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EAN : 9782253168645
312 pages
Le Livre de Poche (28/01/2015)
3.93/5   233 notes
Résumé :
« Je me souviens qu'à la fin de la séance vous ne vouliez pas lâcher ma main quand j'ai essayé de déguerpir de votre cabinet. Je vais vous dire une chose, je vous suis reconnaissante de ne pas avoir lancé d'ultimatum, le flacon de Vicodin sinon plus de thérapie. D'autres thérapeutes l'auraient fait. Et je vais vous dire - je les aurais quittés. Je vous aurais quitté. »
Quand Amelia, la trentaine passée, SDF accro à l'héroïne et prostituée, qui a choisi de cha... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Frêles humains que nous-sommes, perdus dans l'immensité du cosmos, conscients dès l'enfance de l'impermanence de la vie, seules créatures pour lesquelles le principal problème est l'existence !

Mon périple littéraire à travers les Etats-Unis, commencé voici quelques semaines, aurait un goût d'inachevé sans une petite visite au psychothérapeute le plus connu de San Francisco, le docteur Irvin Yalom.
Passionné de philosophie cet homme chaleureux, aujourd'hui octogénaire, n'a pas son pareil pour vulgariser un savoir se rapportant à l'existence humaine et ses romans consacrés à la pensée de Spinoza, de Nietzsche, de Schopenhauer ont rencontré ces dernières années un large succès.

« le jardin d'Epicure », publié en 2009, ne revêt pas cette fois la forme romanesque ; Irvin Yalom partage dans cet essai son expérience de psychothérapeute confronté à des personnes de tout âge habitées par l'angoisse consciente ou inconsciente de leur propre finitude.

L'écrivain fait sienne la philosophie d'Epicure et notamment sa grande sagesse par rapport à cette angoisse universelle. S'inspirant des écrits du philosophe athénien, le docteur Yalom s'attache à réconforter ses patients, souvent désemparés par des rêves macabres, tout en mettant en évidence la corrélation effective entre la peur de la mort et le sentiment d'une vie si peu vécue.
Heureusement, comme le souligne très justement l'écrivain, il n'est jamais trop tard pour laisser derrière soi une partie de l'expérience acquise. L'idée de transmettre quelque chose de nous-mêmes peut s'avérer le meilleur exutoire au sentiment déprimant d'une vie que l'on juge insignifiante.

Irvin Yalom présente dans le détail la thérapie existentielle dont la pratique s'articule autour de quatre préoccupations fondamentales qui, dans le travail clinique au quotidien, se télescopent les unes les autres : la mort, l'isolement, le besoin de sens et la liberté.
Incapable de croire à quelque chose qui défie les lois de la nature, l'auteur laisse à chacun le libre arbitre de décider comment vivre aussi pleinement, heureusement, moralement et intelligemment que possible.

Dans “Le jardin d'EpicureIrvin Yalom déborde d'empathie et de tolérance. On referme cet essai magistral impatient de réaliser séance tenante un examen de soi plus pénétrant et heureux d'avoir découvert de nouvelles pistes à explorer sur le chemin de la vie.

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Je ne connaissais pas l'auteur. J'ai acheté ce livre sans même savoir de quoi il parlait, à dire vrai, pour le Y de mon défi ABC. J'ai pris le livre de l'auteur avec le moins de pages que je trouvais (j'étais persuadée que c'était un roman, d'ailleurs)... Oui parfois, je suis un peu dingue sur mes achats de bouquins, arf !
Mais qu'il tombe à pic, comme j'ai dit ailleurs ! Comme je ne connais aucun de ses autres livres, il n'y a pour moi aucune redite.
Cet essai sur "comment la mort nous bouffe la vie" est pile poil le bouquin dont j'avais besoin, depuis quelques temps déjà, vu que je pense que, maintenant que j'ai passé mes "50 ans" depuis presque un an, je suis sur la pente dite "descendante" et que ça a quelque chose de terrifiant pour moi.

