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EAN : 9782843623875
223 pages
Terre de brume (23/10/2008)
4/5   48 notes
Résumé :
Rappelez-vous l'été 1971. Un temps magnifique, une chaleur idyllique. Presque le paradis, n'étaient-ce ces nouvelles taches solaires apparues sur l'astre du jour, alors même que le taux de suicide augmentait de manière inquiétante un peu partout. Et le merveilleux été s'est poursuivi une décennie entière, durant laquelle le Suicide Radieux a atteint des proportions gigantesques de par le monde, menaçant jusqu'à la survie de la race humaine. Seuls les fous, les artis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Aperçu chez mon petit libraire, j'ai sauté immédiatement dessus. Ma surprise fut que le présent ouvrage est signé des éditions NéO (pour Nouvelle Éditions Oswald) avec cette magnifique couverture signée par l'un des grands maître artistique Jean-Michel Nicollet.

Une éruption solaire à produit une vague de radiation sur la Terre. Ceux qui ne se suicident pas, deviennent fous ou génies. L'histoire se déroule en Angleterre. On y découvre un personnage torturé du nom de Greville (Matthew de son prénom). Il vit ou plutôt survit. Il s'est construit un petit nid douillet tel Robert Neville – « Je suis une légende » de Richard Matheson –, à cela près qu'il n'est pas le dernier être humain sur Terre.

Edmund Cooper suit la lignée des auteurs anglais spécialisés dans le récit post-apocalyptique. Ainsi je pourrais citer entre autres James Graham Ballard, John Wyndham. Mais ce qu'il les différencie des deux écrivains précités, c'est une richesse à la fois scénaristique et de l'action. Parce que lire un Ballard, qu'est-ce que c'est chiant.
L'écriture de Edmund Cooper est folle. Il part du principe que tout est mort et que les animaux (les êtres humains font partie du règne animal) ont évolué et sont devenus des sortes de mutants ou plus sérieusement, redevenus sauvages. L'homme n'est plus au sommet de la chaîne alimentaire. Les rats sont les pires ennemis, les chiens sont en meutes et sèment la terreur, les chats sont sournois, les cochons sont des bêtes féroces cannibales (à ne pas confondre avec anthropophages).

À l'inverse de la trilogie éponyme de James Herbert, les rongeurs sont ici plus réalistes. J'ai été bien plus admirateur par le rendu de ce sujet de Edmund Cooper. Preuve, s'il en faut, que ce roman se veut tourné vers la survie, thème qui me plaît tout particulièrement. Au-delà des bêtes immondes, on y trouve aussi des cinglés, ces humains qui ont survécu – appelé “transnormal“. Cela va d'une secte de moines au seigneur féodal. Je rajouterai un petit bémol. J'aurais bien aimé avoir quelques dingues solitaires.

« Le jour des fous » est un roman ambitieux, mais de courte durée avec seulement 252 pages pour un récit intense. L'ensemble est admirablement écrit – à cela je dénote quelques répétitions, dû peut-être à la traduction de Gérard Colson –, où l'on peut y déceler de l'ironie, un certain humour, de la mélancolie, de la noirceur et du pessimisme.

J'ai été happé par l'univers d'une Angleterre revenue sauvage où la nature a repris le pas sur l'homme. J'ai aimé ce roman plein d'action où l'on se prend d'affection pour les personnages. Voilà un excellent récit post-apocalyptique bien plus profond et mieux travaillé que l'insipide « La route » de Comac McCarthy – roman surcoté. Voilà un vrai récit d'aventures où l'être humain doit survivre. Avec un peu plus d'effet d'hémoglobine le rendu aurait gagné en réalisme. Enfin, l'épilogue parachève en beauté le tout sur une note de mélancolie.
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J'ai découvert ce livre grâce à la critique enthousiaste de Masa, je l'ai acheté assez rapidement pour finalement l'enterrer dans ma PAL. Je le ressors enfin car ça fait un bon moment que je l'ai remis sur le devant de ma bibliothèque.

