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Michel Amandry (Traducteur)
EAN : 9782266029513
467 pages
Pocket (01/05/1989)
4.33/5   132 notes
Résumé :
En 1922, en Anatolie.
Comme tous les sept ans dans le village grec orthodoxe de Lycovryssi, les habitants choisissent six d’entre eux pour faire revivre la Passion du Christ durant la Semaine sainte. C’est au Conseil des anciens que revient la responsabilité d’attribuer les rôles. Tandis que le jeune berger Manolios se voit chargé d’incarner Jésus, un groupe de Grecs chassés de leur village par les Turcs arrive à Lycovryssi.
La présence de ces réfugiés... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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"Je n'espère rien,
je ne crains rien,
je suis libre."
(Epitaphe de N. Kazantzakis)

Quand vous vous baladez sur les remparts d'Héraklion en Crète où Nikos Kazantzakis est enterré, vous vous dites que finalement, l'endroit n'est pas si mauvais que ça. Lui accorder le dernier repos en terre consacrée n'était pas tout à fait envisageable, car même s'il pensait d'abord à une carrière religieuse, il s'est quelque peu brouillé avec l'Eglise, en lui préférant la philosophie de Bergson et de Nietzsche, et sa propre pensée. Mais après tout, une belle vue sur la mer et le vent dans les cheveux : quoi d'autre peut mieux symboliser cet éternel désir grec de la liberté ?

J'aime ses livres. Il a parfaitement saisi "l'âme grecque" dans tous ses états, et il est imbattable pour décrire ce mélange de nationalisme, religion et spiritualité avec une bonne dose de fanfaronnade. Que ce soit dans "Alexis Zorbas", dans l'autobiographique "Lettre au Greco", ou dans ses livres qui ont pour thème la religion. La religion, ou plutôt les doutes qu'elle peut engendrer, car malgré la "simplicité" de l'écriture qui lui était souvent reprochée par ses contemporains, sa "Dernière tentation du Christ" s'est retrouvée assez rapidement sur l'Index du Vatican. C'est le thème récurrent chez Kazantzakis, qui trouve peut-être son aboutissement, justement, dans "Le Christ recrucifié".

Mais de quelle religion s'agit-il ? Celle de Pope Grigoris et des notables qui vont embrasser les icônes à l'église et compter leur jarres d'huile et de vin une fois rentrés à la maison, ou celle de Manolios, un simple berger qui veut suivre à la lettre le message des Evangiles ? Quel est véritablement le message légué par le Christ : message de paix, ou message de guerre ? Une belle partie de l'Humanité prétend accepter et suivre les préceptes des Evangiles, mais êtes-vous vraiment prêts à "tendre l'autre joue" ? Renoncer à tous vos biens et même à l'amour ? Quel serait le destin du Sauveur, s'il revenait sur Terre ?

Lycovrissi est une riche bourgade en Anatolie. La communauté grecque vit sous la domination de l'agha turc, mais le cruel agha se fiche un peu de la vie de ses "Roumis", tant qu'ils ne se tapent pas entre eux et tant qu'il y a assez de raki à boire.
Selon la tradition, tous les sept ans, la Passion du Christ est rejouée à Pâques par les villageois, dans la veine des anciens mystères. On choisit soigneusement les acteurs une année en avance, ainsi ont-ils tout le temps de se préparer pour leur rôle.
Kazantzakis a l'occasion de déployer une palette de caractères typiques : le jeune berger Manolios dans le rôle du Christ, ses amis Michélis et Yannakos en apôtres, la belle veuve Katerina en Marie-Madeleine, le bougon cordonnier Panayotis en Judas. D'autres personnages complètent le tableau dans le style presque archétypal : l'avare Ladas et sa femme demi-folle, le gros pope Grigoris, le notable Patriarchéas, l'instituteur féru d'hellénisme... la scène pour la Passion est prête !
Au moment où arrive au village un groupe de réfugiés grecs pour demander l'asile, les parallèles avec l'histoire biblique commencent à se déployer comme une évidence.
Une sorte de "comédie humaine" transformée en "Divina Commedia" sur la scène du grand theatrum mundi.
Le groupe des affamés menés par le père Photis se fait chasser du village par les notables, et leur seul espoir de survie reste Manolios et ses amis, qui vont prendre leurs rôles à coeur avec une authenticité effrayante. de quel côté se tourner ? Existe t-il quelque chose comme la "justice suprême"? Kazantzakis va soulever un tas de questions, en nous nommant les seuls arbitres de son histoire.