Et Yalom nous parle avec sincérité. de son expérience, de son vécu, de ses patients, et de ses théories sur la mort. Et même si je ne partage pas tout, bon dieu que c'est réconfortant de lire tout un bouquin sur le sujet. Car s'il est un domaine où l'on a beau se raisonner, c'est bien les angoisses existentielles, et la plus profonde, c'est bien celle de la mort.
Je dois préciser que c'est un retour pour moi. Car lors de ma thérapie il y a plusieurs années de ça, j'ai déjà réalisé qu'au fond de toutes mes angoisses, que derrière elles, il y avait la peur de la mort, de la disparition, du rien, du "tout est vain et à quoi bon". C'est comme un cycle. Régulièrement, ça revient. Une bataille toujours renouvelée et qui aurait tendance à en rajouter dans le "à quoi bon se battre", d'ailleurs.
Pourtant je n'arrive pas à lâcher les armes, car je ne me vois pas faire du sur place... Il me faut avancer, il me faut apprendre, il me faut progresser. Et quand il y a des synchronicités involontaires de ma part de ce genre, je me dis que peut-être il y a un peu d'espoir, quand même.

Bref, comme toujours avec ce genre de livre, j'ai envie de dire : il n'y a pas de recette toute faite et ce n'est qu'un livre. Mais ça peut aider quand on fait un travail personnel en profondeur, comme toujours. ça ne vous apportera pas de solution miracle, ça ne m'en a pas apportée, mais quelques pistes de travail, ça oui... Prendre ce dont on a besoin et laisser le rester, voilà mon conseil récurrent sur ce genre de livre.
En tous les cas je partage l'avis de l'auteur sur le fait qu'une thérapie qui ne va pas aux racines du mal ne sert que d'emplâtre sur une jambe de bois. Mais bon, après, chacun son choix, chacun son chemin, chacun sa façon de voir...
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"Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face". C'est avec cette maxime De La Rochefoucauld qu'Irvin Yalom termine son ouvrage. Et s'il nous confirme la précaution de ne pas nous brûler les yeux en fixant l'astre de vie, il nous invite pour ce qui est de la mort à ne pas nous voiler la face. En adoptant par exemple les préceptes d'Épicure pour calmer nos angoisses éventuelles et apprivoiser l'idée de la mort, puisqu'il ne saurait être question de la dompter.

Épicure dont les jouisseurs auront travesti la philosophie à leur avantage, ne retenant du bien vivre sa vie que le simulacre réducteur de faire bonne chair. Que ce soit sous la dent ou sous la couette, oubliant sans vergogne les élans d'humanité qui prévalaient dans l'esprit du philosophe, privilégiant une généreuse cohésion entre congénères affublés du même poids sur la conscience qu'est l'impermanence de la vie. Démarche en quête d'ataraxie, la tranquillité de l'âme. Être acteur de l'ici et maintenant, valoriser ainsi chaque instant de sa vie, condition nécessaire selon lui pour affronter son échéance inéluctable avec le sentiment d'avoir rempli le rôle non-dit dévolu à tout être doué de raison apparu sur terre. Car dans le mystère de la vie, on s'interroge en fait sur l'intention qui la déclenche et la reprend.

Irvin Yalom dénie le recours au dogme religieux quel qu'il soit sans toutefois en faire reproche aux convaincus. Il lui préfère ce que la raison permet de déduire de ses cogitations intimes. C'est à n'en pas douter ce qui lui vaut ses affinités avec un Spinoza ou un Nietzsche, lesquels ne voyaient en la religion que soumission naïve, dénuée d'esprit critique, inculquée par une éducation despotique.

J'ai eu à cette lecture la satisfaction de retrouver un concept dont mes pauvres réflexions secrètes avaient envisagé l'hypothèse. C'est la théorie de la symétrie. Épicure avance que l'état de non existence avant la naissance est le même que celui d'après la vie. Il n'y aurait donc pas d'angoisse à avoir d'une mort qui n'est jamais qu'une situation déjà connue – on ne sait quel terme employer quand il s'agit d'évoquer le non-être – mais qui ne nous aurait donc laissé aucun souvenir. Que pourrait être en fait souvenir du néant ?

Le jardin d'Épicure est un ouvrage de réflexions potentiellement secourables fondé sur la riche expérience d'un thérapeute de renom, construit à partir de témoignages choisis par lui pour leur valeur pédagogique et qui encouragera l'angoissé en détresse à trouver une oreille avisée. Celle d'un confrère. Un spécialiste apte à décrypter l'origine de certaines peurs ou angoisses harcelant le conscient ou l'inconscient de tout un chacun. Il y a donc quand même en filigrane dans cet ouvrage une autopromotion de la profession à laquelle Irvin Yalom a consacré sa vie, sachant pertinemment que l'angoisse de la mort est un fonds de commerce qui a de l'avenir.

