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EAN : 9782070348497
96 pages
Gallimard (26/10/2007)
3.26/5   35 notes
Résumé :
Découvert en 1907, ce "Cahier rouge" est, en vérité, l'autobiographie inachevée de Benjamin Constant. Avec "Adolphe", et "Cécile", ce texte - dont l'écriture sublime fait un chef-d'oeuvre - est devenu l'un des grands classiques de la littérature d'introspection.
Un art du "mentir-vrai" en racontant sa vie? Une éducation sentimentale et morale? Jamais, en tout cas, Benjamin ne fut plus jeune et plus inconstant qu'en ces pages merveilleuses...
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
La quatrième de couverture mentionne ceci : Voyages à travers l'Europe, lectures fiévreuses, découverte de la société et de ses travers, rencontres amoureuses et passionnées... tels sont le premiers pas dans le monde du jeune Benjamin Constant.
A l'heure du bilan, l'auteur d'Adolphe pose sur sa jeunesse un regard tendre et amusé.
La lectrice que je suis ne pose pas du tout le même regard sur ce récit, qui résume la jeunesse d'un enfant gâté qui m'est antipathique. Par certains côtés je le trouve assez pleurnichard et son comportement est assez proche de celui du Werther de Goethe... attitudes qui devaient être communes pour les hommes de cette époque et de cette caste.
Cette lecture est un mélange de déception, de colère et d'incompréhension.
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Quand on lit l'autobiogaphie d'un écrivain, qui est clairement présentée comme telle – le récit commence par l'identité des propres parents de Benjamin Constant, on s'attend à un passage obligé, l'intérêt pour l'écriture et la naissance d'une vocation. Certes, ici, l'oeuvre est inachevée, elle s'arrête brutalement sur l'attente d'un duel pour un prétexte futile – le Narrateur se bat avec le propriétaire d'un chien qui a attaqué le sien. Mais je n'ai pas eu l'impression de lire la biographie d'un penseur ou d'un écrivain.
Non, le personnage fait penser à tous ces chevaliers d'industrie parcourant l'Europe de la fin de l'Ancien Régime que l'on retrouve dans la littérature de la fin du XVIII ème siècle. En effet, le personnage est une sorte de libertin, joueur, séducteur, qui passe de salles de jeux à des salons, de villes d'eau aux capitales européennes. Oui, j'ai cru retrouver le Barry Lindon de Thackeray, paru de façon postérieure, en 1844 – moins le personnage de Kubrick qui, au cinéma, a une dimension tragique. Comme le héros de Thackeray, le Narrateur voyage en Europe, vivant aux crochets des ceux qu'il rencontre et qui lui font confiance sur son apparence honnête et respectable, n'ayant jamais beaucoup d'argent car préférant acheter un singe, un joli chien, jouer ou passer la nuit avec des filles, plutôt que de se payer une auberge convenable. Mais, contrairement à lui, son père est un officier d'armée, assez fortuné, et qui l'aime suffisamment pour lui payer ses dettes.
Le ton est ainsi léger, voire naïf, avec un recul amusé sur lui-même. L'Auteur écrit plusieurs dizaines d'années après sur sa jeunesse, et il la peint donc de façon attendrie, tout en insistant sur les défauts et les ridicules de sa conduite. Ainsi, il imagine tout un plan d'enlèvement d'une jeune fille dont il prétend être fou amoureux, alors qu'il ne lui a jamais parlé d'amour et que celle-ci ne pense pas du tout à lui, essaye de se tuer en sa présence pour lui inspirer de la passion, et passe la soirée à l'Opéra quelques heures après à s'amuser, n'ayant guère souffert d'avaler quelques gouttes d'opium, oublie la demoiselle quelques jours après...
Ce n'est donc pas dans cette cinquantaine de pages publiées à part - mais qui aurait dû former le début d'une autobiographie plus longue, qu'on assiste à l'émergence d'un penseur ou d'un artiste. Quelques mots à peine suggèrent un goût pour l'introspection lors d'un voyage solitaire en Angleterre et en Ecosse, mais c'est tout. Il faut dire aussi que je ne suis pas très familière ni de la vie de Benjamin Constant, ni de son oeuvre, et que certaines références m'ont certainement échappé. J'ai lu le texte vite, j'ai souri quelques fois, mais je n'ai pas été passionné par ce personnage qui ne parle que de lui, sans être véritablement capable de s'attacher à quelque chose ou à quelqu'un - la scène de la rencontre avec le père est ainsi une scène muette, sans reproche ni pardon.
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Très joli texte du XVIIIème siècle - début du XIX -ème siècle !
Je ne connaissais par B.Constant aussi c'est une découverte. Dans le cahier rouge, B.Constant nous livre un récit autobiographique romancé en empruntant au romantisme. J'ai aimé et souri dans ce parcours non pas pour me moquer mais il y a une pointe d'humour dans ce parcours. Et puis surtout la lecture du cahier rouge m'a poussée à aller voir la biographie de B.Constant. Quel parcours en effet !
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Le Cahier Rouge/Benjamin Constant
Ce Cahier Rouge est l'autobiographie partielle année par année de l'écrivain.
Écrit en 1807, ce texte assez bref et incomplet n'est que d'un intérêt relatif. Il parut en 1907 en publication posthume.
En voici un très court condensé.
