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EAN : 9782070364336
431 pages
Gallimard (22/08/1973)
4/5   10 notes
Résumé :
Parce qu'un paysan cévenol voulut faire la fortune des siens et quitta la montagne pour fonder une usine aux portes de Nîmes, ses trois fils - leurs liens coupés avec la terre - durent tenter la chance chacun à sa manière quand un incendie ruina les espérances de la famille.
« Théodore ayant choisi l'aventure et Fernand la sécurité, mon père eut en partage la rêverie », écrit André Chamson. Car ce père est le sien, et l'histoire qu'il raconte celle de sa prop... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un style un peu vert, comme le farfadet des Cévennes (vin local assez peu recommandable). Avec son menton en galoche et ses rancunes tenaces, dont font les frais les pauvres alésiens, voilà un archiviste qui ne sent pas le renfermé. J'aime bien. La rudesse du pays est bien rendue, le folklorisme est évité. Ce cévenol -là a du punch (il pratiquait la boxe) et il aimait plus les livres que les châtaigniers. Moi aussi.
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« Mon père a vécu comme un romancier qui ne ferait pas de romans, mais les illusions qui ont submergé sa vie sont devenues les réalités de mon existence. » (618)

La figure du père, adepte des projets fumeux, est un personnage haut en couleur. L'épisode des charbons d'Olympie et des houilles de Cavillargues, aux rebondissements burlesques, m'a beaucoup amusée. le cousin Paul, qui vend « des fusils du modèle 66 ou 74″ sous les Tropiques apporte également un peu de piquant.

« Ils tuaient peu, presque par hasard, mais leur bruit suffisait à donner l'impression d'une vraie bataille » (641)

Ce sont à peu près les seuls éléments ayant interpellé mon attention dans cette autobiographie. Elle recèle pourtant des endroits connus : Aumessas, Les Laupiettes, Dourbies… mais l'évocation qu'en fait André Chamson ne m'a pas apporté grand chose.

« Les quatre éléments », paru 19 ans plus tôt – texte court évocateur de l'enfance – était plus dense, plus riche et rocailleux. Avec le temps, l'écriture d'André Chamson se fait plus déliée, plus mondaine, plus fade. C'est pittoresque, c'est mignon, j'ai survolé la plus grande partie du livre.

Je suis restée – et je reste encore perplexe – sur cette remarque, émise par la servante de la famille alors qu'elle craint de devenir aveugle :

« Les aveugles, ça peut faire de la broderie ou des paniers. » (648)

Mes pauvres yeux, régulièrement fatigués par ces jeux d'aiguilles que j'affectionne, pourraient témoigner de leur participation indispensable à cette activité. Broder dans le noir ? Mais quelle genre de broderie ????!
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Souvenir immédiat de ce livre la description de l'auteur concernant son apprentissage du latin , je me souviens cela m'avait bien plu à l'époque et même aidé dans cette matière....
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Midi sonnait. Grand-mère m'appelait , penchée sur la grille de la terrasse ou la tête levée dans l'escalier à colonnes. Je surgissais du jardin ou je dégringolais du grenier. Grand-mère avait déjà mangé, toute seule, dans sa cuisine, vers onze heures du matin. Ma table était mise. Je m'installais. Grandmère s'asseyait, dans un fauteuil, à côté de moi, sans rien dire. Tout en mangeant, je lui racontais mes histoires, ce que j'avais fait, ce que faisaient mes parents, ce que je voulais faire moi-même, ce que je voulais devenir. Elle ne me contredisait jamais, et, jamais, ne portait la main sur mes rêves, mes projets et mes illusions. On a toujours dit, dans la famille, que j'étais son préféré. Je crois plutôt qu'elle me savait malheureux et souvent humilié. Elle essayait de corriger le destin. Tout enfant, elle m'a traité comme un grand garçon, grand garçon, elle m'a traité comme un homme. La richesse et la pauvreté n'avaient plus de sens, auprès d'elle. Elle n'a jamais dit un mot contre mon père, devant moi, même quand elle souffrait en voyant souffrir ma mère. Elle mesurait les êtres à d'autres mesures que celles de la réussite et du succès. Elle a su panser mes blessures, sans y mettre les doigts dessus, sans même paraître les voir et je lui dois de ne pas en avoir gardé de cicatrices. Elle m'a toujours laissé libre, d'une liberté totale. Elle me demandait seulement de l'accompagner quelquefois chez ses amies mais, chez Mme Vidal, chez Hermance ou chez Léontine, j'étais aussi libre que chez elle. Ces vieilles dames m'abandonnaient à mes rêves, à mes imaginations, à mes découvertes... Les enfants et les vieillards sont faits pour s'entendre. Ils vivent dans des mondes séparés, trop lointains pour se porter ombre.
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Je continuai donc à apprendre le latin, sans comprendre ce que j’apprenais. Avec le « je »
c’était comme avec le « le » ou le « la ». Sum, je suis. Je voyais bien ce qui pouvait faire
« suis », mais je ne comprenais pas comment on faisait le « je ». Quand on traduisait du latin,
il fallait mettre des tas de mots qui n’étaient pas dans le texte et les mots qu’on y trouvait
n’étaient pas à la bonne place.
J’expliquais parfois ces difficultés à mes camarades de l’école de tout le monde, où l’on
n’apprenait pas le latin. Ils étaient arrivés à fort bien comprendre tous ces problèmes. Ils les
comprenaient même aussi bien que moi.
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André Chamson au musée Cévenol.
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