Mais cantonner cet ouvrage à une finalité mercantile serait un détournement d'intention auquel je ne me livrerai pas. Il a une réelle valeur didactique puisqu'il n'est question ni de spiritualité ni de métaphysique ou encore d'ésotérisme. C'est un ouvrage qui aborde un sujet lourd auquel, aux dires de l'auteur, beaucoup de ses confrères rechignent, confrontés qu'ils sont eux-mêmes à leur propres doutes. le dernier chapitre leur est d'ailleurs dédié avec la précaution oratoire de l'expurger du jargon technique afin d'emmener jusqu'au point final le profane, lequel aura trouvé dans le reste de l'ouvrage les ressources suffisantes pour ne plus se voiler la face et dormir du sommeil du juste, en faisant que ses rêves ne deviennent pas cauchemars.
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Décidément, depuis quelques temps, j'abandonne facilement les livres que je commence. C'est avant tout le sentiment de perdre mon temps qui prédomine. Soit, je ne comprends pas ce que l'auteur veut dire, soit je sais déjà ce qu'il va dire. Dans les deux cas, selon la croissance de mon désintérêt, je poursuis la lecture de plus en plus en diagonale, pour finir par l'abandonner. C'est encore ce qui vient de se produire avec celui-ci. J'ai comme tout le monde, je pense, un rapport confus avec la mort. Mais j'ai déjà fait un travail thérapeutique sur ce sujet. Surtout sur le fait que nous et notre environnement, allons fatalement disparaître un jour et ne pas même laisser une empreinte pour ceux qui nous survivrons. La référence à Épicure est justifiée. Mais on aurait pu aussi s'intéresser aux Stoïciens. La lecture de Sénèque me semble beaucoup plus éclairante. Cependant, les cas des patients présentés dans ce livre ne m'apporte pas grand-chose que je ne sache déjà sur la peur de la mort. Et j'avoue ne pas être très intéressé par les cas particuliers présentés ici, ni par les réponses apportées. Chaque praticien a la sienne, selon sa formation. Je pensais que ce livre aurait pu m'apporter un éclairage particulier sur ce sujet. Ce ne fut pas le cas.
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Dans cet essai sensible, rayonnant de sagesse et de lumière, Irvin Yalom aborde une question universelle, délicate et inhérente à la condition humaine : celle de notre mortalité. Est-il possible de se confronter à ce sujet sans tomber dans un discours démoralisant ? L'auteur nous prouve clairement que oui et, en se penchant sur la question, nous invite à apprivoiser cette composante pour mieux apprécier la beauté du quotidien et à vivre pleinement notre existence.

Je vous vois venir : qu'est-ce qui lui prend à se pencher sur une lecture au thème aussi glauque penserez-vous peut-être. Il n'en est rien, allez au-delà des apparences !

Le jardin d'Epicure : un titre qui attire immédiatement mon oeil dans la librairie de Baie Comeau où nous sommes en transit avec mon amoureux et un couple d'amis avant de prendre le bateau pour nous rendre en Gaspésie. Staring at the sun en est le titre original. Je suis encore plus intriguée. La fraîcheur et le clin d'oeil philosophique de la première de couverture captent mon regard et le résumé achève de me convaincre. Je ne sais pas exactement pourquoi, ni comment, mais je sens que ce livre va nourrir mon âme. Et j'ai bien fait de suivre mon intuition : ce livre au thème en apparence difficile s'avère être une bouffée d'oxygène, un concentré de positif, de lumière et d'amour.

Irvin Yalom, que je ne connaissais pas, est un psychanalyste, professeur émérite de psychiatrie à Stanford et l'auteur de nombreux ouvrages, tant fictionnels qu'académiques. Il aborde à plusieurs reprises dans ce livre sa volonté d'être dans une démarche de psychothérapie existentielle envers ses patients, qui anime son travail et son enseignement.

Dans le présent livre, en mélangeant dans un ensemble harmonieux différentes conceptions philosophiques de l'Antiquité à nos jours, sa sensibilité, ses valeurs, des cas d'études et ses propres convictions, Irvin Yalom nous donne à réfléchir sur le thème de la mort, afin de se défaire de la terreur qu'elle peut nous inspirer. Sans tomber dans la moralisation ni l'illusion qu'on peut se défaire complètement de l'angoisse qu'elle nous inspire (il se dévoile dans toute une partie du livre pour parler de la sienne, avec authenticité), il nous fournit des clés pour que nous puissions, chacun avec notre socle culturel, nos intimes croyances, notre coeur, avoir notre cheminement et apprivoiser cette mortalité qui depuis les premiers écrits de l'humanité (j'ai adoré qu'il mentionne Gilgamesh) traverse nos pensées et fait partie de notre paysage mental. le titre original, Staring at the sun, en est une belle métaphore : regarder le soleil en face est impossible sans souffrir, mais sa lumière est pourtant présente au quotidien et nous l'avons intégré à nos vies.