Les dernières pages où le Judas-Panayotis accompagne Manolios devant l'agha, tandis que dehors hurle la foule fanatisée qui réclame le bouc émissaire, suivent déjà presque pas à pas le texte biblique. Commencée à Pâque, l'histoire se finit dans une flaque de sang au sol de l'église, le jour de Noël :

"Le père Grigoris fit le signe au sacristain; celui-ci s'approcha en titubant.
-Ouvre la porte, lui dit le pope, et viens vite laver les dalles. N'oublie pas que ce soir, à minuit, c'est la Nativité."

L'histoire de Kazantzakis est dure, même s'il montre beaucoup de compassion pour tous ses personnages. Il avait un respect profond pour le message biblique, mais dans ses livres il veut nous faire comprendre qu'il n'existe pas un seul visage du Christ, tout comme ces deux sculptures différentes que Manolios taille au début et à la fin du livre. L'Humanité est-elle déjà "sauvée", peut-elle encore l'être, ou va-t-elle recrucifier ses Sauveurs à l'infini ? 5/5
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On ne connaît pas forcément le nom de Nikos Kazantzaki en France, mais on a forcément entendu parler de l'adaptation cinématographique de son roman La Dernière tentation du Christ, et souvent aussi de Zorba le Grec. À la lecture du Christ recrucifié, je me dis que c'est injuste, c'est un très grand écrivain, qui mériterait d'être beaucoup plus lu. Donc mille mercis Bobby the Rasta Lama pour cette super découverte.
L'intrigue est plutôt originale et inspire à Nikos Kazantzaki un roman qui brasse avec profondeur et vivacité des questions aussi bien spirituelles que sociales et politiques. Elle lui donne une sorte de dimension mythique avec l'image forte de ce Christ éternellement crucifié-ressuscité-recrucifié... Ce qui n'entrave en rien la malice et l'humour.
Dans un petit mais néanmoins plutôt riche village d'Anatolie, tous les sept ans, les notables choisissent quelques habitants pour incarner les personnages de la Passion du Christ. Celui qui joue Jésus, explique le pope Grigoris, devra toute l'année faire revivre avec son corps et son âme la Sainte Écriture. le problème, c'est que Manolios va trop se prendre au jeu. Considérer les pauvres comme des frères certes ce sont de «justes et saintes paroles, bonnes à entendre à l'église, quand le pope les prononce le dimanche, du haut de la chaire! Mais pour les mettre en pratique une fois rentré chez soi, pauvre tête de linotte, il faut être fou à lier!»
L'arrivée d'un groupe de migrants miséreux, chassés de leur village par les Turcs, va ainsi être source de trèèès vives tensions, entre notre Manolios christique et ses apôtres, désireux de les aider, et les notables, Pope en tête, qui veulent chasser sans pitié les affamés. On rit un peu jaune en voyant Grigoris jouer sur les peurs, agitant le chiffon rouge du bolchévisme pour monter les villageois contre notre sympathique petite bande de christiano-bolcheviks qui veulent partager les fruits de la terre avec leurs frères dans le besoin.
C'est drôle, c'est bouleversant, ça fait réfléchir. C'est écrit en 1954, mais ça reste d'actualité. Sûr que je lirai d'autres livres de Kazantzaki!

(Mon seul petit bémol concerne les personnages féminins, ce n'est pas que je sois une intégriste de la parité au point de vouloir l'imposer aux créations littéraires, mais
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Quand j'ai choisi ce livre, le Christ recrucifié, je m'attendais à un ouvrage religieux décrivant (ou réécrivant) un quelconque moment de la vie du personnage biblique. Après tout, l'auteur Nikos Kazantzakis s'y était déjà prêté avec La dernière tentation du Christ, que j'ai lu il y a quelques années. Cette fois-ci, mon choix n'était pas dicté par un ravivement du mystique mais tout simplement parce que je voulais retourner à la plume d'un auteur que j'apprécie. Eh bien, finalement, et à mon grand plaisir, ce livre n'a qu'un lien très indirect avec la vie du Christ.

En 1922, à Lycovryssi, un village grec de l'Asie Mineure, les habitants s'activent à une cérémonie répétée tous les sept ans : la reconstitution de la Passion du Christ. le début est assez tranquille, les anciens décident de l'attribution des rôles. C'est une excellente façon de découvrir les nombreux personnages. Puis, un groupe de réfugiés, grecs eux aussi, déambule jusqu'à chez eux. Leur village d'origine a été incendié par les Turcs (on se rappelle que, cette année-là, c'est la fin de la guerre). Mais aucun élan de sympathie de la part des leurs : le très peu charitable père Grigoris ne prêche pas par l‘exemple et les rejette, aussitôt imité par la majorité de ses coreligionnaires. Les exilés se réfugient dans la montagne avoisinante Sarakina.

