Classé dans les « folio sagesse », ce recueil d'anecdotes et de réflexions morales, écrites comme des fables, a une valeur spirituelle mais aussi culturelle car ce fût l'un des ouvrages qui a initié l'Occident à la poésie et à la culture persane.
Son auteur, Saâdi (XIIIème siècle), fut l'un des plus grands poètes persans de l'époque médiévale. Avec cet ouvrage, ce sont plusieurs dizaines d'histoires morales, courtes, parfois comiques, et qui révèlent souvent une dimension sociale.
Attention néanmoins, écrit par un « sage » du XIIIème, la morale de ces fables n'est pas forcément alignée avec les valeurs actuelles, notamment sur l'égalité homme-femme et l'égalité entre les hommes. L'esclavage étant vu comme quelque chose de « normal » par exemple et la femme étant vue comme un être de chair dévouée à l'homme, sans libre-arbitre équivalent à l'homme sage. Je ferais d'ailleurs le même commentaire sur un autre ouvrage similaire (Le Mesnevi, écrit par
Djalâl-od-Dîn Rûmî, lui aussi poète persan du Xllle siècle). Cette critique peut aussi être partagée pour bons nombres de fables médiévales écrites en Occident (comme dans le Décaméron de Boccace et les Contes de Canterbury de Chaucer).
Ce recueil est finalement comme un livre d'apprentissage pour apprendre à se comporter dans certaines situations de l'existence. Et c'est amusant de constater que certains situations décrites peuvent être assez proches de situations vécues encore au 21ème siècle.