Mais pourquoi avoir autant aimé cette lecture ? Car elle est profondément positive et au-delà du sujet de la mortalité humaine, porte en elle de nombreux dialogues qui tous sont radieux et nous font ressortir avec apaisement, sérénité, réflexion positive et, pour mon cas, prise de conscience sur certains points, certaines questions, certaines angoisses, peurs ou regrets qui sont en moi. En parlant de certains de ses patients, de leur cheminement et de leurs angoisses, Irvin Yalom témoigne du fait que nous sommes tous traversés – à notre manière – par cette interrogation et nous rassure non seulement en parlant d'eux, mais en nous montrant que les plus grands penseurs de l'Histoire se sont eux aussi appliqué à travailler dessus.

Cet ouvrage ne s'adresse pas qu'aux (futurs) thérapeutes, mais à toutes celles et ceux qui ont une sensibilité à la psychologie et en particulier ici, une volonté de trouver un discours positif, encourageant et enrichissant et pas que sur la mortalité, je le répète. Bien sûr, une partie parlera encore plus aux professionnels (ce dont l'auteur ne se cache pas), mais sa volonté de rendre son propos accessible se retrouve dans l'écriture et la présentation des concepts limpides comme de l'eau de roche (et j'en ai vu en trois semaines de rando au Québec, je sais de quoi je parle ! ˆˆ), ce qui m'a beaucoup plu. J'ai aimé pouvoir aussi me plonger (un bien petit plongeon dans un bassin d'eau douce bien périmétré, j'en conviens), dans les interrogations et réflexions de ce milieu de la psychologie/psychiatrie, en constante évolution, comme nos consciences.