Cet événement, assez peu caractéristiques des enseignements du Christ si importants pour eux, n'augure rien de bon. Assez rapidement, les malheurs s'abattent sur Lycovryssi. Les uns tombent malades, d'autres meurent, les passions se déchainent, des fiançailles sont défaites, l'avarité des uns mènent à des conflits, etc. Puis survient l'assassinat de Youssouf, le favori de l'agha. Pendant un bref moment, un sursis, les villageois se serrent les coudent pour éviter les représailles des Turcs. Mais, sitôt la menace passée, les dissensions sont exacerbées à nouveau. Doit-on venir en aide aux réfugiés ou les encourager à s'en aller? Puis le vieux Patriarchas meurt et il laisse ses terres aux exilés. C'est comme si une guerre ouverte avait été déclarée. La violence se déchaine entre les Grecs qui s'entretuent.

L'intrigue est prenante. Cette Passion que les habitant tentaient de reconstituer, c'est comme si elle s'était réellement déroulée dans Lycovryssi. Manolios, le jeune berger choisi pour interpréter le Christ, se sentira torturé entre ses (nouvelles) convictions et l'attitude des villageois. Plusieurs parallèles peuvent être faits entre des membres de la communauté et les rôles qu'ils devaient tenir dans la reconstitution. Yannakos reniera son ami brièvement comme Pierre, la veuve Katérina sera rejetée comme une catin, le riche et mesquin Ladas fermera son coeur comme Caïphe et ainsi de suite. Mais n'ayez crainte, malgré les drames personnels, le roman n'est pas exempt de moments plus légers, voire comiques. Certains des personnages peuvent parfois sembler caricaturaux et, étrangement, ils gagnent alors en sympathie.

Un seul élément m'a un peu chatouillé : la faible présence/participation des femmes. Outre la veuve Katérina, on ne compte que la vieille servante Martha (mais compte-t-elle, si on me permet ce jeu de mot facile) et les deux jeunes filles Mariori et Lénio. Et ces deux-là, elles sont presque réduites à leur rôle de fiancées. Mais bon, s'il faut absolument rester collé sur les Saintes Écritures…

Outre l'intrigue, et les multiples symboles qu'on peut déceler ici et là (entre autres, les références aux communistes, qui peuvent laisser croire qu'on peut lire la situation autrement, y voir aussi la guerre civile des années 40 et pourquoi pas d'autres conflits ailleurs dans le monde et à d'autres époques), la force de la plume de Kazantzakis réside aussi dans sa beauté. On peut la trouver dans les images évoquées mais également à travers la poésie. En voici un exemple :
« Les lettres de son nom tracées dans la neige
Ont fondu au soleil, se sont perdues dans l'eau. » (p. 547)

