: Quelques pages lues et on sait, déja.
Ce titre court va être à ranger avec les bons romans jeunesse intergénérationnels.
On le sait à la situation de départ. Des vacances, des soucis d'ados, des soucis d'adultes et là, en 1ère de couverture, on voit un jardin.
Il est peut-être en bas d'un immeuble, mais un jardin quand même.
Les jardins sont un vrai creuset de temps qui s'écoule, des rivières de patience, des silences qui fourmillent dans les esprits, du lâcher prise et c'est un temps où l'on se confie à la terre voire aussi, après les tâches au vert, à celui ou celle avec qui on a partagé cette récréation qui a fait naitre et renaitre de nos mains.
Lili passe ses vacances d'été chez sa Tante Denise, à Saint Denis.
L'auteure
Brigitte Smadja nous dit clairement que tout ne lui convient plus tout à fait à la maison en ce moment.
Chez Tante Denise, il y a les 7 enfants et l'oncle au chômage.
Denise est mère au foyer et elle accueillera la famille ce été, elle semble avoir l'habitude d'ajouter des couverts.
L'auteure se montre très démonstrative des odeurs, surtout des délices de l'estomac. On le sait, ailleurs que chez soi avec les familiers, cela marque les sens et les souvenirs.
Et puis, c'est la panique.
L'Oncle Jo sort de sa torpeur, puis de sa chaise face à la fenêtre et il se retrousse les manches.
Le terrain vague face à la maison n'a qu'à bien se tenir car l'Oncle Jo va lui frotter derrière les oreilles.
La 1ère de couverture déflore un peu son ambition et ça ne gâche rien à notre projet.
On sait d'avance que Smadja va y accorder autant de temps dans ce jardin que dans la cuisine.
Peut-être que les jeunes lecteurs vont s'y retrouver aussi dans ce moment, dans le jardin à donner le coup de main l'été avec le papy ou la mamie, avec ce plaisir de se rendre utile et d'être tendrement accompagné.
Dans les jardins, on nous fiche la paix, grands et petits.
Ce qui est amusant, c'est qu'en effet, nous sommes en ville, en banlieue certainement et que l'entourage de l'Oncle Jo semble tellement habitué à voir fleurir le terrain d'en face comme une décharge que l'avènement d'un jardin parait plus incongru, contre-nature.
L'Oncle Jo, dans son désoeuvrement, semble avoir capter une belle lumière à suivre( non, pas celle-là, jeunes chenapans insolents, une autre!).
Une belle idée de réédition.