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François Villié (Traducteur)Marcel Schneider (Préfacier, etc.)
EAN : 9782264043757
352 pages
10-18 (20/06/2007)
3.51/5   87 notes
Résumé :
Débutantes rose bonbon ou douairières, les " Honorables " ladies de Nancy Mitford n'ont décidément que le grand amour à l'esprit. Passé les premiers émois sentimentaux de La Poursuite de l'amour, c'est avec délectation que l'on retrouve Fanny et Polly, deux jeunes filles très chic de l'aristocratie britannique de l'entre-deux-guerres. Paisiblement mariée, la première narre les rocambolesques démêlés conjugaux de la seconde, tandis que sa vénérable mère, Lady Montdor... >Voir plus
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Nancy Mitford a la dent dure. Ce livre, qui complète "la poursuite de l'amour" décrit avec une lucidité implacable humour la viduité faite de snobisme et d'arrogance de son milieu, représenté ici par Lady Montdore, un joyau du genre. Terreur de sa famille et de ses "amis" (tout au plus personnes qu'elle daigne fréquenter) cette pauvre (mais richissime) Lady, trahie par une fille (qui refuse tous les grands mariages qu'on lui propose et finira par épouser... l'ancien amant de sa mère), ne retrouvera un peu de joie qu'une fois tombée dans les filets de ce qu'on appelait autrefois un petit-maître.
Telle Proust, mais partie prenante de son milieu, Mitford se délecte à décrire ses personnages, leurs us et coutumes et ce livre plus que son précédent, davantage centré sur la recherche de l'amour par de charmantes jeunes filles en fleurs, est une véritable étude de moeurs, quelquefois un peu longuette mais dont la verve fait mouche. le portrait du petit-maître, Cedric, est un chef-d'oeuvre du genre. Fûté, blond, papillonnant et virevoltant en tous sens, un rien cynique, il exprime la quintessence d'une époque et d'un monde où l'intelligence et la culture se devaient de se dissimuler sous la frivolité des bonnes manières et de l'élégance mondaine.
Un peu agaçant par moments (c'est si facile finalement de critiquer un milieu dont on a largement profité!), mais toujours très drôle, et sans méchanceté, et très agréable à lire.
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Le lecteur retrouve ici avec plaisir la narratrice d'un autre roman de Nancy Mitford, l'excellent La poursuite de l'amour, mais les deux peuvent se lire de façon indépendante, je trouve, et applique le même principe: notre narratrice, Fanny, narre non pas ses propres amours, à peine évoquées, mais celle d'une proche, ici son amie Polly, jeune aristocrate aux parents richissimes et au pedigree ultra chic, et dont la mère rêve de la voir épouser Le Prince de Galles, alors que Polly fera un choix bien plus étonnant, et bien mal avisé.
La première chose qui frappe, et comme dans le roman précédent, est le décalage entre le ton, un peu sarcastique, jamais larmoyant, plutôt drôle, et les événements souvent assez durs qui peuvent y être racontés, car la fortune ne fait pas forcément le bonheur. J'aime la façon dont Nancy Mitford écrit les personnages; même les plus odieux sont fascinants et tout d'un coup, crac, vous voici soudain ému. (enfin, pas par tous, il y en a qui sont écrits comme des repoussoirs pour les autres personnages).
J'avais préféré le précédent, mais L'amour dans un climat froid est aussi un excellent roman à conseiller!
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L'histoire se situe en Angleterre, au sein de l'aristocratie, pendant l'entre-deux-guerres.
Fanny raconte sa vie mais surtout celle de Polly, son amie, qui va bouleverser la bonne société en décidant d'épouser ... je ne vous en dis pas plus, pour ne pas dévoiler le scandale !
La mère de Polly, lady Montdore, est la quintessence de l'aristocratie : elle dirige tout le monde, surtout sa fille, et rien ne se fait sans elle.
Mais elle va faire la connaissance de Cédric, un être bien particulier, et sa vie va quelque peu changer.

Entre lords et ladys compassés et jeunes gens exaltés, dans ce milieu excentrique, insouciant et joyeux, Nancy Mitford raconte avec un humour so bristish le quotidien de cette société particulière, et c'est un pur bonheur ! C'est drôle, cynique, amusant, plein de verve.
J'aime la façon dont la narratrice, Fanny, se focalise sur la vie des autres en mettant la sienne de côté, son mariage ne va prendre qu'une ligne, on découvre au détour d'une phrase qu'elle est enceinte, puis quelques paragraphes plus loin, tiens, elle a accouché. Mais on n'en saura pas plus ! On en saura bien plus par contre sur les frasques de Cédric et de Lady Montdore, sur les bals que cette dernière organise, sur les sentiments de Polly, sur ce que pensent les voisins etc.
C'est une écriture délicieuse. Une belle découverte pour moi.
D'ailleurs, j'ai immédiatement enchainé avec la lecture de [i]A la poursuite de l'amour[/i], qu'il faut d'ailleurs lire avant [i]L'amour dans un climat froid[/i], mais peu importe, le plaisir est toujours le même !