Le démarrage est assez spécial mais en même temps, avec la couverture et le titre, il fallait s'y attendre. le personnage principal a essayé de se suicider avec son épouse, et encore il n'en est même pas sûr, après avoir écrasé un chat. Pendant qu'il est en prison pour purger sa peine d'homicide involontaire, l'auteur vient à nous parler du monde qui l'entoure et de ce qu'une vague de chaleur exceptionnelle entraîne sur le monde entier. Certains passages m'ont fait sourire, d'autres beaucoup moins, mais plus à cause de la stupidité des gens décrits par l'auteur. Ce roman me fait penser à une dystopie avant l'heure, puisqu'elle a été éditée en 1966, ou du post-apocalyptique, au choix. le début était intéressant mais j'ai trouvé que le reste s'essoufflait un peu en nous montrant comment Greville survivait dans ce nouveau monde débarrassé des humains normaux. Mais bon, pour être honnête, je ne savais pas exactement ce que ce que j'allais avoir comme type d'histoire. Au cours de ses déambulations, il rencontra différentes personnes qui lui contèrent leur vie d'avant et comment ils ont survécu jusqu'ici. L'histoire alterne donc entre le train-train quotidien de Greville sur son île et ses différentes rencontres. Plus j'avance dans l'histoire et moins elle m'intéresse. J'aime bien certains des personnages et j'ai eu une petite pincée au coeur quand on les perd mais en même temps, je me force à finir le roman juste pour en avoir le fin mot. Les sourires sont bien loin… le dernier chapitre est plus que surprenant, je ne m'attendais absolument pas à ça mais j'ai quand même bien fait de le lire jusqu'au bout. La fin rehausse un peu la monotonie subie depuis le milieu du roman. Malgré une traduction révisée et complétée, il manque des mots de temps en temps, principalement le « de », ou il y en a trop.

Comme vous l'aurez compris, malgré une certaine lenteur, c'est finalement une bonne découverte du style et de l'imaginaire de l'auteur. C'est très spécial mais en même temps, c'est bien construit avec des personnages intéressants auxquels on finit par s'attacher. Si vous êtes amateurs de romans fantastique originaux, je vous conseille de le découvrir pour vous en faire votre propre idée. Pour ma part, je ne sais pas encore si j'en tenterais d'autres de cet auteur.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Qu 'est ce que la normalité ? Voilà bien la question posée en filigrane par ce roman de science-fiction, écrit par l'auteur britannique Edmond Cooper, sans doute son plus grand succès.
L'histoire prend place dans un monde post-apocalyptique, qui n'est pas sans rappeler Mad Max. Suite à l'émission de radiations solaires nocives, la population mondiale devient progressivement folle et la plupart des gens sont poussés au suicide. Seuls les fous, désaxés et autres marginaux survivent. le héros, Matthew Greville, est lui-même sauvé par le souvenir de sa femme, morte dans un accident de voiture, qu'il a provoqué pour mettre fin à ses jours. Depuis la fin de la civilisation il vit reclus, sur une île au milieu d'un lac, et se mêle le moins possible aux autres survivants. Un jour, pourtant, il se laisse aller à recueillir Liz qui va le convaincre de l'accompagner dans un périple, à travers l'Angleterre, à la recherche de sa soeur jumelle.

Si le sujet de Cooper est assez classique dans le domaine de la science-fiction, il parvient, néanmoins, par un style enlevé, à le traiter de façon à en faire un roman qu'on peut considérer comme un classique du genre. Pour autant, cet ouvrage ne se contente pas d'être un simple récit d'action, qui se limiterait à évoquer la survie en milieu hostile. La normalité est bien la question posée en arrière plan, mais n'est pas celle que suggère le titre, à savoir celle de la nature humaine, qui renverrait à une dimension psychologique. Non, c'est bien de la normalité de la société que l'auteur souhaite nous parler, à travers notamment, une série de personnages haut en couleurs, que le tandem Matthew-Liz rencontrera au cours de son périple.
Les Frères de l'Iniquité, tout d'abord, qui considèrent que Dieu a volontairement inachevé la destruction du monde, laissant une occasion à ses élus de se racheter par le massacre d'à peu près tout ce qui bouge. Ils représentent la bestialité humaine et disent la nécessité de la civilisation.
Sir James Oldknow, ensuite, qui, retranché dans son manoir, a rétabli un ordre féodal, certes plus proche de ce que l'on considère comme une société, mais basé sur un ordre perverti, raciste et esclavagiste. Il représente l'autre extrémité de l'écueil possible. Finalement, la voie médiane, incarnée par le groupe que nos héros finissent par intégrer, semblent être la bonne. Ainsi l'épilogue nous donne à voir Matthew en dirigeant d'une "République Occidentale" de 7000 âmes (en 2011), qui parait prospère. Seulement sa mort, tué par balle à la toute fin du livre (sur le pont où il avait tenté de se suicider) annonce une guerre à venir. Edmond Cooper n'était donc sans doute pas d'une nature extrêmement optimiste, en nous révélant que quel que soit le modèle sociétale choisi par l'humanité, la normalité n'est jamais acquise, sans cesse remise en cause par la folie intrinsèque de l'homme.

