la Petite Mary est belle. On se moque du premier, soupçonné d'être impuissant (puisqu'ils n'ont pas d'enfants). On se méfie de la seconde à cause de sa beauté et du sang qui coule dans ses veines.
Tous les personnages de l'île n'attirent aucune empathie. Même pas cet étranger qui va venir perturber malgré lui la vie en huis clos des îliens, dont l'activité favorite est de s'envoyer des verres de cognac (*) dans les shebeens. Fergus O'Connor a été envoyé à Inverara sur les conseils de son médecin, pour soigner son âme traumatisée par la guerre : "Partez donc dans l'Ouest pêcher le poisson. Cela vous fera plus de bien que de classer des bouquins." Il ne sera désigné que très peu de fois par son nom de famille, son prénom n'apparaît qu'une seule fois car il est et restera l'Etranger.

L'Etranger est avant tout The Black Soul . Limite schizophrène. Pourtant la Petite Mary va tout de suite être attirée par ce type qui ne lui accorde aucune attention, ou bien est très désagréable avec elle. Donc, elle emploie les grands moyens : la sorcellerie, sauce irlandaise (évidemment!) :

"(...) elle referma la porte et s'approcha sur la pointe des pieds du lit de l'Etranger, regardant autour d'elle comme si elle allait commettre quelque honteux forfait. Elle tira un charme de son corsage. Sa mère le lui avait donné le jour de son mariage. Il était dans sa famille maternelle depuis d'innombrables générations (....). Elle plaça le charme sur le lit. Elle remplit d'eau une tasse qu'elle posa sur une chaise à côté du lit. Puis elle pressa le charme contre son coeur avant de le baiser. C'était une pierre plate et jaunâtre, couverte d'inscriptions que l'on disait gravées en Ogham Craombh, l'antique écriture des druides. Sa mère lui avait dit qu'à l'origine le charme avait été donné à une princesse Firbolg par un guerrier Tuatha de Danaan, en échange de son amour, et qu'il avait le pouvoir de sauver de la mort ou des desseins du diable l'amant de celle qui le possédait. (...).
Par trois fois elle trempa la pierre dans l'eau et par trois fois elle la pressa contre les lèvres de l'Etranger en adressant une prière à Crom. Et bizarrement, après la troisième application, il remua, puis il se tourna sur le côté et ouvrit les yeux."
Soupir d'aise de la lectrice ferrue de mythologie irlandaise devant ce charmant passage !! le seul passage charmant (dans tous les sens du terme) du roman puisqu'ensuite ça vire au tragique mais je ne vous dévoilerai pas la fin de l'histoire, même si je peux dire qu'on passe du noir à une teinte de gris ambiguë.... La fin a tout d'un thriller, contrairement au reste.

Il est difficile de parler de ce roman car en fin de compte il ne s'y passe pas tant de choses que ça. Mais paradoxalement il est dense. A l'instar des personnages, la nature et en particulier l'océan sont des créatures à part entière qui habitent la plume de Liam O'Flaherty. Parce que, comme il le dit, Inverara est "fille de l'Océan". "Inverara reposait dans le sein de l'Océan, telle une jouvencelle endormie dans les bras de son amant."
"En haut des falaises, face à la mer, là où l'air salé avait le parfum d'un élixir du pays des fées, poussaient d'autres plantes dont personne ne connaissait les noms. C'étaient des petites fleurs tendres ; elles naissaient en l'espace d'une nuit pour mourir à la fin du jour. Elles étaient aussi délicates au toucher qu'une aile de papillon, aussi bariolées qu'un oeuf de macareux."


L'écriture d'O'Flaherty est riche, ciselée, poétique, ensorcelante, tourmentée et noire. Mais au détour d'une phrase, un peu d'humour ("Sur mon âme, vous êtes aussi peu sociable d'un Anglais."). A l'image de la complexité de son auteur. On prend un vrai plaisir à lire ce roman écrit en 1924.
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La passion est au centre de ce roman. Ce livre m'a rappelé " Les hauts du Hurlevent" d'Emily Brontë : la sauvagerie des hommes, la lande sauvage.Inverara est une île Irlandaise, par un beau jour d'hiver, arrive un étranger c'est l'Étranger qui va s'installer chez John le Rouge et sa femme . Il est blessé traumatisé par la Grande Guerre. Il se rétablit au fil des saisons qui rythme le roman.Un trio passionnel va se former sous nos yeux. C'est un livre qui tient en haleine le lecteur car il est somptueusement bien écrit.
Liam O'Flaherty est né en 1896 à Inishmore la plus grande des îles d'Aran. Il a été victime d'un traumatisme grave à la suite de l'explosition d'un obus en 1917.
Il est surtout connu pour avoir écrit the Informer (le mouchard) adapté au cinéma par John Ford . Il est décédé à Dublin en 1984.
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
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C'est un bon roman mais sombre/triste
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Un exercice de style très intéressant, mais à lire à tête reposée, car il donne matière à réflexion et il faut "méditer" sur l'histoire pour vraiment l'apprécier.
Lien : http://chroniquesdunchatdebi..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation

En haut des falaises, face à la mer, là où l'air salé avait le parfum d'un élixir du pays des fées, poussaient d'autres plantes dont personne ne connaissait les noms. C'étaient des petites fleurs tendres ; elles naissaient en l'espace d'une nuit pour mourir à la fin du jour. Elles étaient aussi délicates au toucher qu'une aile de papillon, aussi bariolées qu'un oeuf de macareux.
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"Mon errance se poursuit, interminablement. Je suis le seigneur de la nature. Je guéris et je tue aveuglément. Avec le même rugissement de colère j'excite certains hommes jusqu'à la frénésie et j'en apaise d'autres. Je suis la tristesse de la joie. Je suis la férocité de la beauté." Ainsi murmurait l'océan (...)
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Partez donc dans l'Ouest chasser le poisson. Cela vous fera plus de bien que de classer des bouquins.
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Echauffés et abêtis par le vin, ils se mirent à chanter faux un air ridicule. Dès avant la fin du premier couplet, chacun braillait une chanson différente.
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Sur mon âme, vous êtes aussi peu sociable qu'un Anglais.
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