Ces mots, qui terminent le roman, renforcent l'impression laissée par la dernière scène, ajoutent au tragique qui s'en dégage. Pour ceux qui sont intéressés par cette période de l'histoire (la guerre gréco-turque, pas la Passion), celle de la fin du rêve d'une Grande Grèce, des désillusions, et du départ précipité de millions de Grecs de l'Asie Mineure, je suggère le roman Labyrinthe, écrit par Panos Karnezis.
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Nous sommes dans un petit village d'Anatolie habité par des Grecs mais sous la domination d'un "Aqha" Turc (chef Turc),
Tout va démarrer avec la fête de Pâques qui se termine et le fait que les notables entendent désigner de suite ceux qui participeront à celle de l'année qui vient. le village a pour habitude de représenter les scènes. Ils doivent donc répartir des rôles entre des membres de la population. Il faut un apôtre Pierre, un autre qui fera Jean, mais il faut aussi désigner un Judas !... Pour Marie-Madeleine ils ont, tout naturellement « la veuve », jeune, très jolie et généreuse de ses charmes vu ses propres besoins et sa jeunesse. Puis arrive le choix pour faire le Christ… Un jeune et beau berger, Manolios, va être désigné. Mais voilà que tous vont croire à fond en leurs rôles et cela va changer toute la vie du village !
C'est un roman très coloré, bourré d'humour et de tendresse, un ample roman qui prend son temps. La nature est superbement évoquée, que ce soit le soleil qui réchauffe la terre et dore le blé, ou la lune et le ciel étoilé, .. les éléments naturels prennent part dans l'histoire de manière quasiment sensuelle. Tout ce petit peuple est dépeint avec humour et chaleur, de manière un peu picaresque. L'histoire est une mise en abîme de l'évangile et une réflexion sur le message évangélique ainsi que sur l'idéal communiste. On sait que l'auteur avait eu une attirance pour le marxisme mais avait été dégoûté par l'expérience de Staline, il était aussi fortement attiré par le mysticisme.
C'est un grand classique de la littérature Grecque, par l'auteur de Zorba le Grec, un auteur mainte fois nominé pour le prix Nobel. Un roman qui se lit avec beaucoup de plaisir.
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Asie Mineure, en ce début des années 1920, à Lycovrissi - village grec sous domination ottomane - les fêtes de Pâques se terminent et déjà le conseil du village est en ébullition ; tous les sept ans une reconstitution de Pâques est organisée. Pour celle de l'an prochain, le conseil - le chef du village Patriarcheas, le pope Grigoris et Ladas l'usurier - désigne les villageois qui incarneront la Passion du Christ. le berger Maniolos sera le Christ, Michelis, le fils Patriarcheas, devient l'apôtre Jean, le cafetier Costantis sera Jacques et Yannakos le colporteur sera Pierre, Marie Madeleine sera incarnée par la jolie veuve Katerina. Reste à désigner Judas et, contre son gré, c'est le cordonnier roux et violent avec sa femme et ses filles, Panayotis, qui doit s'y coller. L'annonce tout juste faite, la vie du village et surtout celle de ses interprètes va être bouleversée, d'autant plus qu'un groupe - hommes femmes et enfants, avec à leur tête le pope Photis - débarquent à Lycovrissi et demandent refuge et hospitalité après avoir été chassés de leur village par les Ottomans. le village va bientôt se fracturer entre les interprètes désignés pour la Passion du Christ - touchés par la grâce qui vont donner vie à la générosité, à l'accueil des étrangers - et les notables, le Père Grigoris en tête, qui vont faire preuve d'inhumanité, d'égoïsme et d'intolérance, cherchant à protéger leur situation coûte que coûte, le tout sous l'oeil tantôt indifférent tantôt amusé de l'Agha, responsable ottoman de la région.