Pour ajouter au côté excentrique, j'ai lu ce roman dans une vieille édition de 1982, époque à laquelle apparemment, le correcteur d'orthographe des traitements de texte n'existait pas, car, même s'il n'y avait pas de fautes d'orthographe, que de coquilles !
[i]fussnet [/i]au lieu de [i]fussent[/i], [i]lu isont [/i]au lieu de [i]lui sont[/i], et un irrésistible [i]sire doutable [/i]au lieu de [i]si redoutable[/i]. Et j'en oublie !
J'ai également noté une expression inconnue, [i]en gue-de-gue[/i], qui signifie apparemment, en tête à tête.
Etrangement, ces coquilles m'ont beaucoup amusée car elles donnaient encore plus de charme à l'ensemble.
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C'est un livre léger, agréable à lire et prenant. Un peu facile bien sûr mais cette facilité est contrebalancée par un humour soo british.
Les personnages surtout sont à la fois délirant et furieusement humains.
Ce qui est pour moi la réussite de ce livre ce sont les relations parents-enfant ou plus simplement générationnelles.
Comment dire à une jeune femme amoureuseque l'amour n'est pas éternel?
Comment imaginer que de vieilles femmes aigries aient un jour été jeunes et amoureuses?
La description de cette certitude absolue de ne pouvoir vivre sans son premier amour ainsi que celle de la désillusion qui suit est finement amenée. Tout comme la déception, d'autant plus grande que l'illusion fut complète.
Ce sont bien sûr des thèmes courants de la littérature mais amenés ici subtilement, comme une évidence au milieu d'une farce.
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L'amour dans un pays froid est un rideau levé sur le grand théâtre que fut l'univers des happy fews de la haute société anglaise des années 1930.

La narratrice Fanny, est une sorte de parente pauvre, jeune première, ayant eu toujours un pied dans l'univers très sélect du clan Hampton, famille de très vieille souche, possédant tous ses quartiers de noblesse, est dont la figure principale est Lady Mondore, femme impérieuse, cancanière, langue de vipère et monstre d'égoïsme. Salons mondains, parties, bridges, quête du bon parti, visite de courtoisie entre gens du même univers, bals de présentation de jeunes filles dans le monde, c'est tout l'univers fermé de la bonne société aristocratique qui est ici décrite dans un style maîtrisé, agrémenté de l'art subtile de la litote qui fait tout le sel de l'humour anglais. On éprouve néanmoins quelques agacements devant le stoïcisme et la complaisance de la narratrice face aux nombreuses rebuffades de la mégère Mondore, devant l'affectation, les ridicules, la vacuité de cette partie du genre humain, et la minceur assez navrante de l'intrigue.

Un roman à clef de belle facture, pas déplaisant à lire, genre de roman mondain, rien de bien inoubliable cependant.
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Les révérences de lady Montdore, eu égard au caractère massif de sa charpente osseuse, ne rappelaient que de très loin la gracieuse inclinaison du blé sous la brise. Elle s'effondrait en avant, comme un chameau qui s'agenouille,et, à l'instant de se remettre sur pied, pointait du derrière, comme une vache qui se relève : une très surprenante performance, qui devait lui coûter d'atroces efforts, bien que son visage réussît à n'en rien trahir. Ses genoux craquaient comme deux revolvers, mais son sourire ne cessait, fût-ce un instant, de manifester une joie presque céleste.
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Quelqu'un s'était, au cours de la nuit, introduit dans leur chambre et les avait tirées de leur sommeil, et toutes avaient conclu qu'il s'agissait de Sauveterre, fidèle à ses habitudes amoureuses ; les maris s'étaient donc retournés dans leur lit en grognant : "Navré, cher ami ; ce n'est que moi. Essayez la porte à côté", tandis que les femmes, frissonnant de bonheur et d'anxiété, avaient murmuré tout ce qu'il leur revenait à la mémoire de mots français encourageants.
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Oncle Matthew croyait dur comme fer – c’était une de ses superstitions favorites – que si vous écriviez le nom de quelqu’un sur un morceau de papier et enfermiez le papier dans un tiroir, la personne visée ne manquait pas de mourir au cours de l’année. Les tiroirs d’Alconleigh étaient plein de petits débris de papier, portant le noms des créatures dont mon oncle souhaitait débarrasser l’univers : personnes du voisinage ou hommes célèbres tels que Bernard Shaw, de Valera, Gandhi, Lloyd George et le Kaiser (…) et si, de temps à autre, quelques-unes de ses victimes mourraient des suites de leur grand âge, mon oncle montrait, pendant un jour ou deux, le visage d’un homme tout à la fois repentant et satisfait.
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Le quai de la gare d’Oxford fut même le lieu d’une scène épouvantable. Cedric, qui avait égaré son exemplaire d’abonnement, alla acheter Vogue au kiosque des journaux. Oncle Matthew, de son côté, qui arpentait le quai en attendant son train, s’aperçût tout à coup que les coutures du manteau de Cedric étaient bordées d’un passepoil de couleur contrastée. C’en était trop, et cette découverte lui fit perdre son sang-froid ; il fondit sur Cedric et se mit à le secouer comme un prunier. Par bonheur, le convoi entra en gare à cet instant et mon oncle, que la seule idée de manquer un train rendait à demi fou, lâcha Cedric et se précipita dans son wagon.
« Comment imaginer, me disait Cedric quelques jours plus tard, que l’achat de Vogue Magazine puisse offrir tant de danger ! »
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La beauté est plus qu’une affaire de charpente, après tout, car les os appartiennent à la mort et demeurent éternellement semblables, tandis que la beauté est chose vivante ; la beauté appartient à la chair, elle est faite de ces ombres bleues sur la blancheur du teint, de ces cheveux qui retombent comme des plumes dorées sur un front pur ; la beauté, c’est le mouvement gracieux, c’est le sourire et, plus encore, c’est le regard d’une femme belle.
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