« Je suis né le 25 octobre 1767 à Lausanne, en Suisse, d'Henriette de Chandieu et de Juste Constant de Rebecque, colonel dans un régiment suisse. Ma mère mourut en couches quelques jours après ma naissance. »
Ses deux parents étaient des huguenots réfugiés en Suisse à la suite de la révocation de l'Édit De Nantes en 1685.
À l'âge de cinq ans Benjamin connaissait déjà le grec appris par jeu avec son précepteur.
Avide de lecture, il consacrait déjà huit à dix heures par jour à ce loisir.
À l'âge de onze ans il avait déjà connu quatre précepteurs différents au hasard des voyages de son père.
À quatorze ans, il part étudier en Allemagne à Nuremberg et à seize ans il connaît sa première liaison toute platonique certes.
Puis il poursuit ses études en Écosse en 1783. Benjamin a déjà la passion du jeu et son père doit payer ses dettes de jeu.
Il multiplie les conquêtes féminines partout où il séjourne.
B.Constant nous apparaît dans ces lignes être un homme frivole et sans complexe, chanceux de façon insolente. Seule l'autorité de son père le maintient dans les rails.
Un texte pour les spécialistes.
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Fragment autobiographique retraçant les vingt premières années de sa vie (1767 - 1787), Benjamin Constant livre dans ce bref texte, avec beaucoup d'humour, tant les événements marquants de sa jeunesse - ses précepteurs multiples, ses études à l'université d'Edimbourg, ses rencontres décisives - que ses réflexions sur son propre caractère. Il se décrit comme un jeune homme complexe, excessif, désavoué dans ses modes de vie par un père désarmé, insolent, culotté, frivole et sentimental, et enclin à un désoeuvrement que seul le voyage apaise. Sa fuite vers l'Angleterre, avec à peine ce qu'il faut d'argent pour survivre, constitue le point d'orgue de ce récit : une folie de jeunesse qui le plonge dans la société britannique et qui marque un tournant majeur dans sa vie d'homme et d'auteur.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Je suis né le 25 octobre 1767, à Lausanne, en Suisse, d'Henriette de Chandieu, d'une ancienne famille française réfugiée dans le pays de Vaud pour cause de religion, et de Juste Constant de Rebecque, colonel dans un régiment suisse au service de Hollande. Ma mère mourut en couches, huit jours après ma naissance.
1772 - Le premier gouverneur dont j'aie conservé un souvenir un peu distinct fut un Allemand nommé Stroelin, qui me rouait de coups, puis m'étouffait de caresses pour que je ne me plaignisse pas à mon père. Je lui tins toujours fidèlement parole, mais la chose s'étant découverte malgré moi, on le renvoya de la maison. Il avait eu, du reste, une idée assez ingénieuse, c'était de me faire inventer le grec pour me l'apprendre, c'est à dire qu'il me proposa de nous faire à nous deux une langue qui ne serait connue que de nous : je me passionnai pour cette idée. Nous formâmes d'abord un alphabet, où il introduisit les lettres grecques. Puis nous commençâmes un Dictionnaire dans lequel chaque mot français était traduit par un mot grec. Tout cela se gravait merveilleusement dans ma tête, parce que je m'en croyais l'inventeur, et je savais déjà une foule de mots grecs, et je m'occupais de donner à ces mots de ma création des lois générales, c'est-à-dire que j'apprenais la grammaire grecque, quand mon précepteur fut chassé. J'étais alors âgé de cinq ans.
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Je me rappelle qu'un jour, rencontrant un des hommes de notre société qui avait trente ans de plus que moi, je me mis à causer avec lui, et ma conversation roula comme à l'ordinaire sur les ridicules de tous ceux que nous voyions tous les jours. Après m'être bien moqué de chacun l'un après l'autre, je pris tout à coup celui avec lequel j'avais causé par le main, et je lui dis :
- Je vous ai bien fait rire aux dépens de tous nos amis, mais n'allez pas croire que, parce que je me suis moqué d'eux avec vous, je sois tenu à ne pas me moquer de vous avec eux; je vous avertis que nous n'avons point fait ce traité.
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Je ne savais point encore ce que je voulais faire. En général, ce qui m’a le plus aidé dans ma vie à prendre des partis très absurdes, mais qui semblaient du moins supposer une grande décision de caractère, c’est précisément l’absence complète de cette décision, et le sentiment que j’ai toujours eu, que ce que je faisais n’était rien moins qu’irrévocable dans mon esprit. De la sorte, rassuré par mon incertitude même sur les conséquences d’une folie que je me disais que je ne ferais peut-être pas, j’ai fait un pas après l’autre et la folie s’est trouvée faite. (p33)
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Nous retournâmes en Suisse où il eut recours, pour me faire
prendre quelques leçons, à un M. Bridel, homme assez instruit, mais
très pédant et très lourd. Mon père fut bientôt choqué de
l’importance, de la familiarité, du mauvais ton du nouveau Mentor
qu’il m’avait choisi ; et dégoûté, par tant d’essais inutiles, de toute
éducation domestique, il se décida à me placer, à quatorze ans, dans
une Université d’Allemagne.
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J'avais quelques maîtres dont j'esquivais les leçons, et l'on avait mis à ma disposition un cabinet littéraire du voisinage dans lequel il y avait tous les romans du monde, et tous les ouvrages irréligieux alors à la mode. (p6)
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