Avec le Christ recrucifié, Nikos Kazantzakis scrute la nature humaine des habitants de Lycovrissi, qui, jusqu'à présent, coulaient des jours heureux entre célébrations religieuses et querelles de voisinage. Mais les masques vont tomber avec l'arrivée de pauvres hères, avec à leur tête le pope Photis, bien décidé à se battre pour leur survie...
Nikos Kazantzakis explore les réactions des villageois et se livre d'abord à une critique du pouvoir religieux en opposant deux représentants religieux, Photis, un pope guidant ses fidèles pour les protéger et Grigoris qui ne cesse d'acquérir richesses sans aucune compassion, peu concerné par la charité chrétienne, souhaitant se débarrasser au plus vite de ces gêneurs parasites. Il remet en cause également le chef du village qui n'a de cesse de se maintenir son pouvoir et Ladas qui accumule biens et vivres, refusant de les offrir aux nécessiteux. Ce sont les plus démunis, révélés par leur statut de représentants de la Passion, qui vont remettre en cause l'organisation et le fonctionnement du village, infirmant par leurs actes, la dureté des responsables du village, et s'inscrivant dans les faits dans une authentique Passion du Christ.
Le Christ recrucifié, malgré quelques longueurs, est un récit très politique dans lequel Nikos Kazantzakis présentent des portraits justes et critiques des villageois confrontés à un afflux de migrants, déclenchant le pire et le meilleur de la nature humaine.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
"Je ne peux pas, dit-elle. Aide-moi, Manolios.
- Tu vais les couper ? Fit Manolios, effaré.
- Coupe-les ! dit-elle d'une voix rauque.
Manolios empoigna les nattes chaudes, encore vivantes, de la jeune fille; sa main tremblait.
"Coupe-les !" répéta Mariori.
Manolios entendit les ciseaux couper une natte, puis l'autre; il frissonna comme s'il les taillait dans une chair vivante.
Mariori prit les nattes; elle remplirent ses mains. Elle les contempla longtemps, en remuant doucement sa tête tondue. Soudain elle éclata bruyamment en sanglots. Elle se pencha, essuya ses larmes avec ses cheveux; puis elle prit son fichu, y enveloppa lentement, soigneusement les nattes, comme si elle enveloppait dans les linges un bébé mort; elle noua les coins du fichu et le tendit à Manolios.
"Emporte-les, dit-elle, et donne-les lui. Tu lui diras : Mariori t'envoie le bonjour. C'est tout.
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Le palefrenier se précipita, la corde à la main, et saisit Manolios par le bras. A ce moment, du groupe de femmes, un cri perçant, désespéré, jaillit :
"Il est innocent, mon agha ! Ne l'écoute pas ! Il est innocent, innocent, innocent !
- Boucle-là, espèce de garce !" cria-t-on autour d'elle. Des femmes se jetèrent sur Katerina pour lui fermer la bouche.
"Mais il s'accuse pour sauver le village ! cria la veuve. Vous n'avez donc pas pitié de lui ?"
Mais les femmes l'avaient déjà jetée par terre et la piétinaient.
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Si notre Mahomet et votre Christ, dit l'agha en s'essuyant la moustache, avaient bu du raki et trinqué ensemble, comme nous faisons, ils seraient devenus amis intimes; ils n'auraient pas cherché à s'arracher mutuellement les yeux... Mais ils ne buvaient pas, et ils ont plongé le monde dans le sang.
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Si le cœur de l'homme ne déborde pas d'amour ou de colère, rien ne peut se faire en ce monde.
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Le vieux Patriarcheas mangeait, buvait et se querellait, tantôt avec Lenio qui, poussée par son désir frénétique de mariage, délaissait le travail de la maison pour aller traîner dans la montagne, tantôt avec son fils qui s'était converti à la lecture comme s'il était vieux ou bon à rien.
"Les livres, lui disait son père, c'est fait pour les moines et les maîtres d'école. Le fils d'un chef de village est fait pour la bonne chère, le bon vin et les femmes des autres. Tu fais honte à notre famille, Michelis !"
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Videos de Nikos Kazantzakis (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nikos Kazantzakis
Nikos Kazantzakis : Le regard crétois (1974 / France Culture). Nikos Kazantzakis sur l'île d'Égine, en 1927 - Photo : Musée Benaki. Par Richard-Pierre Guiraudou. Les textes, extraits d'“Ascèse”, d'“Alexis Zorba”, de la “Lettre au Greco”, de “Kouros”, de “Toda-Raba” et de “L'Odyssée”, ont été dits par Julien Bertheau, François Chaumette (de la Comédie-Française), Roger Crouzet et Jean-Pierre Leroux. Et c'est Jean Négroni qui a dit le texte de présentation de Richard-Pierre Guiraudou. Avec la participation exceptionnelle de Madame Eléni Kazantzakis, et la voix de Nikos Kazantzakis, recueillie au cours de ses entretiens avec Pierre Sipriot, en 1957. Réalisation de Georges Gaudebert. Diffusion sur France Culture le 1er août 1974. Níkos Kazantzákis (en grec moderne : Νίκος Καζαντζάκης) ou Kazantzaki ou encore Kazantsakis, né le 18 février 1883 à Héraklion, en Crète, et mort le 26 octobre 1957 à Fribourg-en-Brisgau (Allemagne), est un écrivain grec principalement connu pour son roman “Alexis Zorba”, adapté au cinéma sous le titre “Zorba le Grec” (titre original : “Alexis Zorba”) par le réalisateur Michael Cacoyannis, et pour son roman “La Dernière Tentation” (dont le titre a été longtemps détourné au profit du titre du film et désormais republié sous son nom authentique), adapté au cinéma par le réalisateur Martin Scorsese sous le titre “La Dernière Tentation du Christ” (titre original : “The Last Temptation of Christ”). Penseur influencé par Nietzsche et Bergson, dont il suivit l'enseignement à Paris, il fut également tenté par le marxisme et s'intéressa au bouddhisme. « Il a poursuivi une quête tâtonnante qui lui a fait abandonner le christianisme au profit du bouddhisme, puis du marxisme-léninisme, avant de le ramener à Jésus sous l'égide de Saint-François. » Bertrand Westphal (in “Roman et évangile : transposition de l'évangile dans le roman européen”, p. 179) Bien que son œuvre soit marquée d’un réel anticléricalisme, il n’en reste pas moins que son rapport à la religion chrétienne laissa des traces fortes dans sa pensée : goût prononcé de l’ascétisme, dualisme puissant entre corps et esprit, idée du caractère rédempteur de la souffrance… Ainsi la lecture de la vie des saints, qu'il faisait enfant à sa mère, le marqua-t-elle durablement. Mais plus que tout, c’est le modèle christique, et plus particulièrement l’image du Christ montant au Golgotha, qui traverse son œuvre comme un axe fondateur. Bien que libéré de la religion, comme en témoigne sans équivoque son fameux « Je n'espère rien, je ne crains rien, je suis libre », Kazantzákis restera donc l’héritier de cet « idéal Christ » qui se fond aussi, il faut le souligner, avec celui emprunté à la culture éminemment guerrière d’une Crète farouche encore sous le joug turc dans ses années d’enfance.
Sources : France Culture et Wikipédia
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