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Angleterre, 1971. DE mystérieuses radiations provoquent une vague de suicide. Seuls survivants de cette "apocalypse", les fous, les aliénés, les artistes... Et Matthew Greville, dépressif suite au décès de sa femme dans des circonstances tragiques. Sa route croise celle de Liz qu'il va accompagner dans la quête de sa soeur. Lors de leur voyage dans ce monde dévasté, ils vont croiser différents personnages, excentriques, fous bien sur, dangereux parfois.

Un très bon roman post-apocalyptique, qui développe une atmosphère particulière qui n'est pas sans rappeler l'ambiance de Mad Max.
L'idée de départ est très originale. Dans l'univers dépeint par Cooper, la folie est devenue la norme et Greville, dépressif mais sensé, apparait comme "décalé" au milieu des fous.
Le récit est passionnant de bout en bout et permet à l'auteur une réflexion sur la civilisation et l'humanité.
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Roman post-apocalyptique qui prend comme postulat que seuls les fous, les désaxés, les transnormaux ont survécu aux radiations solaires inhabituelles de cet été 1971. Les autres, les normaux, sont poussés au suicide, le Suicide Radieux.
Greville, personnage peu sympathique, suicidaire, misanthrope et/ou dépressif, survit à sa tentative de suicide en voiture mais sa femme succombe à l'accident. Il va alors errer dans un monde qui revient peu à peu à l'état de nature, un monde dominé par des bandes sauvages et des chefs sadiques, des hordes de chiens et de rats. Il rencontre Liz dont il tombe amoureux malgré lui et alors peut-être que la reconstruction du monde est possible…
Le Jour des Fous, écrit dans les années 1960, est un récit énergique et prenant. le style est certes un peu désuet mais les dialogues claquent et même le lecteur gavé de récit de fins du monde suivra avec plaisir les (més)aventures de Matthew Greville.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Greville amassait les livres de la même façon que certains amassaient encore de l’argent. Deux choses bien peu utiles dans un monde transnormal. Greville s’en rendait parfaitement compte. Mais, chez lui, le besoin de livres confinait à l’obsession. En outre, les livres étaient presque aussi efficaces que l’alcool. Ils vous ouvraient une voie d’évasion sans avoir finalement la gueule de bois. De plus on trouvait plus facilement un livre qu’une bouteille d’alcool. L’alcool deviendrait beientôt introuvable, tandis que l’approvisionnement en livres n’était pas près de se tarir. Seuls les rats mangeaient du papier on employait du feu pour allumer un feu, on ne pouvait s’en servir comme combustible de base.
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Le taux des naissances chutait pour des raisons parfaitement compréhensibles et le nombre de morts naturelles augmentait, pour d’aussi évidentes raisons. La peur d’engendrer gagnait hommes et femmes et, par un retour des choses non dénué d’ironie, ceux-ci se tuaient indirectement à force de stress.
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Dans un monde fantastique, le fantastique devient tout à fait banal.
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(…) la pitié n’est rien de plus qu’une arme mise entre les mains d’un adversaire.
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Greville ouvrit les yeux. Il se trouvait dans un lit confortable entre deux draps propres et parfumés. Dans un rayon de soleil, des particules de poussière dansaient leur ballet fascinant. elles se déplaçaient paresseusement, au hasard - comme de petites étoiles se dit Greville, qui planent sans but dans un cosmos miniature et désordonné.
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