Irvin Yalom est généreux dans son propos et dégage un grand amour de la vie, de l'humanité, une volonté de nous aider à nous émanciper au moins un peu de notre peur la plus instinctive pour nous épanouir davantage, apprécier le quotidien, unique chaque jour et pour chacun de nous, de communiquer avec le monde, nos amis, nos proches et de profiter de la vie en la croquant à belles dents, tant qu'on peut. Il n'y a pas plus belle philosophie de vie et il fait bien de la partager avec nous.
Lien : http://labiblidemomiji.com/2..
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Citations et extraits (134) Voir plus Ajouter une citation
Arrivé à un certain point dans l’existence - dans sa jeunesse ou plus tard - chacun de nous s'éveille à la notion de mortalité. Les causes sont multiples: le reflet dans un miroir de votre mâchoire qui s'affaisse, des cheveux qui grisonnent, du dos qui se voûte; la rondes des anniversaires ...
Que ressentez-vous face à ces événements? Comment vous comportez-vous? Vous plongez-vous dans une activité frénétique pour consumer votre anxiété et éviter d'aborder le sujet? Tentez-vous de supprimer vos rides par la chirurgie esthétique, vous teignez-vous les cheveux? Décidez-vous d'avoir trente-neuf ans pendant quelques années de plus? Vous laissez-vous distraire par le travail et le quotidien? Oubliez-vous tous les avertissements? Ignorez-vous vos rêves?
Je vous conjure de ne pas vous laisser distraire. Au contraire, savourez la révélation. Profitez-en. Arrêtez vous devant une photo de vous plus jeune. Laissez l'instant vous envahir et se prolonger un peu; goûtez-en la douceur mêlée d'amertume.
Saisissez l'avantage de rester conscient de la mort, d'en serrer l'ombre entre vos bras. Cette conscience peut introduire une étincelle de votre vie à l'obscurité et donner plus de substance à votre existence pendant que vous en profitez encore. Pour appréciez la vie, pour éprouver de la compassion pour autrui, pour tout aimer profondément, il faut être conscient que toutes ces sensations sont destinées à être perdues.
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Une moitie de mon écran est lucide et sans cesse consciente de l'impermanence. L'autre moitié, au contraire, présente un film différent, un scénario que je peux décrire par une métaphore emprunté au biologiste évolutionnaire Richard Dawkins, qui demande d'imaginer un rayon de lumière mince comme un rayon de laser se déplaçant inexorablement le long de l'immense règle du temps. Tout ce que le rayon a dépassé est caché dans l'obscurité du passé; tout ce qui est à l'avant du rayon est caché dans l'obscurité de ce qui est encore à naître. Seul vit ce qui éclairé par le rayon. Cette image chasse en moi la tristesse et me rappelle la chance extraordinaire qui est la mienne d’être ici, en vie, heureux tout simplement d’être! Et quelle stupidité tragique se serait de réduire mon bref passage dans la vie en adoptant des schémas qui nient la vie,proclamant que la vraie vie se trouve ailleurs, dans l'immensité obscure superbement indifférente qui devant moi.
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Si nous acceptons le principe (et la somme des recherches qui l'accompagnent) que la relation thérapeutique est instrumentale en psychothérapie, la question qui en découle est la suivante : quel est le type de relation le plus efficace ? Voilà plus de soixante ans, Carl Rogers, un pionnier en recherche psychothérapeutique, a démontré que l'amélioration en thérapie était associée à un accord parfait de comportements thérapeutiques : sincérité, empathie aiguë, et regard inconditionnellement positif.
Ces caractéristiques sont importantes dans toutes les formes de thérapie, et je les encourage fortement. Je crois, toutefois, que dans le travail sur l'angoisse de mort ou tout autre sujet existentiel, le concept de sincérité prend un sens différent, d'une portée plus grande, qui a pour résultat des changements radicaux dans la nature de la relation thérapeutique.
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... le lien thérapeutique positif est une condition préalable à l'efficacité de toute thérapie. Ce n'est pas l'objectif, mais un moyen de l'atteindre. Un changement intérieur majeur peut survenir quand les patients établissent une relation sincère et confiante avec le thérapeute, se dévoilent librement et sont néanmoins acceptés et aidés. Ces patients expérimentent de nouveaux aspects d'eux-mêmes, des aspects qui étaient précédemment niés ou déformés. Ils commencent à s'évaluer eux-mêmes, à prendre la mesure de leurs propres perceptions plutôt que de surévaluer les perceptions plutôt que de surévaluer les perceptions des autres. Ils transforment le regard positif du thérapeute en une appréciation personnelle. Plus encore, ils acquièrent un nouveau standard personnel de la qualité d'une relation sincère. L'intimité avec le thérapeute sert de point de référence.
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Dans la seconde théorie, Epicure postule que la mort n'est rien pour nous, car l'âme est mortelle et se dissout avec la mort. Ce qui est dissous ne se perçoit pas, et tout ce qui n'est pas perçu n'est rien pour nous. En d'autres termes : là où je suis, la mort n'existe pas ; là où est la mort, je n'existe pas. En conséquence, pensait Epicure, "pourquoi craindre la mort quand nous ne pourrons jamais la percevoir ?"
La théorie d'Epicure est l'antithèse absolue de la plaisanterie de Woody Allen, "je n'ai pas peur de la mort, simplement je préfèrerais ne pas être là quand elle arrivera". Epicure nous dit que nous ne serons pas là, que nous ne saurons pas qu'elle arrive car la mort et "moi" ne peuvent coexister.
Car morts, nous ignorons que nous sommes morts, et dans ce cas qu'y a-t-il à craindre ?

(Editions Galaade - Page 1028)
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Vidéo de Irvin D. Yalom
Irvin Yalom a consacré sa carrière à conseiller ceux qui souffrent d'anxiété et de chagrin et à aider à faire face à l'idée de la mort. Lorsque sa femme Marilyn, écrivaine elle-même, a été atteinte d'un cancer très grave, il s'est trouvé en situation de l'accompagner face à la maladie, à la perspective de la mort et dans son choix de décider elle-même du moment de la fin. Ils ont alors décidé d'écrire à deux sur l'amour, le couple, la fin de vie jusqu'à ce que la mort les sépare et qu'Irvin continue seul. Avec une très grande sincérité, dans cette chronique d'une mort annoncée à deux voix, chacun son tour livre ses réflexions sur le combat contre la maladie, l'acceptation, le regard sur leur histoire commune et ce que sera la vie d'Irvin sans la femme de sa vie pendant 65 ans. La seule voix d'Irvin poursuit pendant les premiers mois de son deuil, En n'ayant rien perdu de la chaleur des adolescents qu'ils étaient lorsqu'ils se sont connus, avec la sagesse de ceux qui ont réfléchi profondément, qui ont mûri puis vieilli ensemble, et la sérénité que donne le sentiment d'avoir pleinement vécu, tous deux abordent la question de l'intimité, de l'amour et du chagrin. Et ils nous offrent avec ce livre inoubliable un éclairage rare sur la finitude et la perte de l'être aimé.
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